Population agricole et prévision d emploi - article ; n°5 ; vol.14, pg 695-716
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Description

Revue économique - Année 1963 - Volume 14 - Numéro 5 - Pages 695-716
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M.-Th. Join-Lambert
Madame Lucette Velard
Population agricole et prévision d'emploi
In: Revue économique. Volume 14, n°5, 1963. pp. 695-716.
Citer ce document / Cite this document :
Join-Lambert M.-Th., Velard Lucette. Population agricole et prévision d'emploi. In: Revue économique. Volume 14, n°5, 1963.
pp. 695-716.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1963_num_14_5_407574POPULATION AGRICOLE
ET PREVISION D'EMPLOI
Les prévisions d'emploi agricole occupent une place importante
dans l'établissement des plans nationaux et régionaux de développe
ment. D'une part, l'évolution future de la population employée dans
l'agriculture détermine très étroitement les prévisions nationales d'emp
loi dans les secteurs industriel et tertiaire : l'évaluation dans l'avenir
du transfert de l'agriculture vers les autres secteurs commande à la
fois les objectifs de production et la réalisation de l'équilibre de
l'emploi auquel les méthodes françaises attachent une particulière
importance. D'autre part, sur le plan régional, le mouvement de l'em
ploi agricole doit être prévu avec précision, pour éclairer l'action
agricole régionale et la localisation des investissements. En matière
de politique agricole, il convient en effet de connaître, afin de l'inflé
chir, le sens d'une diminution dont les conséquences économiques et
sociales sont très variables : souhaitable dans la majeure partie des
cas pour assurer aux agriculteurs l'emploi optimal et une rémunér
ation suffisante de leur travail, la diminution entraîne parfois un
déclin progressif de la vie économique, et l'impossibilité d'assurer
l'exploitation rationnelle du sol. Au stade de l'aménagement rural
des petites régions, la connaissance de l'évolution de la population
agricole constitue un facteur essentiel pour apprécier l'orientation des
productions et les besoins en équipements collectifs. Et au niveau le
plus général, le rythme de diminution de la main-d'oeuvre agricole,
très inégal suivant les régions, conditionne le volume total de main-
d'œuvre disponible pour les emplois non agricoles, et constitue un
facteur important pour l'implantation des activités futures.
Malgré l'importance qu'elle présente pour la politique agricole et
la politique économique d'ensemble, la mesure des mouvements de
diminution de la population agricole a comporté jusqu'ici une large
part d'incertitude. Il suffit de rappeler la distorsion entre les pré
visions du IIIe Plan et les premiers résultats du recensement de 1962 : 696 REVUE ECONOMIQUE
l'agriculture a perdu annuellement 160 000 personnes actives de 1954
à 1962, soit une réduction totale d'un quart de ses effectifs actifs
alors que le IIIe Plan évaluait ce rythme de diminution à 85 000 pour
les années 1954 à 1961 1.
L'ampleur de cet écart met en cause la valeur des méthodes de
prévision d'emploi agricole pratiquées jusqu'ici. Mais l'examen montre
qu'en fait, dans ce domaine comme dans d'autres, l'économie agricole
se dérobe aux méthodes « classiques » d'analyse, et requiert la mise
au point difficile d'une démarche qui lui soit adaptée sans être pour
autant moins rigoureuse.
La prévision de l'emploi agricole se heurte en effet à de multiples
obstacles, qui tiennent aux imperfections du matériel statistique, à la
complexité des facteurs de variation, et qui rendent inapplicables
telles quelles les méthodes employées pour les autres secteurs. Du
Ier au IVe Plan, une démarche spécifique s'est donc progressivement
élaborée pour la prévision de la diminution escomptée de la popul
ation active agricole : elle distingue l'évolution « probable » de l'évo
lution « souhaitable » pour choisir un rythme de variation jugé pos
sible en fonction d'une politique définie. La progression des recher
ches démographiques et économiques a permis le perfectionnement
de ces différentes étapes de la prévision ; mais leur mise au point
définitive demande encore de très nombreuses recherches théoriques
et expérimentales.
