Les métamorphoses du durkheimisme, 1920-1940 - article ; n°2 ; vol.26, pg 203-237
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Les métamorphoses du durkheimisme, 1920-1940 - article ; n°2 ; vol.26, pg 203-237

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Description

Revue française de sociologie - Année 1985 - Volume 26 - Numéro 2 - Pages 203-237
Johan Heilbron : Die Verwandlung des Durkheimismus, 1920-1940.
Die französische Soziologie nimmt in den Jahren zwischen den Kriegen eine paradoxale Form an. Obwohl er institutionnel eine Randerscheinung war, erfreute sich der Durkheimismus trotzdem eines aussergewöhnlichen Prestiges, um mehr und mehr von der neuen Generation verlassen und angefochten zu werden. Zum Verständnis dieser Entwicklung werden hier zwei Beziehungen untersucht : zunächst die Verwandlung des durkheimischen Netzes und besonders die mehr und mehr spürbare Trennung zwischen Professoren und Forschern, und zweitens, die Nachfolgerkrise, die zu einem Neudefinierungsprozess der Soziologie fuhrte, gegrundet auf dem Bruch mit dem Durkheimismus. Diese Wandlung wird oft als der Uebergang von der « klassischen » zur « modernen » Soziologie beschrieben.
Johan Heilbron : Las metamórfosis del movimiento de Durkheim, 1920-1940.
Se presenta la sociología francesa entre 1914 y 1939 con una forma paradójica. Marginal desde el punto de vista institucional, el Durkheimismo gozaba de un prestigio excepcional, siendo progresivamente abandonado o negado por nueva generación. Para comprender esa evolución se analizan dos conjuntos de relaciones; primero las transformaciones del movimiento de Durkheim y peculiarmente la separación más y más importante entre profesores e investigadores, y, segundo, la crisis del reclutamiento que lleva a un proceso de nueva definición de la sociología fundada en la ruptura con el Durkheimismo, cambio descrito a menudo como el paso de la sociología « clásica » hacia la sociología « moderna ».
Johan Heilbron : The metamorphoses of Durkheimism, 1920-1940.
Between the two World Wars French sociology presents itself in a paradoxical form : marginal from an institutional point of view, Durkheimism enjoyed exceptional prestige while being at the same time progressively challenged or abandoned by the young generation. In order to understand this evolution, we analyse two sets of relations : first of all the transformations in the Durkheimian network, and in particular the everwidening chasm between teachers and researchers, and, secondly, the crisis in recruitment which ultimately led to a process of redefining sociology, founded on the break with Durkheimism, a change that has often been described as the passage from « classic » to « modern » sociology.
Johan Heilbron : Les métamorphoses du durkheimisme, 1920-1940.
La sociologie française dans l'entre-deux-guerres se présente sous une forme paradoxale. Marginal du point de vue institutionnel, le durkheimisme bénéficiait d'un prestige exceptionnel tout en étant progressivement abandonné ou contesté par une nouvelle génération. Pour comprendre cette évolution, deux ensembles de relations sont analysés : premièrement, les transformations du réseau durkheimien et en particulier le clivage de plus en plus aigu entre professeurs et chercheurs et, deuxièmement, la crise du recrutement qui aboutit à un processus de redéfinition de la sociologie, fondé sur la rupture avec le durkheimisme, changement souvent décrit comme le passage de la sociologie « classique » à la sociologie « moderne ».
35 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur Johan Heilbron
Les métamorphoses du durkheimisme, 1920-1940
In: Revue française de sociologie. 1985, 26-2. pp. 203-237.
Citer ce document / Cite this document :
Heilbron Johan. Les métamorphoses du durkheimisme, 1920-1940. In: Revue française de sociologie. 1985, 26-2. pp. 203-237.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1985_num_26_2_3945Zusammenfassung
Johan Heilbron : Die Verwandlung des Durkheimismus, 1920-1940.
Die französische Soziologie nimmt in den Jahren zwischen den Kriegen eine paradoxale Form an.
