Productions maritimes et problèmes alimentaires du Tiers Monde - article ; n°48 ; vol.12, pg 825-842
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Description

Tiers-Monde - Année 1971 - Volume 12 - Numéro 48 - Pages 825-842
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 23
Langue Français

Extrait

Alain Barlet
Productions maritimes et problèmes alimentaires du Tiers
Monde
In: Tiers-Monde. 1971, tome 12 n°48. pp. 825-842.
Citer ce document / Cite this document :
Barlet Alain. Productions maritimes et problèmes alimentaires du Tiers Monde. In: Tiers-Monde. 1971, tome 12 n°48. pp. 825-
842.
doi : 10.3406/tiers.1971.1824
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1971_num_12_48_1824PRODUCTIONS MARITIMES
ET PROBLÈMES ALIMENTAIRES
DU TIERS MONDE
par Alain Barlet*
C'est au moment où les pays en voie de développement prennent conscience
de la possibilité de réduire leurs carences alimentaires, en rationalisant l'exploi
tation des ressources biologiques marines, que la puissance technologique et
financière des pays industrialisés leur impose le rôle de fournisseur d'aliment
du bétail. Ceci est d'autant plus grave que les pays du Tiers Monde sont ainsi
contraints d'augmenter leur dépendance nutritionnelle vis-à-vis des pays riches.
Nous justifierons ceci en étudiant tout d'abord la situation actuelle des
productions maritimes, puis leur évolution probable d'ici 1985. Il nous sera
alors possible d'évaluer dans quelle mesure ces productions pourront ou non
constituer un remède aux carences protéiniques des pays en voie de déve
loppement.
I. — La situation actuelle
Dans leur ensemble, les océans, qui produisent annuellement 500 milliards
de tonnes (1) d'organismes vivants, demeurent pratiquement inexploités.
Mais seulement 200 (2) à 240 (3) millions de tonnes de poisson seraient
produites annuellement par les océans. Seulement la moitié pourrait faire
l'objet d'une exploitation (3). Or l'homme prélève une part croissante de ces
productions, puisque les tonnages de poissons marins péchés n'ont cessé
d'augmenter au cours de ces vingt-cinq dernières années, pour atteindre le
chiffre de 50 millions de tonnes en 1968. De plus, étant donné que les trois
*Ingénieur agronome.
(1) D'après une estimation de Graham et Edwards, in The world biomass of marine fishes,
paper n° R 11, FAO, Conference on Fish and Nutrition, 1961.
(2) D'après M. B. Shaeffer, Trans. Amer. Fish. Soc, 94, 123, 1965.
(3)J. H. Ryther, in Photosynthesis and Fish Production in the Sea, Science,
vol. 166, oct. 1969.
825
T. m. 48 54 TIERS MONDE
quarts de la production mondiale de poisson proviennent de l'hémisphère
nord, dont les zones marines représentent à peine le tiers de la surface totale
des océans, la plupart des zones traditionnelles de pêche sont en voie
d'épuisement.
L'étendue de la surexploitation dans l'Atlantique nord est telle que plu
sieurs stocks, notamment ceux de merlus, à l'ouest de la Grande-Bretagne,
ceux de morues et de rascasses, au large de Terre-Neuve, étaient déjà en
voie d'épuisement, respectivement en 1925 et 1955 (1).
On trouverait une situation analogue dans le Pacifique ouest-central.
Dans ces zones, l'exploitation est si intensive qu'elle ne pourra « se maintenir
indéfiniment, et peut-être pas au-delà des dix à quinze ans à venir » (1).
Pour pouvoir continuer l'exploitation des ressources marines, on a donc
cherché à déplacer les zones de production vers le sud. Ceci a été rendu pos
sible par :
— le bouleversement technologique, aboutissant à la création de navires-
usines à grands rayons d'action et pourvus d'installations de traitement;
— le principe de la liberté de pêche en haute mer (2), autorisant la pêche
dans toutes les zones extérieures à une mer territoriale (3).
1. 1m production
Les productions des principales espèces d'origine marine sont portées
