Myologie comparative du pied - article ; n°5 ; vol.3, pg 284-336
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1952 - Volume 3 - Numéro 5 - Pages 284-336
53 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 43
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Léon Pales
Claude Chippaux
Myologie comparative du pied
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, X° Série, tome 3 fascicule 5-6, 1952. pp. 284-336.
Citer ce document / Cite this document :
Pales Léon, Chippaux Claude. Myologie comparative du pied. In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris,
X° Série, tome 3 fascicule 5-6, 1952. pp. 284-336.
doi : 10.3406/bmsap.1952.2919
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1952_num_3_5_2919284
MYOLOGJE COMPARATIVE DU PIED
(CINQUANTE DISSECTIONS DE COLORÉSj
par les D™ Léon PALES et Claude CHIPPAUX
AVANT-PROPOS
II y a moins de différences morphologiques entre les hommes
actuels et les hommes fossiles, qu'il n'en existe les Hommes
les plus primitifs et les Primates les plus évolués. Mais, si grande
que soit cette parenté, elle n'en laisse pas moins aux diverses
races humaines une personnalité anatomique propre, qui est
apparue de longue date grâce aux études comparatives des ca
ractères descriptifs et mesurables de l'anthropologie classique
sur le vivant et sur le squelette. Cette personnalité anatomique
se prolonge, et s'accuse souvent, dans les parties non osseuses
(muscles, organes, vaisseaux, nerfs), examinés sur le cadavre.
L 'Anatomie humaine fut campée en Europe ; elle exprime donc
la morphologie des hommes de race blanche. S'aidant d'un nomb
re considérable de dissections, les anatomistes ont, pour chaque
muscle, pour chaque organe, défini un type moyen, déclaré «nor
mal » en raison de sa fréquence. L'assemblage, artificiel, de ces
diverses pièces a constitué l'anatomie-type de l'Homme.
Cette analyse a isolé aussi, sous le titre de variétés ou d'ano
malies, les dispositions qui s'écartaient de la norme. La synthèse
qui lui a succédé ne pouvait guère faire état de ces cas qui pa
raissaient particuliers et, chose plus grave, elle a négligé les corré
lations qui pouvaient exister entre les diverses dispositions plus
ou moins atypiques dans l'organisme. Il faut croire que les varia
tions n'étaient pas majeures, ou que les ressources de la Nature
sont grandes, pour que les interventions chirurgicales n'aient
pas buté plus souvent sur ces obstacles. A vrai dire, les échecs
opératoires ne sont pas électivement publiés. ET CHIPPAUX. MYOLOGIE COMPARATIVE DU PIED 285 PALES
Nous en connaissons quelques cas, sur les Colorés, qui eussent
pu être évités grâce à une meilleure connaissance de leur ana
tomie propre, c'est-à-dire de la fréquence de certaines disposi
tions — vasculaires par exemple — considérées comme rares
chez les Blancs et, de ce fait, négligées. Inversement, certa.nes
interventions — des amputations partielles du pied, notamment
— déclarées incompatibles avec une bonne récupération fonctionn
elle, et abandonnées dès lors chez les Blancs, s'avèrent satis
faisantes chez les Noirs. On pourrait citer d'autres exemples.
Dans la pratique, par conséquent, il n'est pas indifférent de
connaître, donc d'étudier dans le détail, l'anatomie de chaque
race. Bien que dictée par d'autres considérations, la remarque
d'E. Loth a, dès à présent ici, sa place : « L'anatomie de l'homme
blanc n'est pas l'anatomie de l'humanité entière. »
L'esprit de Loth, anatomiste, était hanté par des considéra
tions anthropologiques et phylogéniques. L'étude des « parties
molles», dont il fut un protagoniste fervent, répondait à ces préoc
cupations. « Elle présente, dit-il, un intérêt particulier: les détails
phylogéniques sont souvent marqués plus nettement sur les part
ies molles que sur le squelette et, par conséquent, il est possible
d'en tirer des conclusions avec plus de certitude. »
La statistique réclame un nombre important de faits. Or,
rien n'est plus ingrat que la dissection minutieuse, surtout quand
celle-ci se déroule sous les Tropiques. C'est, en effet, sous ces lat
itudes que se trouvent le plus grand nombre et la plus grande
variété des races de couleur. C'est pour cette raison donc que
notre ignorance de leur anatomie est grande.
Pendant longtemps, la plupart de ces régions furent dépour
vues de laboratoires et de chercheurs ; puis, les uns ou les autres
apparurent, mais pas nécessairement en même temps ; ce fut
du moins le cas dans la France d'Outre-Mer. Ailleurs, au con
traire — au Brésil par exemple — l'étude de l'Anatomie se per
fectionnait en salle de dissections sur des sujets non Blancs :
là, comme ailleurs, les cadavres non réclamés relèvent d'un milieu
social déshérité.
Si l'on excepte les Japonais, et les Mélanodermes des États-
Unis, les études sur les Colorés — en Europe singulièrement —
furent poursuivies sur des sujets transplantés, en petit nombre et
généralement métissés : des épaves en quelque sorte.
Ces conditions sont révolues ; la recherche est devenue possi
ble dans la plupart des régions du monde ; laboratoires et ana-
tomistes se multiplient. C'est le cadavre, cette fois, qui pourrait
bien faire défaut.
Pourquoi, dans ces études des parties molles auxquelles nous
nous livrons depuis vingt ans, avoir donné au pied une place 286 société d'anthropologie de paris
importante ? Parce que ce segment du corps est, comme l'a dit
Marcellin Boule, « une des caractéristiques les plus nettes du
genre Homo ».
Les traits de l'évolution sont apparents dans son architecture
osseuse et tout autant, sinon plus, dans ses parties molles, car
sa fonction a subi, des Singes à l'Homme, une transformation
profonde. Segment de locomotion préhensile chez les premiers,
il est devenu chez l'Homme l'assise de la station droite, de la
marche, et il a perdu sa préhensibilité. Les variations des parties
molles y sont plus sensibles que dans d'autres segments de l'o
rganisme, plus complexes aussi. Les « anomalies », pour employer
ce vieux terme impropre, y sont multiples ; nous dirions, au
jourd'hui, que les dispositions anatomiques y sont extrêmement
diverses, dans une même race comme d'une race à l'autre : ce
qui, au regard des Blancs, est l'exception, devient parfois, dans
telle race colorée, la règle.
Pour exprimer des analogies de l'Homme avec les Simiens ou,
à l'opposé, des dissemblances, nous emploierons souvent les
termes de « caractères régressifs » ou de « caractères progressifs ».
Qu'on n'y cherche pas — comme cela s'est fait — une argument
ation tendancieuse à des fins non scientifiques dont nous n'avons
cure. Aucune race humaine ne saurait trouver là le test d'une
progression dont elle aurait l'apanage ou d'un atavisme dont
elle serait la victime. Caractères progressifs et caractères régress
ifs sont assez également répartis dans l'humanité pour que tou
tes susceptibilités s'apaisent, fussent-elles aussi mal placées.
C'est objectivement que nous apportons le fruit de nos observat
ions. Elles n'ont d'autre but que de participer à la construction
de l'édifice.
Les conclusions que nous esquisserons paraîtront sans doute
insuffisantes, lacunaires même. Elles ne seront que le reflet de
notre méconnaissance, de notre ignorance parfois, et qu'un t
émoignage de l'objectivité et de la prudence qu'en présence d'un
inventaire incomplet l'élémentaire rigueur scientifique impose.
CHAPITRE PREMIER
Matériel et méthode de recherche.
Dans l'ordre chronologique, nos recherches se sont déroulées
dans les centres suivants :
— au laboratoire d'Anatomie de l'École d'Application du Ser- ET CHIPPAUX. MYOLOGIE COMPARATIVE DU PIED 287 PALES
vice de Santé des Troupes Coloniales (Pharo-Marseille) (1941-
1943).
— dans la salle d'autopsies de l'Hôpital Colonial de Fréjus
(1942-43).
— au laboratoire d'Anthropologie des Parties Molles, ouvert à
cette occasion au Musée de l'Homme à Paris, où nous trans
portâmes, en 1943, les pièces anatomiques du Laboratoire
du Pharo (1943-45).
— au laboratoire d'Anatomie de la Faculté mixte de Saigon
(1948-49).
— dans la Salle d'autopsies de l'Hôpital H. E. M. Le Flem,à
Cholon (1949-52).
LES SUJETS
Dans tous les cas,

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