La question celtique. - article ; n°1 ; vol.9, pg 705-715
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1874 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 705-715
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1874
Nombre de lectures 16
Langue Français

Extrait

A. Hovelacque
La question celtique.
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 9, 1874. pp. 705-715.
Citer ce document / Cite this document :
Hovelacque A. La question celtique. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 9, 1874. pp. 705-715.
doi : 10.3406/bmsap.1874.3094
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1874_num_9_1_3094— LA QUESTION CELTIQUE. 705 HOVELACQUE.
couleurs très-foncées, constitueraient encore un petit îlot de
population dans le val d'Ajol, près de Plombières, non loin
de Remiremont.
La question celtique
PAR M. HOVELACQUE.
La question celtique semble avoir fait un pas considérable
depuis les premiers temps où elle a été posée devant la Société,
et nous pouvons espérer déjà que le jour est proche où l'a
ccord de tous ceux qui ont pris part- à cette discussion sera
unanime. L'on en est arrivé à ne plus discuter parfois que sur
les mots, non sur les faits eux-mêmes ; cela est un grand
progrès.
Partisan de la distinction parfaitement tranchée des Celtes
et desGalates, parlant, les uns et les autres, des idiomes frères
à l'ensemble desquels on a donné par extension le nom de
celtiques, je désirerais voir argumenter , par les personnes qui
ne l'acceptent que sous réserva, le texte dé Diodore de Sicile,
cité ici plusieurs fois déjà, notamment par M. Lagneau. Après
avoir dit que les Celtes habitaient au nord de Marseille, après ajouté que le nom de Galates appartenait aux individus
habitant par delà la Celtique vers la Scythie, Diodore déclare
en termes exprès que les Galates étaient grands, blonds, de
carnation molle, et avaient des yeux bleus. Cela revient à dire
implicitement que les Celtes étaient petits et bruns. La pre
mière tâche de ceux qui donnent encore le nom de Celtes aux
grands blonds habitant au nord-est de la Celtique est, selon
moi, de renverser ce texte de Diodore de Sicile. S'ils ne peu
vent le détruire, ils devront se résigner à ne plus donner le
nom de Celtes qu'aux individus habitant la Celtique de César et
de Diodore, c'est-à-dire apparentés aux anciens Arvernes.
Quelques auteurs sembleraient disposés à une sorte de trans
action. Reconnaissant la distinction des deux races et les
justes motifs qui s'imposent à ïious de ne pas les confondre
sous un seul et même nom, ils se baseraient cependant, pour
T. IX (2e SÉiue). 45 SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 1874. 706
donner le nom de Celtes à l'ensemble de ces deux races, sur
ce fait que l'une et l'autre parlaient des idiomes dits celtiques.
Getle transaction me semble inadmissible. Elle ne ferait qu'ag
graver la confusion des langues et des races dont nous len-
dons chaque jour, par bonheur, à nous débarrasser de plus
en plus.
Je me trouve donc porté à résumer comme suit ces diff
érentes considérations :
Première proposition. —Le nom de langues celtiques appliqué
d'une façon générale aux- idiomes alliés au comique ou bien
à l'irlandais peut être reçu en linguistique et dans le langage
courant, mais il ne préjuge en rien de la race des populalions
qui ont parlé et parlent ces langues.
Deuxième proposition.— Parmi les peuples de langues cel
tiques, ceux-là seuls ont droit au nom de Celtes qui occupaient
la Celtique de César.
Troisième proposition (découlantde la précédente).— Lesindi*
vidu» de grande taille, à cheveux blonds, aux yeux bleus, par
ticulièrement sujets à la carie dentaire, aux varices, varico-
cèles, hernies, à la myopie, qui occupaient le nord-est de la
Gaule, et parlaient des idiomes dits celtiques, n'ont droit en
aucune façon au nom de Celtes ; il faut choisir pour eux entre
les dénominations suivantes : Galls, Galates, Belges, Wallons,
Kymris.
Je viens à la langue des inscriptions appelées gauloises,
dont il a été dit quelques mots dans la précédente séance. Lee
résultats auxquels on est arrivé dans leur explication peuvent
satisfaire les étymologistes, mais ils n'ont pas le don de suf
