Les effets dynamogéniques de la musique. Étude expérimentale - article ; n°1 ; vol.53, pg 1-34
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Description

L'année psychologique - Année 1953 - Volume 53 - Numéro 1 - Pages 1-34
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1953
Nombre de lectures 135
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

P Fraisse
Geneviève Oléron
Jacques Paillard
I. Les effets dynamogéniques de la musique. Étude
expérimentale
In: L'année psychologique. 1953 vol. 53, n°1. pp. 1-34.
Citer ce document / Cite this document :
Fraisse P, Oléron Geneviève, Paillard Jacques. I. Les effets dynamogéniques de la musique. Étude expérimentale. In: L'année
psychologique. 1953 vol. 53, n°1. pp. 1-34.
doi : 10.3406/psy.1953.8685
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1953_num_53_1_8685ANNEE PSYCHOLOGIQUE
TOME LIII Fascicule
MOIRES ORIGINAUX
Laboratoire de euro physiologie générale du Collège de France
et Laboratoire de Psychologie expérimentale
et comparée de la Sorbonne.
LES EFFETS DYNAMOG NIQUES DE LA MUSIQUE
TUDE EXP RIMENTALE
par FRAISSE OL RON et PAILLARD
INTRODUCTION ET POSITION DU PROBL ME
La musique des effets moteurs Un air de danse nous entraîne
une militaire relève le courage une troupe fatiguée et
lui redonne air martial et nous pouvons tous nous surprendre
accompagner de la main ou du pied la musique que nous écou
tons
En réalité dans ces simples manifestations observation cou
rante nous pouvons distinguer deux effets sans doute étroite-
ment solidaires la musique une part un effet dynamogénique
général elle augmente endurance du danseur comme celle du
marcheur elle détermine autre part une tendance au mouve
ment qui permet justement la synchronisation de activité motrice
des danseurs et des marcheurs
Bien que étude des réactions physiologiques la musique
Nous tenons remercier Fessard professeur au Collège de France
de nous avoir accueilli dans son Laboratoire de Neurophysiologie géné
rale et de ses précieux conseils différentes étapes de ce travail
ANN PSYCHOLOGIQUE LUI FASC MEMOIRES ORIGINAUX
ait été plus développée que celle des réactions motrices plu
sieurs recherches passées se rapportent ces aspects
Il est intéressant de signaler tout abord que les sujets en
état hypnose ont des réactions la musique plus fortes soit
au point de vue des effets neuro-végétatifs soit au point de vue
des mouvements ce qui semble indiquer il se produirait nor
malement état de veille des inhibitions ou des distractions
Warthin 16) de Rochas 11))
Fere montré que les sensations auditives avaient un effet
dynamogénique mesurable par la force déployée au dynamo
mètre Cet effet est en relation avec intensité et la hauteur des
sons Féré en employant ergographe de Mosso trouvé que les
sensations auditives comme autres formes de sensations aug
mentaient la quantité de travail et il avait des effets diffé
rentiels difficiles systématiser des sons de différentes hauteurs
des intervalles des tonalités
Scripture 12 note lui aussi des effets différentiels de la musique
dans un mouvement de pression dont la force est augmentée ou
diminuée selon les morceaux de musique Tarchanoff 15) dans
des expériences très semblables celles de Féré trouve le
même résultat
Diserens 3) après avoir étudié différentes formes activité
note aussi que la musique tend réduire ou retarder la fatigue
et en conséquence elle accroît endurance musculaire
Avec une autre technique Husband et Edwards ont
trouvé que la musique augmentait le balancement involontaire
du corps body sway) quand les sujets debout les talons joints
ont la consigne de rester immobiles
Christiansen montré que on peut obtenir des réponses
rythmées en accord avec les accents métriques chez les enfants
un très jeune âge
Nous avons aussi 7) au cours une recherche sur les aptitudes
rythmiques mis en évidence chez les jeunes enfants oligophrènes
et normaux cette incitation rythmique lors de écoute de mor
ceaux musicaux tels que danses et marches
On peut consulter sur ce point excellente mise au point de Diserens
Nous tenons aussi souligner que étude objective des réactions la musique-
constitué une tradition ancienne dans laquelle illustrèrent la fin du
siècle dernier les psychologues et les physiologistes fran ais qui faisaient
