Note sur un fémur humain rachilique d un dolmen de l Aveyron - article ; n°1 ; vol.6, pg 63-70
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1945 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 63-70
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1945
Nombre de lectures 10
Langue Français

Extrait

J. -K. Gan
Note sur un fémur humain rachilique d'un dolmen de l'Aveyron
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, IX° Série, tome 6, 1945. pp. 63-70.
Citer ce document / Cite this document :
Gan J. -K. Note sur un fémur humain rachilique d'un dolmen de l'Aveyron. In: Bulletins et Mémoires de la Société
d'anthropologie de Paris, IX° Série, tome 6, 1945. pp. 63-70.
doi : 10.3406/bmsap.1945.2814
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1945_num_6_1_2814NOTE SUR UN FÉMUR HUMAIN RACH1T1QUE
DUN DOLMEN DE L'AVEYRON
Par J.-K. Gan.
Parmi les ossements humains exhumés en 19I9 par M. L. Balsan,
Conservateur du Musée Fenaille, à Rodez, du Dolmen ITI des
Vézinies (commune de Salle la Source, Aveyron), se trouve un
fémur gauche adulte (fig. 1) qui, par son importance, mérite d'être
signalé. Il est, en effet, atteint de rachitisme.
Connue chez la plupart des Mammifères, surtout chez les
Singes (Sutton, 188/1) et les Anthropoïdes (Frassetto, 1902 ; von
Luschan, 1906), cette maladie est très fréquente chez l'Homme
actuel. Mais une telle lésion n'a, semble-t-il, jamais été signalée
ni chez les Hommes paléolithiques, ni chez les Hommes néoli
thiques (*), ainsi que ceux de la période des dolmens (Le Baron,
i8q4 ; Pales, 19З0 ; Vallois, 19ЗД), abstraction faite d'un crâne
de jeune garçon provenant de la Norvège néolithique (Fiirst,
1920). A ma connaissance, c'est la première fois que l'on signale
la présence du rachitisme dans les ossements de la même époque
pour la France.
L'os en question est relativement en bon état, la tète seule fait
défaut. En outre, la partie supérieure du grand trochanter, le
sommet du petit trochanter et les deux condyles, l'interne sur
tout, sont endommagés.
Vu les surfaces articulaires (2), dont la \aleur pour l'identifica
tion du sexe des os longs a été indiquée par Dwight (1906), le
sujet en question était féminin et l'état d'ossification montre
qu'il était adulte/. Il est difficile de déterminer sa taille, car la
formule classique de Manouvrier n'est applicable qu'à l'os nor
mal. Cependant, il ne reste aucun doute, en considérant la lon
gueur de l'os (З9 cm.), que l'individu était de petite stature.
(1) Le rachitisme est, observe Pales (19З0) « inconnu jusqu'à nouvel ordre,
au Paléolithique; il est discutable au Néolithique ». Les recherches récentes
faites par Lacoaibe (19^2), Marqtjié (19З9), Rouillon (i9?3), El Sayed (19/io),
ainsi que Vallois et Marquié (19/io) sur les ossements humains de la période
des dolmens dans les départements de l'Ariège, de l'Aveyron et de l'Hérault,
viennent plutôt à l'appui de cette constatation.
(•>) En l'absence de la tète, il m'a éié impossible de mesurer son diamètre
maximum qui es|, selon Dwight (1900), le caractère le plus important pour
identifier le «exe de cet os. En conséquence, j'ai dû m 'appuyer sur la longueur,
l'épaisseur et la largeur de l'épiphvse inférieure: traits également considérés
par Dwight (1906) et, après lui, Pat<so>s (191/j), comme importants. Ixi fait
que l'extrémité supérieure du col, partie qui s'attache à la tèle, e-t étroite,
montre qu'il s'agit d'un sujet du sexe féminin. 64 société d'anthropologie de paris
Les lésions rachitiques se présentent sous plusieurs former :
« tantôt très accusées et associées en grand nombre, tan loi et le
plus souvent légères, discrètes et devant être cherchées » (Marfan,
cité par Dieulafé et Dieulafé, 19ЗЗ). « Sons sa forme atténuée,
observe cet auteur, le rachitisme est extrêmement fréquent, mais
il est souvent méconnu. » II s'agit ici d'une forme légère.
Ce qui nous frappe à première vue ici, ce sont des s\mptô.mes
très caractéristiques du rachitisme : les extrémités sont plus volu
mineuses que chez l'os normal, car c'est dans la zone du car
tilage hyperthrophique et dans celle d'ossification que la lésion
se localise toujours (Policard, Péhu et Boucomont, 19З4). Mais
elles ne sont nullement aussi tuméfiées que dans la forme aiguë
et chez les enfants. D'autre part, l'indice de robusticité d'Anthony
et Rivet est bien supérieur à celui des Hommes normaux de l'épo
que des dolmens :
INDICE DE ROBI'STICITÉ
(d'après Anthony et Rivet)
Fémur du dolmen de Vézinies i\ néolithique i2,."> (Marquié, Т9З0))
Fémur français actuel i9,M (Bello y Rodriguez, 1909)
Vue par sa face antérieure, l'épiphyse supérieure paraît plus
plate que chez l'os normal. Comme la plupart des Néolithique",
la platymérie est très caractérisée sur cet os. L'indice de platy-
mérie est 70,7. Le grand trochanter est plus volumineux que
normalement. Il faut observer, cependant, qu'aucun des deux tro-
chanters n'est aussi volumineux que dans les formes aiguës.
L'apophyse supérieure y est très développée bien qu'elle soit
endommagée à sa partie postérieure. La crête qui marque la sépa
ration de la face cvterne du fémur et celle du grand trochanter
est courbée et très ondulée, alors qu'elle est presque horizontale
chez le normal. Par contre, les empreintes du moyen et petit fes
siers, de même que le tubercule prétrochantérien, sont très fai
bles. La hauteur du grand trochanter est 38,5 cm.
La face antérieure du col est légèrement aplatie, les stries et
rares orifices vasculaires n'y sont pas bien accusés. La ligne inter-
trochantérienne antérieure est absente. Le bord supérieur est
aplati, ce qui l'élargit beaucoup plus que celui de l'os normal.
En l'absence de la tête, nous n'avons pu mesurer l'angle du col
et, faute de l'extrémité supérieure de celui-ci, on ne peut dire
si l'empreinte iliaque était présente ou non. La longueur du
col C) est de 3i mm.
(1) Cette mensuration a été prise suhrant la méthode de Beli.o y Rodrigufz
(1909)- FEMUR HUMAIN 65
Ce qui est important à noter sur la face postérieure du col,
c'est que la ligne intertrochantérienne est très prononcée et beau-
Fig. 1. — a) le fémur humain gauche adulte Ç du Dol
men 111 des Vézinies, atteint de rachitisme (Collection du
Musée Fenaille, Rodez | ; b) le fémur humain d'un Français
actuel (Collection du Professeur H.-V. Vallois) ; vus par
leurs faces antérieures, 1/4 environ de G. N.
coup plus concave, plus oblique que la normale, se dirigeant de
dehors en dedans. La fossette digitale est très profonde.
Le petit trochanter est mutilé, mais bien accusé. On note une
fosse lnpotrochanlériennc, таь plus prononcée. Il \ a absence
BULL. ET MfcM. SOCIETE ANTHROI'. DE PARIS. T. 6, IXe SERlb, 1945. 5 SOCIÉTÉ d' A?sTHROP0L0GIE DE PARIS 66
du troisième trochanter, ce qui est contraire au\ dires de
Regnault (1896).
Vue par sa face externe, la diaph\sc paraît, comme la plupart
des fémurs néolithiques, fortement oblique de haut en bas sur
tout dans sa moitié supérieure qui se dirige de dedans en dehors.
Vue par ^a face interne, elle prend un aspect beaucoup plus
Fig. 2. — Radiographie de la moitié
supérieure du fémur du Dolmen III des
Vézinies ; 1/2 enviion de G. N.
massif à cause du pilastre très prononcé ; indice pilastrique r
io3,5. Le conduit nourricier, presque fermé, est à environ ^3 mm.
en-dessous du centre de l'os.
Ce n'est qu'à partir de l'épiphyse inférieure que la déformation
causée par le rachitisme se présente d'une façon très nette. Vu
par sa face antérieure, l'os se dilate progressivement dans la moi- HUMAIN 67 FÉMUR
tié distale de la diaphyse et, en même temps, se tord de dehors
en dedans.
Plus précisément, ce sont les faces postéro-externe et postéro-
interne qui sont sujettes aux modifications les plus considérables.
La dernière, en particulier, se développe ver1- la surface poplitée
aux: dépens de la face postéro-evterneiïig. ?,a) et la branche interne
de la ligne âpre est émousséc de telle sorte que le creux poplité
tout entier semble se continuer directement

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