Le groupe Kokonuko - article ; n°1 ; vol.33, pg 1-61
63 pages
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Description

Journal de la Société des Américanistes - Année 1941 - Volume 33 - Numéro 1 - Pages 1-61
61 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1941
Nombre de lectures 9
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Extrait

Paul Rivet
Le groupe Kokonuko
In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 33, 1941. pp. 1-61.
Citer ce document / Cite this document :
Rivet Paul. Le groupe Kokonuko. In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 33, 1941. pp. 1-61.
doi : 10.3406/jsa.1941.3795
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1941_num_33_1_3795LE GROUPE KOKONUKO,
Par P. RIVET.
[Cartt /).
Au cours d'un séjour en Colombie en 1938rj'ai pu voir, parmi les
Indiens amenés à Bogota à l'occasion des fêtes du quatrième centenaire
de la capitale, un. petit groupe d'Indiens Guambianos, originaires de Silvia
(Cauca), et recueillir près d'eux un petit vocabulaire de leur dialecte,
avec le concours du Père Marcelino de Castellvi.
Les Indiens interrogés étaient au nombre de trois* Gustodio Tominya,
sa femme Barbara Montano et Vicente Tónovala. Tous trois parlaient et
comprenaient l'espagnol. Vicente Tónovala a joué un rôle peu actif dans
l'enquête, se contentant d'acquiescer à ce que m'indiquait Custodio
Tominya, et de marquer son approbation quand je répétais les mots
prononcés par celui-ci. Custodio Tominya jouait le rôle d'informateur,
intelligent et attentif, intéressé même par le travail, il avait besoin pour
tant de l'aide de sa femme pour trouver l'équivalent dans sa langue des
mots ou des courtes phrases que je lui demandais de me traduire. 11 est
certain que Barbara Montano possédait mieux que lui cette langue. Elle
m'a paru être la plus intelligente du groupe.
Grâce à ces trois collaborateurs, j'ai l'espoir d'avoir noté avec suffisam
ment de précision les mots recueillis, et évité à peu près les
malentendus. Je dis « à peu près », car l'étude des documents récoltés
indique que, dans quelques cas, l'accord entre les informateurs et moi
n'a pas été toujours complet.
J'ai l'impression que le dialecte de Silvia est en voie de disparition et
que, comme toujours dans ce cas, c'est chez les femmes qu'il se maint
ient le mieux.
Le groupe kokonuko a été constitué par Brinton (5,- 196) avec les
langues suivantes : .
Société des Améric-uiisles, 1941. 1 .

