Les contributions principales à l étude des effets du progrès technique sur l évolution des parts relatives du revenu national - article ; n°6 ; vol.12, pg 918-955
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Les contributions principales à l'étude des effets du progrès technique sur l'évolution des parts relatives du revenu national - article ; n°6 ; vol.12, pg 918-955

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Description

Revue économique - Année 1961 - Volume 12 - Numéro 6 - Pages 918-955
38 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Jean Zlatiev
Les contributions principales à l'étude des effets du progrès
technique sur l'évolution des parts relatives du revenu national
In: Revue économique. Volume 12, n°6, 1961. pp. 918-955.
Citer ce document / Cite this document :
Zlatiev Jean. Les contributions principales à l'étude des effets du progrès technique sur l'évolution des parts relatives du revenu
national. In: Revue économique. Volume 12, n°6, 1961. pp. 918-955.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1961_num_12_6_407488LES CONTRIBUTIONS PRINCIPALES A
L'ETUDE DES EFFETS DU PROGRES TECHNIQUE
SUR L'EVOLUTION DES PARTS
RELATIVES DU REVENU NATIONAL
Les effets du progrès technique sur la répartition du revenu national,
et particulièrement sur l'évolution des parts relatives de ce revenu, ne cons
tituent pas un domaine tout à fait nouveau et inexploré. Depuis que la
technique apporte à la production (et à la distribution) ses innovations,
voire ses révolutions, des économistes ont étudié ses effets.
Il n'est évidemment pas certain que les analyses qui nous ont été
jusqu'ici proposées permettent d'appréhender de façon significative la comp
lexité des effets des diverses sortes de progrès technique sur les parts
relatives du revenu d'une nation. Cela est d'autant plus préoccupant qu'au
jourd'hui le sujet revêt une importance qui va croissant en même temps
que la technique prend les dimensions considérables de l'automation et de
l'espace.
Il nous a semblé essentiel pourtant, avant de tenter une recherche dans
ce domaine, de faire au préalable le point des apports principaux des
auteurs qui ont porté leur attention sur ce problème; tel est l'objet de la
présente étude.
A
Les classiques avaient peu prêté attention aux effets des innovations
techniques sur la répartition du revenu national entre les différentes caté
gories de participants à ce revenu.
Ces catégories, pour Smith comme pour les autres classiques, étaient
au nombre de trois : salaires, profits et rentes; tout autre revenu n'étant
qu'une variante de ces trois-là. LE PROGRÈS TECHNIQUE 919
Ricardo, « le véritable architecte de la théorie classique de la répar
tition » (1), analysant les revenus des propriétaires fonciers, des entrepre
neurs capitalistes et des travailleurs, parle, à l'occasion, des effets de l'i
ntroduction des machines sur ces revenus; il admet l'existence du progrès
technique; mais il ne l'intègre pas dans son système. Dans une analyse
de longue période où il sait montrer la mobilité de divers facteurs, et leur
rôle dans la détermination des parts du revenu national, il ne rejette pas
l'éventualité des innovations — et cela lui serait difficile à l'époque où
il écrit, et où l'Angleterre connaît un grand essor industriel — mais il
ne considère pas le progrès de la technique comme devant constituer une
des variables de son système, et il se place délibérément dans l'hypothèse
d'un état stable des techniques de production (2).
Il serait difficile de voir là une conséquence du maintien, dans l'analyse
ricardienne, parmi les prenants au revenu national, de la classe des pro
priétaires fonciers. Car à Fepoque classique même, l'agriculture voyait
s'introduire dans ses méthodes de production, d'importantes innovations.
En réduisant à deux le nombre des groupes participant au revenu natio
nal, Marx ne considère plus les propriétaires fonciers comme constituant
un groupe spécifique, et introduit dans l'étude de la répartition un conflit
profits - salaires qui s'imposera, nous le verrons, aux analystes contempor
ains des effets du progrès technique sur les parts du revenu national (3).
Ce conflit sera en certains cas actualisé par rapport à des mécanismes posté-
1. J. Mabchâl et J. Lecaiixon, La répartition du revenu, national, Paris,
Ed. Génin, 1958, t. III, p. 22.
2. De même que dans l'hypothèse d'un état stable des mécanismes
sociaux, eu uu temps où la productivité du travail, était affectée aussi par
de profonds changements clans divers statuts individuels, et par des mou
vements de force sociaux chaque jour mieux définis.
3. Marx, rejoignant les physiocrates, s'attache à la considération des
groupes sociaux qui perçoivent les revenus, plus qu'à la répartition de ces
derniers entre les différents facteurs de la production ; les travailleurs l'i
ntéressent, plus que le travail, et les capitalistes, plus que le capital.
M. Lhomme, dans le Bilan A'wne controverse, dit combien ce glissement
du revenu d'un facteur abstrait de production au groupe social, n'a pas
toujours été conscient chez les auteurs. Conscient et délibéré chez Marx,
« chez d'autres auteurs le passage de l'étude économique à l'étude sociale
a été en même temps moins net et moins conscient. Ainsi Ricardo, dont la
pensée connaît sur ce point une curieuse hésitation ». (Jean Lhomme,
« Groupes sociaux et analyse des revenus », Revue économique, janvier 1958,
P. 2.)
La théorie classique, soit qu'elle n'ait pas perçu la distinction, soit
qu'elle ne l'ait pas jugée pertinente pour son époque, ou utile, ne dissocie
pas répartition entre facteurs de production et répartition entre groupes
sociaux. (Sur ce point : J. Marchai, et J. Lecaiixon, op. cit., t. I, p. 53.) 920 REVUE ÉCONOMIQUE
rieurs à Marx; ainsi N. Kaldor fonde-t-il sa distinction entre les deux
groupes : salariés et titulaires de profits, sur une différence dans les pro
pensions à épargner de ces deux groupes (4).
Toutefois, si la dichotomie marxienne s'est imposée, son utilisation
apparaît aujourd'hui, à certains économistes, limitative, et peut-être para
doxalement statique. L'étude de la répartition et des effets de certaines
variables — dont la variable technique — au cours des récentes années,
a pu suggérer la recherche d'un clivage plus actuellement approprié. Ces
recherches pourraient déboucher, ainsi que le propose A. Bienaymé, sur
une opposition fondamentale entre secteurs économiques progressifs et sec
teurs régressifs (5).
La répartition, chez Marx, s'effectuera donc en deux phases; en une
première phase, entre le groupe des travailleurs et celui des capitalistes;
en une seconde phase, au sein des divers groupes constituant ce dernier.
Dans ce schéma, la place du facteur progrès technique est considérable.
Marx était le témoin, en son temps, de rapides transformations dans les
outillages et les modes de production. Un effet premier de ces transfor
mations est d'augmenter les effectifs de la main-d'œuvre de réserve. D'autre
part, parmi les facteurs qui commandent le montant de la plus-value perçue
par l'entrepreneur capitaliste, il fait la part du rendement des travailleurs
et explique comment l'entrepreneur, en améliorant les modes de production,
accroît sa plus-value relative, tout en s'opposant à une hausse des
salaires (6).
L'évolution de la technique, dans l'analyse marxiste, domine les autres
variables (institutions, population...). Mais c'est une donnée, semble-t-il,
« un facteur exogène sur lequel les individus même groupés n'exercent
aucune action. Une sorte de produit social qui surgit spontanément et
nécessairement au sein de la Société» (7).
4. J. Mabchai,, « Les catégories de participants dans la théorie de la
répartition du revenu national chez N. Kaldor», publié dans Money, growth
and methodology, in honor of Johan Aterman », edited by Hugo Hegeland,
Lund, 1961, p. 245.
5. Alain Bienaymé, étude à paraître. Un tel clivage aurait, entre autres
avantages, celui de réintégrer de façon significative le secteur agricole dans
les modèles de répartition.
6. K. Mabx, Le capital, Paris, Ed. Costes, 1924, t. II, ch. x. Le manif
este du Parti Communiste, Ed. sociales, 1951, pp. 32 et suiv.
7. J. Marchai, et J. Lecaiixon, op. cit., p. 116. Plus loin, les auteurs
de cet ouvrage traitent des effets de l'accroissement du capital constant
sur la productivité du travail chez Marx, et des conséquences sur le taux
de la plus-value (pp. 190-196). LE PROGRÈS TECHNIQUE 921
Après Marx, le problème de l'évolution de la technique et des part

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