Nouvelles stratégies de croissance urbaine - article ; n°45 ; vol.12, pg 73-97
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Description

Tiers-Monde - Année 1971 - Volume 12 - Numéro 45 - Pages 73-97
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Llyod Rodwin
Nouvelles stratégies de croissance urbaine
In: Tiers-Monde. 1971, tome 12 n°45. pp. 73-97.
Citer ce document / Cite this document :
Rodwin Llyod. Nouvelles stratégies de croissance urbaine. In: Tiers-Monde. 1971, tome 12 n°45. pp. 73-97.
doi : 10.3406/tiers.1971.1748
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1971_num_12_45_1748NOUVELLES STRATÉGIES
DE CROISSANCE URBAINE»
par Lloyd Rodwin*
Nombre de savants ont, avec beaucoup d'ardeur, blâmé leurs col
lègues pour avoir mal compris les idées de François Perroux en transfé
rant l'importance de sa notion de pôle de croissance du secteur à la
zone, ou en d'autres termes, des pôles de croissance aux centres de croissance.
Que ces reproches soient mérités ou non importe peu, car les collègues
ainsi mis en cause pourraient répliquer que François Perroux était aussi
« suggestif » qu'ambigu et qu'en tout cas il avait sous-estimé les « impli
cations » géographiques du concept de pôle de croissance. Par bonheur,
les grandes idées continuent à faire leur chemin, suscitent l'utilisation
de nouveaux modes d'interprétation des expériences, suggèrent d'autres
solutions, provoquant ainsi en cours de route des interprétations et
développements bénéfiques ou malencontreux.
* Directeur du S.P.U.R.S. (Programme spécial d'Etudes urbaines et régionales des pays
en voie de développement) au Massachusetts Institute of Technology, Cambridge, U.S.A.
Ce programme, particulièrement souple et dépourvu de toute contrainte universitaire,
permet à quelques spécialistes d'étudier pendant un an (de septembre à mai) au M.I.T. les
problèmes que pose la transformation des villes et des régions des pays en voie de dévelop
pement. Les travaux des participants ont pour objet non seulement les aspects économiques
et les données quantitatives de la croissance des villes et des régions, mais aussi les aspects
sociaux, culturels et politiques de leur développement, étudiés de façon à répondre aux
demandes des organismes ou des particuliers désireux de contribuer à certains travaux de
planification. Mais cependant les participants du Programme peuvent aussi conduire librement
leur recherche après en avoir indiqué l'objet au directeur du Programme. Les participants
du S.P.U.R.S. collaborent étroitement avec des hommes venus de pays très différents, sou
vent de pays en voie de développement, et de formations scientifiques diverses, ce qui permet
des travaux interdisciplinaires.
(i) Cet article est une version légèrement différente du chap. 8 de l'ouvrage du Pr Rodwin,
« Nations and Cities », ouvrage publié en juillet 1970 par Houghton, Mifffin and Co. à Boston.
73 LLOYD RODWIN
Pour ma part, je tiens à préciser que je trouve beaucoup d'intérêt à
ce que, pour certains, pôle de croissance soit devenu synonyme de centre
de croissance, et soit relié au concept de ville nouvelle. Cela permet
aux économistes britanniques et français de percevoir combien la notion
de planification géographique peut faciliter l'importante fonction de
croissance régionale, possibilité qui, jusqu'alors, leur avait totalement
échappé. Je pense également que le brassage de ces idées ouvre de nou
veaux horizons aux planificateurs urbains, en leur montrant le rôle
interrégional que peuvent jouer les villes nouvelles en tant que centres
de croissance, aspect que, jusqu'alors, ils avaient à peine entrevu.
Mais il est bien connu qu'économistes et planificateurs urbains en
sont encore à apprendre ГА.В.С. de leur métier. Par exemple, ils en
sont toujours à chercher quand et comment faire prendre corps à ce qui
n'est encore qu'un « embryon » de croissance lorsque la nécessité s'en fait
sentir, ou au contraire comment en freiner le développement s'ils venaient
à être dépassés par les événements. Ils ont besoin d'augmenter leurs
connaissances dans ces domaines afin d'être en mesure de proposer les
modifications à apporter aux stratégies nationales de croissance urbaine,
déjà mises en œuvre plus ou moins intelligemment sans qu'il ait été
tenu compte de l'insuffisance de nos connaissances et de nos possibilités
d'action.
A cette fin, je prendrai le risque d'exposer mes opinions — que je
suis d'ailleurs loin de considérer comme définitivement arrêtées — sur
les stratégies de croissance urbaine pratiquées dans divers pays, en préci
sant que mes conclusions sont basées sur des données provenant des
expériences menées aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en France, en
Turquie et au Venezuela (i).
Je me propose de résumer les quatre constatations auxquelles
j'aboutis après avoir examiné ces expériences, à savoir :
i° Les conditions initiales dans lesquelles ont été élaborées ces diff
érentes stratégies;
2° Les conséquences des ressemblances et des différences des cadres
sociaux et économiques;
3° Les divers types de concepts et d'objectifs;
4° Les orientations futures les plus probables.
(i) Voir pat L. Rodwin, Nations and Cities, A Comparaison of Urban Growth Strategies,
Boston, Houghton, Mifflin and Co., 1970.
74 NOUVELLES STRATÉGIES DE CROISSANCE URBAINE
CONDITIONS INITIALES
Deux facteurs ont provoqué la création de stratégies de croissance
urbaine : la prise de conscience de la gravité des problèmes de crois
sance, et la conviction de pouvoir leur trouver des solutions ; faute de
quoi il eût été difficile de convaincre les gouvernements nationaux de
la nécessité de réviser leurs objectifs, de modifier leur répartition initiale
des moyens et de réorganiser leur appareil administratif.
En effet, les gouvernements, aussi bien que les populations elles-
mêmes, renâclent devant un problème posé dans l'abstrait et ne com
mencent à s'émouvoir que lorsque la persistance et la gravité du pro
blème ne peuvent continuer à être ignorées sans risquer de susciter des
troubles. C'est seulement après avoir atteint ce stade que la question
est mise à l'ordre du jour du gouvernement, et devient ce que Hirschman
qualifie de problème « privilégié ». Les stratégies de croissance urbaine
présentent un intérêt tout particulier du fait qu'elles sont encore dans
une période transitoire, qui ne manquera pas, une fois terminée, de leur
faire reconnaître le caractère de problème « privilégié ».
Aucun des gouvernements des cinq pays précités n'a d'ailleurs
commencé à considérer ces problèmes comme « privilégiés » avant que
ne soit apparue en pleine lumière la multiplicité des questions spéci
fiques et ardues, aussi bien intra-urbaines qu'interurbaines.
Au début, les gouvernements ont traité séparément chacun des él
éments des problèmes tels que : logements, implantations industrielles,
transports, loisirs et éducation. C'est seulement par la suite qu'ils se
sont souciés des problèmes fondamentaux de croissance des banlieues
et des relations entre régions métropolitaines et grandes agglomérations.
Presque à la même époque, les problèmes des bidonvilles et des
régions retardées commencèrent à être considérés comme parties inté
grantes du problème beaucoup plus vaste et important de la gestion
de l'économie. Les actions entreprises d'une part pour la croissance des
villes, et de l'autre pour celle des régions retardées, furent, au début,
conçues indépendamment les unes des autres, mais, par la suite, conver
gèrent de plus en plus, dès que l'interdépendance fondamentale de ces
actions commença à être pleinement reconnue. Cette convergence fit
apparaître la nécessité d'éliminer les incompatibilités et le besoin d'une
coordination et d'une efficacité accrues des moyens d'exécution.
Les dernières phases du développement économique, et, en parti-
75 LLOYD RODWIN
culier, celle de la prospérité, amenèrent aussi l'accroissement de l'aide aux
régions retardées. Dans le passé il en était tout autrement, car les crises
économiques détournaient régulièrement l'attention du public de ces
problè

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