Le financement des guerres napoléoniennes et la conjoncture du Premier Empire - article ; n°4 ; vol.4, pg 548-572
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Description

Revue économique - Année 1953 - Volume 4 - Numéro 4 - Pages 548-572
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1953
Nombre de lectures 64
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Jean Gabillard
Le financement des guerres napoléoniennes et la conjoncture
du Premier Empire
In: Revue économique. Volume 4, n°4, 1953. pp. 548-572.
Citer ce document / Cite this document :
Gabillard Jean. Le financement des guerres napoléoniennes et la conjoncture du Premier Empire. In: Revue économique.
Volume 4, n°4, 1953. pp. 548-572.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1953_num_4_4_406987LE FINANCEMENT
DES GUERRES NAPOLEONNIENNES
ET LA CONJONCTURE DU PREMIER EMPIRE
Le financement des guerres napoléoniennes ne laisse pas être mysté
rieux peu études ont été faites de ce problème et on connaît encore
mal les mécanismes économiques de ce début du monde moderne Nous
nous permettons de livrer dans cette esquisse quelques hypothèses dont
le moins on puisse dire évidemment est elles sont difficiles
vérifier
Les problèmes qui nous ont inquiétés préalablement routes recher
ches sont ceux-ci
Comment peut-on financer une guerre en régime métallique rigou
reux est-à-dire sans inflation
Quelles ont été les conséquences des mouvements de monnaie métal
lique nécessitées par les guerres de Empire
Quelle est origine des crises survenues pendant la période
impériale
Quels pouvaient être les comportements monétaires des particuliers
leur liaison avec les événements politiques et particulièrement avec les
campagnes militaires importance ils ont dans la genèse des crises
Nous étudierons ces problèmes sous trois rubriques abord la
structure monétaire de économie impériale et en fait la rigidité du sys
tème Ensuite nous aborderons le problème du financement des
guerres Enfin en troisième lieu nous étudierons les comportements moné
taires et la conjoncture de la période impériale
Dans cette étude nous avons pas relevé les chiffres qui ont servi
nos recherches ils représentent malgré tout un volume assez consi
dérable Les données financières peuvent être retrouvées dans les Mémoires
de MOLLIEN qui relevé tous les chiffres des budgets et leurs principaux
postes et dans YHistoire financière de la France de MARI tome IV
Pour les données plus particulièrement économiques nous avons utilisé
ouvrage Alexandre HABEBT Essai sur les mouvements des prix et des LE FINANCEMENT DES GUERRES NAPOL ONIENNES 549
LA RIGIDITE DU SYSTEME MONETAIRE
On peut dire que la circulation monétaire était sous Empire entiè
rement métallique Bien sûr la jeune Banque de France émettait des billets
ayant cours légal mais leur montant est toujours rescé asse2 faible et
surtout jamais Empereur eu recours ce moyen pour financer les
guerres Le système monétaire de Empire été dominé par la loi du
germinal an XI par le statut donné la Banque de France est-à-dire
par les conceptions monétaires et financières de Empereur et de son
entourage
Dans ce domaine Empereur apparaît comme un homme de ancien
régime cette époque où les idées et les institutions monétaires sont
un tournant décisif où de autre côté de la Manche économistes et
financiers affrontent sur établissement une orthodoxie monétaire
Napoléon choisit le métalîisme le plus sirici Si aventure le destin
ne lui avait donné comme commentateur en la personne de Charles
Rist plus metalliste que lui-même cet aspect de sa pensée aurait
jamais fait aucun doute Il ressort de ses lettres Mollien et sunouc des
institutions il créées il jamais considéré le billet de banque
comme une monnaie mais comme un moyen de faire circuler celle-ci
Cela ne suffit pas faire accuser Empereur antimétallisme pour lui
le billet de banque est jamais un remplacement de la monnaie
une monnaie artificielle Et il fallut les deux Notes de Mollien
sur les Banques pour convaincre Napoléon en 1802 une banque pût
émettre des billets au delà de la quantité écus elle possède en caisse
Mais surtout ce qui caractérise Empereur et son entourage est une
méfiance égard de tout ce qui est papier non seulement du billet de
