Le statut d Avignon d après un prétendu faux épigraphique de la cité d Apt (Vaucluse) - article ; n°1 ; vol.23, pg 225-233
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Le statut d'Avignon d'après un prétendu faux épigraphique de la cité d'Apt (Vaucluse) - article ; n°1 ; vol.23, pg 225-233

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Revue archéologique de Narbonnaise - Année 1990 - Volume 23 - Numéro 1 - Pages 225-233
In a recent article published in ZPE, 71, 1988, p. 229-249, Mr. Zarnht tried to demonstrate that the Apt epitaph CIL, XII, 1 120, mentioning a duovir of the colonia Iulia Hadriana Auenniensis was not authentic led to reconsider this document. None of the arguments emphasized by Mr. Zarnht is conclusive; besides, the use of the abbreviated form of the gens Volus. and Vol. for Volusius is attested. The use of the conjunction et to link the different duties performed by the men in office is not exceptional. The duty of sacerdos urbis Romae aeternae is found in several towns. The epithet Hadriana alone (without Aelia) to indicate a colonial promotion due to emperor Hadrian, appears on coins from Parion in Asia and Parlais in Galatia.
Therefore, the Apt epitaph must be credited with its whole value. A first century inscription recently discovered in Aries, and mentioning the colonia Iulia Augusta Auennio, shows that before being promoted by Hadrian, Avignon was an Augustian colony. Since quattuovirs are attested in Avignon at that time, it can be infered that this city was made a Latin colony by Augustus and was later transformed into a Roman colony ruled by duovirs by Hadrian. In the case of the Apt epitaph, the epithet Iulia is the abbreviated form of Iulia Augusta: the same abbreviation is attested in the Aquae Sextiae titulus.
Un récent article de M. Zahrnt, dans ZPE, 71, 1988, p. 229-249, tentant de démontrer l'inauthenticité de l'épitaphe d'Apt CIL, XII, 1120, où est mentionné un duovir de la colonia Iulia Hadriana Auenniensis, invite à réexaminer ce document. Aucun des arguments que fait valoir M. Zahrnt n'est décisif : l'emploi du gentilice abrégé Volus. et Vol. pour Volusius est par ailleurs bien attesté. L'utilisation de la conjonction et pour relier entre elles des fonctions municipales n'a rien d'exceptionnel. La fonction de sacerdos urbis Romae aeternae se rencontre dans plusieurs villes. L'épithète Hadriana tout court (sans Aelia) pour indiquer une promotion coloniale due à l'empereur Hadrien apparaît sur des monnaies de Parion en Asie, et de Parlais en Galatie.
Il convient donc de rendre toute sa valeur à l'épitaphe d'Apt. Une inscription du Ie siècle récemment trouvée à Arles, mentionnant la colonia Iulia Augusta Auennio, montre qu'avant de recevoir une promotion d'Hadrien, Avignon avait été une colonie d'Auguste. Comme, à cette époque, des quattuorvirs sont attestés à Avignon, on peut en déduire qu'Auguste a fait de cette ville une colonie latine, et qu'Hadrien, ultérieurement, a transformé cette dernière en colonie romaine, dirigée par des duovirs. Dans l'épitaphe d'Apt, l'épithète Iulia est une abréviation pour Iulia Augusta : cette même abréviation est attestée dans la titulature & Aquae Sextiae.
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jacques Gascou
Le statut d'Avignon d'après un prétendu faux épigraphique de la
cité d'Apt (Vaucluse)
In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 23, 1990. pp. 225-233.
Citer ce document / Cite this document :
Gascou Jacques. Le statut d'Avignon d'après un prétendu faux épigraphique de la cité d'Apt (Vaucluse). In: Revue
archéologique de Narbonnaise, Tome 23, 1990. pp. 225-233.
doi : 10.3406/ran.1990.1371
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ran_0557-7705_1990_num_23_1_1371Abstract
In a recent article published in ZPE, 71, 1988, p. 229-249, Mr. Zarnht tried to demonstrate that the Apt
epitaph CIL, XII, 1 120, mentioning a duovir of the colonia Iulia Hadriana Auenniensis was not authentic
led to reconsider this document. None of the arguments emphasized by Mr. Zarnht is conclusive;
besides, the use of the abbreviated form of the gens Volus. and Vol. for Volusius is attested. The use of
the conjunction et to link the different duties performed by the men in office is not exceptional. The duty
of sacerdos urbis Romae aeternae is found in several towns. The epithet Hadriana alone (without Aelia)
to indicate a colonial promotion due to emperor Hadrian, appears on coins from Parion in Asia and
Parlais in Galatia.
Therefore, the Apt epitaph must be credited with its whole value. A first century inscription recently
discovered in Aries, and mentioning the colonia Iulia Augusta Auennio, shows that before being
promoted by Hadrian, Avignon was an Augustian colony. Since quattuovirs are attested in Avignon at
that time, it can be infered that this city was made a Latin colony by Augustus and was later transformed
into a Roman colony ruled by duovirs by Hadrian. In the case of the Apt epitaph, the epithet Iulia is the
abbreviated form of Iulia Augusta: the same abbreviation is attested in the Aquae Sextiae titulus.
Résumé
Un récent article de M. Zahrnt, dans ZPE, 71, 1988, p. 229-249, tentant de démontrer l'inauthenticité de
l'épitaphe d'Apt CIL, XII, 1120, où est mentionné un duovir de la colonia Iulia Hadriana Auenniensis,
invite à réexaminer ce document. Aucun des arguments que fait valoir M. Zahrnt n'est décisif : l'emploi
du gentilice abrégé Volus. et Vol. pour Volusius est par ailleurs bien attesté. L'utilisation de la
conjonction et pour relier entre elles des fonctions municipales n'a rien d'exceptionnel. La fonction de
sacerdos urbis Romae aeternae se rencontre dans plusieurs villes. L'épithète Hadriana tout court (sans
Aelia) pour indiquer une promotion coloniale due à l'empereur Hadrien apparaît sur des monnaies de
Parion en Asie, et de Parlais en Galatie.
Il convient donc de rendre toute sa valeur à l'épitaphe d'Apt. Une inscription du Ie siècle récemment
trouvée à Arles, mentionnant la colonia Iulia Augusta Auennio, montre qu'avant de recevoir une
promotion d'Hadrien, Avignon avait été une colonie d'Auguste. Comme, à cette époque, des
quattuorvirs sont attestés à Avignon, on peut en déduire qu'Auguste a fait de cette ville une colonie
latine, et qu'Hadrien, ultérieurement, a transformé cette dernière en colonie romaine, dirigée par des
duovirs. Dans l'épitaphe d'Apt, l'épithète Iulia est une abréviation pour Iulia Augusta : cette même
abréviation est attestée dans la titulature & Aquae Sextiae.LE STATUT D'AVIGNON
D'APRÈS UN PRÉTENDU FAUX ÉPIGRAPHIQUE
DE LA CITÉ D'APT (VAUCLUSE)
Jacques GASCOU
Au CIL, XII, 1120, a été publiée une inscription, aujourd'hui disparue, qui est connue par des
manuscrits du savant avignonnais Esprit Calvet (1728-1810). Selon ce dernier, il s'agissait d'une
« pierre grossière » qui avait été découverte à Apt en 1786 « sur le chemin d'Apt à Sisteron »(1) et
qui fut examinée par lui en 1787 dans le jardin de l'évéché d'Apt où elle avait été transportée (2).
Elle était « d'un poids immense en raison de son épaisseur » (dont les dimensions ne sont pas
données), haute de deux pieds (environ 65 cm) et large de deux pieds et cinq pouces (environ
78,5 cm)(3). En voici le texte :
M
L • VOLVS • L • F • VOL • SEVE
RIANO Iîîl VIR-C-l-APT-ÏÏ
ET FLAM -ITEM ïï VlR C- !•
5 HAD • A VENN • ET PONTIF
SACERDOT • VRBIS ROM •
AETERN • VOL • SEVERIANA
PATRI INCOMPARABILI
D(is) M(anibus) ./ L(ucio) Volus(io), L(ucii) f(ilio), Vol(tinia tribu), Seue/riano, IIHuir(o) c(oloniae)
I(uliae) Apt(ae) II / et flam(ini), item Huir(o) c(oloniae) I(uliae) / Had(rianae) Auenn(iensis) et
pontif(ici), / sacerdot(i) urbis Rom(ae) / aetern(ae), Vol(usia) Seueriana / patri incomparabili.