fire aux linguistes. Toutefois les travaux de MM. Pictet1,
Maury*, Zeuss, Ebel", suffisent à nous prouver que la langue
i Revue archéologique,
* Ibidem, 1866.
8 Grammatica cellica... Consiriixit Zeuss, edilio altéra; curavii Ebel.
1871, — LA QUESTION CELTIQUE. 707 HOVELACQUE.
soi-disant gauloise se rattachait au rameau kymrique (ou bre
ton) des langues celtiques, non pas au rameau gaélique (ou
hibernien). Tandis que ce dernier rameau conservait sous la
forme с ou ch les R organiques, le kymrique ou bre
ton les changeait en p; or dans les noms gaulois qui nous ont
été transmis nous trouvons ce même changement :pempedula,
quinquefolium, comparez les idiomes kymriques pimp, pump,
penip (armoricain), «cinq», tandis que l'irlandais dit coic, cuic,
cuig. Il serait facile de citer d'autres arguments tout aussi
irréfutables, mais c'est là une affaire de linguistique pure.
Quant à la question de savoir si l'un des deux groupes des
langues celtiques appartenait en propre aux Galates, l'autre
aux Celtes, je ne pense pas que l'on puisse la résoudre d'une
façon absolue. 11 me semble vraisemblable, toutefois, qu'il y a
eu des Galates parlant un idiome breton, des Celles un idiome
hibernien, et réciproquement. Ce fait peut s'expliquer très-
facilement : il s'agit de supposer qu'avant l'invasion des lan
gues celtiques sur notre territoire, ces langue?, où, pour mieux
dire, leurs deux grands dialectes, étaient parlés par une popul
ation composée de deux races: l'une grande et blonde, d'où
les Galates ou Belges ; l'autre petite et brune, d'où les Celtes.
C'est ainsi, par exemple, que le français actuel est parlé par
plusieurs races très-diverses.
Ici se présente une nouvelle question : Quelle est la région
où Galates et Celtes auraient parlé presque en commun les
langues dites celtiques ? Cela revient à dire : D'où viennent les
Galates? d'où viennent les Celtes? Bien que tous les éléments
nécessaires à la solution de cette demande soient loin d'être
réunis, nous pouvons supposer que la race blonde des Galates
et la race brune brachycéphale des Celtes se sont rencontrées
avant l'époque historique vers la région comprise entre lé
Dnieper et le bas Danube. Il est évident que les Galates ont
pénétré sur notre territoire parla voie du nord-est, c'est-à-dire
de la Meuse. Quant à lu population brachycéphale des Celtes
(venus avant les Galates ou Belges), nous ne voyons son arrivée SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 1874. 708
possible que par les voies de l'est. Et ici nous abordons la
question «ligure», que l'on a jointe dans la dernière séance
à la question celtique. Les montagnards de la Savoie ne
seraient-ils autre chose que d'anciens Celtes? Faut-il croire
que dans leurs régions peu accessibles, ils auraient mieux con
servé la brachycéphalie primitive, caractéristique de leur
race, qui se serait plus ou moins atténuée chez les Celtes pénét
rés plus avant, par exemple les Arvernes et les Armoricains?
Bien que cette opinion ait été émise avec une compétence
fort considérable, j'hésite encore à la regarder comme parfa
itement établie. En effet, prenant les choses telles qu'elles sont,
je constate entre les crânes auvergnats et les crânes savoyards
des divergences assez frappantes. J'énumérerai plusieurs de
ces différences. L'indice vertical est tout autre chez les Ligures
que chez les Auvergna-ts : le crâne est relativement bien plus
élevé chez les premiers que chez les seconds. Les Auvergnats
ont un indice nasal de 46.8, l'indice nasal des Savoyards est
de 49.7. La position du trou occipital est différente chez les
Auvergnats et chez les Savoyards ; cet orifice, chez ces der
niers, est situé de beaucoup plus en arrière que chez les pre
miers. Voilà, me semble-t-il, trois caractères de premier ordre.
J'en pourrais citer d'autres encore. Chez les Savoyards, par
exemple, le diamètre maximum transverse du crâne tombe
presque invariablement sur la partie médiane supérieure du
temporal : chez les Auvergnats il tombe plus en arrière, sans
doute à la même hauteur, mais presque toujours sur le
pariétal.
D'autre part, je puise

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