Le kertag quaternaire - article ; n°1 ; vol.10, pg 736-743
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1887 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 736-743
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1887
Nombre de lectures 23
Langue Français

Extrait

Edouard Piette
Le kertag quaternaire
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, III° Série, tome 10, 1887. pp. 736-743.
Citer ce document / Cite this document :
Piette Edouard. Le kertag quaternaire. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, III° Série, tome 10, 1887. pp. 736-
743.
doi : 10.3406/bmsap.1887.5343
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1887_num_10_1_5343736 SÉANCE DU 4or DÉCEMBRE 1887.
même de mort, mais qu'ils peuvent être attribués à l'effet
direct des piqûres, surtout à la face, et non aux corps étran
gers introduits dans la peau.
M. Magitot interroge M. Variot au sujet des tatouages
rouges.
M. Vabiot. Les tatouages rouges paraissent s'effacer plus
vite que les noirs, probablement parce que les particules de
carmin sont plus fines.
M. Fauvelle dit que la migration des corpuscules de char
bon n'a rien d'étonnant, attendu que le protoplasma se laisse
traverser par des corps étrangers.
Le kertag quaternaire ;
PAR M. ED. PIETTE.
Dans la séance du 17 mars 1887, M. le docteur Fauvelle a
fait, à Ja Société d'anthropologie de Paris, une communicat
ion sur un équidé sauvage de la Dzoungarie nommé kertag
par les Kirghises, takhé par les Mongols, et décrit en 1881, par
M. Poliakoff, sous le nom d'equus Przewalskii. M. Deniker
a eu l'obligeance de m'envoyer la description latine que le
zoologiste russe a faite de cette espèce. Je la transcris ici :
Equus Przewalskii, Poliakoff. — Caudse dimidia poste-
nore seiosa; juba brevi, erecta; capronis (id est j ubœ partibus in
frontem devexis) et loro dor sali nullis ; verrucis brachiorum
pedumque distinctis; artubus crassis; ungulis latis, rotun-
datis.
Le kertag a donc la crinière courte et droite, et la queue
dépourvue de crins dans sa partie basilaire. Son squelette
ne diffère pas beaucoup de celui du cheval, dont le rapproche
la presence de callosités {châtaignes) aux quatre membres.
Nous savons , en outre , par la relation du voyageur
Prjewalski, publiée récemment dans le Tour du monde, qu'il
est de petite taille avec une tête proportionnellement grande,
des oreilles moins longues que celles de l'âne, une robe
grise, presque blanche sous le ventre. PIETTE. — LE KERTAG QUATERNAIRE. 737 ED.
La description qu'en fait M. Poliakoff s'applique parfait
ement à un équidé quaternaire de l'Europe occidentale dont
les artistes magdaléniens nous ont laissé de nombreuses r
eprésentations. J'en ai reproduit deux dans une note sur les
équidés de la période quaternaire parue dans les Matériaux
pour F histoire primitive de V homme (année 1887, XXIe volume,
3e série, t. IV, p. 361 et 363, fig. 47 et 50). Elles ont été re
cueillies, la première dans la caverne de Gourdan, la seconde
dans celle de Lorthet. M. Merk en a fait dessiner une autre
gravure, découverte dans la grotte de Tayngen. On en trouve
la copie dans les Matériaux (XIe volume, t. VII, année 1876,
p. 106, fig. 43). A la page 103 du même volume, fig. 41 et 42,
sont reproduites, d'après le même auteur, deux têtes d'équidés
gravées sur pierre et très mal faites, qui me paraissent ce
pendant appartenir à la même espèce. IL y en a beaucoup
d'autres gravures non publiées dans les collections.
La figure 50 du XXIe volume des Matériaux donne l'une
des allures de cet équidé. Les caractères de la queue sont
bien indiqués par cette gravure et par celle de Merk (vol. XIe,
fig. 43); ils le sont moins bien par celle de la grotte de Gour
dan (vol. XXIe, fig. 47). L'artiste magdalénien avait com
mencé à dessiner la queue en la plaçant trop bas. Il s'est
aperçu de cette erreur; et laissant inachevés les deux traits
qui devaient représenter sa partie basilaire, il l'a burinée
plus haut. Il faut donc faire abstraction de ces deux traits
que l'on voit entre la queue et la fesse. Si la queue est mal
