Note sur la vraie signification du rendement marginal et du taux d intérêt du marché  ; n°1 ; vol.21, pg 114-124
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Revue économique - Année 1970 - Volume 21 - Numéro 1 - Pages 114-124
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Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 35
Langue Français

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D.J. Delivanis
Note sur la vraie signification du rendement marginal et du taux
d'intérêt du marché
In: Revue économique. Volume 21, n°1, 1970. pp. 114-124.
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Delivanis D.J. Note sur la vraie signification du rendement marginal et du taux d'intérêt du marché. In: Revue économique.
Volume 21, n°1, 1970. pp. 114-124.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1970_num_21_1_407908NOTE SUR LA VRAIE SIGNIFICATION
DU RENDEMENT MARGINAL
ET DU TAUX D'INTERET DU MARCHE
La théorie actuellement prédominante soutient que chaque entrepreneur
cesse de procéder à des investissements nouveaux 1 quand le taux du
marché s'élève au-dessus du rendement marginal des capitaux investis ou
même quand ce dernier n'est pas suffisamment supérieur au taux d'intérêt
prévalant sur le marché. Certes, cette constatation apparaît au premier
abord satisfaisante, puisqu'on est couramment informé de l'évolution de
ces deux agrégats. Cette comparaison, néanmoins, présuppose qu'on soit
d'accord sur la signification du rendement marginal et sur celle du taux
d'intérêt prévalant sur le marché.
Nous entendons par rendement marginal le rendement prévu ex ante
de la dernière tranche de capital dont l'investissement est considéré comme
profitable, pour toute la période pendant laquelle cet investissement sera
en état de produire des biens ou d'offrir des services. Toutefois cette
définition, satisfaisante à première vue, soulève plusieurs points qu'il s'agit
d'éclaircir dans la première partie. Par contre, le taux d'intérêt du marché
semble être le taux d'intérêt le plus fréquemment appliqué dans les transac
tions courantes remplissant certaines conditions et sous certaines réserves.
Il en sera question dans la seconde partie. Je me propose donc, dans
une première partie, d'examiner la conception du rendement marginal, les
implications qui en découlent et les réserves qu'il y a à faire à leur sujet.
Dans la seconde partie, je procéderai à l'analyse du taux d'intérêt du
marché en appliquant la même méthode. J'exposerai en dernier lieu ma
conclusion.
I
Pour parvenir à une conclusion à propos de l'importance du rendement
marginal comme critère des investissements à effectuer, il me semble devoir
examiner :
a) si le rendement marginal dans l'économie est uniforme ou s'il se présente
sous un aspect différent dans chaque secteur ou dans chaque entreprise ;
1. Cela n'affecte pas la continuation des investissements entamés, à moins
qu'il soit possible de les arrêter sans nuire à la valeur des travaux effectués. ■
RENDEMENT MARGINAL ET TAUX D'INTERET 115
b) si l'investissement en dehors de l'entreprise ou du secteur ou même
de l'économie est possible et est à considérer ;
c) si l'appréciation du capital doit être comprise dans le calcul du ren
dement marginal ;
d) si la dépréciation monétaire, continue depuis 1939, doit être prise en
considération ;
e) comment il est possible de calculer le rendement marginal ex ante sans
s'exposer au risque de trop grosses erreurs ;
f) si les investissements ne sont pas quelquefois décidés sous l'empire
de considérations de profit, mais par le désir de s assurer du prestige
ou de réduire la peine et les dangers du personnel ;
■g) l'importance attribuée aux frais de maintien, de réadaptation et de répa
ration des investissements disponibles en comparaison avec les avantages
à attendre et avec les frais à supporter à l'occasion de l'exécution de
nouveaux complémentaires ;
h) l'étendue de la région à l'intérieur des frontières ou au-delà de ces
dernières, dans le cadre de laquelle le rendement marginal peut pousser
à des investissements ;
/') l'importance attribuée soit par les particuliers, soit par les établisse
ments tenus à publier un bilan, aux profits découlant de l'exploitation
d'un investissement à la suite de la non-application stricte de la légis
lation en vigueur ; .
/) comment le problème se présente dans le secteur public qui, de nos
jours, a acquis une si grande importance.
a) II s'agit en premier lieu de savoir si le rendement marginal est uni
forme dans l'économie. Il ne me semble pas qu'on puisse parler d'un
rendement marginal uniforme dans l'économie, dont d'ailleurs les frontières
sont à fixer dans l'alinéa h. En effet, il ne peut pas en être question car
il diffère non seulement par secteur mais aussi par entreprise et en ce qui
concerne le rendement marginal de cette dernière des fluctuations ne sont
pas exclues. En effet, chaque entrepreneur examine la rentabilité d'un
investissement pour la période pendant laquelle il est prévu que l'inve
stissement décidé sera en état de fonctionner et de ce fait, d'assurer un
rendement, et non pas où que ce soit mais en premier lieu dans sa propre
entreprise. On peut donc conclure que le rendement marginal n'est pas
uniforme dans l'économie, mais qu'il tend à évoluer, du moins dans la
quasi-totalité des cas, dans le même sens.
b) Le capitaliste à la recherche d'un investissement en considérera la
possibilité en dehors de sa propre entreprise, lorsqu'une des conditions
suivantes se réalisera :
— il est persuadé que le rendement à attendre d'un nouvel investissement
dans sa propre entreprise ne lui assurera pas un profit adéquat ;
— il croit comprendre les données et l'opération d'une autre entreprise ; 116 REVUE ECONOMIQUE
— il a l'intention d'acquérir une partie ou même l'ensemble d'une entreprise
dont la concurrence affecte défavorablement ses propres profits, simple
ment en vue d'éliminer cette concurrence et ses répercussions ;
— il entend se limiter au rôle du sleeping partner, dans l'espoir de se pro
curer des profits.
c) Le capitaliste ou l'entrepreneur à la recherche d'un investissement
ne considère pas seulement les profits découlant de l'opération de l'entre
prise, mais aussi les probabilités de l'appréciation du capital investi. L'in
vestissement, en dehors de sa propre entreprise, soit dans le même secteur,
soit ailleurs i.e. en immeubles, en entreprises industrielles ou commerciales,
en entreprises offrant des services, sera influencé par les considérations
se référant au rendement marginal en combinaison avec l'appréciation du
capital, avec la perspective de pouvoir éviter ainsi la dépréciation de
fonds thésaurises ou prêtés quand évidemment les perspectives monétaires
ne semblent pas favorables du point de vue du créancier.
d) II semble donc découler de ce qui a été exposé et en considération
du fait bien connu qu'à longue vue la valeur de la monnaie tend à la
baisse, indépendamment de l'évolution relativement brève, quelquefois dans
le sens contraire (pour la dernière fois dans les années 1929-1938) que
les décisions d'investissement ne sont jamais influencées exclusivement par
le calcul ex ante stricto sensu du rendement marginal. En effet, la probab
ilité de la baisse du pouvoir d'achat de la monnaie doit, par la force
des choses, être incorporée dans les calculs. Cela est considéré de nos
jours comme parfaitement naturel partout, mais n'est jamais omis dans les
pays dont la stabilité monétaire a laissé à désirer dans le passé. Ces consi
dérations impliquent que la baisse du pouvoir d'achat de la monnaie est
incorporée ex ante dans le calcul du rendement marginal.
e) Le calcul quelque peu satisfaisant du rendement marginal à attendre
rencontre des difficultés presque insurmontables, même si l'entrepreneur en
cause est soutenu par les travaux, par les calculs, par l'expérience et par
le savoir-faire d'experts-comptables, économistes et autres. Les conclusions
n'ont qu'une valeur et une importance limitées, vu les changements continus
dans toutes les sphères de l'activité humaine, dans le domaine monétaire
et dans le cadre institutionnel. Il est certes aisé de procéder, du point de
vue comptable et sous certaines hypothèses, à des calculs du rendement
des investissements sous considération et de ce fait auss

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