« Aux Dieux Mânes. A Lucius Volusius Severianus, fils de Lucius, appartenant à la tribu
Voltinia, quattuorvir à deux reprises et flamine de la colonie Julia d'Apt, et aussi duumvir et pontife
de la colonie Julia Hadriana d'Avignon, prêtre de la ville de Rome éternelle (4). Volusia Severiana
à son père incomparable ».
(1) Cf. E. Espérandieu, Musée Calvet, Inscriptions antiques, Avignon, 1900, p. 39, n. 6, citant les Notes de Calvet (cahier commencé
vers 1790 et terminé au mois de juin 1806, cf. E. Espérandieu, ibid., p. 248).
(2) E. Espérandieu, ibid., citant une lettre de Calvet à l'abbé de Vaugelas datée du 19 mai 1789 : « La pierre qui porte l'inscription
est aujourd'hui placée dans le jardin de l'évéché, et c'est là que je l'ay transcrite moy-même avec une exactitude rigoureuse », et insérée
dans le ms. de Marseille, 2, f° 309. La date de 1787 pour l'examen de la pierre est donnée par une lettre de Calvet à M. d'Ennery citée
par O. Hirschfeld dans sa notice du CIL, XII, et qui était insérée au volume 4 du ms. de Marseille.
(3) O. Hirschfeld d'après Calvet, sans référence précise à l'un des manuscrits de cet auteur.
(4) Indépendamment de la question de l'authenticité de l'inscription, nous comprenons, comme O. Hirschfeld (cf. index du CIL,
XII, p. 931, s. v. Apta), que cette dernière fonction a été exercée à Apt. Elle est détachée des quatre autres, n'étant reliée à elles ni par
un item, ni par un et : sans doute le personnage, après avoir exercé deux fonctions (ou du moins les deux seules qui aient été jugées dignes
de mémoire) à Apt, puis deux autres à Avignon, est-il revenu à Apt pour y exercer le sacerdoce « de la ville de Rome éternelle ». Si la
fonction avait été exercée à Avignon, elle serait reliée par un et à pontif(ici), comme pontiffici) l'est à IIuir(o).
Revue Archéologique de Narbonnaise, 23, 1990, p. 225-233. J. GASCOU 226
O. Hirschfeld, dans son commentaire de l'inscription, a émis quelques doutes sur son
authenticité, sans oser cependant la placer au nombre des falsae. Il inclinait à croire à un faux en
se fondant sur les éléments suivants : 1. Le gentilice abrégé {Volus. et Vol.). 2. L'emploi de la
conjonction et pour relier entre elles les fonctions municipales exercées à Apt et Avignon.
3. L'épithète Had(riana) attribuée à Avignon. 4. La fonction de sacerdos urbis Rom(ae) aetern(ae),
qui pourrait avoir été forgée d'après des monnaies de l'époque d'Hadrien portant la légende VRBS
ROM A AETERNA(5). Toutefois, ce qui le retenait d'être absolument affîrmatif dans sa condamn
ation de l'inscription est que la fonction de sacerdos urbis Romae aeternae concernant la cité de
Ticinum se rencontre dans un texte épigraphique de Turin {CIL, V, 6991 = ILS 6751) découvert en
1831, soit plus de vingt ans après la mort de Calvet.
La raison majeure qui incitait O. Hirschfeld à contester l'authenticité de ce document pourrait
cependant être l'opinion qu'il avait de Calvet à l'époque où il inséra ce texte dans le CIL, XII : il
était alors persuadé que ce savant avait à plusieurs reprises forgé des inscriptions, le plus évident
de ces faux lui paraissant être la tessère de bronze relative à des utriculaires de Cavaillon (6). Deux
autres fragments concernant des utriculaires de Vaison et de Montélimar(7) lui semblaient aussi
extrêmement suspects. Les inscriptions d'Apt CIL, XII, 1122 b, 1146, 1153 (outre le n° 1120 dont il
est ici question), et de Carpentras, CIL, XII, 1182, 1205, 1209, n'étant connues que par Calvet et
ayant disparu, étaient également l'objet de sa suspicion. D'où le jugement sévère que Hirschfeld
formulait avec regret sur ce savant : Itaque uirum non spernendum inuitus a suspicione f

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