Les étapes de la méthode - article ; n°43 ; vol.11, pg 273-298
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Revue néo-scolastique - Année 1904 - Volume 11 - Numéro 43 - Pages 273-298
26 pages

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Publié le 01 janvier 1904
Nombre de lectures 12
Langue Français
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Extrait

C. Alibert
Les étapes de la méthode
In: Revue néo-scolastique. 11° année, N°43, 1904. pp. 273-298.
Citer ce document / Cite this document :
Alibert C. Les étapes de la méthode. In: Revue néo-scolastique. 11° année, N°43, 1904. pp. 273-298.
doi : 10.3406/phlou.1904.1843
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0776-5541_1904_num_11_43_1843XI.
LES ÉTAPES DE LA MÉTHODE.
La pédagogie traite des règles à suivre pour rendre un
enseignement tout à la fois instructif et éducatif. Ces règles
sont complexes, et assez nuancées. Il est malaisé de les
exposer clairement, si l'on ne définit, au préalable, la
matière à laquelle elles s'appliquent, les parties constitu
tives d'un traité didactique. Tel sera l'objet de ces quelques
pages.
Ces parties nous sont bien connues ; les manuels en font
un usage familier. Ce qu'ils ne montrent pas assez, c'est
qu'elles s'appellent et s'engendrent l'une l'autre, comme les
organes d'un être vivant.
Marquons-en d'abord l'origine et la raison d'être.
Les logiciens nous disent que la vérité réside dans le
jugement, dont la proposition n'est que l'expression exté
rieure et verbale ; et que la science consiste dans une suite
bien ordonnée de propositions certaines, lois, thèses, affi
rmations doctrinales, quelle qu'en soit la nature.
Or, que faut-il pour obtenir une proposition certaine? l)
D'abord un sujet, puis un attribut, dûment lié à ce sujet.
La série des sujets sur lesquels doit porter l'affirmation,
des sujets à qualifier, est fournie par la définition, suivie
des divisions auxquelles elle donne naissance.
Je désire traiter des puissances psychiques. Puisque je
considère cet objet à part, que je lui consacre une étude
particulière, il faut bien que j'en aie une idée distincte : si
l) II ne b'agit pas de la méthode à suivre pour s'instruire, pour constituer la
science. Noas supposons la kcieuce constituée; et nous nous proposons simplement
d'analyser les parties constitutives. C. ALlBErtf
je ne sais pas au juste ce qu'il faut entendre par ce mot,
impossible de faire un seul pas. J'arrive à délimiter clair
ement sa signification, par l'examen de la notion étymo
logique ou nominale, par la discussion des diverses
acceptions, l'analyse et la détermination progressive des
données communes, répondant à ce terme...
Or la notion, une fois formée, peut être rendue par une
définition, qui représentera la première affirmation du
traité.
- Viennent ensuite deux divisions : la division en éléments,
qui partage la compréhension; et la en espèces, qui
partage l'extension.
Soit une idée, celle de la puissance psychique, considérée
au sens thomiste, comme principe secondaire de l'opération,
mais de l'opération prise avec ses préludes et ses suites
immédiates. On peut y distinguer bien des aspects l) : le
caractère propre de cette puissance, qui est une énergie
vitale ; les conditions requises pour son exercice ; cet
exercice lui-même qui est l'opération proprement dite ;
le plaisir, effet momentané do cette opération, quand elle
est normale ; l'habitude, son résultat permanent, etc.
Au lieu d'un seul sujet à qualifier, donné par la notion
initiale, cette analyse m'en offre plusieurs, notamment
l'énergie virale, le plaisir, l'habitude. Je puis dire du
plaisir qu'il est un phénomène affectif, subjectif, causé par
le sentiment d'une activité satisfaite ; de Yhabitude, qu'elle
est produite par la répétition des actes, qu'elle en facilite
le retour, qu'elle tend à devenir inconsciente, automatique,
• Or, à ce principe de multiplication s'en ajoute un second,
1) En matière expérimentale, nous trouvons aussi multiplicité d'aspects. Dans la
conception moderne des facultés mentales, les principaux points de vue sont les
