Le commerce en France au XVIe siècle - article ; n°4 ; vol.1, pg 551-561
12 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le commerce en France au XVIe siècle - article ; n°4 ; vol.1, pg 551-561

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
12 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Annales d'histoire économique et sociale - Année 1929 - Volume 1 - Numéro 4 - Pages 551-561
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1929
Nombre de lectures 45
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Henri Sée
Le commerce en France au XVIe siècle
In: Annales d'histoire économique et sociale. 1e année, N. 4, 1929. pp. 551-561.
Citer ce document / Cite this document :
Sée Henri. Le commerce en France au XVIe siècle. In: Annales d'histoire économique et sociale. 1e année, N. 4, 1929. pp. 551-
561.
doi : 10.3406/ahess.1929.1125
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0003-441X_1929_num_1_4_1125SS\
LE TRAVAIL QUI SE FAIT : REVUES GÉNÉRALES
LE COMMERCE EN FRANCE AU XVP SIËCLE
L'histoire économique et sociale de la France, au xvie siècle, demeure
encore trop peu étudiée ; en dehors d'un petit nombre d'ouvrages excellents,
on compte les travaux de grande envergure qui lui ont été consacrés. Ce n'est
pas tout à fait sans raison. Outre que le xvie siècle, d'une façon générale, a été
un peu délaissé, chez nous, l'histoire économique s'est heurtée, pour cette
période, à une difficulté particulière, qui tient au caractère des sources. S'agit-
il du xvnie siècle ? L'historien trouve des fonds d'archives vraiment acces
sibles : papiers seigneuriaux, fonds des intendances et des parlements, papiers
des firmes commerciales et industrielles, séries F10 et F12 des Archives Nation
ales, etc. Au xvie siècle, l'administration provinciale, encore mal organisée,
n'a laissé que peu d'archives ; les questions économiques ne sont du ressort
d'aucune administration centrale ; les papiers des firmes commerciales demeur
ent assez rares 4 La source la plus précieuse, en dehors des fonds des États et
des parlements, ce sont certainement les archives notariales, dont Mr Paul
Raveau a tiré *»*• tirera encore un si heureux parti ; encore ne remontent-elles
pas partout au xvie siècle ; et, là où elles existent, il faut à l'historien une
énorme patience pour manier ces milliers d'actes, qui, d'ailleurs, se prêtent
malaisément à des publications de documents 2. Il y aurait beaucoup à prendre
également dans les fonds des Archives Communales, ainsi que dans ceux des
diverses juridictions. Il serait très utile de dresser un inventaire de ces richesses
documentaires, ainsi que des ressources que peuvent fournir les manuscrits de
la Bibliothèque Nationale et de nos bibliothèques de province — sans oublier
d'ailleurs que les ouvrages imprimés contiennent, eux aussi, beaucoup ď «iné
dit», d'autant que nombre d'entre eux sont extrêmement rares.
Pour l'instant, nous limitant à l'histoire du commerce de la France,
nous voudrions, en déterminant les résultats acquis, dresser une sorte
d'état des questions qu'il serait intéressant d'étudier. Il existe, sans doute,
comme guides utiles à consulter, deux ouvrages généraux : ceux de Levas-
seur, Histoire du commerce de la France, lre partie, Avant 1789, Paris, 1911,
in-8°, et surtout de Pigeonneau, Histoire du commerce de la France, Paris,
1885-1889, 2 vol. in-8° ; l'un et l'autre se ressentent de l'état peu avancé de
la science au moment où ils ont paru ; leurs auteurs, toutefois, et surtout
Pigeonneau, se sont livrés à quelques recherches personnelles.
1. On en trouve cependant de bien intéressants ; tels, les documents émanant d'André
Ruys, négociant espagnol établi à Nantes (1548-1566), et conservés aux Archives Commun
ales de cette ville (HH 189 à 193) ; ils n'ont encore fait l'objet d'aucune étude appro
fondie.
