Le mécanisme de la transformation du crâne animal en crâne humain - article ; n°1 ; vol.9, pg 12-32
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1948 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 12-32
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1948
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

A. Delattre
J.-M. Daele
Le mécanisme de la transformation du crâne animal en crâne
humain
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, IX° Série, tome 9, 1948. pp. 12-32.
Citer ce document / Cite this document :
Delattre A., Daele J.-M. Le mécanisme de la transformation du crâne animal en crâne humain. In: Bulletins et Mémoires de la
Société d'anthropologie de Paris, IX° Série, tome 9, 1948. pp. 12-32.
doi : 10.3406/bmsap.1948.2826
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1948_num_9_1_2826MÉMOIRES ORIGINAUX
LE MECANISME DE LA TRANSFORMATION
DU CRANE ANIMAL EN CRANE HUMAIN
par les Drs
A. DELATTRE J.-M. DAELE
Professeur Médecine à la Faculté de Lille Libre de Licencié es sciences
Docteur es sciences
Presque tout a été vu, mesuré sur les crânes animaux et hu
mains. La connaissance que nous en avons est très complète
et les documents abondent. Toutefois, les anthropologistes n'ont
pu encore apporter une explication adéquate de la transforma
tion du crâne animal en crâne humain. Travail difficile en rai
son de la différence de taille des crânes et, d'autre part, du
manque d'orientation correcte à leur donner, comme aussi de
la difficulté de leur appliquer une commune mesure.
Aux travaux anciens s'attachent tout particulièrement les
noms d'Huxley, Broca, Topinard, qui ont apporté des mensur
ations nombreuses et précises lesquelles nous ont aidé dans
ce travail ; de même nous avons utilisé avec fruit les travaux
récents de Girard, Perez, Beauvieux sur les angles vestibulaires.
En groupant ces données, en comparant ces résultats, en y
introduisant la notion du Plan vestibulaire connu depuis 37 ans,
mais pourtant négligé par tous les auteurs, et en éclairant ces
travaux par les enseignements tirés de dissections personn
elles de vestibules osseux, de radiographies de crânes section
nés sur la ligne sagittale, de schémas craniométriques groupés
en famille de courbes, nous avons pu élucider le mécanisme
de la transformation du crâne et déterminer les mouvements
des points osseux.
Huxley, il y a bien longtemps, écrivait cette phrase dont DELATTRE ET DAELE. — CRANE ANIMAL ET HUMAIN 13
nous avons vérifié le bien-fondé au cours de nos recherches :
« Je suis arrivé à cette conviction que les comparaisons crâ
niennes n'ont de valeur sérieuse que si elles sont établies sur
la détermination d'une ligne fondamentale relativement fixe,
à laquelle les mesures doivent être rapportées dans tous les
cas. »
Cette ligne fondamentale souhaitée par Huxley c'est l'« axe
vestibien ». Sa connaissance et son utilisation nous ont permis
d'expliquer la transformation du crâne animal en crâne humain,
c'est-à-dire de faire d'abord l'analyse des mouvements des
différentes parties du crâne et de les réunir ensuite en un en
chaînement synthétique.
I. — Conditions spatiales et données crâniennes.
Conditions spatiales. — Avant d'étudier ce mouvement dans
le squelette crânien lui-même, il nous paraît indispensable de
rappeler quelques notions très simples sur la position de la tête
des animaux dans l'espace, c'est-à-dire les « Conditions spa
tiales de l'étude des crânes ».
Le crâne est une mâchoire portée, éclairée par les yeux, ren
seignée par l'olfaction, avertie par l'ouïe, dirigée par les centres
nerveux. L'animal en général, opposé au végétal, est, peut-on
dire, un tube digestif ambulant. La mâchoire, en quête de pro
vende, est orientée vers l'avant, plus ou moins voisine de l'ho
rizontalité, c'est pour elle une sorte de servitude. Cette mâchoire
est portée par le corps qui est son esclave : le corps suit la di
rection de la mâchoire et lui obéit.
