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Publié par | REVUE_FRANCAISE_DE_SOCIOLOGIE |
Publié le | 01 janvier 1983 |
Nombre de lectures | 20 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 2 Mo |
Extrait
François Chazel
Pouvoir, structure et domination
In: Revue française de sociologie. 1983, 24-3. Aspects de la sociologie politique. Etudes réunies et présentées par
François Chazel et Pierre Favre. pp. 369-393.
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Chazel François. Pouvoir, structure et domination. In: Revue française de sociologie. 1983, 24-3. Aspects de la sociologie
politique. Etudes réunies et présentées par François Chazel et Pierre Favre. pp. 369-393.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1983_num_24_3_3671Resumen
François Chazel : Poder, estructura y dominación.
Para traspasar las oposiciones obligadas entre el poder como substancia y el poder como relación,
propone el autor examinar los lazos entre el poder concebido como relational (fîjando que las
relaciones consideradas conciernen tanto los grupos como los individuos) y la dominación como
concepto estructural. Se basa la argumentación en un análisis crítico de los trabajos de Clegg, Lukes y
Giddens. Durante el desarrollo se apartan sucesivamente las tesis que reducen el poder a un sencillo «
precipitado » de una dominación hegemónica y después la posición — defendida especialmente рог
Lukes — que invita a hacer caso del poder tanto como de la estructura, pero no llega a pensar su
relación. Finalmente conviene concebir — lo que hace Giddens — la relación entre poder y dominación
con términos de complementaridad : consiste la dominación, como propiedad estructural más bien que
como principio de legitimación, como distribución asimétrica de los recursos en la que se apoya el
poder; pero en cambio contribuye el poder a la reconstitución de la dominación misma, a través de la
posición efectiva de esos recursos en la interacción. Sin embargo hay que subrayar con fuerza — y
esta vez con Giddens — que esa complementaridad no tiene siempre un aspecto circular y que en su
dimension de acción en él, puede participar el poder de la constitución y de la producción de estructura
de dominación.
Zusammenfassung
François Chazel : Macht, Struktur and Beherrschung.
In der Absicht, über die überspitzten Gegensätze zwischen der Macht als Substanz und der Macht als
Beziehung hinauszugehen, prüft der Verfasser die Verbindungen zwischen Macht als rationellen Begriff
(wobei die berücksichtigten Beziehungen sowohl die Gruppen als auch die Einzelpersonen betreffen)
und der Beherrschung als strukturelles Konzept. Er stützt sich dabei auf eine kritische Analyse der
Arbeiten von Clegg, Lukes und Giddens. Im Verlauf seiner Argumentation werden nacheinander die
Thesen ausgeschieden, die die Macht auf einen einfachen « Niederschlag » einer hegemonischen
Beherrschung zuruckfuhren, so- wie die Ansicht, besonders von Lukes verteidigt, wonach die Macht
sowie die Struktur berücksichtigt werden, ohne dass ihre Beziehung erfasst wird. Wie bei Giddens muss
schliesslich die Beziehung zwischen Macht und Beherrschung als gegenseitige Ergänzung betrachtet
werden : die Beherrschung beruht nicht so sehr auf Legitimationsgrundsätzen, sondern, als strukturelle
Eigenschaft, auf einer asymetrischen Verteilung der « Ressourcen », auf die die Macht sich stützt.
Umgekehrt trägt jedoch die Macht, durch den tatsächlichen Gebrauch der Ressourcen in der
Interaktion, zur Wiedererstellung der Beherrschung bei. Es muss jedoch besonders, und diesmal im
Gegensatz zu Giddens, unterstrichen werden, dass diese Komplementarität nicht immer zirkular ist, und
dass, da sie auf etwas einwirken kann, die Macht zur Erstellung und zur Produzierung von
Beherrschungsstrukturen beitragen kann.
Abstract
François Chazel : Power, structure and domination.