Obwohl er institutionnel eine Randerscheinung war, erfreute sich der Durkheimismus trotzdem eines
aussergewöhnlichen Prestiges, um mehr und mehr von der neuen Generation verlassen und
angefochten zu werden. Zum Verständnis dieser Entwicklung werden hier zwei Beziehungen untersucht
: zunächst die Verwandlung des durkheimischen Netzes und besonders die mehr und mehr spürbare
Trennung zwischen Professoren und Forschern, und zweitens, die Nachfolgerkrise, die zu einem
Neudefinierungsprozess der Soziologie fuhrte, gegrundet auf dem Bruch mit dem Durkheimismus.
Diese Wandlung wird oft als der Uebergang von der « klassischen » zur « modernen » Soziologie
beschrieben.
Resumen
Johan Heilbron : Las metamórfosis del movimiento de Durkheim, 1920-1940.
Se presenta la sociología francesa entre 1914 y 1939 con una forma paradójica. Marginal desde el
punto de vista institucional, el Durkheimismo gozaba de un prestigio excepcional, siendo
progresivamente abandonado o negado por nueva generación. Para comprender esa evolución se
analizan dos conjuntos de relaciones; primero las transformaciones del movimiento de Durkheim y
peculiarmente la separación más y más importante entre profesores e investigadores, y, segundo, la
crisis del reclutamiento que lleva a un proceso de nueva definición de la sociología fundada en la
ruptura con el Durkheimismo, cambio descrito a menudo como el paso de la « clásica »
hacia la sociología « moderna ».
Abstract
Johan Heilbron : The metamorphoses of Durkheimism, 1920-1940.
Between the two World Wars French sociology presents itself in a paradoxical form : marginal from an
institutional point of view, Durkheimism enjoyed exceptional prestige while being at the same time
progressively challenged or abandoned by the young generation. In order to understand this evolution,
we analyse two sets of relations : first of all the transformations in the Durkheimian network, and in
particular the everwidening chasm between teachers and researchers, and, secondly, the crisis in
recruitment which ultimately led to a process of redefining sociology, founded on the break with
Durkheimism, a change that has often been described as the passage from « classic » to « modern »
sociology.
Résumé
Johan Heilbron : Les métamorphoses du durkheimisme, 1920-1940.
La sociologie française dans l'entre-deux-guerres se présente sous une forme paradoxale. Marginal du
point de vue institutionnel, le durkheimisme bénéficiait d'un prestige exceptionnel tout en étant
progressivement abandonné ou contesté par une nouvelle génération. Pour comprendre cette
évolution, deux ensembles de relations sont analysés : premièrement, les transformations du réseau
durkheimien et en particulier le clivage de plus en plus aigu entre professeurs et chercheurs et,
deuxièmement, la crise du recrutement qui aboutit à un processus de redéfinition de la sociologie, fondé
sur la rupture avec le durkheimisme, changement souvent décrit comme le passage de la sociologie «
classique » à la sociologie « moderne ».R. franc, sociol, XXVI, 1985, 203-237
Johan HEILBRON
Les métamorphoses
du durkheimisme, 1920-1940*
Rien ne peut paraître plus étonnant dans Fhistoire de la sociologie en
France que le destin de la sociologie durkheimienne après la mort de
Durkheim. Tradition à peine établie, mais productive et prestigieuse, la
sociologie n'attira pourtant guère de jeunes chercheurs dans rentre-deux-
guerres. Très peu d'entre eux étaient tentés de suivre l'exemple de Y Année
sociologique, à tel point que « tout » semblait mieux que la vieille sociologie
à la Durkheim : la philosophie allemande de l'histoire aussi bien que les
procédures de la recherche empirique importées des Etats-Unis, ou les analyses
critiques du travail industriel. Après la deuxième guerre mondiale, le refus de
« l'orientation spéculative de Durkheim » (1) fait partie intégrante d'un
nouveau début, et les déclarations anti-durkheimiennes prirent pour certains
l'allure d'une « préoccupation constante » (2) qui permettait d'ignorer l'es
sentiel des travaux mis en cause, puisqu'il suffisait de répéter après Sartre :
les faits sociaux ne sont pas des choses (3).
