Les cellules rouges de la médecine. De la médecine sociale à la sociologie médicale. - article ; n°1 ; vol.5, pg 9-40
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Sciences sociales et santé - Année 1987 - Volume 5 - Numéro 1 - Pages 9-40
Monika Steffen: The red cells of medicine: from social medicine to medical sociology.
This article analyzes the emergence of medical sociology in close interaction with medicine in Germany. German intellectual traditions, especially the school of Frankfort, as well as relations with social welfare institutions and social movements, have created the institutional situation of German medical sociology and the scope of its research, largely oriented toward the lay person in the System: the patient, the family, and social influences on health-related behavior. With appendix listing the main research teams, addresses, and bibliographies.
Monika Steffen : Las células rojas de la medicina. De la medicina social a la sociología médica.
Analiza el árticulo la emergencia en Alemania de una sociología médica en estrecho vínculo con la medicina. Han dado forma a la situación institucional de la sociología y a sus campos de investigación las tradiciones intelectuales - sobre todo las de la Escuela de Francfort - así como las relaciones con las instituciones de protección social y los movimientos sociales. Los campos de investigación se hallan muy orientados hacia el sistema profano, el paciente, la familia, las influencias sociales sobre los comportamientos de salud. Adjuntos, los principales equipos de investigación, direcciones y bibliografias.
Monika Steffen : Les cellules rouges de la médecine. De la médecine sociale à la sociologie médicale.
L'article analyse l'émergence, en Allemagne, d'une sociologie médicale en étroite interaction avec la médecine. Les traditions intellectuelles allemandes, dont notamment l'École de Francfort, ainsi que les rapports avec les institutions de la protection sociale et les mouvements sociaux, ont façonné la situation institutionnelle de la sociologie médicale allemande et ses champs de recherche - très orientés vers le système profane, le patient, la famille, les influences sociales sur les comportements de santé. En annexes : les principales équipes de recherche, adresses et bibliographies.
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monika Steffen
Les cellules rouges de la médecine. De la médecine sociale à la
sociologie médicale.
In: Sciences sociales et santé. Volume 5, n°1, 1987. pp. 9-40.
Citer ce document / Cite this document :
Steffen Monika. Les cellules rouges de la médecine. De la médecine sociale à la sociologie médicale. In: Sciences sociales et
santé. Volume 5, n°1, 1987. pp. 9-40.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/sosan_0294-0337_1987_num_5_1_1050Abstract
Monika Steffen: The red cells of medicine: from social medicine to medical sociology.
This article analyzes the emergence of medical sociology in close interaction with medicine in Germany.
German intellectual traditions, especially the school of Frankfort, as well as relations with social welfare
institutions and social movements, have created the institutional situation of German medical sociology
and the scope of its research, largely oriented toward the lay person in the System: the patient, the
family, and social influences on health-related behavior. With appendix listing the main research teams,
addresses, and bibliographies.
Resumen
Monika Steffen : Las células rojas de la medicina. De la medicina social a la sociología médica.
Analiza el árticulo la emergencia en Alemania de una sociología médica en estrecho vínculo con la
medicina. Han dado forma a la situación institucional de la y a sus campos de investigación
las tradiciones intelectuales - sobre todo las de la Escuela de Francfort - así como las relaciones con
las instituciones de protección social y los movimientos sociales. Los campos de investigación se hallan
muy orientados hacia el sistema profano, el paciente, la familia, las influencias sociales sobre los
comportamientos de salud. Adjuntos, los principales equipos de investigación, direcciones y
bibliografias.
Résumé
Monika Steffen : Les cellules rouges de la médecine. De la médecine sociale à la sociologie médicale.
L'article analyse l'émergence, en Allemagne, d'une sociologie médicale en étroite interaction avec la
médecine. Les traditions intellectuelles allemandes, dont notamment l'École de Francfort, ainsi que les
rapports avec les institutions de la protection sociale et les mouvements sociaux, ont façonné la
situation institutionnelle de la sociologie médicale allemande et ses champs de recherche - très orientés
vers le système profane, le patient, la famille, les influences sociales sur les comportements de santé.
En annexes : les principales équipes de recherche, adresses et bibliographies.Sociales et Santé - vol. V - n° 1 - février 1987 Sciences
LES CELLULES ROUGES DE LA MÉDECINE
De la médecine sociale à la sociologie médicale
Monika Steffen*
Un paysage scientifique offre parfois des panoramas
inattendus. En République fédérale d'Allemagne (RFA),
une des plus importantes disciplines sociologiques, la socio
logie médicale, est absente des facultés et instituts de
logie. Elle vit en symbiose avec la médecine. Elle se définit
néanmoins comme une discipline autonome. est dotée
d'une association professionnelle, de ses propres publicat
ions, congrès et chaires universitaires. Cette structure dif
fère nettement du champ scientifique dessiné par les
sociologues français travaillant dans le domaine de la santé.
