Les techniques modernes de transports dans les pays en voie de développement - article ; n°12 ; vol.3, pg 647-661
16 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les techniques modernes de transports dans les pays en voie de développement - article ; n°12 ; vol.3, pg 647-661

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
16 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Tiers-Monde - Année 1962 - Volume 3 - Numéro 12 - Pages 647-661
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 3
Langue Français

Extrait

Paul Bourrières
Les techniques modernes de transports dans les pays en voie
de développement
In: Tiers-Monde. 1962, tome 3 n°12. pp. 647-661.
Citer ce document / Cite this document :
Bourrières Paul. Les techniques modernes de transports dans les pays en voie de développement. In: Tiers-Monde. 1962, tome
3 n°12. pp. 647-661.
doi : 10.3406/tiers.1962.1102
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1962_num_3_12_1102LES TECHNIQUES MODERNES
DE TRANSPORTS
DANS LES PAYS
EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT
par Paul Bourrières (i)
S'il est un domaine où les techniques modernes marquent de leur
empreinte toute la vie des hommes, c'est bien celui des transports.
Pendant des millénaires aucun progrès notable n'a été effectué car
entre l'invention de la roue quelque z ooo ans avant Jésus-Christ et
l'apparition de la vapeur au début du xixe siècle, les conditions de dépla
cement des hommes et des marchandises n'avaient quasiment pas changé,
si l'on en excepte les progrès de la navigation à voile au xvie siècle.
Les conditions de déplacement d'Alexandre, celles de César et
celles des mandarins chinois étaient exactement les mêmes que celles de
Napoléon qui dans ses voyages entre Paris et Moscou faisait une
moyenne de 16 km à l'heure.
Depuis cette époque au contraire le progrès a pris une allure verti
gineuse, quasi explosive et aucun graphique même logarithmique ne
semble susceptible de faire apparaître une loi de progression régulière.
En 1810 on faisait 16 km/h en malle-poste
En 1867 — 100 — chemin de fer
En 1935 — 300 — avion
En 1958 — 3000 — à réaction
En 1961 — 40000 — fusée
(1) Directeur général du Bureau central d'Études pour les Équipements d'outre-mer,
M. Paul Bourrières a publié dans la collection « Tiers Monde » IS économie des transports dans
les programmes de développement, 1961, Paris.
647 PAUL BOURRIÈRES
De bons esprits pensent que ce développement extraordinaire
de la vitesse et des facilités de déplacement, auquel s'est ajouté le
développement des télécommunications pour l'échange des idées, est à
l'origine des grands bouleversements qui débouchent sur les programmes
de du Tiers Monde.
On pense en effet que ce sont les contacts répétés entre peuples
de philosophie et de civilisation matérielle différentes qui ont entraîné
l'éclosion de désirs nouveaux chez des populations dont certaines
étaient figées dans une stabilité millénaire.
Ces déplacements nombreux, outre les ambitions nouvelles qu'ils
ont fait apparaître, ont permis aussi d'apercevoir certaines possibilités
ignorées jusque-là.
Le domaine des transports, qui semble à l'origine des désirs nou
veaux, est aussi, par ses techniques modernes, un des moyens suscept
ibles de contribuer au développement.
En quoi les transports touchent-ils donc le domaine du développe
ment économique et social et en quoi leur évolution récente permet-elle
de rendre possibles des choses qui ne l'auraient pas été au siècle dernier ?
Avant de répondre à ces questions, il semble nécessaire d'analyser
d'un peu plus près quelles sont les fonctions de l'activité « transports »
dans la société.
Je pense qu'on peut distinguer trois grandes catégories de fonctions.
Elles correspondent d'ailleurs à des techniques différentes, qu'on a
souvent présentées comme concurrentes mais qui en fait sont complém
entaires. Leur conjonction harmonieuse doit permettre le dévelop
pement le plus facile et le plus complet.
Tout d'abord il faut considérer les possibilités que permettent les
transports modernes dans le domaine des déplacements de personnes et
dans celui des échanges d'idées, en particulier les possibilités de modern
isation et de réveil de forces assoupies que permet le contact entre des
