Le site de Gattira-Demma: fouille archéologique (sépultures). - article ; n°1 ; vol.12, pg 83-96
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Description

Annales d'Ethiopie - Année 1982 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 83-96
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Francis Anfray
Le site de Gattira-Demma: fouille archéologique (sépultures).
In: Annales d'Ethiopie. Volume 12, année 1982. pp. 83-96.
Citer ce document / Cite this document :
Anfray Francis. Le site de Gattira-Demma: fouille archéologique (sépultures). In: Annales d'Ethiopie. Volume 12, année 1982.
pp. 83-96.
doi : 10.3406/ethio.1982.1194
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ethio_0066-2127_1982_num_12_1_119483
Le SITE de GATTIRA-DEMMA
Ce nom de lieu appartient au vocabulaire de la langue oromo, et signifie
genévrier au miel. Il désigne un site archéologique du Soddo — sur la carte le numéro
63 — au haut d'une colline de buissaies et de pâturages. (Altitude: 2250 mètres).
C'est en fait toute la colline qui porte ce nom. Deux vallons l'encadrent, où
coulent les rivières Billisa au -sud-est et Mennisa au nord.
L'endroit est quasiment désert. On distingue à peine, en direction du Zekwala,
les toits de chaume d'un hameau.
Pour atteindre le site, on peut partir de la bourgade de Aro, sur la grand route;
il faut moins de trois quarts d'heure de marche; on passe alors par le site de Sahé,
fait de quelques tombes éparses dans un champ.
Gattira-Demma fait partie d'un ensemble de sites d'archéologie à tenir pour
l'un des plus importants du Soddo. Les stèles à épées et autres monolithes ouvrés
sont assez nombreux dans le voisinage, ainsi que les cimetières. Dans un périmètre
restreint le relèvement signale Tiya (sans doute le principal des sites du Soddo),
Dimbo-Der, Aro, Sombo, Seden, Ambet, Lalu, Kakitcha.
En 1926, Azaïs et Chambard visitent Sombo en venant de Tiya. A tort ils
identifient Seden et Sombo qui ne se confondent pas. Dans leur ouvrage, ils écrivent
que les collines sont "couvertes d'une intense culture de musa ensete".48 L'indica
tion laisse perplexe, car si en 1926 la région était plantée d'inset, le fait signifierait
que depuis cette époque a eu lieu un déplacement de population. On n'ignore pas
que l'inset forme la base de l'alimentation des Guraghe. Au contraire, leurs proches
voisins Oromo n'emploient pas l'inset dans leur nourriture, et donc ne le cultivent
pas. Aujourd'hui comme jadis un potager d'inset auprès d'une maison dénonce
immanquablement le groupe ethnique de l'habitant. Or pas plus qu'à Seden et à
Sombo, aux environs de Gattira-Demma ne se remarque l'inset. Oromo sont les
villageois. Les plantations commencent à Aro; on les voit aussi sur les hauteurs,
vers l'ouest. Sur la route, Aro marque le début du peuplement guraghe, quand on
va vers le sud.
L'information d'Azaïs et Chambard étant, dans le détail, entachée d'erreurs
nombreuses (qui va jeter la pierre?), on peut sans trop de risque considérer que
la mention d'une "intense culture'* d'inset aux parages de Sombo et de Gattira-
Demma relève de l'observation distraite ou de la mémoire incertaine.
Il en est d'ailleurs ainsi pour la localisation du site même de Gattira-D&mma:
les auteurs de "Cinq années** ont été victimes d'une bévue. "A une heure de là
48 — Azaïs et Chambard. Cinq années ... p. 161. - 84
second gisement de Sombo, dans un lieu dit Sahi-Sahé, constitué par (Sombo),
un tumulus couronné d'une petite pierre de 1 mètre sur 0 m 60, à deux glaives séparés,
pointe en haut et signes en bas".49 Il s'agit bien de la description du site qui c
ependant est à moins d'une heure de Sombo. Il ne forme pas un second gisement
de Sombo, et surtout il ne s'appelle pas Sahi-Sahé, car ce site se trouve à mi-chemin
de Aro et de Gattira-Demma et ne présente qu'un petit nombre de tombes dépour
vues de stèles; ces tombes désignées par le nom de Sahé d'ailleurs, sans redouble
ment du mot.
Le site
Au premier abord, Gattira-Demma c'est une stèle aux épées sous un vieil
olivier sauvage. En direction nord-est, cachées dans l'herbe, des tombes ça et là,
composent un assez vaste cimetière. (PI. LI).
La stèle dont le sommet est brisé (et perdu) est haute de 1 m 25 sur le sol et
large de 0 m 70. Derrière cette stèle, inclinée sur le côté, une levée de terre — le
tumulus d'Azaïs — s'est formée par accumulation de terre végétale. (PI. LI a et
LIV a).
En février, mars et avril 1978, a été effectuée l'étude détaillée du site tout entier
et l'investigation archéologique d'un secteur de trente mètres carrés à quelques
mètres au nord de la stèle.
Il y a lieu d'indiquer qu'en 1976 déjà un sondage avait été pratiqué pour savoir,
avant d'entreprendre des travaux plus étendus, si les tombes conservaient des él
éments de nature à favoriser des études spécifiques, comme par exemple l'examen
anatomique de restes humains, la détermination chronologique par le radiocarbone,
des observations sur le mode d'inhumation, éventuellement sur la poterie et d'autres
objets. (Des restes de squelette humain et des tessons de poterie furent découverts).
Description du site
Le champ funéraire s'étend du sud-ouest au nord-est sur une longueur de 85
mètres et une largeur de 50 mètres dans la partie médiane. (PI. L).
Sa superficie totale est d'environ deux mille cinq cents mètres carrés.
Plantées de chant dans le^ol, des pierres plates en assez grand nombre — près
d'un millier — marquent l'emplacement de tombes. L'aspect du site est celui d'un
groupement serré, ce qui n'est pas le cas pour tous les sites.
Toutes ces pierres d'encadrement de tombes sont à l'ordinaire enfouies pour
les huit dixièmes de leur surface, plus ou moins. Leurs dimensions varient, jusqu'à
deux mètres en longueur.
49 — Azaïs et Chambard. Cinq années ... p. 162. 85
Ces encadrements de pierres sont le plus souvent rectangulaires, quelquefois
polygonaux ou nettement circulaires, et, dans ce dernier cas, faits de nombreuses
pierres. Ces cercles de pierres — au nombre de deux — se trouvent à l'extrémité
nord-est du cimetière. (PI. L, XIV, L XIV, M XIV). Une de ces tombes à encadre
ment circulaire a été fouillée en 1978, M XIV, tombe Y).
Au sud-ouest, l'encadrement des tombes affecte une forme polygonale, ap
proximativement. Entre ces deux extrémités du site — nord-est et sud-ouest — le
type rectangulaire prédomine, notamment dans le secteur H I, XI et XII.
Une remarque s'impose: les encadrements des tombes, tels qu'ils apparaissent
à première vue, sont rarement complets. Beaucoup de pierres ont été enlevées du
site par les habitants des hameaux; certaines par exemple ont servi à établir un petit
barrage de retenue d'eau en travers de la rivière Billisa où vient s'abreuver le bétail,
au sud-est du champ funéraire. D'autres — la fouille l'a révélé — sont enfouies
dans le sol par suite d'une accumulation de terre végétale. Au cours des siècles
arbres et plantes poussèrent et disparurent en laissant un dépôt d'humus dont
l'épaisseur à certains endroits atteint trente centimètres, davantage au sud-ouest
(en B C, II III, IV), où un groupe de tombes était totalement recouvert par cet
humus que créa une abondante végétation. Un vieil olivier y achève d'ailleurs son
existence.
Dans ce secteur, un léger nettoyage du sol a fait découvrir quatre stèles près
de la stèle débout. (Pl.L, B V, C IV,). La position de ces stèles, à terre, montrent
qu'originellement elles étaient alignées — nord-sud — de part et d'autre de la stèle
debout, et proches les unes des autres.
Cinq stèles figuratives
Deux stèles à épées avec les symboles pour seule figuration.
Une stèle brisée où l'on ne voit plus que le signe ramifié.
Du nord au sud:
— Stèle à épées, au sol, face sculptée contre terre, brisée au pied; le pied est
resté en place, fixé dans le sol.
Planche LIV, b et pi. LV, b. Stèle n°l
Longueur: 2 m 33, largeur au pied: 1 m 08.
Epaisseur du pied à la cassure: 0 m 25.
Sculptées en champlevé, trois épées tête-bêche.
Longueur de ces épées: 0 m 78, 0 m 69 et 0 m 74.
Au registre inférieur, les symboles ordinaires au nombre de quatre: le signe
ramifié et au-dessus le W versé à gauche entre deux disques. 86
— Stèle à épées, débou

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