Perception de la distance et de la grandeur des objets - article ; n°2 ; vol.56, pg 437-452
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Description

L'année psychologique - Année 1956 - Volume 56 - Numéro 2 - Pages 437-452
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1956
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Eliane Vurpillot
Perception de la distance et de la grandeur des objets
In: L'année psychologique. 1956 vol. 56, n°2. pp. 437-452.
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Vurpillot Eliane. Perception de la distance et de la grandeur des objets. In: L'année psychologique. 1956 vol. 56, n°2. pp. 437-
452.
doi : 10.3406/psy.1956.8885
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1956_num_56_2_8885CRITIQUES REVUES
PERCEPTION DE LA DISTANCE
ET DE LA GRANDEUR DES OBJETS
par Éliane Vurpillot
Les constances perceptives sont connues et étudiées depuis très
longtemps, et il n'est pas de traité théorique sur la perception sans
un chapitre consacré à ce sujet. Pendant de nombreuses années, leur
existence fut admise comme un fait, et les seules questions soulevées à
leur propos furent de décider si elles étaient innées ou acquises et quelle
était la meilleure explication à leur donner. Il s'ensuivit des controverses
stériles et les interprétations furent souvent plus ingénieuses que
convaincantes.
A l'étudier de plus près, on s'aperçut que le phénomène même
de la constance était loin d'être simple, et surtout beaucoup plus fluc
tuant qu'il n'avait paru primitivement. Les constances évoluent avec
l'âge, selon les individus, les méthodes d'expérimentation. Elles ne sont
jamais parfaites et subissent l'influence de nombreux facteurs.
Le type de constance de beaucoup le plus étudié est celui de la
constance des grandeurs. En 1953, Fraisse (7) a fait le point sur l'état
des recherches dans ce domaine ; il apparaissait alors une tendance
commune à croire à l'existence de relations d'invariance entre les données
perceptives. Ces relations permettent la constance alors que les
elles-mêmes changent.
L'individu trouvait là un moyen d'établir une correspondance entre
monde apparent et monde réel, et de s'adapter à ce dernier. La cons
tance devenait donc indissociable de la personnalité de chacun.
Bien que la plupart des auteurs semblent admettre, au moins impli
citement, le bien-fondé de cette hypothèse, nous trouvons dans les
recherches récentes une tendance à aborder ce problème un peu diff
éremment.
Nous remarquons tout d'abord un changement dans les méthodes
d'expérimentation : un certain nombre de chercheurs ont abandonné
le laboratoire pour opérer en plein air et étudier la perception sur des
A. PSYCHOL. 56 -S 43 H kkvijes critiques
distances atteignant ou dépassant même le kilomètre. 11 s'agit en
général de recherches faites pour l'aviation américaine, dans un but
d'utilisation pratique des données obtenues. Cette évolution méthodol
ogique n'est certainement pas sans avoir influé sur le choix des points
traités.
Quand on parle en termes de constance des grandeurs, l'usage est
de faire dépendre la taille apparente d'un objet de sa distance perçue.
Dans la perspective de l'invariant, il s'agit d'établir une relation entre
quatre facteurs essentiels qui sont la taille réelle et apparente, la di
stance réelle et apparente. Le « new look » introduit l'action des fac
teurs subjectifs et montre leur influence déformante sur toute percep
tion, y compris celle de la taille des objets.
Les recherches dont nous allons parler étudient les diverses variables
pouvant intervenir dans la perception de la grandeur d'un objet. Leur
nouveauté réside d'abord en ce qu'elles se sont intéressées à des
physiques non encore mises expérimentalement en relation avec la gran
deur ou la distance perçues, et ensuite dans leur façon de traiter la
perception de la distance.
Il y a eu de nombreuses variations sur ce thème : la taille appa
rente dérive de la distance perçue, mais d'autre part, la distance est influencée par la taille perçue. Il y a eu aussi un certain nombre
d'études sur la perception de la distance absolue, études faites en labo
ratoires, dans des conditions généralement assez éloignées de la réalité.
Nous voyons maintenant des chercheurs s'intéresser au continuum
même de la distance et ils le font dans des conditions beaucoup moins
artificielles.
Nous passerons en revue d'abord les études portant sur l'invariant
taille-distance qui sont la suite logique des précédentes, puis nous exa
minerons l'apport des expériences en plein air à nos connaissances sur
la perception de la distance et enfin, nous rassemblerons un ensemble
de recherches de laboratoire qui ont pour point commun d'étudier l'i
nfluence d'un facteur précis autre que la taille ou la distance sur la
perception de celles-ci.
L'hypothèse de V Invariant taille- distance
Rappelons d'abord brièvement ce qu'il faut entendre par là. Nous
nous référons à Kilpatrick et Ittelson (24).
Cette hypothèse s'appuie sur la géométrie euclidienne. Si l'on
reprend les relations entre triangles semblables, il est exact que pour
un angle visuel donné a, le rapport taille physique (S) sur distance
physique (D) est constant : a — --. Cette relation peut se traduire en
un certain nombre de propositions :
1° Quand l'angle est donné, taille et distance varient proportion
nellement ;
2° Quand l'angle et la distance sont donnés, la taille est fixée; '
VUKI'ÎLLOT. PEUCEPTION DE LA JJ IST A..N (J'li 439 K.
o° Quand l'angle et la taille sont donnés, la distance ne peut avoir
qu'une valeur ;
4° Quand la taille est donnée, l'angle et la distance varient inversement, ;
5° la distance est donnée, l'angle et la taille varient propor
tionnellement.
Tous ces faits sont des réalités mathématiques de la géométrie
de l'espace euclidien.
Certains psychologues ont été tentés d'appliquer ces lois physiques
à la description d'événements psychologiques. Ils ont alors posé :
taille apparente angle visuel = distance physique
taille apparente taille rétinienne = K
distance
L'hypothèse d'un invariant taille-distance se formulerait ainsi (24) :
Une projection rétinienne ou un angle visuel d'une taille donnée, détermine
un rapport unique entre taille apparente et distance apparente.
Certains auteurs ont cherché à donner une forme mathématique
à cette proposition. Ainsi Gilinsky (13) utilise les équations suivantes :
D d- = A — + *— D B = A -f 8
s _ _B_ ~~
S Ä~T~D
dans lesquelles les D est la distance réelle, d la distance perçue, s la taille
perçue, S la taille réelle. A est la valeur-limite de d, c'est-à-dire la
distance apparente des objets astronomiques.
A est un paramètre et a une valeur caractéristique pour chaque
individu, 8 est la distance à laquelle la taille apparente correspond à
la taille réelle, c'est la distance à laquelle nous avons l'habitude de voir
les objets, c'est-à-dire 30 à 60 cm.
C'est le bien-fondé de cette hypothèse que nous voyons mettre en
doute par Kilpatrick et Ittelson (24) d'une part, par Gruber (18) de
l'autre. Gilinsky (14), tout en la défendant, assouplit cependant sa posi
tion en faisant intervenir l'attitude du sujet.
Dans cette dernière recherche (14), il s'agit de mesurer la grandeur
d'un objet à des distances variables, allant de 30 à 1 200 m. Pour Gilinsky
il n'y a aucun doute, la taille perçue dépend de la distance. Mais elle se
demande, avec Boring (2) si nous n'avons pas deux systèmes de percept
ion, l'un rendant compte de la grandeur physique de l'objet, l'autre
de la grandeur de son image rétinienne. L'utilisation de l'un ou
système pourrait correspondre à la distinction de Gibson (8) entre monde
visuel et champ visuel.
Si cette distinction tient à une différence de conditions, apparais
sant dans l'organisme et non dans le stimulus, quels sont les modes
alternatifs de réponse à un même stimulus, cl, quel en est le retentisse- 440 REVUES CRITIOJJKS
ment sur la perception de la distance ? Pour répondre à cette question,
Gilinsky fait prendre successivement à ses sujets une attitude objective
d'ajustement à la taille physique de l'objet, et une rétinienne à sa protective.
L'expérience se fait en plein air, sur une grande étendue de gazon
ras. Les étalons sont 4 triangles de taille variable, environ 1 m de hau
teur pour le plus petit, 1,95 m pour le

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