Le recensement de 1968 : quelques résultats - article ; n°2 ; vol.25, pg 381-391
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Description

Population - Année 1970 - Volume 25 - Numéro 2 - Pages 381-391
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Patrick Festy
Le recensement de 1968 : quelques résultats
In: Population, 25e année, n°2, 1970 pp. 381-391.
Citer ce document / Cite this document :
Festy Patrick. Le recensement de 1968 : quelques résultats. In: Population, 25e année, n°2, 1970 pp. 381-391.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1970_num_25_2_14875LA CONJONCTURE DÉMOGRAPHIQUE 381
//. ÉTUDES
LE RECENSEMENT DE 1968 :
QUELQUES RÉSULTATS
La population française a connu quatre recensements depuis la guerre : en 1946,
1954, 1962 et 1968. Pendant cette période, la population est passée de 40 à 50 mil»
lions de personnes, soit un taux moyen d'accroissement annuel d'environ 1 %.
Jamais, depuis 1801, date du premier dénombrement général, un tel rythme n'avait
été maintenu aussi longtemps : de 1801 à 1951, la population augmenta de 0,6 %
chaque année, de 1851 à 1911 de 0,2 % seulement, et elle a tout juste comblé,
dans l'entre-deux-guerres, les pertes dues au premier conflit mondial.
De plus, à chaque période intercensitaire (1946-1954, 1954-1962 et 1962-1968)
la croissance s'accélère : le taux moyen annuel, qui n'était que de 0,7 % entre 1946
et 1954, atteignait 1 % en 1954-1962 et dépasse 1,2 % en 1962-1968. Alors que l'excé
dent des naissances sur les décès représente un apport stable d'environ 0,7 % par
an, le flux migratoire s'est accru : étrangers surtout (0,2 % par an) en 1954-1962 et
rapatriés d'Algérie (0,3 %) en 1962-1968. On peut résumer ainsi l'évolution de la
population française de 1946 à 1968 :
d'accroiTaux en milliers ssement
annuel moyen
40 500 Population en 1946 :
+ 2500 Excédent naturel 1946-1954
100 Solde migratoire (et ajustements),
42 900 Population en 1954 :
Excédent naturel 1954-1962 2350 + 0Д
450 Retours de rapatriés + 0,1 + ,01
800 Solde migratoire (et ajustements) + 0,2
46 500 Population en 1962 :
1900 Excédent naturel 1962-1968 + 0,7
Retours de rapatriée + 0,3 800 + 1,2
Solde migratoire (et ajustements) 600 + 0,2
49 800 Population en 1968
I. QUALITÉ DU RECENSEMENT
C'est en surestimant l'importance du solde migratoire 1962-1968 qu'on en est
arrivé à fixer, dès le 25 septembre 1967, l'effectif de la population française à 50 mil
lions de personnes. Les résultats du recensement du 1er mars 1968, légèrement infé
rieurs (de 400 000 personnes, environ, soit 0,8 %) à cette prévision, ont fait planer
certains doutes sur la qualité du recensement. A cela, il faut donner deux réponses :
0 249002 11 382 LA CONJONCTURE DÉMOGRAPHIQUE
Les évaluations de population de la période intercensitaire requerraient théor
iquement la connaissance du nombre des naissances, des décès, des immigrants et
des emigrants. Les deux premiers sont connus avec précision grâce à l'état civil;
le flux d'immigration est estimé à partir de résultats fragmentaires, fournis en parti
culier par l'Office National d'Immigration ; le nombre des emigrants est calculé avec
beaucoup d'arbitraire à partir du nombre des immigrants (1). Il est donc possible
que le solde migratoire ait été surestimé, si les départs se sont faits à un rythme plus
rapide qu'en 1954-1962 (2). Selon l'I.N.S.E.E., l'écart pourrait porter sur 150 000
personnes, environ.
Omissions et doubles comptes. D'autre part, les données du recensement
ne sont pas exemptes d'une marge d'incerti
tude. Des omissions et des doubles comptes sont possibles. Ces causes d'erreur ont
été analysées, pour la première fois en France, après le recensement de 1962. Les
résultats ont été les suivants : 800 000 personnes (1,7 %) ont été omises; 200 000
(0,4 %) ont été comptées plusieurs fois (3). La population a donc été minorée de
600 000 (1,3 %) par le recensement.