Cet abandon progressif, devenu quasi général dans les années qui ont suivi
la seconde guerre, est d'autant plus surprenant que les travaux des durkhei-
miens ont joué un rôle essentiel en dehors de la discipline dans deux
innovations majeures (l'« Ecole des Annales » et le structuralisme de Lévi-
Strauss) et que la légitimité scientifique de la sociologie elle-même resta très
longtemps liée à l'exemple des durkheimiens, comme en témoigne, en 1953,
un historien à propos d'un ouvrage de sociologie : « Où sont nos idées
familières, celles que nous avons saisies dans ces fleuves de la pensée
sociologique d'hier — ces fleuves si nourrissants pour tant d'historiens — un
Durkheim, un Halbwachs, un Mauss ? » (4).
• Ce travail a pu être mené grâce au soutien Echanges sociologiques, 1947, p. 1 (publication
de la Fondation Hugot et de la Maison des du Cercle de la sociologie de la Sorbonně),
sciences de l'homme. (3) J. Monaerot, Les faits sociaux ne sont
(1) G. Friedmann, J.-R. Tréantoa, « Remar- pas des choses, Paris, Gallimard, 1946. Dans son
ques sur les activités et responsabilités profes- essai sur Bataille, « un nouveau mystique »
sionnelles de sociologues en France », papier (1943), Sartre écrivait : « ...la sociologie de
pour le Congrès de Liège (1953) de l'Association Durkheim est morte : les faits sociaux ne sont
internationale de sociologie, Papers, vol. I (ro- pas des choses, ils ont des significations et,
néotypé). comme tels, ils renvoient à l'être par qui les
(2) Ainsi, un des porte-parole du groupe significations viennent au monde, à
d'étudiants de sociologie à la Sorbonně écrivait : l'homme... », J.-P. Sartre, Situations I, Paris,
« En bref, notre préoccupation constante fut de Gallimard, 1947, p. 186.
rejeter le postulat de 'la sociologie, science de (4) F. Braudel, « Chez les sociologues.
Durkheim', cliché que trop d'étudiants en Sor- Georges Gurvitch ou la discontinuité du so-
bonne ont tendance à considérer comme parole cial », Annales esc, 8, 1953, pp. 347-361.
divine. », Robert Badinter, « Avant-propos »,
203 1
Revue française de sociologie
Pour comprendre cette évolution, deux ensembles de questions s'imposent
à propos des années de l'entre-deux-guerres. En premier lieu, celles qui
concernent la position spécifique des durkheimiens dans l'espace des discipli
nes, les conditions de transmission de leur paradigme et la différenciation
progressive de leurs orientations et stratégies; deuxièmement, celles qui
touchent à la crise de recrutement, à la formation d'une nouvelle génération
et au processus de redéfinition de la sociologie qui aboutit à la rupture avec
le durkheimisme.
Contours de la sociologie
La sociologie dans l'entre-deux-guerres ne présente ni les traits d'un vaste
projet intellectuel, comme dans la première série de Y Année sociologique, ni les
traits d'une discipline établie, dotée d'une certaine autonomie par rapport aux
autres disciplines et au champ intellectuel. Spécialité plutôt marginale du point
de vue institutionnel, elle se distinguait pourtant des autres spécialités par sa
prétention de discipline dominante et par le prestige exceptionnel dont elle
bénéficiait. Sa marginalité s'accompagnait d'une légitimité intellectuelle hors
du commun : c'était l'aspect principal du « semi-échec » de Durkheim, comme
Га montré Victor Karady(5).
Depuis 1920, la sociologie était enseignée dans le cadre du certificat
« morale et sociologie » qui représentait un quart de la licence de philosophie
(les autres certificats étant : histoire générale de la philosophie, psychologie,
et

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