Les relations entre le commerce extérieur et le développement (le cas de la zone franc) - article ; n°4 ; vol.18, pg 576-595
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Description

Revue économique - Année 1967 - Volume 18 - Numéro 4 - Pages 576-595
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Madame Michèle Saint Marc
Les relations entre le commerce extérieur et le développement
(le cas de la zone franc)
In: Revue économique. Volume 18, n°4, 1967. pp. 576-595.
Citer ce document / Cite this document :
Saint Marc Michèle. Les relations entre le commerce extérieur et le développement (le cas de la zone franc). In: Revue
économique. Volume 18, n°4, 1967. pp. 576-595.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1967_num_18_4_407777LE ROLE DU COMMERCE EXTERIEUR
DANS LE DEVELOPPEMENT
Le cas de la zone franc
Les dernières années ont vu la tentative de relier les problèmes
de développement à ceux des relations internationales.
Dans une première étape de la recherche, on a étudié les effets
de la croissance sur le commerce extérieur entre pays riches. C'est à
ce sujet que se rapportent les contributions de Henri Denis « Com
merce extérieur dans les pays industrialisés» (Cahiers de l'I.S.E.A.),
de Johnson dans un article de la Manchester School sur « Economie
expansion and international trade », de Jean Weiller dans L'écono
mie internationale depuis 1950 et le très récent ouvrage de Bö Söders-
tens A study o[ economic growth and international trade. Ce dernier,
dans un modèle de théorie pure du commerce international, introduit
la croissance comme variable autonome à incidence sur le commerce
extérieur. Les effets de la croissance sur le commerce extérieur entre
pays riches et pays sous-développés n'ont été étudiés qu'incidemment.
Le précurseur en la matière est vraisemblablement un Français : Isaac
Gervaise, dont la théorie du commerce date de 1720 et tient largement
compte des pays qu'il appelle « pauvres ». Après lui, les classiques
anglais, Smith et Stuart Mill, voient dans le commerce extérieur un
adjuvant à la croissance. Les néo-classiques, Alfred Marshall, Robert-
son, entrevoient que le commerce peut être un moteur de la croissance.
Et de nos jours, Kindleberger, Nurkse, Myrdal, Meier, Rostow,
consacrent à ce thème une partie de leurs recherches. Une excellente
thèse de doctorat 1 d'Aix-en-Provence fait le point de la théorie en
cette matière et on ne veut pas, ici, exposer, en tentant d'être exhaust
if, les efforts théoriques des différents auteurs nommés et de tous
ceux qu'on aurait dû nommer. A partir de l'observation de la zone
1. Par Jean Said. DU COMMERCE EXTERIEUR 577 ROLE
franc, on veut faire la démarche inverse. Il s'agit d'analyser comment
le commerce extérieur est un facteur de développement en recherchant
les changements des structures productrices et sociales d'un pays qui
sont causés par les importations et les exportations et qui vont dans
le sens de l'amélioration des conditions de vie souhaitées par l'e
nsemble de la population.
Ceci peut prêter à controverse sur deux points : sur la notion de
causalité en économie qui a été creusée notamment par André Marchai
dans ses travaux sur les Systèmes et structures économiques 2 et sur
la notion de développement qui est entendue comme l'amélioration
des conditions de vie. Ce qui élargit le simple niveau de vie en englo
bant les biens immatériels que les peuples pauvres souhaitaient sou
vent obtenir ou conserver. Cette extension de la notion constitue
une option semblable à celle que Jean Lhomme3, porté par un courant
de pensée contemporain, a bien éclairée quand il distingue soigneuse
ment la valeur exemplaire qui s'attache à l'économie occidentale et
1' « économisme » c'est-à- non pas à sa civilisation et quand il dénonce
dire la subordination de toutes les valeurs aux seules valeurs écono
miques.
Les fonctions de développement des importations et des exportat
ions seront exposées tour à tour en prenant comme terrain de réflexion
la zone franc située au Sud du Sahara, c'est-à-dire les pays des
anciennes fédérations d'A.O.F. (moins la Guinée), d'A.E.F. et Madag
ascar. Parfois la démonstration statistique manquera pour certains
Etats, notamment pour la Mauritanie, le Niger et le Dahomey. Que
l'on y voit non pas un désintéressement ou un oubli mais plutôt une
force majeure due à l'absence de données exactes 4. Ces Etats sont
d'ailleurs entièrement concernés par les conclusions auxquelles mène
cette étude 5.
2. Paris, P.U.F., 1961. (Coll. Thémis.) Voir aussi Gabe, «The problem of
causality in economics », Kyklos Basel, oct. 1964.
3. Revue économique 5, 1966.
4. Les données statistiques sont celles de l'I.N.S.E.E. et notamment de ses
principales publications Données statistiques et Compendium des données statis
tiques du commerce extérieur des pays africains et malgache.
5. Abréviations : RCA : République de Centre Afrique ; CI. : Côte d'Ivoire ;
Cam. : Cameroun ; Mg : Madagascar ; H.V. : Haute-Volta ; To : Togo ; Ma : Mali ;
G. : Gabon ; Cg : Congo ; S. : Sénégal ; Tch. : Tchad. 578 REVUE ECONOMIQUE
I
LES IMPORTATIONS
Les importations participent au développement en remplissant cinq
fonctions : la fonction de production, de justification du marché, d'inté
gration de l'économie nationale, la fonction budgétaire et la fonction
de compensation de l'offre locale.
Avant de les étudier il y a lieu tout d'abord de classer les
achats extérieurs selon leur affectation. Les importations d'énergie, de
matières premières et demi-produits, d'équipement forment le premier
groupe: celui des importations productives. Dans le second sont
groupées les importations de consommation parmi lesquelles on dis
tingue les achats de produits alimentaires. Il est alors aisé de comparer
la structure des des Etats de la zone franc et de la
représenter.
Le graphique 1 représente des histogrammes juxtaposés et classés
selon la proportion d'importations productives telle qu'elle ressort en
1965. En chaque histogramme sont représentés du haut en bas les
achats extérieurs d'énergie, de matières premières et demi-produits,
d'équipement, de consommation non alimentaire et d'alimentation.
La structure des importations peut être appréhendée aussi sous
la forme d'un graphique triangulaire ou l'axe des A représente, en
pourcentage du total, les importations productives, l'axe des B les
importations de consommations non alimentaires, et des C les alimentaires (graphique 2).
A) La fonction de production des importations
Elle repose toute entière sur le principe du quasi-monopole exté
rieur des biens de production. Celui-ci résulte de la pénurie des biens
productifs qui définit l'état même de sous-développement.
La pénurie est d'autant plus sensible que l'on est proche du
début de l'industrialisation du pays et d'autant moins que se multi
plient les unités de production dans le pays. Le quasi-monopole
extérieur des biens de s'estompe donc en même temps que
le pays se développe. Il est très étendu, il va des capitaux productifs ROLE DU COMMERCE EXTERIEUR 579
aux éléments de la chaîne de production et jusqu'à la main-d'œuvre
qualifiée. Du monopole extérieur sur les biens de production découlent
deux effets sensibles aux importations productives : un effet initial
d'entraînement et un effet cyclique d'accélération.
1° L'effet d'entraînement initial des importations productives.
Parmi les achats extérieurs, il y a les entraînantes
et les importations entraînées. Les premières entraînent l'achat des
secondes. Par exemple, l'achat d'un métier à tisser entraîne les achats
d'énergie, de fil ou de coton, de bobines etc.. Les achats d'équipement
entraînent les achats de matières premières, demi-produits et d'énergie.
Le plus souvent, un des chaînons de la chaîne de production existe
sur place. C'est pourquoi on a parlé de quasi-monopole des biens
de production. C'est l'existence même de ce bien de production, le
plus souvent la matière première en Afrique noire, qui justifie l'i
mplantation d'une nouvelle industrie locale. Il en est ainsi du bois au
Gabon, du coton au Tchad et au Niger, de l'arachide au Sénégal,
des denrées alimentaires pour les conserveries sénégalaises et ivoi
riennes. Ce sont les achats d'équipement qui mesurent la volonté de

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