Le gisement néolithique de l Oued Chet Iler Tanezrouft N-Ahenet - article ; n°1 ; vol.11, pg 125-140
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Le gisement néolithique de l'Oued Chet Iler Tanezrouft N-Ahenet - article ; n°1 ; vol.11, pg 125-140

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Description

Journal de la Société des Africanistes - Année 1941 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 125-140
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1941
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Henri Lhote
Le gisement néolithique de l'Oued Chet Iler Tanezrouft N-
Ahenet
In: Journal de la Société des Africanistes. 1941, tome 11. pp. 125-140.
Citer ce document / Cite this document :
Lhote Henri. Le gisement néolithique de l'Oued Chet Iler Tanezrouft N-Ahenet. In: Journal de la Société des Africanistes. 1941,
tome 11. pp. 125-140.
doi : 10.3406/jafr.1941.2506
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jafr_0037-9166_1941_num_11_1_2506LE GISEMENT NÉOLITHIQUE
DE L'OUED GHET ILER
(TANEZROUFT N-AHENET)
PAR
Henri LHOTE
Correspondant du Muséum
Membre du chantier intellectuel du Musée de l'Homme
(Section d'Ethnographie).
Au cours d'une reconnaissance faite à méhari. au Nord de l'Adrar des
Iforas, en me dirigeant de ce massif vers le Tassili de Timmissao, j'ai
découvert, à mi-chemin entre les deux points, un très important gisement
néolithique.
Ce gisement se trouve sur la rive droite de Voued Chet lier, un peu au
Nord du „21e parallèle, et légèrement à l'Ouest du 3e méridien E. de
Greenwich, à peu près à la hauteur où cet oued est coupé par la piste
chamelière qui va d'In OuzaliTTamada (carte au 1/1. 000. 000e du service
géographique de l'armée, feuille Fort-Laperrine, tirage avril 1929).
L'oued Ghet lier prend ses multiples sources dans l'Adrar des Iforas,
dans l'Adrar In et-Tebel et dans les vestiges du Tassili de Tin Rerhoh.
C'est un oued mort qui serpente sur un reg complètement désertique,
longe le Tassili de Timmissao, ou Tassili n-Adrar, et va rejoindre l'oued
Tamanrasset par le canal de l'oued Ilafer. Des touffes éparses de végétat
ion, mrokba, had, quelques tahla (acacia seyal) marquent encore son
lit recouvert presque partout par une mince couche de reg fin. Parfois
une argile bleu noirâtre indique, d'endroits en endroits, les dépôts mar
neux de l'ancienne rivière. Le relief de toute cette région est peu accen
tué ; de petites crêtes érodées surgissent de-ci de-là, ne dépassant jamais
plus d'une vingtaine de mètres au-dessus du sol. Elles ont joué cepen
dant un rôle important, influençant le tracé des oueds et servant' de
refuge aux populations comme l'indiquent les nombreux tumuli préisl
' amiques toujours disséminés aux abords de ces eminences rocheuses.
La région est aujourd'hui complètement inhabitée. Seules quelques
caravanes allant de l'Adrar des Iforas au Hoggar ou inversement, et des 126 SOCIÉTÉ DES AFRICANISTES
militaires des Compagnies Sahariennes, la traversent encore de temps en
temps, mais ne-s'y attardent jamais, pressés qu'ils sont par le pâturage
et le ravitaillement. Il n'en fut pas toujours de même, comme le montrent
les nombreux objet épars rencontrés un peu partout sur le reg ou plus sou
vent encore sur les parties argileuses des anciens oueds ci-dessus décrites :
fragments de poteries, haches polies, pointes de flèches (dans l'erg lia
fer), bifaces de faciès paléolithique (Reg d'In Azoua, Tirek, falaises de
Timmissao), etc. . . Les massifs montagneux environnants sont également
très riches en gravures et même en peintures rupestres (à Timmissao, à
In Azoua, à Tirek, à Aouillélam, splendide station de peinture à Timmiss
ao). Enfin de nombreux tumuli, de forme et de grandeur diverses, sont
répartis partout où il existe une eminence rocheuse de quelque impor
tance (In Ouzal, Tirek, Ghet lier, Tassili de Timmissao, etc. . .).
Région par conséquent pleine d'intérêt à des points de vue divers. L'on
se contentera de décrire ici le site de Ghet Her, parce qu'il peut être pris
comme exemple classique des stations néolithiques du Sahara méridional,
au Sud du Hoggar.
I. GISEMENT DE. L'OUED CHET ILER.
L'intérêt de ce gisement vient de ce qu'il est bien en place : l'on y
trouve un ensemble industriel complet et bien homogène qui permet de
