Monnaie-crédit, actifs financiers et prix - article ; n°1 ; vol.26, pg 36-65
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Description

Revue économique - Année 1975 - Volume 26 - Numéro 1 - Pages 36-65
Le but de cet article est de donner une vue synthétique de la théorie de la monnaie-crédit, c'est-à-dire d'une monnaie considérée seulement comme une créance à court terme, et de montrer que ses conclusions sont assez différentes des idées monétaristes et keynésiennes actuelles.
Après avoir expliqué les fondements de cette théorie, l'article analyse le rôle du système bancaire et la formation des actifs financiers. La clé de l'explication réside dans la séparation entre flux de monnaie (qui est considéré comme le seul intermédiaire des échanges) et stock de monnaie (qui est considéré comme un actif financier).
Ses conséquences en sont que la neutralité de la monnaie est pratiquement impossible, en raison de l'existence du stock de monnaie d'une part et de ce que l'on a appelé « le pouvoir monétaire des banques » d'autre part. Il conclut que si la monnaie n'est pas neutre, elle peut être bien plus considérée comme un moyen d'influencer le niveau du revenu réel et sa répartition dans notre système économique.
Credit-money, financial assets and prices
The purpose of this paper is to give a synthetic view of the credit~money theory, i.e. a moneg considered only as a short term credit, and to show that its conclusions are rather different of the monetarist or keynesian actual views. After having explained the foundation of this theory, the paper analyses the role of the banking system and the formation of the financial assets. The key of the explanation is the separation between the money flow (wich is considered as the only medium of exchange) and the money stock (wich is considered as a financial asset).
Its consequences are that money neutrality is quite impossible because of the existence of the money stock and of what is called the monetary power of banks. It concludes that if money is not neutraL it can be used furtherrnore to influence the real income level and the real income distribution in our economie sysfem.
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Jean-François de
Laulanié
Monnaie-crédit, actifs financiers et prix
In: Revue économique. Volume 26, n°1, 1975. pp. 36-65.
Citer ce document / Cite this document :
de Laulanié Jean-François. Monnaie-crédit, actifs financiers et prix. In: Revue économique. Volume 26, n°1, 1975. pp. 36-65.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1975_num_26_1_408192Résumé
Le but de cet article est de donner une vue synthétique de la théorie de la monnaie-crédit, c'est-à-dire
d'une monnaie considérée seulement comme une créance à court terme, et de montrer que ses
conclusions sont assez différentes des idées monétaristes et keynésiennes actuelles.
Après avoir expliqué les fondements de cette théorie, l'article analyse le rôle du système bancaire et la
formation des actifs financiers. La clé de l'explication réside dans la séparation entre flux de monnaie
(qui est considéré comme le seul intermédiaire des échanges) et stock de monnaie (qui est considéré
comme un actif financier).
Ses conséquences en sont que la neutralité de la monnaie est pratiquement impossible, en raison de
l'existence du stock de monnaie d'une part et de ce que l'on a appelé « le pouvoir monétaire des
banques » d'autre part. Il conclut que si la monnaie n'est pas neutre, elle peut être bien plus considérée
comme un moyen d'influencer le niveau du revenu réel et sa répartition dans notre système
économique.
Abstract
Credit-money, financial assets and prices
The purpose of this paper is to give a synthetic view of the credit~money theory, i.e. a moneg
considered only as a short term credit, and to show that its conclusions are rather different of the
monetarist or keynesian actual views. After having explained the foundation of this theory, the paper
analyses the role of the banking system and the formation of the financial assets. The key of the
explanation is the separation between the money flow (wich is considered as the only medium of
exchange) and the money stock (wich is considered as a financial asset).
Its consequences are that money neutrality is quite impossible because of the existence of the money
stock and of what is called the " monetary power " of banks. It concludes that if money is not neutraL it
can be used furtherrnore to influence the real income level and the real income distribution in our
economie sysfem.MONNAIE -CREDIT
ACTIFS FINANCIERS ET PRIX
l'on considère globalement l'évolution historique de la théorie
monétaire, on peut dire que celle-ci se résume en deux systèmes
fondamentaux : le système métalliste des classiques et de Marx et
le système néo-classique actuel.
En effet, dans l'état actuel de la théorie néo-classique avec, en
particulier, l'introduction d'une analyse en terme de portefeuille,
l'opposition entre keynésiens et néo-classiques ne remet pas en cause
le fondement commun des deux théories quant à la nature de la
monnaie.
La théorie néo-classique transpose au plan macroéconomique
les comportements rationnels de l'analyse microéconomique et en
déduit que la demande de monnaie est nécessairement stable et la
monnaie nécessairement neutre.