suivants : les éléments d'un phénomène ; ses caractères essentiels ; ses conditions
organiques (ou autres) de production ; ses résultats.
* Dans l'étude de chacun des corps simples, classés par la chimie, nous voyons
reparaître plusieurs titres : propriétés physiques (visibles, tangibles, odorantes),
densité ou poids spécifique ; chimiques ; mode de production ; applica
tions industrielles.
Ces lieux communs du traité donnent naissance à un système général de sujets
à qualifier. étapes î>e la méthode £75 Les
qui est la division en espèces : puissances végétatives, sens,
intellect, appétit sensitif, appétit intellectif, force motrice.
Le psychologue assigne des attributs à chaque unité de
cette classification : il déclare, par exemple, que l'intellect
a pour objet les raisons des choses, qu'il exerce plusieurs
fonctions, abstraire, généraliser, juger, raisonner, que ses
opérations sont facilitées par le langage.
Quelle que soit la distribution des matières adoptée pour
un cours de logique, les principaux articles seront con
sacrés à l'étude des questions suivantes : idée, compréhens
ion, extension, définition, division, jugement, proposition,
raisonnement, argument ; analyse et synthèse, méthode
rationnelle et méthode expérimentale ; puis vérité, certi
tude, évidence, doute, opinion, probabilité, critère de
vérité, etc.
Plusieurs de ces choses représentent des genres, et sont
divisibles en espèces : le jugement est analytique ou
synthétique, la proposition est dite universelle, particu
lière ou singulière, selon l'extension du sujet ; les logiciens
distinguent quatre ou cinq sortes d'arguments : le syllo
gisme, l'enthymème, l'épichérème, le dilemme, le sorite, etc..
Que le professeur rattache aux objets exprimés par ces
mots, les caractères qui leur sont propres, et sa tâche sera
remplie 1).
Nouvel exemple, tiré celui-ci de la théologie 2). Le
traité des lois est basé sur la notion générale de loi, que
je puis décomposer ainsi : le caractère obligatoire, qui
forme l'essence même de la loi ; l'objet ; les sujets ; l'ori
gine, c'est-à-dire l'autorité qui la fonde ; la manifestation
ou promulgation ; la sanction.
1) Nous en dirions autant pour les concepts fondamentaux qui résument la
morale générale : bien et mal, devoir, droit, loi naturelle ; conscience morale,
sentiment moral, actes libres dans leur rapport avec les directions de la conscience ;
imputabilité, mérite, vertu.
a) On Bait que tous les traités théologiques relatifs aux divers sacrements ae dis
tribuent d'après les éléments tirés par l'analyse du concept général de sacrement. C. ÀLIBERT £76
Après avoir démembré *), je spécifie, ce qui me donne t
la loi naturelle et la loi positive, la loi divine et la loi
humaine, la loi ecclésiastique et la loi civile.
Or chaque terme des deux divisions devient le support
d'un ou de plusieurs attributs : la promulgation doit être
claire, précise, complète ; la sanction juste et proportionnée ;
la loi naturelle doit être manifestée par la raison, fondée
sur Dieu lui-même, sanctionnée par les récompenses et les
châtiments de la vie future.
Comme l'un et l'autre procédé, analyse et spécifica
tion2), se prêtent à des emplois successifs, qu'en certaines
matières ils s'appliquent (surtout l'analyse) aux notions
fragmentaires obtenues par la décomposition de l'idée
initiale, on conçoit que le nombre des sujets à qualifier
s'accroisse dans une assez large mesure. Une sélection,
éclairée par les convenances doctrinales, retiendra de ces
sujets ceux qui doivent trouver place dans l'organisation
du cours.
Les sujets une fois constitués, nous aurons à trouver les
qualifications appropriées, pour les traduire par autant de
propositions, qui formeront le reste du traité. Car lorsqu'on
a pu rapporter à chaque notion fragmentaire les attributs
assignables, avec bonnes preuves à l'appui, la matière est
épuisée, et le savant a fait son œuvre.
A la détermination de ces attributs se réfèrent les opé
rations ultérieures, dont nous avons maintenant à parler.
Elles sont provoquées par une q

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