Les inscriptions d AI-Mi sâl et la chronologie de l Arabie méridionale au Ille siècle de l ère chrétienne - article ; n°2 ; vol.125, pg 315-339
26 pages
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Les inscriptions d'AI-Mi'sâl et la chronologie de l'Arabie méridionale au Ille siècle de l'ère chrétienne - article ; n°2 ; vol.125, pg 315-339

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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1981 - Volume 125 - Numéro 2 - Pages 315-339
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur Christian Robin
Les inscriptions d'AI-Mi'sâl et la chronologie de l'Arabie
méridionale au Ille siècle de l'ère chrétienne
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 125e année, N. 2, 1981. pp. 315-
339.
Citer ce document / Cite this document :
Robin Christian. Les inscriptions d'AI-Mi'sâl et la chronologie de l'Arabie méridionale au Ille siècle de l'ère chrétienne. In:
Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 125e année, N. 2, 1981. pp. 315-339.
doi : 10.3406/crai.1981.13841
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1981_num_125_2_13841INSCRIPTIONS D'AL-MI'SÂL 315
COMMUNICATION
LES INSCRIPTIONS d'aL-MI'SÂL ET LA CHRONOLOGIE
DE L'ARABIE MÉRIDIONALE
AU IIIe SIÈCLE DE L'ÈRE CHRÉTIENNE,
PAR M. CHRISTIAN ROBIN
La Mission archéologique française en République arabe du Yémen
est notamment chargée de dresser l'inventaire des antiquités pré-
islamiques du Gawf et de la province d'al-Baydâ'. Elle a poursuivi
au cours de sa troisième campagne, en septembre et octobre 1980,
les recherches entreprises en 1978. Les résultats de la première
campagne avaient été présentés ici le 27 avril 1979. Au cours des
deux campagnes suivantes, la prospection du Gawf et de la région
voisine du Nihm a été poursuivie et celle de la province d'al-Baydâ',
au sud-est de la République arabe du Yémen, a été commencée. Ces
prospections ont permis de nombreuses et importantes découvertes.
L'étude archéologique de toute une série de villes antiques du Ôawf,
rendue possible par une relative accalmie des turbulences tribales, a
pu être entreprise pour la première fois. La plupart de ces villes,
dont l'une n'avait jamais été visitée, présentent l'intérêt majeur
d'avoir des murailles antérieures au début de l'ère chrétienne presque
toutes remarquablement conservées1. La mission a également décou
vert dans la même région un temple presque intact, exceptionnel
par la qualité de son décor incisé2. Mentionnons enfin que l'une des
principales mines d'argent du monde islamique aux premiers siècles
de l'hégire a pu être localisée avec l'aide de géologues français du
Bureau de recherches géologiques et minières3.
1. Plusieurs enceintes, construites par des moukarribs sabéens et dans un
excellent état de conservation, pourraient remonter aux ve-ive siècles avant l'ère
chrétienne : ce sont celles d'al-Baydâ' (l'antique Nsqm), al-Asâhil (VrZm) et
JtJirbat Sa'ûd (Ktlm). Cidflr ibn Munayhir (Khlm) se rattache peut-être à cette
série. L'enceinte d'as-Sawdâ' (Nsn), très ruinée, est difficile à dater. Celle de
Barâqis ( Yil), d'époque minéenne, date vraisemblablement des me-iie siècles
avant l'ère chrétienne. La mission a relevé également quelques petits fortins aux
environs d'al-Baydâ'.
2. Ce temple, situé à proximité immédiate d'as-Sawdâ', est appelé aujourd'hui
Banât 'Âd, tout comme celui de Ma'în. Ce nom deBanât 'Âd, qui signifie « Filles
de 'Âd », s'explique certainement par les personnages féminins du décor incisé.
3. La mine d'argent d'ar-Radrâd, dont l'exploitation a été interrompue en 270
de l'hégire (883 de l'ère chrétienne), se trouve au pied du gabal as-Salab dans le
wâdî Harîb-Nihm. A propos de cette mine, voir notamment Christopher Toll,
al-Hamdânt, Kitâb al-gauharatain al-'attqatain al-mâ'i'atain as-safrâ' wa'l-bai#d' 316 COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
Fig. 1. — L'Arabie du Sud aux iie-me siècles de l'ère chrétienne (en grandes
capitales, les royaumes ; en petites capitales, noms de tribu ; en petits caract
ères, toponymes ; le trait continu indique les régions dont l'altitude dépasse
2000 m).
