Le culte de la petite vérole en Géorgie - article ; n°1 ; vol.4, pg 262-275
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1903 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 262-275
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1903
Nombre de lectures 7
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

T. Sakhokia
Le culte de la petite vérole en Géorgie
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 4, 1903. pp. 262-275.
Citer ce document / Cite this document :
Sakhokia T. Le culte de la petite vérole en Géorgie. In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série,
tome 4, 1903. pp. 262-275.
doi : 10.3406/bmsap.1903.6495
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1903_num_4_1_64952 avril 1903 ièi
Revue de l'École d'Anthropologie (1903, n° 3). — Schrader : L'atmosphère.
Les vents alizés; — A. de Mortillet : Les silex taillés trouvés dans les cimet
ières mérovingiens; — Capitan : Pierres et haches à cupules; — Huguet : Les
Soffs.
Revue Scientifique (1903, nos 12 et 13). — E. Maurel : Naissances mascul
ines et naissances féminines en France et chez les principales nations euro
péennes; — Timmermans : L'onomatopé et la formation du langage.
Internationales Centralblatt fur Anthropologie (VIII, H. 1). — Landau :
Ein Apparat fur die Schâdelkubage.
Proceedings of the R. Irish Academy (XXIV. Sec. C. n° 2). — Westropp :
The Gists, Dolmen, and Pillars, in the Eastern Half of the County of Clare.
Reports of the R. College of Physiciam, Edinburgh (VIII). — Berry : The
True Ceecal Apex.
Archivio per V Antropologia (XXXII, n° 3). — Mochi : I popoli dell' Uaupé;
— Mantegazza : Prime linee di psicologia positiva.
A propos des cœurs vendéens.
M. Marcel Baudouin présente différents bijoux qu'il n'avait pas en
mains lors de sa communication sur les cœurs vendéens.
M. Huguet fait remarquer combien sont intéressants à examiner les
modèles présentés par M. Baudouin. 11 y a lieu notamment de signaler la
présence de l'ardillon transversal comme moyen de fixation. Ce que l'on
voit dans la fibule des Romains, dans la bzima des Berbères et des Arabes
se retrouve dans les broches vendéennes, et le rapprochement doit être
nécessairement fait.
M. 0. Vau ville. — Le genre de fermeture des pièces qui viennent d'être
présentées remonte à une époque ancienne. On trouve en effet des bro
ches de l'époque gallo-romaine avec des épingles du genre des broches
modernes de la Vendée.
LE CULTE DE LA PETITE VÉROLE EN GÉORGIE
Une page de la médecine populaire.
Par M. Sakhokia
Les maladies contagieuses telles que : petite vérole, rougeole, scarla
tine, peste, choléra etc. sont considérées par les Géorgiens comme des
esprits munis de la substance humaine, un peu plus délicate, il est vrai,
avec dés manifestations et des faiblesses analogues à celles de tous les
mortels. Comme tous les êtres humains ces esprits ont les facultés de SÀKHOKrA. — LE CULTE DE LA PETITE VÉROLE EN GÉORGIE 263
locomotion, se transportent d'un endroit à l'autre, seulement avec cette
différence que pour eux, il n'existe pas de difficultés de voyager par
des chemins impraticables, de franchir les plus hautes montagnes,
de traverser les mers et les océans. Ils se présentent devant nous montés
sur leurs mulets infatigables et tout les obstacles se brisent et se dis
sipent devant eux. En un clin d'œil, comme par le maniement d'une ba
guette magique, les esprits des maladies parcourent les deux hémisphères.
