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Publié par | REVUE_ECONOMIQUE |
Publié le | 01 janvier 1977 |
Nombre de lectures | 18 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 3 Mo |
Extrait
Monsieur Jean-Paul Pollin
Les prix industriels dans l'inflation. Une approche économétrique
In: Revue économique. Volume 28, n°6, 1977. pp. 892-937.
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Pollin Jean-Paul. Les prix industriels dans l'inflation. Une approche économétrique. In: Revue économique. Volume 28, n°6,
1977. pp. 892-937.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1977_num_28_6_408357Abstract
constraty profile, by a slower répercussion of their production costs and do not seem influenced by the
changes of the demand. In the same way, the distorsion of the behaviours in the two sectors happened
in a different way during the transition to an accelerated inflation phase.
We tried to deduce from the observations a dynamical representation of inflation wich would take its
impulsion from the basic sectors of the economy, whereas the sectors which are close to final demand
would contribute to its propagation and to its consolidation in the middle term. The results also reveal
the risks which go with policies of régulation by the total demand to the extent that they can generate
distorsions in thé structure of relative prices which can be dangerous in the future.
Résumé
Cette étude s'attache à apprécier la différenciation des comportements de prix entre deux grands types
de secteurs industriels, ainsi que la modification de ces lors de l'accélération du
mouvement inflationniste survenu en 1969-1970. Les résultats économétriques font apparaître des
oppositions assez tranchées entre les secteurs et entre les périodes d'analyse. Les prix des biens
intermédiaires se révèlent en effet plus flexibles, relativement sensibles aux fluctuations de la demande,
et reflètent rapidement les variations des coûts de production ; tandis que les prix des biens de
consommation finale se caractérisent par un profil moins heurté, une répercussion plus lente de leurs
coûts de production, et ne semblent pas affectés par les altérations de la demande. De même, la
déformation des comportements s'est faite dans un sens différent dans les deux secteurs, à l'occasion
du passage à une phase accélérée d'inflation. On a cherché à dégager de ces observations une
représentation dynamique de l'inflation qui prendrait son impulsion au niveau des secteurs de base de
l'économie, tandis que les secteurs proches de la demande finale contribueraient à la propager et à la
consolider à moyen terme. Ces résultats mettent également en évidence les risques qui s'attachent aux
politiques de régulation par la demande globale, dans la mesure où elles sont suscpetibles d'engendrer
des distorsions dans la structure des prix relatifs qui peuvent s'avérer dangereuses à terme.LES PRIX INDUSTRIELS
DANS L'INFLATION
Une approche économétrique*
inflation est un processus unitaire, en ce sens qu'elle met en jeu
une somme d'interdépendances. Mais elle est aussi le résultat des con
tributions différenciées de l'ensemble des secteurs d'activité à la haus
se du niveau général des prix. Pour aussi simple qu'elle soit, cette
remarque vaut d'être rappelée à un moment où l'instabilité des fonc
tions macroéconomiques, de prix et de salaires suscite des constats
d'échec, et sollicite des réorientations.
On n'a que trop décrit la désintégration de la fameuse relation de
Phillips, à l'épreuve de la stagflation ; et l'on sait que les équations de
prix n'ont pas mieux résisté aux accélérations récentes de l'inflation.
Il a fallu convenir, en particulier, qu'une rupture était intervenue au
tournant des années 1969-1970, et avait conduit à mésestimer grave
ment la dynamique du processus inflationniste. Au demeurant, la dif
ficulté n'était pas seulement ponctuelle, puisque les diverses relations
qui ont été proposées depuis cette date ont fait également la preuve
d'une certaine médiocrité dans leur comportement prévisionnel. Tandis
que les estimations a posteriori n'ont sauvegardé leur pouvoir expli-
* Ce travail a été réalisé et discuté dans le cadre du Groupe de recherche sur
les fondements microéconomiques de la macroéconomie (Université de Paris I). Je
tiens à remercier les référés anonymes de la Revue économique qui m'ont aidé
par leurs remarques très judicieuses, à corriger et à condenser une version sens
iblement plus longue de cette étude. Ainsi, la diversité et la qualité des critiques
dont j'ai bénéficié ne rendent que plus lourde ma responsabilité dans les erreurs
qui peuvent subsister. PRIX INDUSTRIELS DANS L'INFLATION 893 LES
catif qu'au prix de véritables acrobaties économétriques et de révi
sions incessantes 1.
Mais il ne s'agit pas là d'un simple problème de performance. Plu
sieurs critiques ont en effet été jusqu'à récuser l'utilisation des techni
ques économétriques classiques, pour la compréhension de la dynami
que des prix. A les en croire, ces méthodes consacreraient une réduc
tion de la structure causale du processus inflationniste 2. On fait valoir
que la complexité des interactions jouant entre variables, la sensibilité
des comportements... ne supporte pas les simplifications auxquelles sa
crifie l'économétrie des prix et des salaires. On ajoute que dans la
mesure où l'analyse économique a définitivement rejeté les théories
monistes de l'inflation, et admis la circularité des propositions partiell
es, il paraît difficile de préserver aussi bien la distinction entre varia
bles déterminées et déterminantes que l'indépendance nécessaire des
facteurs explicatifs.
Résumées en ces termes, il nous semble cependant que les crit
iques se méprennent sur leur véritable cible : les arguments invoqués
ne remettent pas en question les techniques employées, mais plutôt
leur niveau d'application. Car l'objection soulevée par l'interdépen
dance des variables n'a de réelle signification qu'au plan des grandeurs
macroéconomiques. A s'en tenir à ce niveau, il paraît en effet diffi
cile de localiser l'origine et d'orienter la représentation de la dyna
mique inflationniste ; à tout le moins, on court le risque de poser im
plicitement des causalités injustifiées. Mais c'est là un principe général,
qui concerne de la même façon toutes les approches macroéconomi
ques de l'inflation, quelle que soit leur nature. On pourra y trouver
le motif d'une réorientation de la problématique, mais il serait abusif
d'y voir l'occasion d'une querelle de méthode entre une analyse éco
nomique non formalisée et l'exploration économétrique.
Les imperfections qui entachent les prévisions directes de prix et
de salaires ne sont d'ailleurs pas inséparables de tout recours à un
schéma quantitatif du phénomène inflationniste. Plusieurs modèles
macroéconomiques ont fondé leur détermination du niveau général
des prix sur la confrontation des valeurs réelles et nominales du Pro
duit ou du Revenu national, préalablement définies suivant des logi
ques concurrentes.
1. Il est intéressant de consulter en ce sens les modèles successifs de R. Gordon,
publiés chaque année dans les Brookings-Papers on Economie Activity.
2. Of. par exemple J. P. Mockers, L'inflation en France (1945-1973), Ed.
Cujas, 1976, particulièrement l'introduction. 894 REVUE ECONOMIQUE
Sans être très originale, cette procédure mérite que l'on s'y arrête,
car elle a récemment fourni l'objet d'un débat sur les avantages com
parés d'une dérivation implicite ou explicite des prix. Les travaux
récents, menés en construction et en prolongement du modèle STAR,
ont en effet cherché à démontrer que cette différenciation recouvrait
un choix méthodologique essentiel 3. Ils ont voulu traduire, dans le
refus d'une fonction explicite, l'idée suivant laquelle « les prix servent
de variable d'ajustement aux comportements antagonistes des diffé
rents agents»4. Plus précisément, les prix permettent d'assurer la
compatibilité entre les exigences de revenu, définies en valeur, et la
contrainte de produit définie en volume. En sorte qu'une étude expli
cite de la répartition se substitue à une appréciation direct