LES DIFFICULTES DE LA PREVISION
EN MATIERE D'EMPLOI AGRICOLE
Tout travail de prévision suppose un matériel statistique relat
ivement sûr, une bonne connaissance des lois de l'évolution passée,
et l'application de méthodes de projection définies.
1. Le IIIe Plan avait émis l'hypothèse suivante : population active dans l'agri
culture, 5 200 000 en 1954; 5 020 000 en 1956; 4 600 000 en 1961. Les résultats
du sondage au l/20e effectué à partir du recensement de 1962 fournissent les
renseignements globaux suivants :
Diminution Diminution
totale par an
Pop. active agr 5142 891 3 849 700 1292 691 161586 agr. masc. . 3 321256 2 582 180 739 075 92 384
Pop. active fém. . 1 821 136 1 267 520 553 616 69 202 AGRICOLE ET PREVISION D'EMPLOI 697 POPULATION
Or la prévision de l'emploi agricole se heurte successivement à
l'imperfection des données statistiques de base, à la complexité des
facteurs de variation et à l'inadaptation des méthodes habituelles
de prévision d'emploi.
A) Imperfections du matériel statistique
Les chiffres concernant la population active agricole doivent être
utilisés avec précaution. Les sources de renseignements sont peu
nombreuses et insuffisamment homogènes, l'activité agricole est dif
ficilement accessible à la mesure, et la grande diversité régionale de
la population agricole rend les chiffres globaux peu significatifs.
LES SOURCES
Etant donné les caractères du « marché de l'emploi » agricole,
il ne peut exister évidemment de données analogues à celles publiées
par le Ministère du Travail, ni d'enquêtes régulières auprès des
entreprises.
Outre les statistiques de la Mutualité sociale agricole, non exploi
tées sur une grande échelle, les données de base sur l'emploi agricole
sont contenues essentiellement dans les recensements démographiques,
les recensements généraux de l'agriculture et les enquêtes-emploi
effectuées à l'échelon national par l'I.N.S.E.E. Le long intervalle qui
sépare les recensements de la population s'est révélé très gênant,
en particulier lors de la préparation du IVe Plan et de l'élaboration
des plans régionaux. Les délais de dépouillement obligent souvent à
travailler sur des données très anciennes et à formuler sur la populat
ion agricole de l'année en cours des hypothèses qui altèrent la
valeur des prévisions.
Il est difficile en effet de compléter une source par une autre,
dans la mesure où les données ne sont pas toutes homogènes, et où
les définitions adoptées pour la population active diffèrent de façon
sensible.
LA MESURE DE L'ACTIVITE AGRICOLE
Les conditions de l'activité agricole sont de fait très particulières.
On a souvent assimilé l'agriculture à un « genre de vie » plutôt qu'à
une activité professionnelle ; les statistiques de population active agri
cole s'en ressentent. 698 REVUE ECONOMIQUE
La population active agricole se recrute presque exclusivement
au sein de la population entendue, au sens des recensements
démographiques, comme 1' « ensemble des personnes appartenant à des
ménages dont le chef exerce ou exerçait une profession agricole » 2.
Mais d'une part dans la population considérée comme active peut
figurer un nombre important de personnes en état de sous-emploi :
le « chômage » n'existe pas en tant que tel en agriculture. De plus,
l'activité professionnelle de la main-d'œuvre familiale et féminine est
difficilement mesurable. Les membres de la famille des exploitants
agricoles qui participent à temps partiel ou occasionnellement aux
travaux de l'entreprise familiale sont dénombrés d'inégale façon : tan
tôt on compte comme actifs tous les membres de la famille de l'exploi
tant qui sont en âge de travailler (recensements démographiques de
1921 à 1946), tantôt on ne considère comme actifs que ceux qui
le déclarent expressément. Les questions posées à ce sujet varient du
recensement démographique, où

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