Le déterminisme du sexe chez l homme. Discussion de quelques théories - article ; n°2 ; vol.4, pg 238-254
18 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le déterminisme du sexe chez l'homme. Discussion de quelques théories - article ; n°2 ; vol.4, pg 238-254

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
18 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1913 - Volume 4 - Numéro 2 - Pages 238-254
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1913
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Max Kollmann
Le déterminisme du sexe chez l'homme. Discussion de
quelques théories
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, VI° Série, tome 4 fascicule 2, 1913. pp. 238-254.
Citer ce document / Cite this document :
Kollmann Max. Le déterminisme du sexe chez l'homme. Discussion de quelques théories. In: Bulletins et Mémoires de la
Société d'anthropologie de Paris, VI° Série, tome 4 fascicule 2, 1913. pp. 238-254.
doi : 10.3406/bmsap.1913.8592
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1913_num_4_2_859217 avril 1913 238
Gaston Gaillard, le Dr Charles Perrier, médecin légiste à Nîmes, Newton
H. Harding, le Dr François Ferrand, F. Fabo, de Santa Fé de Bogota.
La Société a élu en outre un membre associé étranger, M. le professeur
G. Elliot Smith, deux correspondants étrangers, MM. les professeurs Van-
den-Brock et Schoetensack, et un correspondant national, M. le Dr Lan-
celin.
II n'est pas inutile d'insister sur le chiffre atteint cette année par les
entrées de nouveaux membres titulaires. Bien qu'il ne soit pas aussi élevé
que celui de l'année précédente, il est encore assez important pour que
nous ayons lieu d'en être très satisfaits et de le considérer comme une
réponse suffisante à quelques détracteurs systématiques qui parlent sans
savoir du dépérissement de notre société. Aussi bien sous le rapport du
recrutement que sous celui du nombre des communications faites aux
séances, nous avons au contraire le droit d'affirmer que la Société d'An
thropologie de Paris est au nombre de celles dont l'état est prospère et'
'dont le travail se poursuit très régulièrement selon leur destination
scientifique.
LE DÉTERMINISME DU SEXE CHEZ L'HOMME.
Discussion de quelques théories.
par M. Max Kollmann, Docteur ès-sciencrs.
Il n'est pas de question biologique qui ait suscité la curiosité autant
que celle du déterminisme du sexe. En l'absence des données précises,
qui ont manqué jusqu'à la fin du siècle dernier, les philosophes et les
médecins ont inventé depuis l'antiquité un nombre énorme de théories
sans fondement et de « recettes » plus ou moins singulières pour obtenir à
volonté des filles ou des garçons Car, c'est là le but vers lequel ont
toujours tendu les efforts : on ne cherchait à bâtir une théorie du sexe
que dans le but d'arriver à la procréation volontaire des sexes.
La solution de ce problème nous semble aujourd'hui plus lointaine
que jamais. La question cependant n'a jamais cessé d'être actuelle. Tou
récemment encore, quelques observations de M. Robinson lui ont donné
comme une sorte de renouveau. A peine éclose, la théorie de cet auteur a
soulevé des critiques, toujours passionnées, souvent injustes et qui
témoignaient parfois de quelque méconnaissance du sujet. Je ne parle
pas, bien entendu, des commentaires de la presse quotidienne, mais on a
pu voir dans certains journaux médicaux des appréciations vraiment bien
singulières.
Cela s'explique. C'est qu'en effet, les données qu'on a pu recueillir
chez l'Homme et chez les Vertébrés supérieurs sur les facteurs capables
de déterminer le sexe sont singulièrement incomplètes et peu précises ; il
n'y a rien là que de très naturel : il est inutile d'expliquer pourquoi les MAX KOLLMANN. — LE DÉTERMINISME DU SEXE CHEZ L'HOMME 239
Mammifères constituent le plus détestable matériel qu'on puisse rêver
pour une étude des facteurs de la sexualité.