En arrière, la région occipitale du crâne, ou crâne postérieur
s'ouvre à plein canal dans l'étui osseux de la moelle épinière
constitué par la colonne vertébrale cervicale. Cette colonne porte
donc la tête à son extrémité comme la hampe porte un cueil
loir de fruits. Or, chez les quadrupèdes, le cou horizontal con
tinue la direction générale du crâne et du museau ; chez les
singes et les anthropoïdes, dont l'attitude du tronc et du cou
est oblique sur l'horizon, le crâne antérieur et la face font un
angle avec la direction du cou ; chez l'homme enfin les direc
tions du cou d'une part, du crâne et de la face d'autre
part sont perpendiculaires.
Comment cela s'est-il produit ? On peut supposer deux pro
cessus évolutifs :
1° ou l'axe du tronc et du cou se relevant progressivement
vers la verticalité, la partie antérieure du crâne et le massif société d'anthropologie de paris 14
facial s'abaissent d'un angle de valeur égale, opposé, de façon
simultanée ;
2° ou, deuxième hypothèse, la face et le crâne antérieur
gardent, comme nous l'avons dit, la servitude de l'orientation
vers l'avant et le cou et le tronc se reploient en dessous de la
tête. Cette seconde hypothèse nous semble la plus proche du
mode évolutif réel, car c'est la mâchoire, la face qui maintient
sa position essentielle et qui commande le reste du corps.
Données crâniennes. — Pour comprendre et mesurer le mou
vement de Г arrière-crâne il est indispensable :
1° de tracer sur chacun d'eux le plan vestibulaire horizontal
de Girard, ou sur leur section sagittale la ligne vestibulaire
horizontale. Ce plan est déterminé par la direction des ca
naux semi-circulaires horizontaux ou externes droit et gauche ;
il coupe le plan sagittal de la tête suivant une ligne appelée par
Girard : ligne vestibulaire horizontale. L'utilisation de cette
ligne est de la plus grande importance, c'est en quelque sorte
une ligne témoin, une ligne de référence qui permet d'établir
les mouvements des diverses parties du crâne, et donne la
possibilité de mesurer leur ampleur et leur direction.
2° de déterminer sur chaque crâne la ligne que Perez a nommée
l'« axe vestibien ». Ligne transversale, située dans le plan
vestibulaire horizontal, qui joint les deux points droit et gauche
nommés vestibions internes, placés au centre du cercle os
seux des canaux semi-circulaires externes. C'est autour de cet
axe vestibien que se produit le mouvement principal, initial
de la transformation du crâne.
Ces deux lignes : ligne vestibulaire horizontale sagittale
et axe vestibien transversal coupent le contour osseux de la
tête en des points qui doivent être précisés par mesure directe
après dissection des canaux semi-circulaires.
La ligne vestibulaire horizontale rencontre toujours en
avant la ligne osseuse faciale dans le voisinage du nasion. En
arrière, au contraire, le point de rencontre est très variable. Il
peut se situer depuis le Basion, point extrême atteint chez
l'animal, jusqu'à un point situé au 1/3 de la distance Inion-
Opisthion, position extrême rencontrée chez l'homme (Perez).
Les auteurs qui systématiquement donnent à cette ligne ves
tibulaire une orientation conventionnelle se refusent la possi
bilité de voir et de juger les mouvements des diverses parties
du crâne. La comparaison qui vient à l'esprit à ce sujet est
celle d'une boussole dont une extrémité de l'aiguille aimantée
serait délibérément fixée en un point du boîtier : l'orientation
est évidemment faussée. DELATTRE ET DAELE. CRANE ANIMAL ET HUMAIN . 15
L'axe vestibien rencontre la paroi crânienne de part et
d'autre du crâne en des points symétriques, situés à quelques
millimètres au-dessus et en arrière du conduit auditif externe.
Perez a nommé ces points : Vestibions externes.
Au cours de cette étude un autre plan sera utilisé, c'est le
plan frontal perpendiculaire au plan horizontal vestibulaire pas
sant par l'axe vestibien.
II. — La bascule de l'arrière- crane
Ces données étant exposées nous pouvons comprendre ce
qui se passe dans le squelette crânien. Nous savons que la
partie antérieure demeure orientée vers l'avant présentant
cependant quelques variations ; mais ce qui est primordial,
essentiel, c'est le mouvement de ba

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