La situation historique des études africaines d après les sources de langue française et de langue allemande. - article ; n°1 ; vol.49, pg 136-152
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La situation historique des études africaines d'après les sources de langue française et de langue allemande. - article ; n°1 ; vol.49, pg 136-152

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Description

Journal des africanistes - Année 1979 - Volume 49 - Numéro 1 - Pages 136-152
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Britta Rupp
La situation historique des études africaines d'après les sources
de langue française et de langue allemande.
In: Journal des africanistes. 1979, tome 49 fascicule 1. pp. 136-152.
Citer ce document / Cite this document :
Rupp Britta. La situation historique des études africaines d'après les sources de langue française et de langue allemande. In:
Journal des africanistes. 1979, tome 49 fascicule 1. pp. 136-152.
doi : 10.3406/jafr.1979.2221
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jafr_0399-0346_1979_num_49_1_2221JOURNAL DES AFRICANISTES 136
LA SITUATION HISTORIQUE DES ÉTUDES AFRICAINES
D'APRÈS LES SOURCES DE LANGUE FRANÇAISE
ET DE LANGUE ALLEMANDE
PAR BRITTA RUPP
Faire un bilan en sciences humaines n'est jamais chose aisée : ensemble d'activit
és, de manifestations scientifiques multiples, aux contours disciplinaires et même ter
ritoriaux fluctuants sinon incertains, ayant ses racines théoriques par-ci et par-là ;
voilà une chose d'une complexité peu ordinaire. Il a donc été nécessaire de faire des
choix, premièrement, quant à la façon d'aborder le sujet, ensuite, quant à l'ensemble
des faits à présenter. Mais, avant tout, il sera indispensable de dire, ce que, pour les
besoins de cet exposé, nous proposons d'entendre par le vocable " études africaines ".
Indépendamment de la distinction souvent proposée entre le " regard exté
rieur " et le " regard du dedans " — qui résume d'ailleurs à elle seule toute l'am
biance de la situation actuelle — on peut distinguer une approche large, globalisante
qui tient compte du contexte politique et économique mondial et qui souvent se
recoupe avec l'étude des problèmes du développement du Tiers-Monde où la réalité
africaine sert alors comme fait illustrant des phénomènes qui la dépassent mais qui
sont perçus par contraste d'avec le monde dit développé, et une approche plus
étroite qui se fixe pour objet de saisir les caractéristiques d'une réalité spécifiquement
africaine, recherche en profondeur qui englobe forcément l'ensemble des sciences
naturelles — physiques et biologiques — ainsi que l'ensemble des sciences sociales et
humaines (les sciences appliquées pouvant se greffer sur les unes et les autres). Pour
des raisons opératoires, les sciences naturelles et appliquées ont jusqu'ici été souvent
exclues du champ de l'intérêt " africaniste ". Il sera nécessaire de considérer à part
l'histoire moderne de l'Afrique et l'ethnologie, liées par leurs propres origines au fait
colonial — l'une se confondant avec lui, l'autre étant souvent considérée comme un
de ses épiphénomènes — dilemme que la sociologie tente de résoudre (31). Pour
d'autres, et pendant longtemps, la démarche ethnologique et historique constituait
l'africanisme stricto sensu, seule capable de faire ressortir la " différence " qui était son
objet et sa raison d'être dans la perspective occidentale. Le mérite de la recherche
française actuelle est de prendre en compte les critiques qui viennent de l'Afrique
(28, 36, 37, 39, 41, 42), soit en cherchant à adapter les méthodes aux objets d'études
— et cela pratiquement dans tous les domaines — soit par des remises en cause des
fondements historiques (30, 33).
La définition des études africaines se complique par les traditions variables selon le
squelles l'égyptologie, la coptologie ou l'islamologie nord-africaine sont tantôt partie
intégrante du domaine, tantôt en sont écartées ; selon lesquelles le Continent est
considéré comme noir ou blanc, entouré des ses îles ou non. Toutes les sources
consultées se ressentent de ces difficultés de définir, soit explicitement, soit dans la
délimitation du champ ou dans les omissions et les inclusions parfois discutables.
