Le fonctionnement des marchés des changes en Pologne - article ; n°1 ; vol.21, pg 87-111
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Revue d’études comparatives Est-Ouest - Année 1990 - Volume 21 - Numéro 1 - Pages 87-111
The working of exchange markets in Poland
The article begins with a study of the workings of the exchange markets newly set up in May 1987, which enables the author to classify them ; he then goes on to analyse the interconnections among the various exchange rates in operation and the official exchange rate, as well as the free market rate. There are three markets identified as belonging to the socialist sector (plus the obligatory exchange at the official rate) and three markets belonging to the private sector.
The method of adjusting the official rate of exchange has led to some approximation with the free market rate, but it is still ill-adapted for dealing with economic instability.
The Export Promotion Bank (EPB) operates as a concession-holder on the market reserved for entreprises having foreign currency accounts, but its role differs from that of a simple broker. There is a proposal that this market should be classified as an administered concessionary market (ACM). The part plaved by the EPB proved ineffective, and from the autumn of 1988, it accepted the role of following the free market rate. The market reserved for the sector of internal trade attached to the Bank Pekao S.A. is somewhat akin to the Banque de France's calls for tenders section. The rate in force on this market has a more pronounced tendency to follow the free market rate.
On the market of calls for tenders for quota-ed imports, the lack of competition has made it possible to maintain the rate practically at the level of the official rate of exchange.
In the private sector, the oldest market is the free (black) market, officially whitened by the currency law of 15.2.89.
Over the long run, the free market rate follows the rate of inflation, but in the short run, goes ahead of inflation, by reason of rational anticipation. It then catches up with the price variations of other « security commodities », such as gold, for example. The officialization of this market was aknowledged by the opening of special counters in the Bank PKO-BP (June 1988) and the legalization of private middlemen (March 1988).
The concessionary market at the Bank Pekao S.A., for the use of private enterprises, made its appearance in December 1988, and was incorporated in the ACM two months later.
In conclusion, the author states that the move towards marketization of the currency exchange has for the time being been characterized by the continuance of the system of the multiple exchange rate, except that the conversion coefficients have been replaced by exchange rates set by interested commercial parties.
Après une étude des règles de fonctionnement des marchés des changes nouvellement créés à partir de mai 1987, qui en permet la classification, on procède à l'analyse des interdépendances entre les différents taux de change pratiqués et le taux de change officiel ainsi que celui du marché libre. On a distingué trois marchés de la sphère socialisée (plus l'échange obligatoire au taux de change officiel) et trois marchés de la sphère privée.
La méthode d'ajustement du taux de change officiel a permis un certain rapprochement avec le cours du marché libre, mais elle reste inadaptée en cas de troubles économiques.
La Banque de développement des exportations (BRE) agit sur le marché réservé aux entreprises possédant des comptes en devises, en tant que commissionnaire, mais son rôle est différent de celui d'un simple courtier. On propose de classer ce marché comme un marché commissionnaire administré des changes (MCAC). Les interventions de la BRE se sont avérées inefficaces et, à partir de l'automne 1988, elle s'est résignée à suivre le cours du marché libre.
Le marché réservé au secteur du commerce intérieur auprès de la Bank Pekao S.A. se rapproche de celui des appels d'offre de la Banque de France. Le taux de change pratiqué sur ce marché a une plus forte tendance à suivre le cours du marché libre.
Sur le marché des appels d'offre des importations contingentées, le manque de concurrence a permis de maintenir les cours pratiquement au niveau du taux de change officiel.
Dans la sphère privée, le marché le plus ancien est celui du marché libre (noir) officiellement « blanchi » par la Loi de devises du 15 février 1988. Le cours du marché libre suit en longue période l'inflation mais, en courte période, il la devance par le fait d'anticipations rationnelles. Il rejoint alors les fluctuations des prix d'autres « valeurs refuge » comme l'or par exemple. L'officialisation de ce marché a été marquée par l'ouverture des guichets auprès de la Banque PKO-BP (juin 1988) et la légalisation des intermédiaires privés (mars 1989).
Le marché commissionnaire à la Bank Pekao S.A., réservé aux entreprises privées, a fait une apparition en décembre 1988 pour être incorporé dans le MCAC deux mois plus tard.
En conclusion, on a constaté que l'effort de marketisation des échanges de devises s'est traduit pour l'instant par la persistance du système de taux de change multiple, sauf que les coefficients de conversion ont été remplacés par des taux de change établis par les agents intéressés.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Tomasz Wasilewski
Le fonctionnement des marchés des changes en Pologne
In: Revue d’études comparatives Est-Ouest. Volume 21, 1990, N°1. pp. 87-111.
Citer ce document / Cite this document :
Wasilewski Tomasz. Le fonctionnement des marchés des changes en Pologne. In: Revue d’études comparatives Est-Ouest.
Volume 21, 1990, N°1. pp. 87-111.
doi : 10.3406/receo.1990.1450
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_1990_num_21_1_1450Abstract
The working of exchange markets in Poland
The article begins with a study of the workings of the exchange markets newly set up in May 1987,
which enables the author to classify them ; he then goes on to analyse the interconnections among the
various exchange rates in operation and the official exchange rate, as well as the free market rate.
There are three markets identified as belonging to the socialist sector (plus the obligatory exchange at
the official rate) and three markets to the private sector.
The method of adjusting the official rate of exchange has led to some approximation with the free
market rate, but it is still ill-adapted for dealing with economic instability.
The Export Promotion Bank (EPB) operates as a concession-holder on the market reserved for
entreprises having foreign currency accounts, but its role differs from that of a simple broker. There is a
proposal that this market should be classified as an administered concessionary market (ACM). The
part plaved by the EPB proved ineffective, and from the autumn of 1988, it accepted the role of following
the free market rate. The market reserved for the sector of internal trade attached to the Bank Pekao
S.A. is somewhat akin to the Banque de France's calls for tenders section. The rate in force on this
market has a more pronounced tendency to follow the free market rate.
On the market of calls for tenders for quota-ed imports, the lack of competition has made it possible to
maintain the rate practically at the level of the official rate of exchange.
In the private sector, the oldest market is the free (black) market, officially "whitened" by the currency
law of 15.2.89.
Over the long run, the free market rate follows the rate of inflation, but in the short run, goes ahead of
inflation, by reason of rational anticipation. It then catches up with the price variations of other « security
commodities », such as gold, for example. The officialization of this market was aknowledged by the
opening of special counters in the Bank PKO-BP (June 1988) and the legalization of private middlemen
(March 1988).
The concessionary market at the Bank Pekao S.A., for the use of private enterprises, made its
appearance in December 1988, and was incorporated in the ACM two months later.
In conclusion, the author states that the move towards marketization of the currency exchange has for
the time being been characterized by the continuance of the system of the multiple rate,
except that the conversion coefficients have been replaced by exchange rates set by interested
commercial parties.
Résumé
Après une étude des règles de fonctionnement des marchés des changes nouvellement créés à partir
de mai 1987, qui en permet la classification, on procède à l'analyse des interdépendances entre les
différents taux de change pratiqués et le taux de change officiel ainsi que celui du marché libre. On a
distingué trois marchés de la sphère socialisée (plus l'échange obligatoire au taux de change officiel) et
trois marchés de la sphère privée.
La méthode d'ajustement du taux de change officiel a permis un certain rapprochement avec le cours
du marché libre, mais elle reste inadaptée en cas de troubles économiques.
La Banque de développement des exportations (BRE) agit sur le marché réservé aux entreprises
possédant des comptes en devises, en tant que commissionnaire, mais son rôle est différent de celui
d'un simple courtier. On propose de classer ce marché comme un marché commissionnaire administré
des changes (MCAC). Les interventions de la BRE se sont avérées inefficaces et, à partir de l'automne
1988, elle s'est résignée à suivre le cours du marché libre.
Le marché réservé au secteur du commerce intérieur auprès de la Bank Pekao S.A. se rapproche de
celui des appels d'offre de la Banque de France. Le taux de change pratiqué sur ce marché a une plus
forte tendance à suivre le cours du marché libre.
Sur le marché des appels d'offre des importations contingentées, le manque de concurrence a permis
de maintenir les cours pratiquement au niveau du taux de change officiel.
Dans la sphère privée, le marché le plus ancien est celui du marché libre (noir) officiellement « blanchi »
par la Loi de devises du 15 février 1988. Le cours du marché libre suit en longue période l'inflation mais,
en courte période, il la devance par le fait d'anticipations rationnelles. Il rejoint alors les fluctuations des
prix d'autres « valeurs refuge » comme l'or par exemple. L'officialisation de ce marché a été marquéepar l'ouverture des guichets auprès de la Banque PKO-BP (juin 1988) et la légalisation des
intermédiaires privés (mars 1989).
Le marché commissionnaire à la Bank Pekao S.A., réservé aux entreprises privées, a fait une
apparition en décembre 1988 pour être incorporé dans le MCAC deux mois plus tard.
En conclusion, on a constaté que l'effort de marketisation des échanges de devises s'est traduit pour
l'instant par la persistance du système de taux de change multiple, sauf que les coefficients de
conversion ont été remplacés par des taux de change établis par les agents intéressés.Le fonctionnement des marchés
des changes en Pologne
Tomasz WASILEWSKI *
La réadmission1 de la Pologne, le 12 juin 1986, au Fonds Monétaire
International et à la Banque Mondiale, ne lui a pas ouvert un flot de crédits
de ces deux institutions malgré la situation catastrophique de sa balance
des paiements et ses besoins multiples d'investissement. Il a fallu attendre
l'adhésion à la Société Financière Internationale (SFI) (janvier 88) et à
l'Association Internationale de Développement (juin 88) pour qu'enfin en
novembre 88 la SFI accorde un premier financement de 29 MDM. ,¦
Il faut chercher l'explication de cet état de choses dans les progrès, jugés
insuffisants, de la réforme du système économique en Pologne. Surtout
dans le domaine de la gestion du commerce extérieur2.
Les méandres de la politique de change des autorités de Varsovie sont à
cet égard très significatifs. Remplissant en principe les conditions (assez
souples) de l'article XIV du statut du FMI une simple déclaration
d'intention d'unification du taux de change elles ont conduit une
politique à la fois de marketisation et de segmentation du marché des
changes.
La Loi sur les devises du 15 février 1989 confirme cette tendance : d'un
côté, une totale libération des échanges entre particuliers et de l'autre, une
multiplication des marchés réservés à différentes catégories d'entreprises.
Ce paradoxe traduit bien la situation actuelle de l'économie polonaise où
le dollar est considéré comme deuxième monnaie d'échange, meilleure que
le zloty et dans certaines opérations unique.
* Maître de conférence à la Faculté de Droit et des Sciences Économiques de
l'Université Montpellier I.
Je tiens à remercier Monsieur le Professeur Henri Dunajewski pour tous ses conseils
et remarques qui m'ont aidé à préparer le texte final de cet article. Je demeure tout de
même le seul responsable des idées avancées.
1. La Pologne a été membre fondateur du FMI (Conférence de Bretton Woods) mais,
pour des raisons politiques, elle a quitté cette institution le 15 mars 1950. Mrocz-
kowski P., 1980, p. 225.
2. Wasilewski T., 1987, p. 8.
87 Tomasz Wasilewski
Dans cet article nous allons analyser le fonctionnement de ces différents
segments du marché des changes ainsi que les fluctuations et les interd
épendances entre les différents taux de change du zloty par rapport au
dollar. Nous poursuivons cette analyse jusqu'en février 1989. La publica
tion à cette époque de la nouvelle Loi de devises, dont la mise en pratique
s'est étalée jusqu'à juillet 1989, a créé une nouvelle situation qui ne pourra
être évaluée qu'au bout d'un certain temps.
I. TAUX DE CHANGE OFFICIEL (TCO)
Il faut constater tout d'abord, que malgré toutes sortes d'innovations
légales en matière de devises (sans précédent

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