banque mais encore des titres emprunts et même parfois de lettres de
change Il semble que histoire monétaire de la France au début du xixe
revenus en France de 179S 1820 Nous avons consulté aussi les Memoires
de GAUDIN duc de Gaëte et le Mémorial de Saint-Hélène daiis Edition
Dunan 1951 Citons en outre ouvrage de Bertrand de JOUVENEI Napo
léon et économie dirigée qui reproduit de nombreux textes et lettres de
Empereur et un article de TARL Napoléon Premier et les intérêts
économiques de la France paru dans la Revue des Etudes Napoléoniennes
1926 pp 117-137
Voir Ch RIST Histoire des doctrines relatives au crédit et la
monnaie
Voir de MOLLIEN les deux Notes sur les Banques de 1802 550 REVUE CONOMIQUE
siècle ait été dominée par expérience des assignats et par la Banqueroute
des Deux Tiers comme le xvine siècle tout entier avait été dominé par
expérience de Law échec de cette expérience supprimé tout crédit
public pendant le xvnie siècle les emprunts publics de ce fait ont pu
être réussis Il en fut largement de même du crédit privé tout billet
est resté entaché une présomption défavorable et il eut en fait de
circulation que métallique Le système monétaire du xvii siècle aucune
élasticité et la thèse mercantilliste est non seulement justiûée mais elle
impose toute sortie or est un appauvrissement Il agit de favoriser
les entrées or pour accroître la circulation monétaire sans laquelle les
paiements ne peuvent être effectués dans un pays où les forces expan
sion sont de plus en plus évidentes
La malheureuse expérience des assignats er la Banqueroute des Deux
Tiers réveillèrent les comportements de ancien régime et imposèrent
Empereur un système monétaire une rigidité absolue autant plus
rigide que les définitions de Germinal ne permettaient aucune manipulation
Nous savons que la Banque de France ne pouvait émettre que des
billets de 500 francs ce qui vers 1805 représentait un peu plus que le
salaire annuel un ouvrier et ces billets de 500 francs étaient conver
tibles au siège de la Banque est-à-dire Paris Le circuit des billets
est donc de ce fait très court il suit escompte et le billet de banque
est jamais en dernière analyse un instrument escompte II ne
circule que dans la zone des grosses affaires et principalement Paris
Il esc inutilisable pour les petits paiements et même pour les paiements
moyens il circule entre gens admis escompte et faisant des affaires
un volume assez considérable De plus nous savons il est pas
accepté facilement la campagne De ce fait la circulation des billets
jamais dépassé en moyenne annuelle 112 millions de francs soit cette
date peine un dixième du budget public annuel par conséquent une
fraction infime du volume global des paiements
De plus la confiance en ces billets était précaire la tension monétaire
provoquée par les préparatifs de la campagne de 1805-1806 et surtout la
malheureuse affaire de la Compagnie des Négociants Réunis suffit pro
voquer une panique et la Banque de France subit le siège des porteurs
de billets que seule la victoire Auscerlitz fit lever plusieurs reprises
les ne furent acceptés aux prix une légère perte Et pourtant
on sait de quelles garanties était entouré le fonctionnement de la Banque
de France dont on essaya assurer indépendance égard du pouvoir LE FINANCEMENT DES GUERRES NAPOL ONIENNES 551
politique et qui malgré absence de toute règle émission de toute
proportion imposée entre son encaisse et son émission sut toujours rester
prudente
Ce est pas tellement des billets que Empereur se méfiait que du
comportement de ses sujets leur égard Il avait peur que acceptant
pas les billets de banque la nation manifestât ainsi une opinion égard
du pouvoir elle avait pas la possibilité de manifester une autre
fa on Et Empereur voyait assez juste histoire nous appris que les
comportements monétaires apparaissaient souvent comme le défoulement
une opinion incapable de se manifester ou incapable être constitution-
nellement efficace faute par exemple de parvenir la majorité parle
mentaire Quand il pas entente entre le pouvoir politique et le pouvoir
économique le désaccord se manifeste le plus souvent de fa on monétaire
est pourquoi on ne saurait trop insister sur

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