L'africanisme a été, depuis ses débuts et par un simple fait de cumul, une sorte
de carrefour pluridisciplinaire. Du cumul on alla à la rencontre, avec la construction
de nombreuses passerelles entre les disciplines, moins sous l'impact de l'objet d'étude
— le fait africain — qu'à partir de recouvrements traditionnels de différentes disci
plines. Mais en regardant de près la situation actuelle, on s'aperçoit qu'il s'agit de
quelque chose de plus que d'une simple complémentarité entre une approche parti
culière et des sciences voisines, c'est qu'un amalgame, devenu nécessaire en fonction NOTES ET DOCUMENTS 137
de l'objet d'étude, est en train de se produire : toutes les enquêtes, tous les rapports le
confirment — l'interdisciplinarité, tant demandée, tenue pour utopique dans la pers
pective purement universitaire privilégiant la pratique d'une recherche individuelle,
atomisée, est en train de devenir fait courant. Notre tâche de bien voir les choses, et
de bien les décrire ne s'en trouve pas facilitée.
Brosser le tableau des études africaines peut se faire de diverses façons qui se
résument, cependant, en deux genres essentiels : il y a, d'un côté, la présentation
topographique de la recherche, purement énumérative, descriptive la plupart du
temps, inventaires formels où le souci d'objectivité est souvent vicié à la base par le
nivellement des informations précises mais — et c'est là l'inconvénient de ces
tableaux systématiques — non valorisées ; il y a, de l'autre côté, les bilans et panora
mas plus ou moins évaluatifs et critiques ; là il s'agit, selon le cas, d'estimations per
sonnelles, représentatives d'un groupe, d'une tendance, d'une école de pensée, d'un
courant idéologique, d'un ordre social dans lesquels ces estimations s'inscrivent, ou
d'appréciations à visée nationale d'une part, à visée internationale d'autre part : au
total, chacune — comme le sont d'ailleurs les tableaux systématiques — est fatal
ement teintée, que les auteurs le veuillent ou non, de ces apparences — institution
nelles, politiques, idéologiques.
Les uns et les autres nous ont servi de sources et de fil conducteur, les uns en
nous fournissant les données quantitatives nécessaires pour faire le point, les autres en permettant de nous mettre à l'écoute des lieux où s'élabore la réflexion et la cri
tique du domaine à considérer, pour essayer de tracer une sorte de ligne médiane en
guise de synthèse que je n'ose appeler autrement qu'une esquisse d'une situation, à
partir de faits qui nous ont semblé être les plus représentatifs, tant pour le passé que
pour le présent des études africaines.
La présentation des données numériques — un peu aride bien sûr, mais on
tâchera de ne mentionner que les chiffres les plus marquants — ne peut évidemment
pas concerner tous les pays — une trentaine — à prendre en considération. Je me
bornerai à la description de ceux dont la situation nous est le mieux connue, grâce à
des enquêtes et rapports adéquats, et aussi à ceux qui nous ont semblé présenter les
caractéristiques les plus typiques et qui se prêtent, par conséquent, le mieux à la
comparaison.
Si je ne commence pas par les aspects de l'africanisme en Afrique même, c'est
que l'ensemble de ces remarques risque d'être mieux illustré en suivant la diachronie
des phénomènes à décrire. Car une chose semble certaine : les études africaines, ni
quant à leurs fondements théoriques et méthodologiques, ni par rapport à leur prati
que, ne sont originaires de l'Afrique, elles sont venues du dehors et c'est donc de ce
dehors qu'il sera d'abord question. De la France, cas type de la grande puissance
coloniale jusqu'à un passé tout récent ; de la Suisse qui n'a jamais été partie prenante
dans la course aux colonies, mais qui a une forte tradition missionnaire, à la fois
catholique et protestante ; des deux Républiques allemandes — fédérale et démocrat
ique — qui assument, de façon très différente, l'héritage de l'ancienne puissance
coloniale que fut le soi-disant empire allemand des Hohenzollern ainsi que les visées
impérialistes de l'Allemagne hitlérienne. Il ne sera pas tenu compte, ici, des pro
blèmes belges (19), assez comparables à ceux de la France, ni de l'Autriche, qui,
depuis son indépendance réacquise en 1955, es

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