Mobilisations des ressources productives et développement - article ; n°2 ; vol.14, pg 216-241
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Description

Revue économique - Année 1963 - Volume 14 - Numéro 2 - Pages 216-241
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Bernard Ducros
Mobilisations des ressources productives et développement
In: Revue économique. Volume 14, n°2, 1963. pp. 216-241.
Citer ce document / Cite this document :
Ducros Bernard. Mobilisations des ressources productives et développement. In: Revue économique. Volume 14, n°2, 1963.
pp. 216-241.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1963_num_14_2_407550MOBILISATION
DES RESSOURCES PRODUCTIVES
ET DEVELOPPEMENT
La croissance économique est un processus continu de création de
ressources productives : la théorie pure du capital, c'est-à-dire de ce facteur
de production qui n'est ni dans l'homme, ni dans la nature, nous le rappelle
sans cesse. Mais la croissance n'est pas seulement le résultat de cet effort
de création de ressources supplémentaires; elle est aussi, et plus encore
la conséquence de progrès continus dans la mobilisation de ressources qui
seront d'autant plus insuffisantes à assurer l'avenir d'une société qu'elles
sont mal employées dans le présent.
L'insuffisance de la formation de capital en valeur nette est certain
ement une cause de sous-développement, tout comme une capacité d'épargne
insuffisante à partir de revenus courants excessivement faibles fait à son
tour obstacle à la formation du capital. Ce genre de constatation permet
de justifier une politique internationale d'aide au développement, c'est-à-
dire de transfert de ressources, par l'intermédiaire de prêts ou de dons en
nature, par les pays les plus développés en faveur des autres. Néanmoins
l'étude qui suit n'a pas pour objet les obstacles à la formation interne
du capital, ni l'aide extérieure en tant que permettant de compenser les
insuffisances qui en découlent à un stade déterminé de l'effort de dévelop
pement. Elle ne traite pas des modalités du financement, monétaires ou
réelles, des efforts de développement et ce n'est qu'occasionnellement que
seront évoqués des problèmes de transfert de ressources de groupes à
groupes, de secteurs à secteurs ou de nations à nations. Elle a trait aux
principes qui doivent inspirer la planification de la production en tant
qu'effort de création et de mobilisation des ressources productives — de
mobilisation surtout, si l'on admet qu'il n'est point de création de richesse
«ex nihilo» et que tout processus de croissance auto-entretenu dans la MOBILISATION DES RESSOURCES 217
longue période ne peut s'expliquer sans que l'on fasse intervenir des modif
ications favorables dans les combinaisons des facteurs de production en
des points privilégiés du temps.
Cette étude s'inscrit donc dans le cadre d'une littérature déjà abondante
dont on peut résumer l'objet en termes théoriques, en disant qu'elle con
cerne les fonctions de production en milieu sous -développé et le choix
des investissements en tant que le critère proposé est en relation avec la
combinaison des facteurs de production.
Aborder ces problèmes en termes aussi généraux, en formulant l'hypo
thèse que les économies sous-développées, malgré leur diversité, constituent
un milieu homogène, est une attitude de l'esprit qui risque d'être lourde
de danger.
La seule justification que l'on puisse en donner, mais à raison pensons-
nous, est que la notion de sous-développement est posée comme telle par
référence à un niveau d'efficacité matérielle supérieur et à peu près uni
forme, atteint au même moment par ce qu'il est désormais convenu d'ap
peler les sociétés industrielles. En tant que propos liminaires (et toute
théorie est propos liminaire...), la généralisation peut se justifier si elle
définit les données fondamentales des problèmes en cause en comparaison
des circonstances qui ont précédemment concouru à l'industrialisation, à la
croissance économique et au développement des sociétés industrielles.
I
DONNEES FONDAMENTALES
Replacée dans le contexte historique, la notion de sous-développement
est liée à celle de retard dans l'évolution, ou plus précisément à l'idée
que pour ces pays l'accession à la société industrielle a été à la fois retardée
et contrariée. Ce retard est en lui-même une source d'avantages, s'il permet
de raccourcir le long détour historique qu'a constitué le processus de
lente maturation des techniques modernes de production dans les pays
où elles ont été pour la première fois mises en oeuvre. Mais ce retard
peut et doit aussi être interprété comme le signe que des obstacles part
iculièrement graves se sont jusqu'à ce jour présentés à I'encontre de la
diffusion et de la mise en œuvre des techniques modernes dans ces pays : REVUE ÉCONOMIQUE 218
les pays sous-développés ne sont pas des pays neufs, c'est-à-dire des pays
auxquels il n'aurait jusqu'à présent manqué que le contact qui les aurait
« ouverts » à une rapide pénétration des modes de production les plus
efficaces : la réception de ces techniques, nées dans d'autres milieux, est
contrariée par les caractéristiques internes propres au «milieu sous-déve-
loppé ». Les pays sous-développés ne constituent pas la « frontière écono
mique » des processus de croissance propres aux sociétés industrielles ; il ne
s'agit pas d'une simple diffusion des techniques correspondantes, mais de
leur remise en question en présence d'un milieu-obstacle.
De la révolution industrielle à l'assistance technique
Les économies des pays développés, et dans une large mesure les sociétés
humaines qui en sont le fondement, sont nées de la Révolution indust
rielle; les techniques de production qu'elles appliquent sont le produit
d'un long processus d'évolution de caractère endogène et irréversible. Les
pays sous-développés voudraient-ils reprendre à son origine un processus
d'évolution interne parallèle, qu'ils ne le pourraient pas.
Les pays développés en effet, au niveau d'évolution actuellement atteint
par eux leur transmettent, tantôt sous forme d'effets d'induction et tantôt
sous forme d'effets de démonstration, des impulsions exogènes qui tendent
à modifier les déterminantes sociales, politiques, démographiques, écono
miques et techniques de sociétés qui pour être pré-industrielles n'en sont
pas moins contemporaines. L'environnement international est devenu con
traignant.
Les conditions mêmes de l'expérience de développement économique
et de mutation sociale que les pays sous-développés entreprennent, se
trouvent profondément modifiées par ce milieu ambiant et l'existence de
pays déjà développés interdit aux autres de réécrire pour leur compte
les pages d'histoire de la révolution industrielle.
Et il faut bien convenir que jusqu'à présent les influences ont été
transmises des premiers aux seconds dans un ordre temporel qui n'est
pas forcément un ordre rationnel ni souhaitable du point de vue des
pays en voie de développement.
Les techniques qui ont été le plus rapidement et le plus complètement
diffusées sont celles relatives à la conservation de la vie humaine : l'Occi- DES RESSOURCES 219 MOBILISATION
dent a transmis en quelques décades les progrès qu'en matière d'hygiène
et de médecine il avait lui-même accompli au terme d'un long processus
d'accumulation du capital productif, avant que les conditions d'une évo
lution endogène des techniques de production soient rassemblées dans
les pays bénéficiaires.
Selon un processus analogue, les modes de vie et les habitudes de
consommation ont évolué suivant ce qu'il est désormais convenu d'appeler
un effet de démonstration : l'importation de produits nouveaux, en parti
culier, a entraîné l'évolution des modes de vie avant la transformation
des modes de production.
A leur tour, les techniques de production modernes suivent l'impor
tation du capital étranger, ou l'implantation d'ensembles industriels financés
par l'aide extérieur.
Ne peut-on pas espérer aller plus loin et envisager une diffusion
plus r

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