Très peu des théories qui prétendirent rendre compte du déterminisme
du sexe chez l'Homme méritent encore la discussion, trois ou quatre tout
au plus. Si l'on pèse les arguments invoqués en faveur de chacune de ces
théories, on se sent absolument incapable de faire un choix ; toutes
manquent également de base assez solide, de données positives assez
complètes. Par contre, les études des zoologistes ont révélé une foule de
faits du plus haut intérêt, d'où semble se dégager, dès à présent, un
certain nombre de conséquences bien établies. Il me paraît donc fort
intéressant, dans ces conditions, d'examiner les quelques théories encore
discutables aujourd'hui du déterminisme du sexe chez l'homme à la
lumière des faits recueillis dans les autres groupes zoologiques. Nous
pourrons ainsi, non pas résoudre la question, ce qui est encore tout à fait
prématuré, mais tout au moins montrer dans quelle voie il faut chercher
— vraisemblablement — la solution désirée.
Théoriquement, le sexe semble pouvoir se déterminer à trois instants
différents de la vie de l'individu.
i° L'œuf fécondé est asexué (ou hermaphrodite?) Le sexe se déter
mine plus ou moins tard chez l'embryon, bous l'influence des conditions
externes (Déterminisme métagame).
2° L'ovule est sexué ; il y a des ovules mâles et des ovules femelles ; le
spermatozoïde n'a aucune action sur le sexe ; il n'apporte à l'œuf qu'une
excitation à se développer; le sexe préexiste donc à la fécondation
(Déterminisme progame).
3° Le sexe se détermine a l'instant même de la fécondation ; il résulte
de la combinaison des propriétés de l'ovule et du spermatozoïde qui se
conjuguent pour former l'œuf (Déterminisme syngame).
La connaissance de l'époque du déterminisme du sexe est d'impor
tance primordiale; il faut en effet que nous sachions à quelle époque se
fait cette détermination, si nous voulons pouvoir agir artificiellement sur
le sexe d'un embryon. Gomme nous le verrons, cette question semble
aujourd'hui à peu près résolue.
I. Théorie deSchenkK — Cette théorie fit grand bruit à l'époque de son
apparition; elle souleva alors des commentaires passionnés et de nomb
reuses critiques.
Schenk avait remarqué l'existence d'un rapport entre l'état de la
nutrition de la mère et le sexe du fœtus. Chez beaucoup de femmes, l'état
de grossesse s'accompagne d'une glycosurie plus ou moins accentuée. Si ce
trouble est très marqué, il y aavortement. Quand le degré de glycosurie
est léger, on aurait des filles; une femme parfaitement bien portante don-
1Schknk. — Einfluss aufdas geschlechtsverhàltniss. Wien, 4*98 Lehrbuch der
Geschlechlsbestimmung, 1900. Meîne Méthode der Geschlechtsbeslimmung . Verb, d.v
internat. Zool-congresses zu Berlin 1901. 240. 17 avril 1913
nerait au contraire des garçons. Schenk donne quelques exemples,
d'ailleurs trop peu nombreux, à l'appui de sa < manière de voir : une
famille compte, en trois générations, douze filles et trois garçons; or,
toutes les femmes de cette famille étaient plus ou moins glycosuriques ;
une femme, d'une famille de glycosuriques, elle-même glycosurique, est
soumise -dix jours à un régime approprié : le sucre disparaît; elle donne
naissance k un garçon, etc:
Selon Schenk, en soumettant les femmes qui n'ont que des filles à un
régime approprié, en commençant ce régime deux ou trois mois avant la
conception et en le continuant trois mois après, on - doit obtenir des
garçons. Laissons de côté le rôle supposé de la glycosurie et du. tra
itement sur lesquels il y aurait évidemment matière à discuter, mais
retenons dans l'ensemble des instructions de Schenk ce double précepte :
il faut commencer le traitement avant, et le continuer après la fécon
dation. L'auteur admet' en effet que le sexe est déterminé au cours du
développement. Le traitement imposé à la mère n'a d'autre but que de
mettre son organisme dans les conditions favorables à l'évolution de
l'embryon vers le sexe mâle. Il se range donc .nettement parmi les par
tisans des théories métagames ; c'est à tort, d'ailleurs, logiquement, car le
fait de soumettre la mère à un traitement déterminé avant la fécondation
pourrait théoriquement suffire à déterminer dans l'ovule une tendance
vers un sexe donné (théories progames). Quoi qu'il en, soit, discutons la
question de savoir si le sexe peut réellement se déterminer pendant le

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents