Population active et emploi dans l'Ouest et le Centre-Ouest. Présentation-synthèse - article ; n°1 ; vol.128, pg 465-481

J. Mirloup

Description

Norois - Année 1985 - Volume 128 - Numéro 1 - Pages 465-481
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: NOROIS
• Publié le: 01 janvier 1985
• Nombre de lectures: 30
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Joël Mirloup
Population active et emploi dans l'Ouest et le Centre-Ouest.
Présentation-synthèse
In: Norois. N°128, 1985. pp. 465-481.
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Mirloup Joël. Population active et emploi dans l'Ouest et le Centre-Ouest. Présentation-synthèse . In: Norois. N°128, 1985. pp.
465-481.
doi : 10.3406/noroi.1985.4267
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1985_num_128_1_4267N° — 32e ANNÉE OCTOBRE-DÉCEMBRE 1985 128.
NOROIS
Publiée avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique.
Population active et problèmes
de remploi dans l'Ouest
et le Centre-Ouest
Présentation-Synthèse
par Joël MIRLOUP
Université d'Orléans, Département de Géographie,
45017 Orléans Cedex.
Les mutations de la population active et les problèmes de l'emploi
qui en sont, pour partie, la traduction, interpellent le géographe. Ce
numéro spécial, sans prétendre tout évoquer ni tout expliquer, fait le
point sur la question pour l'ensemble des régions de l'Ouest et du Centre-
Ouest. La zone étudiée — près du tiers de l'espace national — effleure
la région parisienne, la Bourgogne, l'Auvergne, la région Aquitaine. De
ce fait, elle rend possible de larges coupes et des comparaisons propres
à mieux appréhender aussi bien l'Ouest sensu stricto, que les régions
qui l'encadrent.
Le présent recueil a été réalisé grâce à la collaboration d'une quinzaine
de chercheurs, géographes pour la plupart, mais aussi démographes et
économistes relevant des universités de Rennes, Poitiers, Nantes, Orléans,
Le Mans, Tours, Caen, Rouen, Limoges, ainsi que du service d'études de
l'I.N.S.E.E. de Basse-Normandie. Deux types de contributions ont été
sollicités et constituent les deux volets de ce numéro spécial.
Le premier regroupe sept articles de synthèse sur l'emploi et la popul
ation active dans les régions de l'Ouest et du Centre-Ouest. Les
auteurs, en conservant par ailleurs une totale liberté méthodologique
et rédactionnelle, ont inséré dans leur texte et commenté quatre cartes
et un tableau conçus au sein d'un groupe de travail à partir de légendes
et d'indices identiques. La comparaison des régions entre elles devrait
s'en trouver facilitée d'autant que cet article d'introduction, comme
prévu par ce groupe de travail, va dans le même sens en faisant la syn
thèse des données régionales communes et en intégrant les enseignements
des autres articles publiés.
Ceux-ci (2e partie) ont en effet été conçus dans le but d'approfondir,
soit thématiquement, soit spatialement, dans des cadres géographiques
limités, les approches proposées en premier lieu. Sont ainsi traités
Mots-clés : Population active. Emploi. Ouest de la France.
Key words : Working population. Employment. Western France. 466 JOEL MIRLOUP
avec plus de précision des sujets concernant le chômage dans l'industrie,
la double activité des agriculteurs, le travail féminin... ou bien portant
sur le Nord-Cotentin, la Sologne...
La plupart des auteurs ont insisté sur deux phénomènes majeurs :
la profonde mutation qu'a connue la population active du « Grand Ouest » ;
la forte aggravation et la récente généralisation des problèmes de l'emploi.
Ces deux thèmes seront, ci-dessous, successivement développés.
I. — UNE PROFONDE MUTATION DE LA POPULATION ACTIVE.
Le mot ne semble pas trop fort au regard des différentes analyses
présentées, tant sur le plan de l'évolution des effectifs que sur celui des
structures.
A) UN GONFLEMENT SPECTACULAIRE DES EFFECTIFS.
Entre 1975 et 1982, la population active dans l'Ouest et le Centre-
Ouest est passée de 5,156 millions à 5,702 millions d'unités, soit une
progression moyenne de 1,51 % / an (France : 1,06 % / an). Pour les sept
régions étudiées, le taux d'accroissement a été supérieur, voire très
supérieur au taux national, sauf pour le Limousin ( + 0,53 % / an). Les
Pays de la Loire (+ 1,74 % / an), le Centre (+ 1,65 % / an), Poitou-
Charentes (+ 1,63 % / an) sont arrivés respectivement aux 2e, 3e et 4e
rangs des régions françaises, derrière le Languedoc-Roussillon. La Bre
tagne (+ 1,42 % / an) s'est située au niveau de la Provence - Côte d'Azur.
Les Basse et Haute-Normandie, avec des taux inférieurs aux précédents,
ont tout de même enregistré une évolution plus favorable qu'au niveau
national.
Néanmoins, c'est surtout par rapport aux périodes antérieures que
l'accélération de la croissance, entre 1975 et 1982, fait figure de mutat
ion. Les changements de rythme les plus spectaculaires et les plus récents
ont concerné la Bretagne, le Poitou-Charentes, les Pays de la Loire,
et, même le Limousin. L'exemple du Poitou-Charentes, analysé par
R. Béteille, montre que les premières années de la crise n'ont pas eu
d'impact immédiat : plus de 100 000 actifs supplémentaires pour cette
seule région, entre 1962 et 1982 ; une accélération de la progression entre
1975 et 1982, illustrée par un taux moyen de croissance passant de
+ 0,23 % / an (1968-1975) à + 1,63 % / an (1975-1982). Pour le Limousin, étu
dié par G. Bouet et O. Balabanian, on a pu assister à un véritable renver
sement : — 0,53 % / an entre 1968 et 1975 ; + 0,53 % / an entre 1975 et
1982. Plus anciens ont été les changements en Basse-Normandie et dans
le Centre qui, depuis 1954, n'avaient connu de baisse d'effectifs (d'ailleurs
légère) qu'avant 1962 ; mais dès cette époque, la reprise fut vigoureuse,
avec pour le Centre un gain de 340 000 actifs en 20 ans... Seule la Haute-
Normandie, dont la croissance de la population active a été à la fois
forte et ininterrompue depuis 1954, n'a pas connu de véritable mutation,
d'autant, comme le souligne D. Gambier, que les difficultés économiques
de cette région, dès 1973-1975, ont stabilisé le taux de croissance à hauteur
de ce qu'il était antérieurement. POPULATION ACTIVE ET PROBLÈMES DE L 'EMPLOI 467
La figure 1 complète et précise les enseignements précédents au niveau
des zones d'emplois. 37 de ces dernières, sur 106 au total, ont enregistré un
accroissement inférieur à la norme nationale. Les données globales concer
nant les régions du Grand Ouest masquent en fait des écarts très creusés
localement puisque s'inscrivant dans la fourchette — 4 % et + 20,2 %.
On notera, sur la carte, l'importance d'un vaste espace allant de la région
parisienne à la côte vendéenne et charentaise, où toutes les zones d'emplois
ont bénéficié d'un taux d'accroissement supérieur au taux national. S'y
distinguent notamment les zones du nord de l'Eure-et-Loir, de la Loire
Moyenne, de la Loire Angevine et de la Vendée, ainsi que les zones de
Châtellerault, Poitiers, Niort et La Rochelle. Au sud et au sud-est, de cet
espace, en Berry, en Charentes et Poitou orientaux, les taux deviennent au
contraire tous inférieurs au taux national, sauf pour la zone de Brive.
Au nord, les regroupements sont plus limités : opposition entre les zones
côtières bretonnes et de Basse-Normandie, à progressions fortes, et celles
de l'intérieur, y compris la moitié septentrionnale des Pays de la Loire, à
progressions faibles, exception faite des zones de Rennes et du Mans.
Le cas de la Haute-Normandie est à nouveau un peu particulier puisque
zones de faible accroissement (Le Havre, Rouen, Pays de Bra r) et de fort
accroissement (Yvetot, Barentin, Louviers...) s'y juxtaposent aussi bien sur
la côte que dans la vallée de la Seine ou sur ses abords.
B) ELEMENTS D'EXPLICATION.
Les explications de la croissance fournies au premier degré ^:~ les
auteurs, à l'échelle de chaque région, sont de trois types : le solde des
migrations définitives de population active ; les implications locales, et
différées dans le temps, du mouvement naturel et de l'évolution des
structures par âges ; les variations des taux d'activité (notamment du
taux féminin).
Ces derniers ne sauraient pourtant intervenir que de manière relative :
le taux atteint en 1982 par l'ensemble des régions de l'Ouest et du Centre-
Ouest ne fait qu'égaler un taux d'activité national (43,2 %)