Les Danakils - article ; n°1 ; vol.4, pg 479-501
24 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les Danakils - article ; n°1 ; vol.4, pg 479-501

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
24 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1893 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 479-501
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1893
Nombre de lectures 38
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Santelli
Les Danakils
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 4, 1893. pp. 479-501.
Citer ce document / Cite this document :
Santelli . Les Danakils. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 4, 1893. pp. 479-501.
doi : 10.3406/bmsap.1893.5463
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1893_num_4_1_5463— LES DANAKILS 479 SANTELLI.
Les Danakils.
PAR LE Dr SANTELLI, Médecin de la Marine.
Un séjour de quelques mois à Obock et à Djibouté m'a per
mis de recueillir sur les Danakils et les Somalis, parmi les
quels j'ai vécu, quelques observations que je livre, comme
première donnée, à ceux qui voudront étudier ces deux races.
On ne trouve guère, à leur sujet, que des indications bien
vagues, quelquefois même contradictoires, dans des relations
de voyageurs qui ne les voient souvent qu'en passant. D'autre
part, bien des difficultés surgissent pour qui veut, de très
près, examiner ces indigènes; toujours méfiants, quand ils
sont en présence d'un étranger, ils ne se soumettent qu'à re
gret aux mensurations que l'on est obligé de réduire au min
imum et de prendre, pour ainsi dire, en courant. L'œil exercé
d'une personne rompue à ces examens peut seul remarquer
toutes les particularités dignes d'être notées. L'habitude,
l'instruction technique sont ici bien nécessaires; et les médec
ins, en général, ne les possèdent pas; c'est bien notre cas et
ce travail ne peut être qu'incomplet. Encore ne l'aurions-
nous pas entrepris, si M. Henry, administrateur colonial, qui
depuis huit ans est en contact avec les Somalis et les Danak
ils, dont il parle très bien les langues, n'avait bien voulu
mettre à notre disposition sa longue connaissance des hommes
et des choses du pays.
Cette première partie sera consacrée aux Danakils. Leur
type est plus tranché, plus facile à saisir, que celui de leurs
voisins et proches parents les Somalis; ces derniers occupent,
en effet, une étendue de côte bien plus vaste et se trouvent
en contact avec d'autres races auxquelles ils se sont mélangés.
PREMIÈRE PARTIE.
Pays occupés par les Danakils. — Leur origine présumée.
Les « Afars » ou Danakils occupent toute la région qui 480 SEANCE DU 6 JUILLET 1893
s'étend de Massaouah au nord jusqu'au Gubbet-Kharab et au
lac Assal au sud. Cette région représente à peu près un trian
gle irrégulier dont la base serait sur la mer Rouge et le som
met en pays Gailas.
Ils ne s'avancent pas à l'intérieur à plus de 100 milles et les
limites de leur territoire sont formées, du côté deTAbyssinie,
par une chaîne de montagnes qui court à peu près nord et
sud. Ils confinent euk Somalis (Issah), aux Gailas et aux
Àmharas.
Depuis combien de temps sont-ils établis dans cette région?
11 n'y a malheureusement pas d'histoire, ni de tradition qui
permette de répondre à cette question. On a supposé que les
Danakils étaient les mêmes liDmmes que ces Troglodytes des
rives occidentales de la mer Rouge dont parlent les anciens,
mais rien actuellement n'autorise une pareille hypothèse. À
défaut d'histoire, la légende suivante donne comme ancêtres
aux Somalis et aux Danakils des Arabes venus de l'Yémen et
des Gailas établis sur la côte, origine que leurs caractères
anthropologiques actuels ne semblent pas démentir1.
Il y a environ 900 ans, d'après les indigènes, le sultan
Siria, envoyé de Sana (Arabie Heureuse), par le grand chérif
de la Mecque, pour protéger l'islamisme, vint débarquer à
Berterah, alors occupé par les Gailas. Agissant en conquérant,
plutôt qu'en apôtre, il mit la ville en feu et ne promit d'épar
gner que ceux des habitants qui se convertiraient à la rel
igion musulmane. Ceux qui refusèrent de se convertir furent
sacrifiés. Ses guerriers, au nombre de 2 ou 3 mille, s'allièrent
avec les Gailas convertis et formèrent une tribu que Ton
appela Somalis, le mot somali voulant dire conversion. Siria,
poursuivant sa mission, remonta jusqu'à Harrar, passa à
Laoussa et descendit jusqu'à Beiloul où, aidé des prosélytes,
il refoula de nouveau les Gailas vers l'intérieur. Partout où
il passa il nomma des chefs qui donnèrent leurs noms à leurs
* « La langue dankali et la langue somali dériveraient, dit on,
k de l'arabe et du goth, ce qui tend aussi à confirmer cette origine. » — LES DANAKILS 481 SÀNTELLI.
tribus. Ainsi se formèrent les Issah, les Guadiboursi, les
Aberaouel, les Medjirtine.
