Les déformations artificielles du crâne en France. Carte de leur distribution - article ; n°1 ; vol.3, pg 111-167
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1902 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 111-167
57 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1902
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Ferdinand Delisle
Les déformations artificielles du crâne en France. Carte de leur
distribution
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 3, 1902. pp. 111-167.
Citer ce document / Cite this document :
Delisle Ferdinand. Les déformations artificielles du crâne en France. Carte de leur distribution. In: Bulletins de la Société
d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 3, 1902. pp. 111-167.
doi : 10.3406/bmsap.1902.6054
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1902_num_3_1_6054DELISLE. — LES DÉFORMATIONS ARTIFICIELLES DU CRANE 111 F.
M. Lejeune. — L'existence de Jeanne d'Arc constatée par les pièces de
son procès ne me paraît pas pouvoir être mise en doute.
Certes, Jeanne d'Arc était une hallucinée mystique, mais elle reflétait la
pensée du peuple dont elle faisait partie et elle fut une des premières à
se réclamer de l'indépendance de la conscience contre la foi aveugle im
posée par l'Eglise, c'est ce que relle-ci ne lui a pas pardonné. Son dévoue
ment à la royauté dont elle fut si mal récompensée et sa haine de l'étran
ger ont réveillé le sentiment de l'indépendance nationale qui s'était déjà
manifesté sous Philippe II à l'époque de la bataille de Bouvines. Il est dif
ficile de- prouver que si Jeanne n'avait pas existé, la France se serait orga
nisée en république federative, ou qu'elle se serait mieux trouvée d'avoir
des rois anglais, Ou qu'elle aurait pu faire avec l'Angleterre un essai
d'Etats-Unis d'Europe. Je crois, avec M. Albert Réville, que si l'idée d'hu
manité est supérieure à l'idée de patrie, l'homme ne peut s'élever a cette
haute conception qu'après avoir passé par les étapes qui y conduisent et
que le sentiment de la patrie est une de ces étapes nécessaires. Tels sont
les motifs qui me font croire que nous pouvons et devons témoigner de la
reconnaissance à la mémoire de Jeanne d'Arc.
Enfin je considère que, tout en faisant la part de la légende, Jeanne
d'Arc est une des figures les plus intéressantes au point de vue religieux,
historique et social et ce sont là des études qui rentrent absolument dans
le vaste cadre de l'anthropologie.
LES DÉFORMATIONS ARTIFICIELLES DU CRANE EN FRANCE. CARTE DE LEUR
DISTRIBUTION.
Par les Dr Fernand Delisle.
L'Ethnographie de la France est particulièrement intéressante quand
on cherche à pénétrer l'origine et l'évolution des nombreuses coutumes
locales et régionales qui sont, en quelque sorte pour nous, une survivance
de la vie de l'ancienne société de notre pays.
C'est a ce point de vue spécial que l'étude de la distribution des défor
mations artificielles du crâne est fort curieuse et qu'elle a attiré notre
attention. Nous nous occuperons d'abord de leur état actuel,, puis nous
verrons ce qu'elles ont pu être à différentes époques, et quelle était leur
extension géographique dans le pays jusqu'à ces dernières années.
La duréed'un usagé, d'une coutume est très variable, de quelques années
à des siècles, suivant l'importance acquise parla mode dans l'état social du
peuple, les idées reçues et par l'aclion de bien d'autres causes en appa
rence peu importantes. Les déformations artificielles du crâne en sont un
exemple. On a la preuve qu'elles ont été usitées dans l'ouest de l'Europe
à des époques différentes, chronologiquement fort distantes les unes des
autres, au point qu'il est difficile d'établir entre elles un rapport de conti
guïté, et que, si la période actuelle a été très longue, les observations 113 20 FÉVRIER -1902
que nous avons pu faire en France nous conduisent à dire que, dans un
avenir prochain, elles auront disparu sans qu'on s'en aperçoive.