Les omissions ont été estimées grâce à une enquête réalisée après le recense
ment, sur une base aréolaire déterminée indépendamment des résultats de celui-
ci (4). 400 aires de 50 logements, environ, ayant été tirées au sort et recensées avec un
soin particulier par des enquêteurs, il est apparu que plus de la moitié des omissions
portaient sur des personnes ayant plusieurs résidences (une personne sur dix a été
omise dans cette catégorie). Il s'agit surtout de personnes de 10 à 30 ans ou de plus
de 80 ans, car les taux d'omission sont particulièrement forts pour les personnes
vivant en communauté (élèves internes ou étudiants en cités universitaires, malades
hospitalisés ou vieillards en hospices) ou pour les catégories marginales difficiles
à recenser (personnes en déplacement ou en vacances, chez des parents ou des amis,
domestiques, apprentis, enfants en nourrice) (6). Plus de la moitié des personnes
omises l'ont été à l'occasion de l'omission de tout un logement ou de tout un im
meuble. Au total, la qualité du recensement est nettement moins bonne dans les
villes (à partir de 5 000 habitants, et surtout dans les villes de plus de 200 000 habi
tants) que dans les campagnes (2,5 à 3 % contre 0,7 % d'omissions). L'accroissement
de l'urbanisation doit donc se traduire par une qualité moindre du recensement.
Un sondage aréolaire, couplé avec l'enquête sur l'emploi, permettra d'estimer le
degré de couverture du recensement de 1968.
U) La comparaison des recensements de 1954 et 1962 donne l'accroissement total de la
population française. Le solde du mouvement naturel étant bien connu, on a, par différence,
le solde migratoire. Grâce au recensement de 1962 on possède d'autre part, le nombre des
immigrants de la période; on en déduit donc le flux d'émigration. Il existe alors entre immigrat
ion et émigration un coefficient de proportionalité que l'I.N.S.E.E. applique, à partir de 1962,
aux évaluations du nombre d'immigrants pour obtenir le solde migratoire.
(2) En particulier, aucun décompte n'est fait pour les sorties de Français. Or celles-ci ont
pu s'accroître de 1962 à 1968 : envoi de coopérants outre-mer, par exemple. L'I.N.S.E.E. pense
qu'en six ans 50 à 100 000 personnes ont pu ainsi émigrer.
(3) Aux États-Unis, en 1960, on avait : omissions : 3,0 %; doubles comptes : 1,3 %;
omissions nettes : 1,7 %.
(4) G. Vangrevelinghe « Recensement démographique de 1962. Étude de l'exhaustivité
du dénombrement ». Études Statistiques, octobre-décembre 1963.
(s) Un grand nombre d'omissions proviennent du manque de précision des questions du
recensement (sur les chambres de bonnes par exemple). LA CONJONCTURE DÉMOGRAPHIQUE 383
Les doubles comptes sont possibles, lorsqu'une personne a plusieurs résidences.
Leur détection s'est faite de deux manières : à l'aide de l'enquête aréolaire et par un
sondage où l'on rapprochait systématiquement les fiches qui indiquaient la même
date de naissance et le même nom (1). Ces erreurs portent sur les propriétaires de
résidences secondaires, mais, surtout, les personnes vivant dans des communautés,
mais conservant une attache dans un ménage ordinaire; c'est le cas, par exemple,
de certains malades hospitalisés ou d'étudiants en cités universitaires. Bien que les
effectifs de ces catégories se soient accrus, la connaissance des résultats de 1962
a sans doute permis une amélioration de la qualité du recensement dans ce domaine
et une légère réduction des doubles comptes. Une estimation en sera recherchée de
la même manière qu'en 1962; la méthode de comparaison des dates de naissance,
dont les résultats n'avaient pas été très satisfaisants, doit être améliorée.
Au total, la qualité du recensement de 1968 est sans doute inférieure à celle de
1962. Une augmentation de moitié du taux d'omission nette semble cependant un
maximum (2). Un taux de 1,7 % est vraisemblable : il correspond à 850 000 omiss
ions, soit 250 000 de plus qu'en 1962. Une sous-estimation accrue de la population
recensée et une surestimation du solde migratoire expliquent la divergence observée
entre l'évaluation sur la base de 1962 et le résultat de 1968.
Il a donc été nécessaire de recalculer la population au 1er janvier des années
1964 à 1968 <8).
Ajoutons, enfin, que le recensement sert à fixer la population légale des communes,
cantons, ar

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