ainsi de ptnde du comportement bien avant la lettre Rappelons les tra
vaux de Gouty et Charpentier 1874) de Binet et Courtier 1895 et 1896)
de de Rochas 1898) de Guibaud 1898) et surtout de Féré 1904 dont
plusieurs parurent déjà dans VAnnée Psychologique FRAISSE OLERON ET PAILLARD LA MUSIQUE
Ces excitations au mouvement et ces effets dynamogéniques
se manifestent sous une autre forme dans les sentiments engendrés
par la musique De nombreux auteurs ont souligné que plusieurs
formes de ces sentiments étaient liées au caractère dynamogé-
nique de la musique Contentons-nous de quelques exemples
Washburn et Dickinson 17 sont amenés classer de la manière
suivante les sentiments engendrés par la musique en appuyant
sur des protocoles de 45 jeunes filles relatifs 180 morceaux de
musique
tats affectifs actifs
Agréable
Activité diffuse bonheur joie superficielle diffuse gaieté humour plaisant concentrée hilarant stimulant triomphant
Désagréable difficile conflit ou inhibition présente
tats affectifs passifs
Agréable calme paisible langoureux
Désagréable triste incomplétude
Un peu effrayant sombre mystérieux
Il est très remarquable que les états affectifs actifs de type
agréable soient tous base un sentiment activité traduisant
action stimulante de nombreuses formes de musique
Gatewood nous fait faire un pas de plus en apportant des
précisions sur les aspects de la musique qui agissent une manière
dynamogénique Il distingue quatre sources du plaisir musical
Physique en terme de mouvement ressenti comme étant
dans observateur ou dans la musique
Un sentiment de satisfaction
Des associations affectives et mnémoniques
Des satisfactions intellectuelles en fonction de la compo
sition de la technique de interprétation
Si on distingue autre part quatre aspects de la musique
rythme mélodie harmonie timbre et si on met en relation les
aspects qui ont le plus frappé les sujets avec les diverses formes
de satisfaction ils ont éprouvées on trouve après les résul
tats de Gatewood les résultats suivants
Rythme Mélodie Harmonie Timbre
Sentiments de mouvement 86 12
Autres formes de satisfac
tion ...... 49 91 44 78 MEMOIRES ORIGINAUX
Ces résultats montrent très clairement que la forme de satis
faction base incitation motrice est surtout liée au caractère
rythmique de la musique Nous pourrions citer de nombreux
autres travaux qui arrivent des conclusions très voisines
Seashore 13 insiste sur le fait que aspect dynamique de la
musique est lié son caractère intensif et il souligne lui aussi que
le rythme importantes influences dynamogéniques et motrices
Le écrit-il 140-143) donne un sentiment de balance
ment un sentiment de liberté expansion un sentiment de
puissance il stimule et Seashore conclut sur le fait que ce
pouvoir du rythme est instinctif est-à-dire ordre biologique
En fonction de la structure de la composition musicale il est
peut-être bon de distinguer ici deux aspects du rythme sur les
quels il pas accord de terminologie Le rythme est toujours
organisation de la durée comme le définit Emmanuel Mais
nous pouvons distinguer
Le rythme métrique lié la division en mesures et la succes
sion de temps forts et de temps faibles est surtout ce rythme
comme le notait déjà Lussy 10 en 1874 qui entraînerait des
balancements de la tête des mouvements du pied etc..
Le rythme musical organisation des motifs qui ne coincident
pas nécessairement avec les mesures et dont les principes or
ganisation et de ségrégation peuvent faire appel des éléments
intensifs temporels toniques ou harmoniques et au jeu des
timbres dans orchestration Ces rythmes peuvent être la base
une expression motrice complexe du type de celle que développe
la danse rythmique telle que précisée Dalcroze incitation
motrice du rythme métrique est périodique caractérisée par les
percussions isochrones est celle de la marche de la danse et
cette incitation motrice renforcée par le rythme musical qui
coïncide dans ces morceaux avec le rythme métrique Elle est
spontanée et nous la rencontrons chez de tout jeunes enfants
Le rythme musical lui peut être traduit une manière motrice
mais cette traduction est volontaire et autant plus difficile
que les différences intensité jouent moins de rôle La base
en est seulement effet dynamogéniqu

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