L'aspect le plus visible de cette différence (l'existence d'une
communauté professionnelle reconnue) traduit la spéciali
sation croissante de cette discipline en Allemagne. Ses appli
cations dans la pratique médicale et la politique de la santé
montrent son utilité sociale. Nous verrons comment la
sociologie médicale allemande a pu se constituer et quels
rapports elle entretient avec ses partenaires sociaux avant de
présenter ses principales orientations de recherche (1).
* Monika Steffen, Sciences du politique, CERAT- Institut d'Etudes Poli
tiques, B.P. 45, 38402 Saint-Martin-d'Hères Cedex.
(1) L'objectif de cet article est limité. Il vise à présenter une vue d'ensemb
le du développement de la sociologie médicale allemande. Dresser un
bilan exhaustif des recherches menées Outre-Rhin nécessiterait un séjour
prolongé en RFA que nous n'avons pas encore pu effectuer. Les informat
ions regroupées en annexes permettront aux chercheurs français d'entrer
en contact directement avec les équipes allemandes. Les intéressés peu
vent s'adresser au Programme franco-allemand du CNRS (71, rue Ras-
pail, 75006 Pans, tél.: 42 2202 61) qui souhaite développer les échanges
scientifiques dans le domaine des sciences sociales de la santé. Nous
remercions les responsables du Programme franco-allemand de leur sou
tien qui nous a permis de rassembler le matériel pour cet article. MONIKA STEFFEN 10
I - Les origines
On pourrait situer l'origine de la sociologie médicale
allemande en 1958, lors d'une rencontre scientifique qui a eu
un effet déclencheur, ou en 1970, l'année où fut adoptée une
réforme des études médicales qui a permis aux sociologues
médicaux d'obtenir des postes universitaires. On peut égal
ement mettre en relief le rôle du mouvement étudiant en
1968. Pour comprendre les effets durables et convergents de
ces événements ponctuels, il faudrait cependant remonter
plus loin dans l'histoire, aux traditions de santé publique et
de médecine sociale qui ne se sont jamais complètement
éteintes dans le corps médical allemand.
Vers la fin du XVIIIe siècle, la médecine était considérée
en Allemagne comme étant «dans une large mesure une
science politique » (2). Cette perspective découlait d'une phi
losophie de gouvernement, l'absolutisme éclairé : le but de
l'Etat doit être d'accroître continuellement ses ressources et
d'assurer la sécurité et le bien-être d'une population tou
jours plus nombreuse. Dans la poursuite de l'intérêt général,
l'Etat a le droit et le devoir d'intervenir dans la vie des
individus afin d'assurer le maintien de la santé. Dans ce
contexte a émergé le concept de « police sanitaire ». Les pro
positions élaborées à cette époque allaient de l'examen pré
nuptial à l'analyse statistique de la morbidité, en passant par
l'assainissement de l'environnement, la surveillance des den
rées alimentaires, l'éducation sanitaire des populations, la
réglementation de l'exercice médical. Ces idées ont trouvé
leur expression achevée dans l'œuvre marquante de Johann
Peter Frank, éminent clinicien hygiéniste et administrateur.
Son « System einer vollstândigen medizinischen polizey » (3) a
connu des applications dans la législation et l'administration
allemandes de l'époque et a exercé une grande influence sur
la pensée médico-sociale dans l'Europe pré-industrielle. Une
nouvelle approche, plus critique, dont Salomon Neumann et
Rudolf Virchow furent les pères-fondateurs en Allemagne,
s'est forgée dans les bouleversements sociaux et politiques
au milieu du XIXe siècle. Selon la nouvelle perspective, la
médecine fut considérée comme une « science sociale ».
(2) L'expression est du Dr Baldinger, « Magazin fur Aerzte », 1782, cité
par G. Rosen (1963).
(3) Les six volumes ont paru entre 1779 et 1817. LES CELLULES ROUGES DE LA MÉDECINE 1 1
Dans son étude sur la grande épidémie de typhoïde dans la
Haute Silésie - qui reste une œuvre classique dans ce
domaine - Virchow désigne les causes de la maladie comme
étant autant de nature sociale, économique et politique que
biologique. La révolution de 1848 et son échec furent à la
fois l'apogée et le grand tournant de la médecine sociale. Les
médecins engagés dans cette voie connaissaient les relations
entre l'organisation sociale et l'état de santé, mais seulement
par expérience pratique. La médecine sociale manquait de ce
fondement théorique que les sciences sociales, balbutiantes à
l'époque, n'étaient pas encore en mesure de lui apporter. La
statistique, technique qui s'était développée avec la médec
ine sociale, ne suffisait pas pour expliquer tous les méca
nismes intermédiaires qui reliaient les destins individuels à
l'évolution de la société. La réponse allait venir de la biolog
ie. Après la découverte des microbes, de leurs chaînes de
transmission et des vaccins, le problème de la médeci

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