Migrations résidentielles : la Lorraine, peu attractive pour les jeunes actifs qualifiés
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Dans ses échanges migratoires avec les autres régions, la Lorraine est déficitaire depuis 1990, mais de façon plus réduite entre 2001 et 2006 qu’au cours de la décennie 1990-1999. Les pertes migratoires de la Moselle, département le plus important de la région, influencent fortement les variations régionales. En France, les espaces ruraux connaissent aujourd’hui un attrait renforcé, contrairement à la Lorraine, où seuls les espaces périurbains gagnent des habitants. La population est globalement stable, mais comme partout en France, les mobilités sont plus intenses pour les personnes de 18 à 39 ans, notamment lors des études supérieures et des premières entrées sur le marché du travail. Mais ce sont surtout les couples, jeunes actifs, exerçant des fonctions intermédiaires ou supérieures qui quittent la région. La Meurthe-et-Moselle attire les étudiants, mais nombre d’entre eux quittent la région à la fin de leur formation. En Lorraine, les mouvements migratoires, cumulés aux phénomènes sociaux et naturels, engendrent des modifications du profil de la population résidente, qui pourraient devenir préoccupantes, notamment suite aux départs nombreux des couples avec enfants. Sommaire Le rural moins attractif en Lorraine Plus de départs que d’arrivées Une population peu mobile Des migrations parmi les étudiants et les jeunes actifs La Lorraine ne retient pas les cadres Les personnes seules en ville, les familles à la périphérie Moselle : un solde migratoire interne négatif, mais une population soutenue par les nouveaux résidents frontaliers Modifications sensibles de la structure de la population Source Définitions Le rural moins attractif en Lorraine Plus de départs que d’arrivées Une population peu mobile Des migrations parmi les étudiants et les jeunes actifs La Lorraine ne retient pas les cadres Les personnes seules en ville, les familles à la périphérie Moselle : un solde migratoire interne négatif, mais une population soutenue par les nouveaux résidents frontaliers Modifications sensibles de la structure de la population Source Définitions

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www.insee.fr/lorraine
°
179N Migrations résidentielles :
la Lorraine peu attractive
pour les jeunes actifs qualifiés
Dans ses échanges migratoires avec les autres régions, la Lorraine
est déficitaire depuis 1990, mais de façon plus réduite entre 2001 et 2006
qu’au cours de la décennie 1990-1999. Les pertes migratoires
de la Moselle, département le plus important de la région, influencent
fortement les variations régionales. En France, les espaces ruraux
connaissent aujourd’hui un attrait renforcé, contrairement à la Lorraine,
où seuls les espaces périurbains gagnent des habitants. La population
est globalement stable, mais comme partout en France, les mobilités
sont plus intenses pour les personnes de 18 à 39 ans, notamment lors
des études supérieures et des premières entrées sur le marché
du travail. Mais ce sont surtout les couples, jeunes actifs, exerçant
des fonctions intermédiaires ou supérieures qui quittent la région.
La Meurthe-et-Moselle attire les étudiants, mais nombre d’entre eux
quittent la région à la fin de leur formation. En Lorraine, les mouvements
migratoires, cumulés aux phénomènes sociaux et naturels, engendrent
des modifications du profil de la population résidente, qui pourraient
devenir préoccupantes, notamment suite aux départs nombreux
des couples avec enfants.
èmeLa Lorraine arrive au 4 rang des régions partie Nord-Est du pays. Ce clivage, déjà obser-
métropolitaines qui perdent le plus de résidents vé lors de la décennie précédente, est confirmé
dans les échanges migratoires, avec un taux de par les tendances migratoires de la période
migration annuel moyen sur cinq ans de -25 habi- 2001-2006. C’est en Île-de-France (-66 habitants
tants pour 10 000 habitants présents. Le déficit mi- par an pour 10 000 résidents) que la perte nette
gratoire lorrain s’est atténué par rapport à son d’habitants est la plus importante. La Cham-
niveau sur la période 1990-1999, à l’opposé de l’é- pagne-Ardenne (-45) se place en seconde posi-
volution qui s’est produite dans la région voisine : tion, suivie par le Nord-Pas-de-Calais (-40).
l’Alsace. Alors qu’au cours des années 1990, elle
affichait encore un solde migratoire positif, elle a
Le rural moins attractif
rejoint cette fois le groupe des régions du Nord dé-
en Lorraineficitaires dans les migrations interrégionales.
Les mouvements migratoires opérés en
Le Sud et l’Ouest de la France attirent toujours France entre 2001 et 2006, montrent que
de nouveaux habitants, au détriment de toute la plus les départements sont ruraux, plus ils
Vont tendance à être attractifs.
Plus de sorties que d'arrivées dans le Nord-EstCette relation entre ruralité et at-
tractivité était beaucoup moins Migrations résidentielles sur 5 ans, par département
marquée dans les années 1990.
Elle est sans doute à relier avec
la forte hausse des prix dans l’im-
mobilier, qui a poussé les proprié-
taires à investir dans des
contrées moins onéreuses.
En Lorraine, le déficit migratoire
se retrouve sur l’ensemble des
départements. Cependant, il s’est
réduit dans trois sur quatre ;
Taux annuel pour 10 000seule la Moselle est exclue de ce
de 68 à 120ralentissement. Les deux dépar- de 32 à 68
de0à32tements ruraux de la région, de-34à0
de -135 à -34
Meuse (-13 habitants par an pour
10 000 habitants présents)etVos-
ges (-15), perdent proportionnel-
lement à leur population
beaucoup moins d’habitants dans
les échanges migratoires avec le
Source : Insee, Recensement de la population 2006
reste de la France, que la
Meurthe-et-Moselle (-23)etlaMo-
selle (-32), départements plus ur- Déficit migratoire réduit dans trois départements lorrains
bains et plus peuplés. Ces
Évolution des taux annuels de migration nette entre 1990-1999 et 2001-2006
différences s’expliquent en partie
par la structure de la population :
en effet, la population âgée de 18
à 39 ans, âges où les migrations
sont les plus fréquentes, est
moins importante dans la Meuse
(26,7%) et dans les Vosges
(25,8%) qu’en Meurthe-et-Moselle
(31%) et en Moselle (29,2%). À
l’inverse, la part de population
âgée de 60 ans ou plus est plus
importante dans les deux dépar-
tements ruraux ; cette population
est traditionnellement beaucoup
moins mobile que les plus jeunes.
Le mouvement général en ma-
tière de migrations internes en
France fait apparaître des vil-
les-centres et des banlieues qui
se vident, contrairement aux es-
Source : Insee, Recensements de la population
paces périurbains et ruraux qui
captent de nouveaux habitants.
Seuls les espaces périurbains gagnent des habitantsCe n’est pas le cas en Lorraine
où les campagnes perdent encore 100 Taux annuels de migrations nettes (%)
des résidents entre 2001 et 2006,
50mais de manière beaucoup plus
réduite qu’entre 1990 et 1999.
0
Plus de départs
-50
Franceque d’arrivées
Lorraine
-100
Dans ses échanges avec les autres
régions, la Lorraine est déficitaire :
-150 Ville-centre Banlieue Périurbain Rural
121 400 personnes l’ont quittée Champ : population âgée de 5 ans et plus
Source : Insee, Recensement de la population 2006, exploitation complémentaire
(5,6% de la population), soit 27 200 de
2
IGN - Insee 2009
IGN - Insee 2009plus que d’entrants. La moitié de ce C’est la deuxième région la plus Plus des trois quarts (75,6%) des sor-
déficit incombe à la Moselle et un stable derrière le Nord-Pas-de-Ca- tants de la Lorraine ont moins de 40
quart à la Meurthe-et-Moselle ; le lais (97,1%), mais elle est suivie de ans. Ce sont donc principalement de
dernier quart se partage entre les près par l’Alsace (95,5%). jeunes actifs, parfois accompagnés
Vosges pour les deux tiers, et la d’enfants, ou des étudiants (19,2% desLa Moselle, avec 94,5% de popula-
Meuse pour un tiers. sortants ont entre 18 et 24 ans) qui onttion qui n’a pas changé de départe-
ème quitté la région au cours des cinq an-Les régions métropolitaines que l’on ment, est le 4 département le
nées qui ont précédé leur recense-quitte le plus sont l’Île-de-France ; le plus stable en France, après le Nord
ment. 7% seulement des départsCentre ; la Champagne-Ardenne et (95,3), le Haut-Rhin (94,9)etle
concernent des personnes âgées dela Picardie, qui ont toutes un taux de Pas-de-Calais (94,7).
60 ans ou plus.départs de plus de 8%. À l’inverse, seulement 89,4% des
Cependant, parmi les départementsEn Lorraine, plus de 10% de la po- habitants du Languedoc-Roussillon
lorrains, les mouvements migratoi-pulation a quitté les départements résidaient déjà dans cette région
res diffèrent : 22 500 jeunes âgésde la Meuse et de la Meurthe-et-Mo- cinq ans avant. La Meuse (89,9% de
de 18 à 24 ans sont arrivés enselle en cinq ans, contre 7% en Mo- population stable) est le département
Meurthe-et-Moselle. C’est la seuleselle et dans les Vosges. Mais lorrain qui accueille la plus forte pro-
tranche d’âge de ce départementcertains départs correspondent à portion de nouveaux arrivants
pour laquelle la différence entre lesdes arrivées dans des départements (10,1%), eu égard à sa population
arrivées et les départs est positive :voisins. Ainsi, 2,9% de la population moyenne, en particulier de jeunes
+10 200 personnes en cinq ans. Leslorraine (soit 63 000 habitants de 5 ans ménages avec des enfants.
trois autres départements sont défi-
et plus) a déclaré habiter précédem-
citaires dans les échanges migratoi-ment dans un autre département de Des migrations parmi
res d’habitants de cet âge. Lala région. les étudiants
présence d’universités et d’écoles
En cinq ans, 94 200 habitants en pro- et les jeunes actifs d’enseignement supérieur sur l’ag-
venance d’autres régions françaises Dans la population lorraine âgée de glomération nancéienne explique
sont venus s’installer en Lorraine, ce 5 ans ou plus, les départs sont su- l’attrait des jeunes pour la
qui représente 4,3% de la population périeurs aux arrivées à tous les Meurthe-et-Moselle ; elles sont d’ail-
régionale moyenne sur cette période. âges. Néanmoins 40,5% des émi- leurs attrayantes également pour
Dans

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