DeBeiloul, Siria, jugeant sa mission accomplie, retourna en
Arabie. Après son départ, les Gallasse soulevèrent et envahi
rent les pays actuellement occupés par les Danakils entre Bei-
loul et Assal. De nouveau des Arabes vinrent de Moka et s'al
lièrent avec les Guadiboursi et les Issah, nouvellement con
vertis, pour refouler les Gallas. C'est de ce nouveau mélange
entre les Arabes et les Gallas qui avaient embrassé leur rel
igion que seraient issus les Danakils.
Le singulier de Danakils est Dankali. On a voulu success
ivement faire venir ce nom de l'Arabe Djangali, qui signifie
« stupide » et de l'Amhara Donkoro « imbécile », mais cetta
étymologie n'est guère acceptée par les personnes compét
entes.
Caractères physiques et anthropométriques .
Les Danakils, d'après Bruce, ont la peau simplement basa
née. D'autre part, M. Rochet d'Héricourt, dans son Voyage
au pays d'Adel, a fait, des femmes surtout, un portrait beau
coup trop flatteur, à mon avis.
« Les femmes du pays d'Adel, dit-il, sont belles et fortes,
« elles ont des traits parfaitement réguliers, la taille bien
« prise, des yeux noirs., des lèvres vermeilles, des dents admi-
« râbles, une chevelure longue et bien fournie. »
II est bien difficile de tracer d'un indigène, à quelque race
qu'il appartienne, un portrait absolument vrai, et le mieux
est encore de renvoyer, quand on le peut, aux photographies
prises sur les lieux; la série que j'ai rapportée et qui se trouve
à l'École d'anthropologie me paraît suffire à donner une idée
exacte du type Dankali. Pour exprimer mon impression génér
ale, avant de passer aux caractères particuliers, je dirai
seulement que le Dankali, par la régularité assez grande de
ses traits, l'élégance de ses formes, ne donne nullement l'im
pression d'un nègre. L'analyse de ses caractères me semble
confirmer cette opinion. :
482 SÉANCE DU 6 JUILLET 1893
Taille et grande envergure
J'ai pu mesurer 54 Danakils du sexe masculin, mais je n'ai
tenu compte, pour l'appréciation moyenne de la taille, que
de 35 sujets adultes. J'ai trouvé, comme taille moyenne,
1 m. 67. Ce chiffre exprime bien les tailles que l'on observe
habituellement chez les Danakils. Les tailles extrêmes sont
rares : la plus haute que j'ai observée était de 1 m. 82, la
plus petite de 1 m. 54. Les Danakils doivent donc se ranger
(taille au-dessus de la moyenne) aussitôt après les Arabes,
les Berbers l.
Grande envergure..— La moyenne de là grande envergure
chez les mêmes sujets a été de 1 m. 72, c'est-à-dire 5 cent
imètres supérieure à la taille, ce qui indique le faible allonge
ment du membre inférieur par rapport à la taille. Quant à
rechercher les proportions des membres en totalité et de leurs
différents segments on ne pouvait y songer. Il fallait parle
menter longuement, se livrer à un kalam^ comme on dit dans
le pays, pour trouver des gens de bonne volonté et, quand
ils se soumettaient à l'examen, c'était pour un moment très
court, à peine suffisant pour obtenir la taille, l'envergure,
les deux diamètres transverse et antéro-postéreur du crâne.
Indice céphalique
Les mesures crâniennes ont été obtenues à Taide du com
pas de Bertillon. Le diamètre antéro -postérieur était pris de
la glabelle que j'ai toujours trouvée saillante au point le plus
distant sur la ligne médiane. J'avais tout d'abord réparti
les 54 Danakils que j'ai examinés en deux séries : la pre
mière comprenant 35 individus ayant atteint ou dépassé
25 ans, la deuxiè

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents