Phonation et audition d après les travaux récents publiés en  France - article ; n°1 ; vol.8, pg 257-298
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Description

L'année psychologique - Année 1901 - Volume 8 - Numéro 1 - Pages 257-298
42 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1901
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Dr Marage
Phonation et audition d'après les travaux récents publiés en
France
In: L'année psychologique. 1901 vol. 8. pp. 257-298.
Citer ce document / Cite this document :
Marage Dr. Phonation et audition d'après les travaux récents publiés en France. In: L'année psychologique. 1901 vol. 8. pp.
257-298.
doi : 10.3406/psy.1901.3315
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1901_num_8_1_3315IX
PHONATION ET AUDITION D'APRES
LES TRAVAUX RÉCENTS PUBLIÉS EN FRANCE
Pendant longtemps, en France, l'acoustique a été laissée de
côté. C'est toujours ce qui arrive, lorsqu'un homme de génie
comme Helmholtz imprime son empreinte à un sujet. La ques
tion semble épuisée, et les savants se lancent dans une nouvelle
voie, jusqu'au jour où apparaît le fail nouveau.
Le l'ait nouveau, en acoustique, a été le phonographe d'Edi-
son. Du moment que l'on avait en main une machine répétant
fidèlement ce qui lui avait été dit, il n'y avait pins, semblait-il,
qu'à étudier les empreintes sur le rouleau du phonographe pour
découvrir la clef du mystère et savoir comment on parlait.
Aussi les travaux ont-ils été nombreux, surtout à l'étranger.
Les Français se sont mis à cette question d'une façon plus
tardive, et avec moins d'enthousiasme : cependant les A der
nières années ont vu naître un certain nombre de travaux im
portants. Les uns, comme MM. Guillemin1, Rousselot2 et
Marichelle3, se sont occupés uniquement de la phonation; les
autres, comme le Dr Gellé Vont étudié successivement la pho
nation et l'audition; enfin, M. P. Bonnier s'est attaché à étu
dier le problème si complexe de l'audition dans une série de
publications, dont les principales sont l'oreille ri et l'audition".
Ce sont ces ouvrages que nous allons analyser dans cet article.
I. M. GUILLEMIN
La théorie d'Helmholtz est toujours classique; elle peut se
résumer de la façon suivante : les cordes vocales,, en vibrant,
1. Sur la f/énération de la pour et du timbre (Société d'éditions scienti
fiques.
2. Ilousselot, Principes de phonétique expérimentale (Welter).
3. Mariehelle, la Parole d'après le tracé du phonographe (Delagrave).
4. Gellé, r Audition et ses orç/anes (A lean).
5. Bonnier, l'Oreille (Gauthier- Villars).
(». Bonnier, V (Octave Doin).
l/AN'NKF PSYCHOLOGIQUE. VIII. 11 ■
258 MEMOlltES OKIGINAÜX
donnent une note fondamentale, accompagnée d'une infinité
d'harmoniques ; un ou plusieurs de ces harmoniques, la vocable,
se trouvent renforcés par la cavité buccale et la réunion de la
note fondamentale et de la vocable produit la voyelle. Il s'en
suit que chaque voyelle a une ou deux vocables fixes et im
muables.
Lesauteurs s'entendent peu sur la vocable de chaque voyelle,
et leurs différents résultats sont réunis dans le tableau suivant:
MÉTHODE Ou 0 A É i
Écoulait la voyelle Ut- Bonders rëz s':b3 Pi; chuchotée.
E coût ail le son
rendu par le larynx
frappé avec le doigt, Auerhach Ph !a3 /■«', f<h la bouche venant de
prononcer la voyelle.
Écoutait, le son de Ph, Heimholt/ la voyelle renforcée Phh s'':b:; fa.3 PJ>, >'<■« «b5 par le résonuateur.
Écoutait le renfor-
cenientd'un diapason
vibrant en avant de *«b s':b:t *';b<; Kœnig la bouche venant de
prononcer la voyelle.
E coût a it le son
rendu par les dents,
f t a p p é e s avec le '> Bourseul ut, Ph doigt, la bouche ve
nant de prononcer la
voyelle.
Méthode graphique. Hermann sis, ut{. UtAt 7-C, rê,o mi,t mi.j, so/.j réti, sol6
Le Dr Guillemin, ancien élève de l'Ecole Normale, professeur
à. l'Ecole de Médecine d'Alger, très bon musicien, journaliste
de race, fut choqué par ces contradictions, et, comme la poli
tique lui laissait des loisirs, il se plongea dans des réflexions
profondes, et se demanda quels phénomènes devaient se passer
dans le larynx etlescavités supra-laryngiennes ; je dis devaient,
car, et c'est le bizarre de son œuvre qui est très belle, il na
pas fait d'expériences. « Je suis, dit-il, trop vieux et trop mala
droit pour faire du laboratoire » ; c'est de modestie.
Il en est résulté ceci, c'est que la partie démolition dans l'œuvre
du Dr Guillemin est parfaite; il y apporte une verve et un en
thousiasme étonnants, on se passionne à lire son livre ; c'est le MARAGE. PHONATION ET AUDITION 259
Clemenceau de l'acoustique ; tous les chapitres ne se valent pas ;
ceci tient à ce que l'ouvrage a paru dans le Journal mensuel de
Chervin ; à certains moments, l'auteur était en verve, et il vous
tombait un acousticien en un article. D'autres fois il était
moins en train, et la critique est moins serrée.
Il en résulte un peu de flottement et de décousu qui tient,
comme je l'ai dit, à la façon dont l'œuvre a été publiée.
C'est, du reste, l'opinion de M. Violle, qui a fait la préface
de la seconde édition de la Génération de la Voix et du Timbre.
« Hardi Bourguignon, exercé à la lutte par les vingt années
consécutives qu'il a passées, comme maire d'Alger, au milieu
de difficultés sans cesse renaissantes, M. Guillemin est un ter
rible jouteur. Rien ne l'arrête, ni le poids d'une opinion quelque
généralement qu'on l'admette, ni l'autorité d'un nom
grand qu'il soit. Si l'illustre Hemlholtz conserve encore un
certain crédit en acoustique après les coups redoublés que
lui porte l'auteur de la Generalion de la Voix et du Timbre, ce
ne sera pas la faute d'un adversaire aussi résolu. »
D'ailleurs, ce qu'il y a de mieux, c'est de laisser la parole à
l'auteur ; au chapitre ier, il débute ainsi.
« A lire nombre d'ouvrages sur la phonation, on croirait
volontiers que cette partie de la physiologie est des mieux con
nues et que l'appareil vocal nous a livré tous les secrets de son
mécanisme fonctionnel.
« 11 est démontré aujourd'hui, nous dit Mathias Duval\
« que ce n'est pas Voir qui vibre, mais bien les bords de la
« glotte, de sorte que le larynx doit être comparé, non à un
« sifflet, mais à un tuyau, à anche. »
« // est démontré aujourd'hui, nous disent MM. Langlois et
«. de Varigny 2, que, si les vibrations de la colonne d'air peuvent
« entrer en ligne de compte, il faut faire jouer le rôle principal
« dans l'émission du bruit (sic) aux vibrations des cordes vo-
« cales... ; le larynx, en un mot, ne se comporte pas comme un
« sifflet, mais comme un tuyau à anche vibrante. »
«. On est d'abord quelque peu étonné d'apprendre que le
larynx est un tuyau, puis que V anche de ce tuyau est uuecor.de,
enfin que cette corde est le muscle thyro-aryténoïdien d'après le
premier auteur, mais qu'elle est le ruban fibreux d'après le se-
1. Cours de plu/siidogie (l>° öd.). J.-H. Baillière et, fils. Paris, 1881, p. 470.
2. Nouveau./: éléments de phi/sioloyie humaine, ctave Doin, Paris. 1893.
p. 629. MÉMOIRES ORIGINAUX 260
cond auteur, et que même, d'après un troisième ', elle vibre à
la manière d'une corde isolée. »
« On devient très perplexe quand le Dr Mandl2 trouve « évi
dent » que la montée de la gamme est due au rétrécissement de
la glotte, en vertu de ce principe inattendu que la colonne d'air
sortante peut être considérée comme une lame élastique « dont
le son est d'autant plus aigu que la lame est plus mince », alors
que toutes les lames connues sonnent plus aigu quand elles
sont plus épaisses.
« Le désarroi devient complet, si l'on écoute le Dr Wit-
kowhki3.
« Les physiologistes ne sont pas du tout d'accord lorsqu'ils
« se demandent à quel instrument de musique ressemble le
« larynx : Galien le compare à une flûte; Magendic, à un haut-
« bois ; Despinez, à un trombonne; Diday, à un cor de chasse ;
« Savart, à un appeau pour appeler les oiseaux ; Biot, à un
«. tuyau d'orgue ; Malgaine, à une pratique; et Ferrein, à une
« e'pinette ou une viole. »
« Si l'on a le courage d&#

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