In order to transcend forced oppositions between power as substance and power as relationship, the A.
proposes to examine the connections power viewed as relational (meaning here that the
relationships considered concern groups as well as individuals) and domination taken as a structural
concept. A critical analysis of the works of Clegg, Lukes and Giddens is used to support the
argumentation which rejects successively those theses that would reduce power to a mere « precipitate
» of hegemonic domination, and the position — defended notably by Lukes — which suggests to take
account of power as well as of structure but which is unable to think out their relationship. Giddens can
be followed when he envisages the relationship between power and domination in terms of
complementarity : domination conceived as a structural property, is made up less of legitimizing
principles than of an asymmetrical distribution of resources upon which power is based; and reciprocally
power contributes to the reconstruction of domination, by the actual implementation of these resources
in interaction. However it must be emphasized — in opposition to Giddens — that this complementaritydoes not always have a circular aspect, and that power, in its dimension as an action upon, can
participate in the constitution and production of structures of domination.
Résumé
François Chazel : Pouvoir, structure et domination.
De manière à dépasser les oppositions forcées entre le pouvoir comme substance et le pouvoir comme
relation, l'auteur propose d'examiner les liens entre le pouvoir, conçu comme relationnel (avec la
précision que les relations prises en compte concernent tout autant les groupes que les individus) et la
domination, en tant que concept structurel. L'argumentation s'appuie sur une analyse critique des
travaux de Clegg, Lukes et Giddens. Au cours du développement sont successivement écartées les
thèses réduisant le pouvoir à un simple « précipité » d'une domination hégémonique puis la position —
défendue notamment par Lukes — qui invite à tenir compte du pouvoir comme de la structure mais ne
parvient pas à penser leur relation. En définitive il convient de concevoir, avec Giddens, la relation entre
pouvoir et domination en termes de complémentarité : plutôt qu'en principes de légitimation, la
domination consiste, en tant que propriété structurelle, en une distribution asymétrique des ressources
sur laquelle le pouvoir s'appuie, mais réciproquement le pouvoir, à travers la mise en œuvre effective de
ces ressources dans l'interaction, contribue à la reconstitution de la domination elle-même. Cependant il
faut souligner avec force — cette fois contre Giddens — que cette complémentarité n'a pas toujours un
aspect circulaire et que, dans sa dimension d'action sur, le pouvoir peut participer à la constitution et à
la production de structures de domination.franc, socioi, XXIV, 1983, 369-393 R.
François CHAZEL
Pouvoir, structure et domination
Depuis les années 1950, le thème du pouvoir a donné lieu, dans la littérature
sociologique et politologique, à d'ardents débats en forme de duel. Partie d'une
querelle de méthodes, dans laquelle s'affrontaient les défenseurs de l'approche
réputationnelle et les tenants de l'approche décisionnelle, la polémique s'est élargie
à la conception même du pouvoir, favorisant par là l'émergence d'oppositions
dichotomiques : le pouvoir est ainsi conçu comme un exercice ou une capacité, il est
envisagé, selon les termes de Maruyama, substance ou comme relation (1),
il est abordé à partir des acteurs ou au contraire à partir du système, dont il
constituerait, dans cette dernière perspective, une propriété. Semblable polémique a
sans nul doute contribué à clarifier certains problèmes, en les posant explicitement,
et à ce titre il faut lui reconnaître, sur le plan heuristique, quelque intérêt, mais, par
la cristallisation autour de positions irréductibles et strictement antithétiques qu'elle
a suscitée, elle a peu à peu perdu l'essentiel de sa fécondité. Peut-être le temps est-il
venu, sinon d'une « recomposition de la notion » (2), du moins d'un essai de
dépassement de ces oppositions dans ce qu'elles peuvent avoir, pour certaines, de
forcé et par là même de stérile; on note d'ailleurs, depuis quelques années déjà,
d'intéressantes tentatives en ce sens, sur lesquelles nous aurons à revenir. Pour notre
part, nous aimerions participer à cet effort en proposant, sans prétendre à la primeur
de l'inédit, d'associer au concept relationnel de pouvoir la notion structurelle de
domination et en tentant de démêler quelque peu leurs rapports complexes.
Quelques précisions — ou précautions — s'imposent d'emblée, quant à la significa
tion même des termes et quant à l'orientation théorique suivie : tout d'abord adopter
une conception relationnelle du pouvoir ne revient nullement