Planification sociale et modèles économétriques : quelques réflexions après la préparation du VIIIe Plan - article ; n°5 ; vol.31, pg 881-893
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Planification sociale et modèles économétriques : quelques réflexions après la préparation du VIIIe Plan - article ; n°5 ; vol.31, pg 881-893

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Revue économique - Année 1980 - Volume 31 - Numéro 5 - Pages 881-893
Trois des six priorités du VIIIe Plan concernent les aspects sociaux du dévelop­pement : emploi, protection sociale (sécurité sociale, santé, retraites, politiques familiales, action sociale) et habitat. Des simulations réalisées grâce au modèle macroéconomique DMS ont facilité l'analyse des relations entre le développement économique et la politique sociale. Elles ont montré comment des réduc­tions de durée du travail, des modifications dans les taux d'impôt et de cotisation sociale, des investissements dans le logement pouvaient se traduire par une baisse du chômage. Cependant, les modèles macroéconomiques ne répondent pas aux principaux problèmes que posent le développement des services non marchands, la distribution des revenus, le marché du travail. Parmi les raisons pour lesquelles l'utilisation des modèles est décevante pour la politique sociale deux sont particulièrement importantes : la valeur de la production de service non marchands est mesurée par les coûts et leur utilité n'est pas prise en compte ; les modèles n'ont pas de données de répartition (distribution des revenus, structures de con­sommation, inégalités sur le marché du travail, etc.).
Social planning and econometric models : some comments, following the preparation of the eight plan
Bernard Brunhes
Three of the six priorities of the VIIlth Plan concern social aspects of development : employment, social protection (social security, health, pensions, family policy, welfare) and housing. Simulations mode with DMS macroeconomic rnodel helped analyse relationships between economic development and social policy. They showed how working time reductions, changes in tax and social contribution rates, investments in housing, etc... could resuit in reducing unemployment. However macroeconomic models do not answer the main issues regarding the development of non market services, the distribution of income, the job market. Among the reasons why the use of models is disappointing for social policy two are of particular importance the output of non market services is measured by the input and their utility is not taken into account ; models usually lack distributive data (income distribution, patterns of consumption, inequalites on the job market, etc.).
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Bernard Brunhes
Planification sociale et modèles économétriques : quelques
réflexions après la préparation du VIIIe Plan
In: Revue économique. Volume 31, n°5, 1980. pp. 881-893.
Citer ce document / Cite this document :
Brunhes Bernard. Planification sociale et modèles économétriques : quelques réflexions après la préparation du VIIIe Plan. In:
Revue économique. Volume 31, n°5, 1980. pp. 881-893.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1980_num_31_5_408561Résumé
Trois des six priorités du VIIIe Plan concernent les aspects sociaux du dévelop-pement : emploi,
protection sociale (sécurité sociale, santé, retraites, politiques familiales, action sociale) et habitat. Des
simulations réalisées grâce au modèle macroéconomique DMS ont facilité l'analyse des relations entre
le développement économique et la politique sociale. Elles ont montré comment des réduc-tions de
durée du travail, des modifications dans les taux d'impôt et de cotisation sociale, des investissements
dans le logement pouvaient se traduire par une baisse du chômage. Cependant, les modèles
macroéconomiques ne répondent pas aux principaux problèmes que posent le développement des
services non marchands, la distribution des revenus, le marché du travail. Parmi les raisons pour
lesquelles l'utilisation des modèles est décevante pour la politique sociale deux sont particulièrement
importantes : la valeur de la production de service non marchands est mesurée par les coûts et leur
utilité n'est pas prise en compte ; les modèles n'ont pas de données de répartition (distribution des
revenus, structures de con-sommation, inégalités sur le marché du travail, etc.).
Abstract
Social planning and econometric models : some comments, following the preparation of the eight plan
Bernard Brunhes
Three of the six priorities of the VIIlth Plan concern social aspects of development : employment, social
protection (social security, health, pensions, family policy, welfare) and housing. Simulations mode with
DMS macroeconomic rnodel helped analyse relationships between economic development and social
policy. They showed how working time reductions, changes in tax and social contribution rates,
investments in housing, etc... could resuit in reducing unemployment. However macroeconomic models
do not answer the main issues regarding the development of non market services, the distribution of
income, the job market. Among the reasons why the use of models is disappointing for social policy two
are of particular importance the output of non market services is measured by the input and their utility
is not taken into account ; models usually lack distributive data (income distribution, patterns of
consumption, inequalites on the job market, etc.).PLANIFICATION SOCIALE
ET MODÈLES ÉCONOMÉTRIQUES
QUELQUES RÉFLEXIONS
APRÈS LA PRÉPARATION DU VIIIe PLAN
L/une des préoccupations des planificateurs est « l'intégration »
du social et de l'économique, c'est-à-dire l'utilisation , des
mêmes outils pour prévoir, projeter, simuler et finalement pro
poser une politique sociale qui soit cohérente avec les données et
les choix du développement économique. C'est sans doute une utopie,
parce que les critères et les objectifs de la politique sociale ne se
laissent pas facilement enfermer dans les limites d'un modèle ou d'un
jeu d'indicateurs : l'échec de la rationalisation des choix budgétaires
comme celui de nombreuses tentatives françaises et étrangères dans le
domaine des indicateurs sociaux où de la programmation des reve
nus est là pour le prouver.
Les tentatives faites lors de la préparation du VIIIe Plan pour
dessiner, grâce, au modèle DMS, des scénarios variantiels « pour l'em
ploi » ont permis un pas en avant qui, sans être décisif, donne l'occa
sion d'une réflexion sur ce que pourrait être un véritable modèle
« économico-social ». Les pages qui suivent n'ont pas cette prétention :
elles ne visent qu'à xDoser quelques problèmes qu'il reviendra aux
responsables du IXe Plan de tenter de résoudre.
Sous le vocable de politique sociale, on regroupe de nombreux
types d'actions des pouvoirs publics, que l'on classera ici par com
modité sous trois rubriques :
1. La gestion des services non marchands ;
2. La redistribution des revenus (Sécurité sociale, transferts sociaux,
indemnisation du chômage, fiscalité, subventions...);
3. Lès politiques visant à aménager les rapports de travail (emploi,
conditions de travail, relations du travail, formation des salaires...).
881
Revue économique — N° 5, septembre 1980. économique Revue
Après avoir rappelé ce qu'ont été les apports des exercices réalisés
pour le VIIIe Plan, nous examinerons quelles voies pourraient s'ouvrir
dans l'avenir pour l'analyse, à partir de modèles, de chacun des trois
types de politique.
I. LES SCENARIOS POUR L'EMPLOI DU Ville PLAN
LEUR CONTENU EN « POLITIQUES SOCIALES »
Objectif emploi
Dans les scénarios 1985 élaborés par l'INSEE à la demande du
Commissariat général du Plan pour la préparation du VIIIe Plan, le
niveau de l'emploi était un résultat : il n'était ni un objectif, ni une
contrainte. L'augmentation inquiétante du chômage qu'indiquait le
modèle a conduit les organisations syndicales, lors des réunions des
Commissions du Plan, à demander que l'on fasse « fonctionner le
modèle à l'envers », c'est-à-dire que le niveau de l'emploi devienne
un objectif ou une contrainte. Les « scénarios pour l'emploi » ont
été établis par l'INSEE et le Commissariat du Plan pour répondre à
cette demande ; les principes de cet exercice sont exposés par ailleurs
et on ne les répétera pas ici. Il a montré sur quels leviers économiques
il était possible de jouer pour améliorer l'emploi, quelle était l'ampleur
des mouvements à leur donner, quelles combinaisons étaient les plus
« rentables » pour une amélioration durable de la situation de l'emploi.
Les conclusions confirmaient des intuitions, des études qualitatives,
des simulations partielles effectuées auparavant, mais l'exercice avait
le double avantage pour les spécialistes de l'emploi de nourrir leurs
travaux de résultats quantitatifs, de faciliter le dialogue avec les
macroéconomistes et surtout de donner plus de crédibilité à leurs
propositions auprès de dirigeants préoccupés des équilibres écono
miques.
Les « scénarios de l'emploi » ont, en effet, corroboré et précisé les
analyses de la Commission de l'emploi et des relations du travail du
VIIIe Plan : pour améliorer l'emploi, il convient de jouer sur les mar
ges de manœuvre qui existent dans nos échanges extérieurs (les scénar
ios indiquent le prix de l'amélioration de l'emploi en termes de
déséquilibre extérieur) et dans les finances publiques : il faut maî-
SB2 Bernard Brunhes
triser la progression des revenus nominaux, modifier l'assiette des
charges sociales, réduire la durée du travail sous certaines conditions ;
et accompagner cet ensemble de mesures d'un effort d'investissements
plus particulièrement orienté vers des secteurs à la fois créateurs
d'emploi et susceptibles d'améliorer la balance extérieure (économies
d'énergie notamment) ; enfin donner la préférence aux dépenses publi
ques directement créatrices d'emploi sur les dépenses de transferts,
qui ne créent des emplois qu'indirectement et peuvent en revanche
amener une augmentation des importations.
Possibilités et limites du partage du travail
Depuis trois ans, des travaux ont été faits par l'INSEE, la Direct
ion de la Prévision et le Commissariat général du Plan pour tenter
de mesurer ce que pourrait être l'effet de différentes modalités de
réduction de la durée du travail sur la croissance économique et
l'emploi.
Les modèles économétriques — DMS comme Metric — ne connais
sent la durée du travail que sous une forme globale, sans ventilation
entre catégories, ou dans l'année. Une réduction de 2,5 % de la durée
du travail peut être une heure de moins par semaine ou une semaine
de congé supplémentaire par an ; ils ne font pas l

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