Ces recherches n'auraient pas été possibles sans l'intérêt que le
ministère des Affaires étrangères et la commission des Fouilles leur
ont accordé. Elles ont été d'autant plus fructueuses que la mission
a bénéficié d'une aide du Fonds national de la recherche scientifique
de Belgique, qui a permis de compléter son matériel, et qu'elle a été
accueillie avec bienveillance par les autorités yéménites, notamment
le Directeur des antiquités, le Qâdî Ismâ'îl al-Akwa\ Que tous
veuillent bien trouver ici l'expression de la reconnaissance des
membres de la mission4.
Parmi les résultats des deuxième et troisième campagnes, l'épi-
graphie a une part notable. De nombreuses inscriptions, souvent
inédites, ont été inventoriées dans toutes les régions visitées. La
présente communication traitera seulement de cinq textes dont
l'importance est capitale pour la chronologie et l'histoire de l'Arabie
du Sud. Repérés en 1970 par une mission ouest-allemande, ils
(die Beiden Edelmetalle Gold und Silber), herausgegeben und ûbersetzt von..
(Acta Universitatis Upsaliensis, Studia Semitica Upsaliensia, I), Uppsala, 1968,
p. 142 sq.
4. La mission, qui est dirigée par Maxime Rodinson et que je conduis sur le
terrain, comptait également lors de sa troisième campagne de prospection préi
slamique Jacques Ryckmans, Jean-François Breton et Rémy Audouin. - mi'sâl al
Fio. 2. — La topographie du site d'al-Mi'sâl. Croquis dessiné par Jean- François
Breton et Rémy Audouin, d'après les photographies aériennes.
-Y Fig. 3. — Al-Mi'sâl. La ville antique vue depuis le piton du sanctuaire (photographie prise vers le nord-est). INSCRIPTIONS D'AL-Ml'sÂL 319
n'avaient été que très partiellement déchiffrés. Ils sont en effet
gravés sur une paroi rocheuse verticale ; quatre d'entre eux ne
peuvent être approchés et ne sont lisibles qu'avec un téléobjectif
très puissant.
Après avoir présenté le site archéologique et résumé le contenu
des inscriptions nouvellement déchiffrées, nous exposerons les
conclusions chronologiques et historiques qu'elles permettent.
LE SITE D'ÂL-MI'SÂL ET SES INSCRIPTIONS
Le site d'al-Mi'sâl, l'antique Wa'lân (W'ln)5, se trouve à l'intérieur
d'une curieuse formation granitique en forme de boucle (voir fig. 2),
à mi-chemin entre Radâ' et al-Baydâ', à quelque 150 kilomètres
au sud-est de San'â'. Il est possible d'y distinguer la ville antique
d'une part (voir fig. 3), située à l'intérieur de la boucle granitique, et
le sanctuaire de la déesse Soleil d'autre part, perché sur l'un des
pitons de l'arête granitique méridionale (voir fig. 4 à 7). La mission
a inventorié une vingtaine d'inscriptions sur l'ensemble du site.
Neuf appartiennent au sanctuaire et sont gravées sur la paroi sud
du piton.
Al-Mi'sâl avait été visité pour la première fois en 1970 par la
Deutsche Jemen-Expedition. L'épigraphiste, Walter W. Miïller6, et
l'archéologue de cette mission7 avaient publié chacun une brève
description du site et de ses inscriptions ; en outre, Walter W. Millier
avait fait dans d'autres publications des allusions à certaines don
nées de deux des principaux textes du sanctuaire8. En 1973, j'avais
pu à mon tour visiter le site d'al-Mi'sâl9 avant d'y retourner en
197910 et en 1980 avec la mission française. Entre temps, l'épigra
phiste d'origine belge Albert Jamme s'y était rendu et avait publié
5. L'écriture sudarabique ne note pas les voyelles. La vocalisation des noms
propres, destinée à faciliter la lecture, est selon les cas hypothétique ou arbitraire.
6. Voir « Ergebnisse der Deutschen Jemen-Expedition 1970 », dans Archiv fur
Orientforschung, XXIV, 1973, p. 160-161.
7. Voir Wolfgang Radt, « Bericht ùber eine Forschungsreise in die arabische
Republik Jemen », dans Archàologischer Anzeiger, 1971, p. 289-293.
8. Voir « Ergebnisse neuer epigraphischer Forschungen im Jemen », dans
Zeitschrift der Deutschen Morgenlàndischen Gesellschaft, Supplém

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