C'est pour cela qu'il nous a paru intéressant, avant que cette échéance
arrive, de Oxer la situation géographique des déformations artificielles
en France. Une exploration méthodique dans les départements nous a
permis de réunir sur place des documents pris sur le vivant. D'autre
part, il nous a paru utile de rechercher dans les collections craniolo-
giques des renseignements sur les époques plus anciennes. Enfin, pour
l'avenir il fallait examiner de nombreuses séries d'enfants des deux sexes
et vérifier si la déformation leur avait ou non été imposée.
Nous nous sommes efforcé d'être aussi complet que possible, sans
toutefois l'oser prétendre.
A cette question des déformations se l'attachent des considérations
connexes que nous exposerons successivement.
Aucun des travaux publiés jusqu'à ce jour sur les déformations arti
ficielles de la France n'a donné des indications précises sur leur distribution
générale, et il ressort de leur lecture que ce sont coutumes limitées en
quelque sorte il des régions restreintes, isolées et sans rapport entre elles.
Sans doute, à propos des déformations en Normandie, Fovillc parle de la
déformation de Toulouse, mais ni lui, ni Coutelle, ni Lunier, ni Blanchard,
ni même Broca et d'autres, n'out cherché à établir une contiguïté de
coutumes et d'effets.
11 nous a paru que la question était plus vaste, qu'il y avait lieu de
rechercher si ce procédé particulier a une région n'avait pas débordé en
dehors de l'habitat indiqué par tel ou tel auteur, si les différentes régions
n'avaient pas été en contact les unes avec les autres et si les localisations
actuelles n'étaient pas l'indication nette d'une tendance à leur régression
d'abord, puis a leur disparition plus ou moins prochaine.
Différentes excursions en Normandie, dans le centre et le midi de la
France, nous avaient déjà conduit à rapprocher les unes des autres les
diverses déformations artificielles que nous y avions observées.
Les documents réunis en 1888 dans les Deux-Sèvres et la Haute-
Garonne furent utilisés dans une note à notre Société d'Anthropologie de
Paris en 1889 '.
Cette question s'était présentée à nous, dès ce moment, comme plus
complexe que nous ne l'avions prévu au début de nos recherches.
Il ressortait de cette première exploration, que dans le département des
Deux-Sèvres la déformation artificielle du crâne était moins fréquente
dans toutes les générations qu'à l'époque où Lunier l'avait étudiée à Niort,
et qu'elle tendait à disparaître d'une façon bien nette; que si on la ren
contrait encore fréquente parmi les gens d'âge mûr ou chez les vieillards,
les jeunes générations ne la présentaient plus qu'à titre exceptionnel.
1 Dr Fernand Delisle. — Sur la déformation artificielle du crâne duos les Deux-
Sëvres et la Haute-Garonne. Bulletin dt la Société d'Anthropologie de Paria, séance du
19 décembre 1889. 3' série, t. XII. DELISLE. — LES DEFORMATIONS ARTIFICIELLES DU CRANE l!3 F.
De pluSjFoville et Lunier avaient signalé le grand nombre relatif d'aliénés
déformés dans leurs asiles respectifs, et ils avaient attribué à la déformat
ion artificielle une très grande importance au point de vue de la genèse
des maladies mentales. En présence de leur diminution, il était permis
de se demander si la déformation était réellement un si grand facteur nosc-
logique. Enfin il restait à rechercher dans le passé ce qu'avait été la défor
mation artificielle en France comparativement avec l'époque actuelle.
Une subvention et l'appui du Ministère de l'Instruction publique facilita
nos recherches, sans toutefois supprimer tous les obstacles. Si nous avons
rencontré quelques, ignorants ou malveillants peu disposés à favoriser
nos observations, le plus souvent l'accueil le plus gracieux nous a été
fait.
Aussi, avant d'aller plus loin, adressons-nous nos plus sincères remer-
cîments à tous ceux qui nous ont aidé, en particulier à nos confrères des
hôpitaux et des asiles d'aliénés de province, aux chefs des maisons
hospitalières qui ont bien voulu nous ouvrir largement les services qu'ils
dirig

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