Le type cérébral - article ; n°1 ; vol.1, pg 311-322

Marie Chaillou

Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1910 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 311-322
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: BULLETINS_ET_MEMOIRES_DE_LA_SOCIETE_D-ANTHROPOLOGIE_DE_PARIS0
• Publié le: 01 janvier 1910
• Nombre de lectures: 22
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Dr. Chaillou
Léon Mac-Auliffe
A. Marie
Le type cérébral
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, VI° Série, tome 1, 1910. pp. 311-322.
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Chaillou , Mac-Auliffe Léon, Marie A. Le type cérébral. In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, VI°
Série, tome 1, 1910. pp. 311-322.
doi : 10.3406/bmsap.1910.7140
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1910_num_1_1_7140MARIE ET THOORIS. — MENSURATIONS COMPARÉES 311 MAC-AULIFFE,
Diamètre biacromial 0,373 0,319
(sur 98 sujets.)
Périmètre thoracique 0,878 ■ 0,882 abdominal 0,816 0,795
(sur 99 sujets.) (sur 95 sujets.)
Coudée gauche 0,450 0,450 0,459
(sur 99 sujets.)
Médius gauche 0,114 0,1133 0,115
Auriculaire gauche 0,087 0,0880 0,0892
(sur 96 sujets.)
Pied gauche 0,253 0,2576 0,260
(sur 99 sujets.)
Membres inférieurs 0,782 0,775 0,7805
(sur 98 sujets.)
Long, de tête (diam. ant. post.). . -0,1869 0,1871 0,1870
Larg.de tète 0,1553 0,1541 0,153
Diamètre frontal minimum . . . 0,111 0,111
(sur 93 sujets.)
Hauteur auriculo-bregmatique . . 0,122 0,126
(sur 91 sujets )
Diamètre bizygomatique .... 0,1388 0,1383
Se révèlent ainsi quelques caractères particuliers aux aliénés : le buste
petit, le pied petit. Ce tableau met moins en valeur les autres différences
que le rapport à la taille nous a précédemment révélées, parce que cer
tains idiots avaient par exemple des diamètres céphaliques tout à fait
petits qui influençaient la moyenne de l'ensemble, etc., etc.
LE TYPE CÉRÉBRAL
Par MM. les D" Chaillou, L. Mag-Aulifpe et A. Marie.
Fréquence. — Le type cérébral est le plus rare des quatre types mor
phologiques humains que nous avons définis dans une précédente com
munication1, et môme dans les milieux où il est relativement fréquent, il
ne caractérise pas l'ensemble d'une population. Nous l'avons observé seu
lement 16 fois sur 100 aliénés, épileptiques ou idiots, du service de l'un
de nous, à l'Asile de Villejuif, 7 fois sur 100 soldats du 104e régiment
d'infanterie, 12 fois sur 58 malades de la clientèle de l'un de nous appar
tenant dans l'ensemble au monde du commerce ou des professions libé
rales.
i A. Chaillou. — Considérations générales sur quatre types morphologiques
mains. Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Pans. Paris, 1910^
n 3, VI* série, touie I. Fasc. III. Voir aussi : A. Chaillou et L. Mac-Auliffe. Le
Type musculaire. Id. Ibid. 1910. 16 juin 1910 312
Sa fréquence augmente en général avec le degré de civilisation et les
représentations iconographiques actuelles paraissent révéler plus de cé
rébraux que celles duxvn» siècle et même du xvme siècle. Les crânes égypt
iens existant au Muséum d'histoire naturelle montrent une très grande
proportion de cérébraux parmi les squelettes crâniens de l'époque des
Ptolémée, c'est-à-dire à une époque de civilisation avancée. Dans le même
ordre d'idées, l'un des membres associés étrangers de la . Société; très
compétent en ces matières, M. Aies Hrdlicka, parlant ici-même des varia
tions morphologiques des crânes égyptiens au cours des différentes épo
ques, pouvait dire : « Ces modifications, qui consistent surtout en un élar
gissement progressif du crâne dans le sens transversal, se sont effectuées, sem-
ble-t-il, lentement et sous l'influence de l'infiltration graduelle de nou
veaux éléments ethniques, et peut-être d'autres J acteur s, mais non pas par
un remplacement subit d'une race par une autre *. »
Quelques crânes préhistoriques ont cependant un étage frontal déve
loppé, mais nous n'en avons pas vu jusqu'à présent qui soientaussi carac
téristiques que ceux déjà très anciens dont nous avons l'honneur de vous
soumettre les photographies, crânes égyptiens de l'époque des Ptolémée,
qui proviennent des galeries d'Anthropologie du Muséum.
L'un de nous a observé récemment une prédominance cérébrale assez
accentuée dans la population de certains cantons du sud de la Touraine.
Toutefois, c'est surtout dans les villes où le milieu social est plus riche et
plus varié que l'on observe en moyenne le plus de cérébraux.
Caractéristiques. — Le cérébral est caractérisé 'au point de vue mor
phologique par les signes suivants : corps frêle et menu ; extrémité cépha-
lique de grandes dimensions par rapport au corps et présentant au-des
sus d'une face réduite un étage supérieur (frontal) remarquablement dé
veloppé.
Au point de vue fonctionnel, le type cérébral est représenté par l'i
ndividu qui puise dans le milieu social la plus grande partie de ses exci
tants physiologiques.
Nous verrons plus loin, lorsque nous parlerons du mode réactionnel
des individus répondant au type que nous étudions, que celui-ci ne ca
ractérise pas uniquement l'homme de génie, mais une variété morpholo
gique humaine, allant.de l'intellectuel de l'ordre le plus élevé jusqu'à
l'idiot et à l'arriéré, imbécile ou débile mental en passant par des sujets
d'intelligence moyenne. Néanmoins tous ces individus ont pour caractère
commun, au point de vue fonctionnel, d'avoir pour, aiguillon principal
biologique les excitations cérébrales quelle qu'en soit la nature. Nous re
viendrons plus loin sur ce point essentiel.
Genèse du type. — Sigaud l'explique ainsi schématiquement : « Suppo-
1 Alés Hrdlicka. — Noie sur la variation morphologique des Egyptiens depuis
les temps préhistoriques ou prédyoastiques. Bulletins et Mémoires de la Société
d'Anthropologie de Paris, 1909, a* 3. V* série. Tome X, fascicule III. MAG-AULIFFE ET MARIE. — LE TYPE CÉRÉBRAL 343 CHAILLOU,
sons un enfant évoluant dans des conditions spéciales d'ambiance : atmo
sphère de la grande ville, aliments de nature uniforme et de quantité ré
duite, sédentarité, claustration dans un appartement; en revanche,
précocité et variété des études, fréquentation de milieux sociaux très
divers, émulation des examens ou des concours dès les jeunes années. La
suractivité des éléments nerveux aboutira, dans ce cas, à la constitution
d'un appareil cérébral, dont la forme et le fonctionnement feront con
traste par leur puissance avec la précarité des autres appareils *. »
Description morphologique du cérébral adulte. — 1° Tête : L'aspect du céré
bral est tout à fait particulier et permet dele reconnaître à distance. Tan-
disque la morphologie du musculaire est essentiellement symétrique et
harmonieuse, malgré parfois la brièveté du buste et la longueur des memb
res (au point que ce type a été longtemps considéré comme l'expression
la plus pure de la beauté humaine), le cérébral est sinon dissymétrique,
du moins particulièrement disproportionné.
D'aspect fluet et grêle, avons-nous dit,- le Cérébral présente, comme
nous l'établirons plus loin, des membres ou segments de membres petits
par rapport à la taille. Une seule partie prédomine au point de retenir
l'attention, le crâne, dont le développement est massif et extraordinaire.
Il convient, d'ailleurs, pour mettre cette différenciation tout à fait en évi
dence de pratiquer l'examen morphologique, le sujet nu.
Déjà le squelette crânien montre de face (fig.l) une boîte crânienne très
développée, au-dessous de laquelle la face proprement dite apparaît
comme un appendice si réduit que l'ensemble rappelle une pyramide ren
versée, à base supérieure. Le diamètre frontal minimum estgrand comme du
reste tous les diamètres transversaux du frontal. Celui-ci, régulièrement
arrondi et large, à sinus sans relief, à bosses frontales saillantes, est en
même temps d'une très grande hauteur. Au-dessous de lui, les étages,
faciaux paraissent en voie d'atrophie. Les sinus maxillaires n'ont que de
faibles proportions cependant qu'à l'étage inférieur les arcades dentaires