déterminer, par sa situation même les conditions géographiques de
l'époque et d'avoir un aperçu sur le genre de vie des populations.
Le gisement s'étend sur une longueur de 500 m. sur la rive droite de
l'oued et s'appuie sur une petite ligne de crêtes rocheuses hautes de. 10 à
25 m. Le lit de l'oued n'atteint pas la base de cette crête mais l'effleure
seulement à une distance qui varie de 50 à 200 m. Les objets recueillis se
trouvaient sur Vargile, à la limite supérieure du niveau des crues de Voued
et dans l'oued, ce qui nous incite à conclure que l'état climatique d'alors
était déjà semi-désertique1.
Mon attention fut attirée par des traces de foyers tout à fait particul
ières. Ces traces, assez nombreuses (une vingtaine), sont constituées
par des cercles d'argile cuite, de 50 à 70 cm. de diamètre, qui ressemblent
à des ruines de petits hauts fournaux telles que l'on en trouve au Soudan
(région du Faguibine, d'Ansongo). Mais il ne peut s'agir ici d'appareils
de ce genre, car on ne trouve pas trace de laie ou de scories, et il ne
pourrait en outre-être question de néolithique. Il y a là un simple rapport
1. Il n'y a pas de terrasse apparente de l'oued. Le bas des falaises ne porte aucune
trace d'érosion fluviatile et les limites visibles de l'oued s'identifient avec l'oued lui-
même. 13 12
Fig. 1.
1, 3, 9 à 14, Haches polies ou incomplètement polies de forme trapézoïdale. — 2, Masse.
4, Hachette. — 5, Hachette-herminette. — 6, Hachette-burin. — 7-8, Burins-ciseaux. SOCIÉTÉ DES AFRICANISTES 128
de ressemblance et j'avoue ne pouvoir donner une explication certaine
de ces vestiges de foyers. Peut-être s'agit-il de foyers de cuisson pour
poteries ou bien de foyers de cuisine ?
Le fait saillant à retenir est que ces vestiges marquent très nettement
l'emplacement des habitats anciens. D'autre part ils s'élèvent au-dessus
du sol actuel, de 10 à 20 cm. environ. Ce décalage de niveau-peut s'ex
pliquer par l'action de ruissellements qui se sont produits depuis le néo
lithique, ainsi que par l'action éolienne très forte dans cette région sou
mise aux alizés. Ceci confirme donc l'hypothèse que nous avons émise,
du caractère semi-désertique du climat de cette époque, car les foyers
seraient autrement en deçà de la zone argileuse, au pied même des crêtes
rocheuses. Or ces crêtes ne nous ont livré aucun document préhistorique.
Nous devons signaler cependant dans les replis des collines, à proximité
même du gisement, de nombreux tumuli tronconiques antéislamiques.
Existe-t-il un rapport entre ceux-ci et le gisement néolithique lui-même ?
Je serais tenté de le croire, car sans préjuger en aucune façon de leur con
tenu, je puis dire avoir relevé, au cours de mes reconnaissances, dans ces
régions, l'existence de milliers de tas de cailloux de ce genre, situés dans
les endroits les plus désertiques, ce qui fait repousser toute idée de moder
nisme. Il n'y a pas de doute qu'il ne s'agisse là de tombes préhisto
riques * .
Le matériel recueilli comprend un grand nombre de haches, des burins,
quelques pointes, des broyeurs, des pilons, des fragments de plats, des
fragments de -poterie. Le matériel ostéologique est pauvre mais non
inexistant. J'ai trouvé plusieurs fragments de mâchoires de caprins ou
d'antilopidés, ainsi qu'une molaire de bovidé (?) La découverte la plus
inattendue est celle d'un crâne humain pris dans l'argile, à proximité
duquel se trouvait une hache polie. Malheureusement il n'a pu être déga
gé car l'argile était extrêmement dure et les ossements d'une friabilité
extrême. Une présentait aucune trace de silicifîcation. Il s'agit d'un crâne
venu là inopinément et non d'une sépulture, comme j'en ai. vu dans le
charnier de Tamaya Mellet.
Aucune arête de poisson ni vestige de faune aquatique, ce qui est un
indice de plus confirmant l'état semi-désertique du climat : si l'oued coul
ait encore, ce ne devait être que par intermittence, et d'une façon trop s.
irrégulière pour entretenir une faune ichtyologique.
En ce qui concerne l'outillage, il faut noter l'homogénéité des formes,
ainsi que. celle des roches employées, qui se trouvent toutes dans la
région.
1. Un travail prochain sera consaeré aux multiples observ

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