Keynes, au contraire, a envisagé l'influence de comportements
non rationnels par rapport à l'optique marginaliste et notamment,
sur le plan monétaire, des comportements de spéculation qui lui
permettent de déduire que la demande de monnaie est instable et
peut être un facteur de déséquilibre.
Mais l'opposition entre ces deux théories permet de comprendre
que leur optique reste identique : cette opposition ne porte que sur
la stabilité ou l'instabilité d'une demande de monnaie considérée
seulement sous son aspect réserve de valeur, c'est-à-dire sous son
aspect d'encaisse thésaurisée ou encore sous sa forme d'actif.
La fonction de la monnaie en tant qu'instrument de transaction,
qui jouait un rôle essentiel dans la théorie métalliste, est laissée
dans l'ombre. De là sans doute le fossé profond qui sépare à l'heure
actuelle les théoriciens de la monnaie non seulement des praticiens
de la finance mais également des analystes du comportement
bancaire. MONNAIE-CREDIT 37
Pourtant, face à ces deux théories, classiques et néo-classiques
historiquement dominantes, on peut trouver toute une lignée d'écono
mistes qui ont jeté les principes d'une théorie monétaire fondament
alement différente. Celle-ci ne se base plus sur une conception
de la monnaie en tant que stock donné (métal ou monnaie externe)
mais sur une conception de la monnaie en tant que flux : la monnaie-
crédit.
Le but de cet article est de tenter d'apporter une contribution
au développement de cette théorie, en montrant qu'elle s'adapte
particulièrement bien aux phénomènes monétaires et financiers
contemporains.
Pour ce faire, il est tout d'abord nécessaire de s'interroger sur
les différentes conceptions de la valeur de la monnaie et sur les
problèmes posés par l'introduction d'une unité de paiement dans
un système réel.
Soit un système d'échange réel parfaitement déterminé compre
nant n inputs ou outputs et dans lequel un bien quelconque a été
pris comme numéraire. L'existence de ce bien unité de compte
permet de définir (n-1 ) prix monétaires et un niveau général des
prix dont les variations ne peuvent être dues qu'à des changements
dans les prix relatifs. Ce système peut s'écrire :
h foi • • • <7»> Pi ••- Pn-v 1) = 0 i = 1, 2 n
avec un niveau général des prix :
P — wi Pi + W2 Pz + • • • !+ »„
où pi représente la quantité de numéraire qui doit être échangée
pour obtenir une unité du bien i et où les Wi représentent la pondér
ation des quantités échangées des différents biens, telle que
Supposons que la division du travail et des échanges soit telle
que ce système soit un pur système monétaire au sens de Clower 2,
c'est-à-dire tel que l'échange direct entre deux biens {qir qj) soit
impossible. Tout échange implique nécessairement le passage par
un intermédiaire M tel que l'échange (M, qi) soit possible pour
toute valeur de i. Appelons unité de paiement ou monnaie l'inter-
1. Cf. M.L. Burstein, The Index Number Problem repris dans Monetary
Theory, Penguin Economie Readings, 1969, pp. 61-64.
2. Cf. R.W. Clower, « A Reconsideration of the Microfoundations of Monet
ary Theory », Western Economic Journal, 1967, vol. 6, pp. 1-9. REVUE ECONOMIQUE 38
médiaire possédant une telle propriété. En d'autres termes, la
monnaie peut s'échanger contre les biens et inversement, mais les
biens ne peuvent directement contre les biens.
Il n'existe que deux possibilités d'introduire une telle unité de
paiement dans ce système :
— ou bien cette unité de paiement est un intermédiaire physique
des échanges ;
— ou bien cette unité de est un pur système comptable
supposant l'existence d'un organisme de comptabilisation des
valeurs échangées et de compensation entre les différents échang
istes.
1. La caractéristique de la première possibilité est que son orga
nisation et son explication théorique ne sont pas indépendantes de
la conception de la valeur qui régit le système d'échange réel. En
effet, dans un tel système, l'échange entre deux biens i et /' ne peut
être assuré que par la double transaction Çi-M-q^. L'intermédiaire
physique M doit donc posséder une valeur identique à qi et à qj et
doit être capable de la conserver au moins un certain temps. On
conçoit donc facilement que les caractéristiques de ce bien M puis
sent être fort différentes suivant que la valeur d'un bien est
ramenée à sa valeur d'échange fondée sur son coût social de pro
duction, valeur objective, ou qu'elle soit ramenée à sa seule valeur
d'usage, fondée sur son utilité marginale, valeur subjective pour
chaque coéchangiste puisque dans ce dernier cas, la formation de
la valeur de M sera indépendante de celle de i et de /'.
2. Au contraire, la caractéristique de la seconde possibilité est
d'être tout à fait de la théorie de la valeur, puis
qu'elle peut s

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