2. Signalons cependant, entre beaucoup d'autres, les publications déjà anciennes de
Mr Gabriel Pérottse, par exemple ses Etudes sur les usages et le droit privé en Savoie
au milieu du XVI*siècle,Paxis, 1913, in-8° — et, plus récemment, celle du Dr V. Leblond,
Documents relatifs à l'histoire économique de Beauv&is et du Beauvaisis au XVIe siècle,
extraits des minutes notariales (1527-1556), Paris, 1925 (Publ. de la Société Académique de
l'Oise). ANNALES D'HISTOIRE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE 552
I
Quand on veut étudier le commerce d'un pays, la première question à examin
er, c'est celle des transports et des voies de communication. Pour la France, en
ce qui concerne le xvie siècle, elle n'a donné lieu qu'à peu de travaux. Nous pos
sédons cependant, dans La Guide des chemins de France, de Charles Estienne1
un document d'ensemble fort intéressant, et abondant en détails précis : on y
voit, par exemple, que la route d'Orléans n'est pavée que sur deux lieues,
d'Orléans à Cercottes. Il semble bien que les routes soient encore mal entre
tenues et ressemblent souvent à des pistes, — comme aujourd'hui beaucoup de
routes russes. Les ordonnances des rois de France montrent cependant que
ceux-ci se sont préoccupés des routes ; quatre trésoriers de France sont pré
posés à la surveillance des « chemins, ponts et chaussées », mais leur activité
a-t-elle eu grand effet ?
Les transports, semble-t-il, ne sont donc guère plus rapides, ni plus com
modes qu'au xve siècle. Il n'y a pas encore de service régulier de messageries,
ni pour les voyageurs, ni pour les marchandises, si ce n'est dans les villes
d'Université. Ainsi le messager de l'Université de Poitiers partait chaque
semaine pour Paris, à jour fixe ; il y avait aussi des départs réguliers de Poi
tiers pour Bordeaux, Toulouse, Limoges, l'Auvergne, la Bretagne, la Nor
mandie, etc. ; les messagers de l'Université, dans toutes les villes où ils pas
saient, faisaient des paiements et des recouvrements pour les marchands du
Poitou2. Un édit d'Henri III, du 15 octobre 1576, créa des messagers royaux
dans tous les sièges de bailliage, sénéchaussée ou élection, pour le transport
des actes de procédure, et il leur était permis de se charger aussi de lettres
missives, d'espèces de monnaie et de marchandises légères. Mais le service des
messageries, de caractère fiscal dès le début8, ne se perfectionnera un peu
qu'au xvne siècle4.
Nous n'avons pas d'études d'ensemble sur les conditions de la navigation
1 . A Paris, chez Charles Estienne, Imprimeur du Roy, 1 552 ; in-1 2 (Bibl. Nat., L261 Rés.)
On lit à la page I : Vue, corrigée et augmentée pour la seconde fois. Il avait paru un premier
tirage en la même année 1552 (Brunbt, Manuel du libraire, v° Guide). Une nouvelle édi
tion parut en 1553. Elle ne diffère pas en réalité de la seconde. Le petit traité de Ch. Es
tienne a été souvent réimprimé et notamment en 1580 à Lyon par Benoit Rigaud, La
Guide des chemins pour aller et venir par tout le royaume de France, in-1 6 (voir Baudrier,
Bibliographie Lyonnaise, III, p. 358) ; il se complète alors de La Suitte de la Guide des ch
emins tant de France, d'Espagne, d'Italie et autres pays ; à Lyon, pour Benoist Rigaud,
1583; in-1 6 (voir Baudrier, ouv. cité, III, p. 376). En 1591, on voit paraître un document
qu'il est intéressant de comparer avec La Guide de Ch. Estienne, c'est le Sommaire de la
description de la France avec le guide des chemins pour aller par les provinces de Théo
dore Mayerne-Turquet (1591, in-16 ; 1596, in-12 ; 1618, in-8°, etc.).
2. Voir Paul Raveau, La condition économique et l'état social du Poitou au XVI* siècle
(encore inédit). — Sur les messagers de l'Université de Paris, voir notamment Du Boulay,
Histoire de V Université de Paris, 1. 1, p. 1 37 ; sur la création des messagers royaux en 1 576r
Crevier, Histoire de l'Université de Paris, t. VI, 1761, p. 352 ; sur les conflits des deux ins
titutions, et l'affaire de 1632-1634 notamment, Jourdain, Histoire de l'Université de
Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, 1888, 1. 1 et II passim et Targe, Professeurs et
régents de collège dans l'ancienne Université de Paris, Paris, 1902, p. 175. — On trouvera
de bonnes collections d'ordonnances relatives à la poste et aux messageries dans Jacques
Le Quien de la Neufville, Usage des postes chez les anciens et les modernes contenant tous
les edits, etc., Paris, 1730, in-12 (édition antérieure, 1708?) et surtout dans le Traité de la
Police de Nicolas Delamare, Paris, 1738, in-fol., livre VI, titre XIV.
3. Caractère qu'il conservera jusqu'à la fin de l'ancien régime.
4. Voir le bon travail de DANiEb Bernard, La poste aux lettres en Bretagne dans Mé
moires 12e série. et Paris, documents M. Rivière, pour servir 1928 à ; in-8°, l'histoire p. 73-222. du commerce et d

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents