La vie politique en Serbie de 1987 à 2004 : une chronologie - article ; n°1 ; vol.35, pg 59-83
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La vie politique en Serbie de 1987 à 2004 : une chronologie - article ; n°1 ; vol.35, pg 59-83

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Revue d’études comparatives Est-Ouest - Année 2004 - Volume 35 - Numéro 1 - Pages 59-83
This presentation of the principal phases of politics in Serbia between 1987 and 2004 contains a chronology of major political events during this period.
II s'agit de présenter ici les principales phases de la vie politique en Serbie entre 1987 et 2004. Cet article s'accompagne d'une chronologie recensant les événements politiques les plus importants au cours de la période concernée.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2004
Nombre de lectures 50
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Yves Tomic
La vie politique en Serbie de 1987 à 2004 : une chronologie
In: Revue d’études comparatives Est-Ouest. Volume 35, 2004, N°1-2. Sortir de la transition bloquée : Serbie-
Monténégro. pp. 59-83.
Abstract
This presentation of the principal phases of politics in Serbia between 1987 and 2004 contains a chronology of major political
events during this period.
Résumé
II s'agit de présenter ici les principales phases de la vie politique en Serbie entre 1987 et 2004. Cet article s'accompagne d'une
chronologie recensant les événements politiques les plus importants au cours de la période concernée.
Citer ce document / Cite this document :
Tomic Yves. La vie politique en Serbie de 1987 à 2004 : une chronologie. In: Revue d’études comparatives Est-Ouest. Volume
35, 2004, N°1-2. Sortir de la transition bloquée : Serbie-Monténégro. pp. 59-83.
doi : 10.3406/receo.2004.1643
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_2004_num_35_1_1643Revue d'études comparatives Est-Ouest, 2004, vol. 35, n° 1-2, pp. 59-84
La vie politique en Serbie de 1987 À 2004 :
UNE CHRONOLOGIE
Yves TOMIC *
Résumé : II s'agit de présenter ici les principales phases de la vie politique en
Serbie entre 1987 et 2004. Cet article s'accompagne d'une chronologie recensant
les événements politiques les plus importants au cours de la période concernée.
Abstract. This presentation of the principal phases of politics in Serbia
between 1987 and 2004 contains a chronology of major political events during this
period.
La Serbie est, avec le Monténégro, le seul État indépendant à avoir
existé avant la création du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes en
1918 qui prendra le nom de de Yougoslavie en 1929. Au début
du XXe siècle, les élites politiques et culturelles des principales com
posantes du futur royaume estiment que les Serbes, les Croates et les
Slovènes forment une seule et même nation. Toutefois, cette idéologie
nationale connaît un affaiblissement progressif durant l'entre-deux-guer-
res. En 1945, la Serbie devient l'une des six républiques fédérées de la
Yougoslavie communiste. L'idéologie de l'unité nationale est abandonnée
au profit du socialisme (autogestionnaire à partir de 1955). La position de
la Serbie est donc relativisée par rapport à l'expérience du premier État
yougoslave où ses élites ont joué un rôle prédominant. De surcroît, elle se
distingue des autres entités fédérées par l'existence en son sein de deux
provinces autonomes, la Voïvodine au nord, peuplée de 51% de Serbes et
de minorités nationales (Hongrois, Roumains, Slovaques, etc.), et le
Kosovo au sud, où la minorité nationale albanaise constitue la majorité de
la population. Cette structure étatique complexe devient un facteur de
tensions au cours des années 1980, les deux provinces étant devenues de
véritables entités fédérées à partir de 1968, année marquant le début de la
réforme constitutionnelle clôturée par l'adoption d'un nouveau texte fon
damental en 1974. République fragmentée, la Serbie voit sa souveraineté
contestée par les nationalistes albanais souhaitant faire du Kosovo la sep
tième république de l'État fédéral yougoslave. C'est donc dans un con
texte constitutionnel et institutionnel complexe et dans une situation de
crise sociale, économique et politique profonde qu'émerge le mouvement
nationaliste serbe dans la seconde moitié des années 1980.
* Ingénieur d'études, BDIC, Université de Paris X-Nanterre et chercheur associé au
Laboratoire d'analyse des systèmes politiques (CNRS) (yves.tomic@bdic.fr). 60 Yves Tomié
Nous présenterons ici de façon synthétique et le plus clairement possi
ble les principales phases de la vie politique en Serbie depuis la fin des
années 1980 jusqu'à l'année 2004. Les principales étapes de l'histoire poli
tique de ce pays et, notamment, de la dérive nationaliste et autoritaire
qu'il a connue seront présentées au travers d'une tentative de périodisa-
tion de cette tumultueuse fin de XXe siècle.