L'illusion deviendra encore plus complète si nous disons que ces esprits
sont doués de facultés digestives, qu'ils éprouvent le besoin de se vêtir,
qu'ils ne sont point indifférents à la poésie, aux douces chansons, que les
sons d'un instrument musical leur causent une profonde satisfaction et
qu'enfin le parfum des violettes est l'une de leurs faiblesses. Leur repas
de prédilection est la chair humaine, et le sang des mortels constitue
leur bqjsson de délice. Mais cela ne veut pas dire qu'ils ne soient friands
que de la chair des bipèdes. Ils se régalent aussi bien de la chair des
quadrupèdes. Seulement quand il s'agit de certains animaux ils se mont
rent d'un goût plus fin, plus délicat, ils ne manquent pas de manifester
leurs sympathies et antipathies bien apparentes. Par exemple, la viande
du porc, qui forme une partie respectable du menu du genre humain,
est particulièrement odieuse; à la même petite vérole qui a une affec
tion considérable pour la chair et surtout le sang du chevreau. On peut
dire la même chose en ce qui concerne les couleurs. La petite vérole
et la rougeole aiment les couleurs rouge, blanche ou bleue, au con
traire, la vue d'un vêtement noir leur fait horreur. Certes, comme
tous les mortels ces maladies ne sont pas dépourvues de certains
caprices, de sentiment de reconnaissance ou de vengeance. Les per
sonnes atteintes par lesdites maladies se trouvent dans l'obligation d'une
soumission absolue à leurs caprices, car elles ne sont point habituées à
être contrariées en quoi que ce soit, autrement elles deviennent redoutables,
sévères, méchantes. Au contraire, avec des gentillesses, des offrandes, avec
des caresses on réussit presque toujours à les adoucir, à les rendre bonnes,
à écarter les maux, à se mettre à l'abri de toutes sortes de dangers. Voilà
les sympathies et antipathies, attribuées par les Géorgiens à la petite
vérole en particulier qui guident ceux-ci pour le traitement. S'ils négligent
ces Conditions, une responsabilité bien fâcheuse retombe entièrement sur
eux — la petite vérole dans ce cas n'y est, pour ainsi dire, pour rien.
La plupart des maladies contagieuses portent le nom général « Bato-
nébi » ■ — seigneurs et suivant leur supériorité hiérarchique et leur force
elles se divisent en deux catégories distinctes. Dans la première catégorie
se rangent « les grands seigneurs» — - peste, choléra, petite vérole ; dans
la seconde : rougeole, scarlatine, coqueluche, etc.
Toutes ces diverses maladies habitent le pays situé « au delà de la mer
(Noire) » où coulent incessament des fleuves de miel et des ruisseaux lactés.
Elles ont là des familles et toute une organisation sociale et religieuse.
Toutes sont soumises a un chef, qui dirige les affaires de ses sujets et
s'occupe de leurs intérêts. Au point de vue de la religion elles professent 2 avril 1903 264
en général deux cultes : christianisme et islamisme. Physiquement elles
sont noires (peste), blanches (petite vérole), rouges (rougeole).
Mais ces maladies ne se contentent pas de leur pays. De temps en temps
leur chef se décide à visiter les divers endroits de l'univers qu'il con
sidère comme une partie de son royaume, afin d'apprécier jusqu'à quel
point les mortels, sur lesquels s'étend son pouvoir, sont des sujets fidèles
et ne commettent pas quelques actes préjudiciables à son égard. Il
charge de cette mission ses sujets: la peste, la petite vérole, la rougeole, etc.
Il leur donne plein pouvoir d'agir, de montrer à tous l'omnipotence de
leur chef et à la moindre façon irrespectueuse, à la moindre tentative de
désobéissance envers leur chef, de recourir à des procédés de répression
terrible afin deles corriger, et leur enseigner le respect et l'obéissance. Dans
le cas, où elles auraient affaire avec les plus incorrigibles, elles sont
autorisées à recourir à des décisions radicales : elles peuvent les tuer et les
emmener avec elles comme des serfs. 11 y même une légende très répandue
à' « au delà de en Géorgie occidentale, qui nous raconte en détail la vie
la mer ». C'est grâce à cette légende que les secrets de ces esprits nous
sont dévoilés *.
I Un jour, — nous raconte cette légende, — un pêcheur mingrèlien, accroupi dans son
canot au bord d'un fleuve, guettait le poisson avec son hameçon. Gomme le poisson
tardait à mordre, il s'endormit. Au bout de quelque temps un poisson d'une gran
deur extraordinaire s'accrochait à l'hameçon et comme le pêcheur ne bougeait pas,
il entraîna le canot avec lui vers la mer. C'était la saison de migration et le poisson
se dirigea vers les pays chauds.
II taisait déjà jour lorsque le pêcheur ouvrit les yeux. Le pauvre malheureux devint
tout à fait terrifié se sentant en pleine mer, bercé doucement par les vagues. Le so
leil se leva etse coucha plusieurs fois jusqu'à ce qu'il aborda une île ravissante, cou
verte de fleuves de miel et de ruisseaux lactés, o

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