dessinée sur cette gravure, il n'en est pas de même de l'abon
dance et de la longueur des poils. La longueur des poils du
kertag est signalée dans la relation de voyage de Prjewalski
publiée dans le Tour du monde. Dans une lettre adressée à
Nering, de Berlin, M. Anoutchine reproche à M. Poliakoff de
n'avoir pas suffisamment indiqué ce caractère sur la lith
ographie qu'il a fait exécuter de cet équidé. La gravure de
Gourdan ne laisse rien à désirer sous ce rapport.
Je possède une autre représentation de cette espèce, prove
nant aussi de la caverne de Gourdan, où la ligne de démar-
T. x (3e série). 47 8ÉANGH DU 1«* DÉCEMBRE 1887. 738
cation entre la couleur grise des flancs et le blano du ventre
est parfaitement indiquée.
Les différences entre l'équidé magdalénien et le kertag sont
peu considérables. Il convient pourtant de les signaler. Les
membres ne sont pas massifs; la forme, au contraire, en est
élégante. La tète n'est pas trop grosse; la crinière, sans
tomber sur le front, s'avance entre les deux oreilles et les dé
passe même. Enfin, la mâchoire inférieure est garnie de longs
poils qui forment une espèce de barbe. Ces dissimilitudes ne
me paraissent avoir rien de spécifique ; elles constituent une
simple variété et s'expliquent par réloignement des temps et
des lieux. Je crois dono que l'on peut désigner, dans les col
lections, les gravures d'équidés à robe unie, à crinière
droite, à queue dégarnie de crins dans sa partie basilaire,
sous le nom d'equus Przewalskii ou, si Ton préfère, de kertag
ou de takhé.
Cette espèce, dont le front est légèrement bombé, n'était
pas, a l'époque quaternaire, celle de nos régions qui se rap
prochait le plus du cheval actuel. Il y avait alors un équidé
a queue complètement garnie de crins, h crinière courte et
droite, dont le squelette ne diffère pas notablement de celui
de Yeguus caballus. La tête en était cependant plus grosse et
la mâchoire inférieure plus développée. C'est probablement
celle que M. Rutimeyer a désignée sous le nom à'equus ada-
meticus.
Elle a été représentée par les artistes magdaléniens. On en
a trouvé des gravures dans les cavernes d'Arudy, de Lourdes,
de Gourdan; mais elle paraît avoir été moins abondante dans
les Pyrénées que dans le Périgord,et c'est surtout à la JVlade-
laine et à Laugerie-Basae que l'on en a recueilli des figures.
J'en ai reproduit une gravure dans les Matériaux (3e série,
t. IV, p. 363, fig. 49). On y remarque que le front de l'animal
représenté est presque droit; les membres sont massifs ; les
crins de la queue sont hérissés comme ceux d'un cheval
échauffé. La tête, d'une grosseur disproportionnée au corps,
est assez bien dessinée, chose assez rare à Laugerie et à la PIETTE. <-« LE KERTAG QUATERNAIRE. 739 ED.
Madelaine ; Gar les graveurs et les sculpteurs qui vivaient
sous ces abris ont parfois tellement exagéré la massivité de
la tête, que leurs gravures et leurs sculptures ont fait de ces
animaux de véritables caricatures. Tels sont les grossiers re
liefs reproduits dans les Reliquiae aquitanicae (B, pi. X, fig. 2
et 5). D'autres gravures, dessinées dans le même ouvrage,
représentent fidèlement l'espèce (voir notamment B, pi. XXX,
fig. 2). La crinière, à la différence de celle des kertags, était
dirigée d'avant en arrière. On pourrait môme ee demander, à
la vue de ces crinières inolinées et par conséquent souples et
déjà longues, si elles ne pendaient pas de l'autre côté du
cheval. Mais si ces equidés avaient eu des crinières tombant
es, les graveurs magdaléniens n'auraient pas manque de les
représenter du côté où elles flottaient, ne fôt-ee que pour
différencier les animaux qui les auraient eues de ceux qu'ils
voyaient ordinairement.
Je pense donc que le cheval à longue crinière flottante n'a
pas habité notre pays pendant la période quaternaire. Dans
quelle région de la terre a-t-il apparu çt s'est-il multiplié? Il
est vraisemblable que c'est en Asie, et que nos différentes
races de chevaux européens ne sont que le résultat du croise»
ment de nos équidés quaternaires avec

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