Le second mari - article ; n°1 ; vol.38, pg 9-28
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Description

Population - Année 1983 - Volume 38 - Numéro 1 - Pages 9-28
Singly François de. — Le second mari. L'analyse des remariages de l'enquête famille menée par l'INSEE en 1975 permet de comparer le premier et le second destin matrimonial. En première approximation, le remariage répète le mariage et l'on peut comparer la situation du second mari par rapport au premier à celle du premier par rapport au père de l'épouse. Quand on regarde de plus près l'homogamie et les mouvements d'extension du de descente sociale, on constate que, contrairement aux hypothèses classiques des sociologues, il n'y a pas dévaluation, mais réévaluation par le remariage, et ce d'autant plus que l'écart des situations est important. Il est possible que cela tienne à une moindre attention portée aux paramètres physiques, âge et aspect extérieur, et corrélativement à une focalisation sur les intérêts sociaux du mariage.
Singly François de. — The Second Husband. An analysis of information relating to re-marriages included in the Family Survey conducted by INSEE in 1975 makes it possible to compare the characteristics of first and subsequent marriages. As a first approximation, it would be true to say that second marriages resemble first marriages, when the position of the second husband relative to the first husband is compared with the position of the first husband relative to that of the bride's father. A more detailed study of social homogamy and social mobility shows that the hypotheses of some sociologists who hold that a second marriage is often associated with downward social mobility are not confirmed. This is so, particularly as the difference in the social status of the partners is marked. It is possible that physical attributes, such as age and appearance, are of less importance in the choice of a second husband and that there is a greater concentration on social status.
Singly François de. — El segundo marido. El análisis de los matrimonios contraídos en segundas nupcias, sobre la base de los datos de la encuesta familiar realizada por el INSEE en 1975, permite comparar el primer matrimonio con el segundo. En una primera aproximación puede decirse que el segundo matrimonio repite el primero y se puede comparar la situación del segundo marido con la del primero y la de este ultimo con la del padre de la esposa. Cuando se observa más de cerca la homogamia y los movimientos de extension y de descendencia social, se constata que contrariamente a las hipótesis clásicas de los sociologos, no hay una devaluation sino que una revalorization en el segundo matrimonio. Esta revalorization esta en directa relation con la diferencia iniciál de las situaciones observadas. A mayor diferencia, mayor revalorization. Es posible que en el segundo matrimonio se preste menor atención a los paramétras fisicos, edad y aspecto exterior, y que por el contrario se centre el interés en las ventajas sociales de la union conyugal.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 5
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

François De Singly
Le second mari
In: Population, 38e année, n°1, 1983 pp. 9-28.
Citer ce document / Cite this document :
De Singly François. Le second mari. In: Population, 38e année, n°1, 1983 pp. 9-28.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1983_num_38_1_17726Résumé
Singly François de. — Le second mari. L'analyse des remariages de l'enquête famille menée par
l'INSEE en 1975 permet de comparer le premier et le second destin matrimonial. En première
approximation, le remariage répète le mariage et l'on peut comparer la situation du second mari par
rapport au premier à celle du premier par rapport au père de l'épouse. Quand on regarde de plus près
l'homogamie et les mouvements d'extension du de descente sociale, on constate que, contrairement
aux hypothèses classiques des sociologues, il n'y a pas dévaluation, mais réévaluation par le
remariage, et ce d'autant plus que l'écart des situations est important. Il est possible que cela tienne à
une moindre attention portée aux paramètres physiques, âge et aspect extérieur, et corrélativement à
une focalisation sur les intérêts sociaux du mariage.
Abstract
Singly François de. — The Second Husband. An analysis of information relating to re-marriages
included in the Family Survey conducted by INSEE in 1975 makes it possible to compare the
characteristics of first and subsequent marriages. As a first approximation, it would be true to say that
second marriages resemble first marriages, when the position of the second husband relative to the first
husband is compared with the position of the first husband relative to that of the bride's father. A more
detailed study of social homogamy and social mobility shows that the hypotheses of some sociologists
who hold that a second marriage is often associated with downward social mobility are not confirmed.
This is so, particularly as the difference in the social status of the partners is marked. It is possible that
physical attributes, such as age and appearance, are of less importance in the choice of a second
husband and that there is a greater concentration on social status.
Resumen
Singly François de. — El segundo marido. El análisis de los matrimonios contraídos en segundas
nupcias, sobre la base de los datos de la encuesta familiar realizada por el INSEE en 1975, permite
comparar el primer matrimonio con el segundo. En una primera aproximación puede decirse que el
segundo matrimonio repite el primero y se puede comparar la situación del segundo marido con la del
primero y la de este ultimo con la del padre de la esposa. Cuando se observa más de cerca la
homogamia y los movimientos de extension y de descendencia social, se constata que contrariamente
a las hipótesis clásicas de los sociologos, no hay una devaluation sino que una revalorization en el
segundo matrimonio. Esta revalorization esta en directa relation con la diferencia iniciál de las
situaciones observadas. A mayor diferencia, mayor revalorization. Es posible que en el segundo
matrimonio se preste menor atención a los paramétras fisicos, edad y aspecto exterior, y que por el
contrario se centre el interés en las ventajas sociales de la union conyugal.LE SECOND MARI
et extrêmement des Le intérêts mariage privée est qui devenu et a sentimentale. longtemps dans le monde scellé En comparaison, l'alliance moderne des une le lignages affaire remar
iage parait raisonnable; il répare les méfaits du hasard, celui
de la mort comme celui de la passion égarée. Telle est du
moins l'impression des individus, mais à l'échelle plus vaste
des statistiques démographiques, le mariage et le remariage se
rapprochent et obéissent aux mêmes déterminations sociales.
François de Singly * en analysant le remariage des femmes
veuves ou divorcées dans la France actuelle nous montre que
le remariage constitue un miroir déformant du mariage dont il
accentue les traits et les stratégies.
Les remariages étaient contrôlés dans les communautés anciennes,
et le groupe des jeunes (c'est-à-dire des célibataires) défendait ses droits
en rappelant à l'ordre ceux qui ne suivaient pas les règles du jeu matri
monial (1). Les bruits déclenchés par les charivaris se sont progressive
ment éteints, et le silence autour de ce fait social n'a été rompu que
récemment par les spécialistes du mariage et de la famille peut-être parce
que le remariage, outre la difficulté de sa mesure (2), a été longtemps
considéré avec réprobation (3).
D'un point de vue statistique le remariage apparaît marginal, la
majorité des mariages conclus unissant deux célibataires. En France,
* Maître-assistant à l'Université de Nantes.
<*) N.Z. Davis, "The reasons of misrule; youth groups and charivaris in
sixteenth - century France", Past and Present, 1971, 50, repris: in Les cultures du
Peuple, Paris, Aubier Montaigne, 1979 : 159-209. Cf. égalemen J. Le Goff, J.C.
Schmitt (sous la direction), Le charivari, Paris, Mouton-EHESS, 1981.
(2) L. Henry, « Le fonctionnement du marché matrimonial », in J. Dupâquier,
E. Helin, P. Laslett, M. Livi-Bacci, S. Sogner (éditeurs), Mariage et remariage
dans les populations du passé, London, Academic Press, 1981.
<3> M. Segalen, Mentalité populaire et remariage en Europe occidentale;
Réticences théoriques et intégration pratique du remariage dans la France
d'Ancien Régime, op. cit.
Population, 1, 1983, 9-28 10 LE SECOND MARI
pour l'année 1976, 10 % des hommes et 9 % des femmes qui se sont
mariés étaient veufs ou divorcés. Et au moment où le poids des divorcés
dans l'ensemble des individus « mariables » s'accroît, et donc au moment
où l'on pourrait s'attendre à une extension du remariage, on découvre
que le taux élevé de remariages des divorcés tend à baisser (4). Tout se
passe comme si le remariage allait rester statistiquement secondaire du
fait de la cohabitation sans (re-) mariage et de l'apparition de nouveaux
modèles matrimoniaux (5). Cependant l'étude du remariage, « rival du
mariage » (6), s'avère nécessaire car elle éclaire d'une part les mécanismes
de régulation du marché matrimonial et renseigne d'autre part sur le sens
social accordé à l'institution du mariage et sur la place de l'affectivité
dans les relations conjugales (7). On propose, ici, une analyse du r
emariage dans la double perspective du choix du conjoint et du prix du
mariage (8). A partir d'une comparaison entre les deux conjoints suc
cessifs et de la mesure de l'écart entre leurs deux valeurs sociales est
approché le prix que les individus qui se remarient acceptent pour se
remarier. Cette étude originale (9) repose sur des données recueillies par
PINSEE dans son enquête « familles » de 1975 auprès de 250 000
femmes non célibataires de moins de 65 ans. Dans ce sondage au l/50e
effectué au moment du Recensement de la Population, 11 283 femmes
(soit 4,5 %) ont déclaré être remariées une seconde fois. C'est donc à
partir de ce sous-ensemble de plus de dix mille femmes que sont appro
chées les modalités du choix du second mari, modalités différenciées
selon l'histoire matrimoniale des femmes. En quoi le remariage des
4 857 veuves diffère-t-il du remariage des 6 696 divorcées ?
Les femmes qui se remarient recommencent-elles le même choix,
ou plus précisément un choix selon les mêmes critères ? Pour approcher
le choix du second mari, on pourrait retenir des indicateurs identiques à
ceux qui sont utilisés dans l'étude des premiers mariages. Alain Girard,
(*) L. Roussel, «Le remariage des divorcées», Population, 36, 4-5, 1981,
765-790.
<5> F. de Singly, « Le mariage informel », Recherches Sociologiques, TLW, 1
1981 : 61-90; L. Roussel, O. Bourguignon, Générations nouvelles et mariage tra
ditionnel, INED-PUF, Paris, 1978; L. Roussel, « Mariages et divorces. Contribution
à une analyse systématique des modèles matrimoniaux », Population, 35, 6, 1980.
<e> H. Le Bras, « Le remariage rival du mariage », in Mariage et remariage
dans les populations du passé, op. cit.
C) Cf. P. Ariès, op. cit., et « L'amour dans le mariage » in Communications
35, 1982, (Sexualités occidentales).
(3e édition); (8) A. Girard, F. de Singly, Le choix « Mariage, du conjoint, dot scolaire INED-PUF, et position 1964 sociale (1« édition), », Economie 1980
et Statistique, 142, 1982, 7-20.
<9> Seule à notre connai

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