animateurs et les éléments non encore évolués de la population. C'est sur
cet aspect que nous venons de nous étendre en indiquant que c'est
peut-être lui qui est à l'origine des bouleversements internationaux du
monde moderne.
Un autre aspect, souvent développé par les théoriciens du dévelop
pement économique, concerne les transports de marchandises à grande
distance qui rendent possible la mise en valeur de ressources complé
mentaires éloignées les unes des autres.
648 LES TECHNIQUES MODERNES DE TRANSPORTS
Ce sont les aspects nouveaux de la navigation maritime, des transports
ferrés et des transports par pipe-line qui permettent à la vieille Europe
industrielle de bénéficier des ressources en pétrole du monde et qui
permettent aussi l'existence de combinats fer-charbon, comme ceux de
l'Oural en Union soviétique ou comme ceux de la Bethléem Steel qui,
ayant ses usines au bord de la mer, dispose des ressources en matière
premières du monde entier.
Enfin un troisième aspect, beaucoup plus caché et souvent sous-
estimé par les responsables mêmes du développement, est constitué
par la possibilité de diffusion et de collecte des marchandises jusqu'aux
plus petites cellules de la vie économique, je veux dire les faubourgs
des villes, les petits villages et même les champs.
Dans les pays d'Europe occidentale, le chemin rural ou le chemin
vicinal est extrêmement ancien et est préexistant de toute façon aux
routes à grande circulation. Il ne faut pas oublier en effet qu'en France
par exemple c'est vers 1850 que le réseau vicinal a été le plus développé
et ce n'est qu'en 1962 qu'on s'attaque aux problèmes des autoroutes.
Dans beaucoup de pays le cheminement a été inverse et il faut
bien savoir que les routes en terre représentent encore la grande majorité
du réseau aux États-Unis tandis qu'en Russie soviétique ce genre de
routes est le plus souvent constitué de bourbiers à peu près imprat
icables. Dans beaucoup de pays du Tiers Monde si les grandes routes
sont rares les chemins de desserte des villages sont inexistants, et
pourtant les villages et les faubourgs des villes constituent le tissu même
de l'activité économique; il ne suffit pas que le sang soit amené à leur
voisinage par quelques grandes artères, il faut encore que tout un
réseau de capillaires apporte à ces cellules les éléments fécondants,
intellectuels ou matériels, venant des villes et en emportent les sacs
de riz ou les litres de lait qui sont produits en excédent et demandés
par les grands centres de consommation.
FONCTION DE LIAISON HUMAINE
Voyons donc comment les techniques modernes permettent le déve
loppement des échanges d'idées entre les hommes et en parti
culier l'intervention, en personne, des responsables de la politique et des
spécialistes des différentes techniques.
L'avion, d'abord, permet aux plus hautes instances nationales ou
649 PAUL BOURRIÈRES
internationales d'alterner les réunions entre responsables de diverses
nationalités avec l'exercice de l'autorité et de la coordination dans les
capitales de leur pays. Entre-temps les idées des responsables sont
ramenées aux réalités et aux possibilités de leur pays par des contacts
intermédiaires nombreux dans leurs différentes villes et dans un certain
nombre de villages.
Certes l'avion semble le moyen de déplacement par excellence
permettant aux responsables nationaux de se rencontrer et de circuler
à l'intérieur des grands territoires, mais il est insuffisant tout au moins
dans sa forme d'avions commerciaux de grandes lignes lorsqu'il s'agit
d'un contact intime avec les populations isolées dans les villages.
Le problème extrêmement important de l'animation des villages
soit par des fonctionnaires, soit par des industriels et des commerçants
dont il ne faut pas sous-estimer le rôle en matière de développement
relève d'autres moyens que les grandes liaisons aériennes. Mais, là
encore, la technique moderne permet deux genres d'action, soit un
contact occasionnel et de relativement courte durée à l'aide d'avions de
petites dimensions : avions-taxis, broussards..., ou dans les cas les plus
difficiles au moyen d'hélicoptères qui semblent à ce jour être le seul
moyen de transport qui se joue de toutes les difficultés du terrain, so

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents