LES ANTONINS — ANS DE J.-C. 69-180 - Tome I
242 pages
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LES ANTONINS — ANS DE J.-C. 69-180. TOME I. PAR LE COMTE FRANZ DE CHAMPAGNY. PARIS - BRAY ET RETAUX - 1874 ...

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LES ANTONINS — ANS DE J.-C. 69-180 TOME I PAR LE COMTE FRANZ DE CHAMPAGNY PARIS - BRAY ET RETAUX - 1874 AVANT-PROPOS. LIVRE PREMIER. — LA MAISON FLAVIA (69-96). CHAPITRE PREMIER. — IDÉE GÉNÉRALE DE CET OUVRAGE. CHAPITRE II. — VESPASIEN (69-81). - EMBARRAS DE L'EMPIRE (69-70). CHAPITRE III. — VESPASIEN. - L'EMPIRE RELEVÉ (70-75). CHAPITRE IV. — VESPASIEN. - LUTTE CONTRE LES PHILOSOPHES (75-79). CHAPITRE V. — TITUS (79-81). CHAPITRE VI. — DOMITIEN (81-91 ?) - PRÉLIMINAIRES DES PROSCRIPTIONS. CHAPITRE VII. — DOMITIEN. - SES PROSCRIPTIONS (91-96 ?) CHAPITRE VIII. — DOMITIEN. - PERSÉCUTION CONTRE L'ÉGLISE (95-96). CHAPITRE IX. — RÉSUMÉ DE L'ÉPOQUE FLAVIENNE. § I. - Progrès intellectuel. — § II. - Progrès des mœurs ; la famille. LIVRE DEUXIÈME. — NERVA ET TRAJAN (98-117). CHAPITRE PREMIER. — NERVA (96-98). CHAPITRE II. — TRAJAN. - GOUVERNEMENT À ROME. CHAPITRE III. — GOUVERNEMENT DE L'ITALIE. CHAPITRE IV. — GOUVERNEMENT DES PROVINCES. CHAPITRE V. — GUERRE DACIQUE (101 à 105). CHAPITRE VI. — LES ARTS ET LES SCIENCES. CHAPITRE VII. — PERSÉCUTION DES CHRÉTIENS. - SAINT IGNACE (107). CHAPITRE VIII. — DERNIÈRE GUERRE DE TRAJAN (114-117). CHAPITRE IX. — CONCLUSION DE L'ÉPOQUE DE TRAJAN. - LA PHILOSOPHIE. § I. - Époque pythagoricienne. - Plutarque. — § II. - École stoïcienne. - Épictète. — § III. - Rénovation des idées. - Dion Chrysostome. — § IV. - Influence chrétienne. AVANT-PROPOS - 1866. Ce travail a été publié pour la première fois en 1863 ; je le fais reparaître après avoir cherché à lui rendre profitables, dans la mesure de mes forces, les progrès presque quotidiens de la science archéologique et surtout de la numismatique et de l'épigraphie. Je voudrais qu'il pût mériter davantage les indulgentes approbations qu'il a rencontrées. Je n'ai pas modifié du reste les idées principales qui ont dirigé pour moi cette étude. Je crois avoir rendu pleine justice aux empereurs romains dont j'ai fait l'histoire, à Marc(Aurèle en particulier, et j'aurais quelque peine à comprendre que j'eusse manqué à l'esprit de tolérance de notre siècle en reprochant à ce prince son intolérance vis(à(vis des chrétiens Un historien n'est pas un panégyriste : il est heureux de saluer, partout où il les rencontre, le bien et la vertu ; mais il est malheureusement condamné à voir aussi le mal et à en tenir compte. Les faiblesses des grandes âmes n'en sont pas toujours le côté le moins instructif, et la connaissance n'en est pas sans utilité, ne servît(elle qu'à rabaisser l'orgueil humain. Je n'ai rien à changer non plus aux deux pensées dominantes par lesquelles j'ai terminé ce livre et que j'eusse voulu laisser comme un adieu dans l'esprit du lecteur : l'amour de la vérité et l'amour de la liberté. Au moment où j'écrivais ces dernières pages, en 1862, j'entrevoyais pour l'une et pour l'autre des combats à soutenir. Que ne devrais(je pas dire aujourd'hui où plus que jamais l'antichristianisme révolutionnaire s'est dépouillé de tout semblant d'affection pour la liberté ; où il conduit à des guerres soi(disant nationales des peuples qu'il a prudemment bâillonnés ; où, après avoir proclamé, aussi