La première phase, de 1987 à 1990, est caractérisée par l'ascension poli
tique de Slobodan Milosevic et la reconversion idéologique de la Ligue
des communistes de Serbie qui passe du communisme au nationalisme
populiste 1. Au cours de la période suivante (1991-1995), Slobodan
Milosevic lance la Serbie et les Serbes de Croatie et de Bosnie-
Herzégovine dans la guerre afin de prendre le contrôle de territoires qu'il
souhaite voir rattachés à la Serbie. Ayant sous-estimé la réaction de la
communauté internationale et confrontées à des sanctions économiques à
partir de juin 1992, les autorités de Belgrade limitent leurs ambitions à du prin-temps 1993 et acceptent les plans de paix successifs pro
posés par les grandes puissances. Ce revirement aboutit en 1995 à la
signature des accords de Dayton. Alors que le pouvoir semble revenir à
une politique plus rationnelle (réintégration du pays dans la communauté
internationale), il n'entend pas accepter les règles du pluralisme politique.
Défait pour la première fois en 1996, aux élections locales et provinciales,
le pouvoir, incarné par le Parti socialiste de Serbie, successeur de la Ligue
des communistes, prétexte des irrégularités et invalide les résultats,
prenant ainsi le risque de voir se retourner contre lui de larges couches de
la population. Le retour du pays à la normale paraît de plus en plus
hypothétique. Contesté, le pouvoir se durcit à partir de 1998 alors que la
Serbie entre dans une logique de guerre au Kosovo. La phase entre 1998
et 2000 constitue la période où le caractère autoritaire du régime de
Slobodan Milosevic est le plus manifeste. Pour la première fois depuis l'
éclatement des conflits en Croatie et en Bosnie-Herzégovine, la population
de Serbie fait l'expérience de la guerre sous la forme d'une campagne de
bombardements aériens conduite par l'OTAN en 1999. La chute de
Slobodan Milosevic en octobre 2000 clôt une période de treize années
tumultueuses, marquées par les conflits armés, l'autoritarisme politique et
la paupérisation de la population de la Serbie. L'arrivée au pouvoir de
l'opposition à l'automne 2000 indique l'ouverture d'une nouvelle ère
démocratique.
1. En débutant par l'année 1987, il ne s'agit pas de signifier que les événements tragiques
des années 1990 ont pour seule origine l'arrivée au pouvoir de Slobodan Milosevic. Les
causes de la dérive autoritaire et nationaliste sont multiples et souvent antérieures aux
années 1980. Elles ne seront, toutefois, pas abordées dans cet article qui a, sciemment, une
dimension plus descriptive qu'analytique. La vie politique en Serbie de 1987 À 2004 : une chronologie 61
1. Le réveil national serbe : 1987-1990
Au moment où les différents régimes communistes de l'Europe de l'Est
connaissent une crise de légitimité et sont sur le point de s'effondrer, il en
va différemment en Serbie. La Ligue des y retrouve un cer
tain dynamisme et, à partir de 1987, sous l'impulsion de son nouveau prési
dent, Slobodan Milosevic, exploite la question nationale serbe, en parti
culier la position difficile des Serbes du Kosovo, de moins en moins
nombreux et subissant les pressions des nationalistes albanais. Les
dirigeants communistes serbes opèrent ce revirement idéologique en s'ap-
puyant sur les masses jusqu'alors tenues à l'écart des débats entre les yougoslaves. Slobodan Milosevic neutralise ses
détracteurs au sein de l'appareil communiste serbe en évinçant, fin 1987,
le président de la République de Serbie, Ivan Stambolic. Il prend le con
trôle des médias et de sécuritaire. Il orchestre une vague de
grands rassemblements populaires qui atteint son paroxysme le 28 juin
1989 avec la commémoration du 600ème anniversaire de la bataille de
Kosovo Polje. Le principal objectif de cette agitation politique, qualifiée
de « révolution anti-bureaucratique » par les tenants du pouvoir, est la
reprise en main de la province du Kosovo en train d'échapper à l'emprise
de Belgrade et, plus précisément, la recentralisation de la République de
Serbie divisée en trois entités (Serbie étroite ou centrale, Kosovo et

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