2 SOCIÉTÉ DES AMÉÍUCANISTES
le Mógweš ou Guambiano, le Kokonuko, et avec doute :
le Guanuko, le Polindara, le Končuko,
le Totoró, le Moskera, le Guayko.
le Pubenano,
Cette liste demande à être révisée et complétée.
En ce qui concerne les Končuko et les Guayko, le linguiste américain a
été victime d'une curieuse confusion. Le texte de Herrera (22, déc. VII,
livre IV, ch. IV, 68-69), auquel il se réfère, se rapporte en effet, non pas
aux Guànaka de Colombie, mais aux indigènes de Leon de Guanúco au
Pérou et les tribus citées par le chroniqueur espagnol, les Končuko et
les Guaylo (et non Guayko), sont des peuplades kičua du district de
Leon de Guanúco.
Il faut donc, conformément à l'orthographe des anciens auteurs, écrire
Guanáka et non Guanůko, et éliminer de la liste de Brinton les Končuko
et les Guayko.
Le Guamhiano est encore parlé dans les villages de Silvia — appelé
autrefois Guambia — , de Camojó, de Quisgó, de Ambaló, de Chimán, de
Malvasá;il était également en usage à Guanácas (42).
Le village de Malvasá n'est pas indiqué sur les cartes en ma possession,
mais une quebrada de ce nom se jette sur la rive gauche du rio Ullucus,
affluent du Páez. Les villages de Chimán et de Camojó n'y figurent pas
non plus. Quisgó est situé un peu au Nord de Guambia ou Silvia. La
quebrada d'Ambalo débouche dans le rio Piendamô, sur la rive gauche,
un peu en aval de Silvia. ■
Le village de Guanácas, fondé à l'origine du rio Ullucus ou Ullucos,
subsistait encore au temps de Velasco, au centre même de la région occu
pée par les Guanáka, c'est-à-dire dans les hautes montagnes où. prend sa
source ledit rio (51, III, 22). Le nom de Guanácas a persisté jusqu'à nos
jours pour désigner cette cordillère, une lagune où le rio Ullucus prend
sa source et une quebrada de la rive droite du haut Ullucus1.
D'après Otero, le dialecte guanáka est éteint depuis près d'un siècle
(42). _ _ .
Castillo i Orosco (8, 17, 63) rapporte que les Páez désignent, sous le
nom de Mógweš, les habitants de Silvia et de Guanácas. Il résulte de ce
renseignement que les langues mógweš et guambiano devraient être
identiques. Or, il n'en est rien. Le dialecte mógweš recueilli par Douay
chez des indigènes de Silvia diifère sensiblement du dialecte guambiano
que Ortiz a récolté, que j'ai récolté moi-même près de ces indigènes et
Í. Je n'ai .malheureusement pas pu consulter le travail suivant : Отело (Jésus M.).
Los Indios Guanácas. Popayán. Popayán, t. XXVI, 1938, p. 2-7. R
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que le Marquis de WaVriri a récolté chez les Indiens Kučo, près de §il-
via. Le Silviano de Bastian (2, I, 228, note 1) se rapproche davantage
du premier que du second. Il est donc probable qu'à Silvia, les deux dia
lectes sont en usage, le* Mógweš présentant, comme je le montrerai,
des affinités marquées pour le Páez, le Guambiano s'apparentant nett
ement au Totoró.
Suivant Otero (42^, le Guambiano est encore parlé par 5.653 individus,
à savoir : 2.849 à Guambia, 312 à Camojó, 1.124 à Quisgó, 685 à Ambaló,
083 à Chimán et à Malvasá. ■
Au Guambiano, Otero (42) rattache le Tunia, dialecte actuellement
éteint qui était parlé dans le village de même nom, aux sources du rio
Tunia, aflluent du rio Ovejas, qui vient se jeter sur la rive droite du Cauca,
en aval de Jelima. L'auteur colombien a connu un vieillard qui parlait
encore ce dialecte et disait pouvoir se comprendre facilement avec ses
voisins de Guambia.
Les Totoró et les Polindara sont si étroitement apparentés aux Guam-
bianos qu'ils se comprennent sans grandes difficultés. Ils habitent respec
tivement les villages de Totoró, au nombre de 1.200, et de Polindara, au
nombre de 695 (42).
D'après Otero (42), le dialecte éteint de Las Piedras était semblable
au Polindara. Il était sans doute parlé par les indigènes du rio de Las
Piedras, affluent de droite du haut Cauca, entre Puracé au Sud et Polin
dara au Nord. L'auteur colombien a connu dans son enfance une indienne
de cette région qui lui apprit des formules de salutation semblables à
celles du Polindara.
Les Kokonuko vivaient dans la haute Cordillère où se trouve le lac de
Las Papas, et leurs proches voisins les Puracé, dans le nœud montagneux
où se trouve le volcan de ce nom (51, III, 30). Cette lagune de Las Papas,
située dans le haut massif montagneux de même nom, était, d'après les
chroniqueurs — et cette erreur géographique avait encore cours au temps
où écrivait Velasco — , l'origine commune des rios, Cauca et Magdalena
'51, II, 142, III, 30). En réalité, dans le paramo de Las Papas, il y a
trois lagunes distinctes, l'une d'où sort le Cauca : Laguna del Buey, l'autre
où prennent leur source le Magdalena et le Caqueta : Laguna Magdal
ena ou de Santa Marta, la troisième qui est à l'origine du Caqueta:
Laguna Santiago. La lagune de Las Papas correspond certainement à
. l'une de ces deux dernières lagunes, car le torrent qui déverse leurs eaux
dans le Caqueta porte le nom de quebrada de Las Papas.
Les Kokonuko sont donc les représentants les plus méridionaux du
groupe linguistique étudié ici et les voisins des tribus kil'asinga dont je
définirai plus loin l'habitat. Actuellement, deux villages portent les noms '

SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES 4
des Kokonuko et des Puracé, mais leur langue serait actuellement dispa
rue; le était encore en usage il y a soixante ans (42).
D'après Mosquera (35, .43), les Puhcnano parlaient le même dialecte
que les Kokonuko. Il est probable que le mot Pubenano est une forme
hispanisée du mot Puben, langue en effet apparentée au Kokonuko,
qui était en usage dans le haut plateau de Popay&

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