dans le tableau I. Les productions de harengs et d'anchois sont en baisse,
par contre celles de morue et de maquereau augmentent très nettement.
L'origine de ces variations peut être trouvée dans les faits suivants :
— la décision du gouvernement péruvien de diminuer sa production d'anchois
tout en diversifiant ses productions maritimes, qui devront alors s'intégrer
dans la vie économique du pays (4) ;
— le délaissement progressif des produits frais, séchés, salés ou fumés, par
les consommateurs des pays industrialisés, qui préfèrent de plus en plus
les produits congelés ou surgelés.
(1) Gulland et Carroz, dans La situation de la pêche dans le monde, collection FAO,
U alimentation mondiale, n° 7, Rome, 1968, p. 10 et 11.
(2) Bien que ce principe soit fondé de jure sur une notion de réciprocité entre les pays,
il revient, en fait, à entériner les différences technologiques existantes.
(3) Le principe d'une zone contiguë, destinée à protéger les ressources biologiques des
eaux territoriales, dans laquelle l'Etat riverain aurait, en ce qui concerne la pêche, les mêmes
droits que dans la mer territoriale, a été rejeté à la deuxième Conférence de Genève de i960,
faute d'une seule voix pour atteindre la majorité des deux tiers requise.
(4) Le Pérou produit 90 % de la production mondiale d'anchois. Ce poisson intervient
pour 95 % dans les pêcheries péruviennes. La quasi-totalité de cette production est tran
sformée en farine puis exportée. Cette farine représente 30 % de la valeur totale des expor
tations péruviennes.
826 DOCUMENTATION
Tableau I. — Les productions ďorigine marine
(En milliers de tonnes métriques)
D'après Y Annuaire statistique des pêches de la F АО, vol. 28, 1969
1964 1965 1966 1967 1968 1969
Poissons marins (total général) . 41050 40970 44050 47300 50000 48600
Espèces О
Flétans, soles, etc 990 960 1 090 1 210 1 160 1 270
Morues 3 705 3922 4205 5034 6300 6358
Rascasses, perches de mer.. 2960 3 180 3 220 3 170 3 210 3 160
Chinchards, mulets, etc 2 010 2 160 2 130 1 080 1 990 1 970
Harengs 4 385 4 601 4 610 4 344 3 808 2 960
Sardines, sardinelles 2 188 2 141 2 046 2 310 2 799 2 726
Anchois 9 797 7681 9621 10530 11 272 9709
Illustration non autorisée à la diffusion Thons 917 904 986 1 008 1 022 1 049
Maquereaux 1023 1 303 1607 2272 2645 2783
Squales, raies 400 400 430 430 460 510
Crustacés (total général) 1 156 1 175 1 263 1 341 1 398 1 435
Homards 39 36 33 31 35 36
Langoustes 53 56 59 57 64 67
Crevettes 700 690 720 780 810 840
Mollusques 2626 2810 2881 3 035 3 295 3106
Huîtres 830 740 760 840 830 760
Moules 300 300 280 270 300 320
Céphalopodes 620 840 830 950 1170 950
(a) Ne sont considérées ici que les espèces marines ayant une importance économique
certaine.
Ces changements de goût obligèrent les producteurs à substituer progres
sivement la production de hareng (qui a baissé de 1,4 million de tonnes de
1964 à 1969) par celle de maquereau (qui a augmenté de 1,7 million de tonnes
de 1964 à 1969). Fort heureusement, les techniques de production étant ana
logues, cette substitution a pu s'opérer à moindres frais.
Pour les crustacés comme pour les mollusques, on note dans l'ensemble
une augmentation lente mais régulière qui correspond à un élargissement pro
gressif de ces marchés dans les pays industrialisés.
Les principaux pays producteurs sont portés dans le tableau IL II y a un
écart très net entre les quatre premiers producteurs, qui totalisent presque
la moitié du total mondial, et les pays suivants. Dans la série des pays produi
sant de 1 à 5 millions de tonnes par an, la Thaïlande semble avoir la croissance
la plus rapide (21e en 1964, 16e en 1967, 12e en 1969). Par contre, vraisem
blablement pour les mêmes raisons que celles évoquées précédemment pour
le Pérou, la production du Chili reste stagnante.
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