longtemps qu'il lui a été utile, la souveraineté des nations, il arrive à donner de préférence aux nations, non le maître qu'elles demandent, mais le maître qu'elles repoussent : aujourd'hui surtout où la vérité et la liberté, l'éternelle vérité de Dieu et la liberté des consciences chrétiennes, assiégées dans la forteresse désarmée du Vatican, semblent n'attendre plus que le moment de leur captivité et de leur exil ? Mais les enseignements de l'histoire eussent été pour nous bien peu sérieux s'ils avaient pu nous accoutumer à espérer le triomphe de la justice et de la vérité en ce monde. S'il est un spectacle familier à celui qui a étudié l'histoire, c'est bien plutôt celui du mensonge accrédité et de l'iniquité triomphante. La merveille au contraire, le miracle, ce qui montre présente la main de Dieu, c'est qu'après tant de défaites qu'elles ont subies, la vérité et la justice soient toujours de ce monde. Leur force, ce n'est point de triompher, c'est de vivre ; ce n'est pas de détrôner l'iniquité régnante et vivante, c'est de survivre, après tant de blessures, à l'iniquité morte de ses propres excès. — Astrée, disaient les païens et ils étaient excusables de le dire, Astrée est remontée au ciel. Non, elle est sur la terre ; elle y est souffrante, écrasée, persécutée, mais elle y est toujours. Elle a été mille fois, je ne dirai pas seulement vaincue et mutilée, mais déracinée, on pouvait le croire, du fond même des âmes humaines : et pourtant elle s'y retrouve toujours, et, à un moment inattendu, le sentiment de la justice éclate à la face de ceux qui croyaient avoir le plus complètement perverti toute idée de justice. — La vérité, elle aussi, a été niée, obscurcie, combattue, écrasée mille fois ; elle n'est pas moins la vérité. Quand toutes les passions humaines et toutes les arguties de l'esprit humain prétendraient faire du triangle un quadrilatère, le triangle n'en resterait pas moins ce qu'il est ; et de même, parce que la passion ou la sophistique de tel ou tel siècle a prétendu contester à Dieu son unité, sa personnalité, sa toute(puissance, Dieu n'en est pas moins un, personnel, tout(puissant. — L'Église chrétienne, à son tour, qui personnifie la vérité sur la terre, l'Église tant de fois persécutée, tant de fois vaincue, tant de fois assourdie des prophéties de sa chute imminente, l'Église a vécu ; elle s'est éclipsée bien souvent dans la prison ou dans l'exil, elle y a sommeillé comme l'Apôtre, en attendant qu'un ange vînt la réveiller dans ses fers et la rendre sans bruit à la liberté. — Force, habileté, génie, triomphe, gloire (légitime ou illégitime), tout cela le plus souvent se rencontre du côté où est le mensonge, l'injustice, l'irréligion. Au contraire, du côté de la vérité, du droit, du christianisme, sont bien souvent les défaillances, les faiblesses, les revers, les humiliations ; la vérité, le droit, le christianisme, l'Église n'ont qu'un seul avantage, celui d'être immortels. Encore un mot. J'ai cité souvent dans les notes, mais je tiens à rappeler ici les noms de quelques(uns des savants contemporains dont j'aime à me reconnaître le débiteur. Tous tant que nous sommes, quoi que nous fassions et quelles que puissent être nos prétentions d'originalité, nous ne pouvons guère faire autre chose qu'enter nos travaux sur ceux d'autrui ; il serait même absurde de prétendre refaire la science à soi tout seul, et d'abdiquer, par orgueil ou par scrupule, notre droit aux trésors recueillis par nos devanciers. A plus forte raison, pour les parties plus spéciales de la science, devons(nous nous reconnaître heureux d'avoir eu des devanciers et d'avoir des contemporains qui sont des maîtres. On ne dira jamais assez ce que doit l'histoire à des travaux archéologiques comme ceux de MM. de Saulcy, Réifier, de Vogué, ou ceux de M. de Rossi, qui, par sa laborieuse et sagace exploration des catacombes, éclaire d'une lumière toute nouvelle l'histoire du christianisme primitif. Je cite ces noms, et je pourrais en ajouter bien d'autres. En fait d'œuvres plus générales, j'ai déjà nommé, mais il faut que je rappelle encore l'excellente Histoire de l'esclavage dans l'antiquité, de M. Wallon, œuvre de science, de cœur et de foi ; quelques pages malheureusement bien courtes de M. Villemain sur l'époque Antonine ; les excellents travaux de M. Nisard sur la littérature romaine, le livre de M. Merivale sur les Césars, celui du savant Gregorovius sur Hadrien, les travaux de l'abbé Dœllinger. J'ai quelque honte à penser que je suis venu, modeste imitateur, après de tels maîtres ; mais l'édifice de la science s'élève ainsi : le génie à lui seul construit un étage, et la simple bonne volonté apporte une petite pierre pour commencer l'étage suivant. Jour de la Nativité de la sainte Vierge, 8 septembre 1866. LIVRE PREMIER. — LA MAISON FLAVIA. - (69-96) CHAPITRE PREMIER. — IDÉE GÉNÉRALE DE CET OUVRAGE. Dans de précédents ouvrages, j'ai conduit l'histoire de l'empire romain jusqu'à l'époque où, les guerres civiles qui suivirent la chute de Néron étant enfin apaisées, Vespasien s'assit paisiblement sur la chaise curule des Césars. Je n'ai pas fait en beau, je l'avoue, la peinture de cet empire. Je l'ai montré en proie à une double décadence, l'une matérielle et politique, bien grave puisque c'est la race même qui s'altère et qui fait défaut ; l'autre morale, et bien profonde également, puisque c'est la corruption païenne arrivée à son suprême degré. Et de plus, comme effet ou comme cause (peu importe) de cette décadence, j'ai eu à étudier une série, je ne dirai pas de princes, ni même de tyrans, mais de fous sanguinaires d'une espèce particulière, dont l'analyse appartiendrait à la physiologie et à la tératologie plus qu'à la psychologie ; hideuses monstruosités qui se succèdent sans relâche (uno avulso non déficit alter), comme des champignons vénéneux sur une terre insalubre. En un mot j'ai peint l'empire romain comme un malade à l'agonie, ou peu s'en faut. Et cependant, si je regarde le siècle qui a suivi, le malade n'est point mort, il a un peu de vie et même un peu de dignité. Voilà que de cette corruption a surgi une série de souverains vertueux, destinés à faire verser des larmes d'attendrissement aux sensibles académiciens du XVIIIe siècle, une ère de paix, un âge d'or, une dynastie de sages : Vespasien, Titus, Nerva, Trajan, Hadrien, Antonin, Marc(Aurèle. A(t(on exagéré leur sagesse ? je ne le recherche pas en ce moment. Toujours est(il que l'antiquité païenne les a déifiés ; que le moyen âge chrétien leur eût ouvert volontiers les portes du paradis ; que les écrivains du xvue siècle ont vénéré, avec cette candeur qui était en eux, la renommée traditionnelle de ces empereurs païens ; qu'au XVIIIe siècl
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