Le multiplicateur d investissement dans les pays sous-développés - article ; n°27 ; vol.7, pg 511-532
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Le multiplicateur d'investissement dans les pays sous-développés - article ; n°27 ; vol.7, pg 511-532

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Description

Tiers-Monde - Année 1966 - Volume 7 - Numéro 27 - Pages 511-532
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 40
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

François Perroux
Le multiplicateur d'investissement dans les pays sous-
développés
In: Tiers-Monde. 1966, tome 7 n°27. pp. 511-532.
Citer ce document / Cite this document :
Perroux François. Le multiplicateur d'investissement dans les pays sous-développés. In: Tiers-Monde. 1966, tome 7 n°27. pp.
511-532.
doi : 10.3406/tiers.1966.2251
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1966_num_7_27_2251LE MULTIPLICATEUR
D'INVESTISSEMENT
DANS LES PAYS SOUS-DÉVELOPPÉS (l)
par François Perroux
U « ordonnance » de J. M. Keynes suit un « diagnostic » ; la politique
économique est déduite d'une interprétation théorique du fonctionnement
des économies à base de marché.
L'économie à base de marché, pense l'auteur de la General Theory,
tend à fonctionner à un niveau inférieur au niveau de plein emploi des
forces de travail. Pour des fonctions de production données et constantes,
le niveau du revenu global est conçu comme une fonction unique et
bien déterminée du niveau de l'emploi; l'emploi, sous la même condition,
est conçu comme une fonction unique et bien déterminée de l'investi
ssement. Le niveau du revenu est entièrement déterminé par
ssement (I) et par la propension marginale à la consommation -^5- ou, ce
qui revient au même, par l'investissement (I) et par le multiplicateur
К = ou К = — . La propension à la consommation est plus
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nomy, The Indian Economic Review, février 1952. Cet important article a été suivi d'une
autre étude, Full employment and economic development, même revue, août 1952. FRANÇOIS PERROUX
petite que i. Quand le revenu augmente, la dépense de consommation
n'augmente pas d'autant : une fraction est « non dépensée en biens de
consommation » (épargnée dans le glossaire très spécial de J. M. Keynes),
qui est censée exclue de la dépense. Un investissement additionnel devra
compenser cette insuffisance de dépense.
Il n'y a pas, quand on a accepté les prémisses de J. M. Keynes, à s'inquiéter
de savoir si cet investissement sera inflationniste. Pour deux raisons :
i° J. M. Keynes part du sous-emploi; tant que le plein emploi n'est pas
atteint, le surplus de flux monétaire engendre un surplus de flux réel;
c'est au-delà du plein emploi seulement que se manifeste la « véritable »
inflation par opposition à la « pseudo-inflation » ou inflation productive
antécédente; z° J. M. Keynes admet que l'investissement additionnel
élève le revenu, et, pour une propension marginale à l'épargne constante
ou croissante, engendre, à un niveau de revenu supérieur, une épargne
égale à l'investissement.
Le mal dans l'économie de marché livrée à elle-même pourrait donc
être vu sous plusieurs aspects étroitement liés l'un à l'autre : insuffisance
de la demande effective, insuffisance de la dépense de consommation,
insuffisance de l'investissement spontané. Le remède est l'augmentation
de la demande ou dépense globale par un investissement additionnel en
monnaie, fait par l'autorité publique sous forme de travaux publics ou
sous forme d'augmentation de la dépense publique (déficit budgétaire).
Cette augmentation du flux monétaire, par l'effet de multiplication,
engendre un emploi supplémentaire et, sous les conditions posées par
J. M. Keynes, un accroissement du flux du revenu réel.
Nous avons, ailleurs, donné une analyse critique assez détaillée du
diagnostic et de l'ordonnance (i). Nous nous demandons maintenant : et ordonnance sont-ils valables pour les pays sous-développés ?
La question est d'importance. Par paresse d'esprit, en maints pays
sous-développés, on a préconisé des plans de développement direct
ement inspirés de J. M. Keynes. Leur trait commun est l'augmentation
du flux d'investissement monétaire ou de dépense globale, assortie de
l'espoir que les enchaînements décrits par J. M. Keynes, sous des condi
tions tout à fait spécifiques, vont encore se produire.
Notre réponse à la question est nette. Même pour les pays développés,
(i) Que l'on veuille bien nous excuser de renvoyer, par souci de concision, à notre Génér
alisation de la General Theory, Repue de la Faculté des Sciences économiques et sociales d'Istanbul,
1950.
JIŽ D'INVESTISSEMENT DANS LES PAYS SOUS-DÉVELOPPÉS MULTIPLICATEUR
le cas traité par J. M. Keynes est très spécial. Les conditions spécifiques,
envisagées par l'auteur, font communément défaut dans les situations
réelles. Dans le cas des pays sous-développés, ces spécifiques
font défaut massivement et avec une clarté qui devrait s'imposer, semble-
t-il, à tout observateur un peu attentif.
Il en résulte que la critique de l'ordonnance de J. M. Keynes, dans le
cas des pays sous-développés, livre un enseignement de portée plus
générale; elle montre avec un fort grossissement, sur un exemple privi
légié, en quoi et pourquoi la médication de J. M. Keynes est très souvent
contestable pour les pays développés aussi bien.
La démonstration est ici présentée en trois temps. Nous analysons :
i° Les flux monétaires globaux; 2° Le milieu « idéal » de transmission de
l'effet initial; 30 L'assimilation des flux monétaires et des flux réels, dans
le cas des structures économiques qui caractérisent le sous-développement.
1. Les flux monétaires globaux
et les pays sous-développés
L'analyse de J. M. Keynes est faite en termes de flux monétaires
globaux, revenu global, consommation globale, épargne globale, inves
tissement global, etc. Et la question préliminaire est de savoir si le
concept même de flux monétaire global a un sens, quel qu'il soit, dans
un pays sous-développé, plus spécialement dans les plus rudimentaires
des pays sous-développés.
Soit la dépense globale, considérée par J. M. Keynes comme motrice.
Qu'est-ce que la dépense globale dans un pays comme l'Arabie Saoudite,
comme la Chine ou comme les Indes ?
Sans doute, ex post, en usant de quantités statistiques obtenues par
analogie, nous pouvons toujours additionner ce qui a été en effet dépensé
et ce qui « aurait pu » l'être, c'est-à-dire ce qui a été consommé sans
dépense. En Arabie Saoudite, nous additionnons les dépenses de l'Aramco
avec les dépenses que les Arabes auraient faites (mais qu'ils n'ont pas
faites) s'ils avaient dû acheter ce qu'ils ont produit eux-mêmes et
consommé. En Chine, nous additionnons les dépenses des entreprises
capitalistes étrangères et du commerce avec celles qu'auraient pu faire
(mais que n'ont pas faites) les paysans s'ils avaient dû acheter les maigres
vivres qu'ils produisent et qu'ils consomment. Dans les Indes, nous
additionnons les dépenses faites dans les centres industriels et urbains
54 FRANÇOIS PERROUX
avec une « dépense fictive » qui a pour fonction de représenter l'auto-
consommation paysanne. Nous usons de quantités fictives et de prix
fictifs et nous obtenons un total. Il ne change rien à l'état de fait : les
économies sous-développées sont désarticulées, composées de parties ou
de zones non communicantes ou fort mal communicantes. Nous avons
additionné par conséquent des quantités d'unités hétérogènes isolées
les unes des autres. Nous avons fait à une très grande échelle, et dans un
cas extrême, une opération statistique déj

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