Productivité-croissance. Quelle relation à moyen-long terme ? Un rapprochement des modèles de Brechling et de Kaldor-Verdoorn - article ; n°3 ; vol.35, pg 447-478
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Productivité-croissance. Quelle relation à moyen-long terme ? Un rapprochement des modèles de Brechling et de Kaldor-Verdoorn - article ; n°3 ; vol.35, pg 447-478

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Revue économique - Année 1984 - Volume 35 - Numéro 3 - Pages 447-478
Productivite and growth what is the long run relation-ship? Bringing together brechling's And Kaldor-Verdoorn's models
brigitte Dormont
The present sttidy deals with the estimation of the two well-known models of the productivity — growth relationship : Brechling s labor demand equation and the Kaldor-Verdoorn equation. Those two modela are in principle different, concerning respectively short-run and long-run phenomenon. Using panel data of firms, we show that both specifications do not effectively differ, and that the Kaldor-Verdoorn equation can be reinterpreted as a Brechling's labor demand function. Furthermore it is shown that the estimates of productivity-growth elaticity are rather instable and dépendant on the exact formulation of the model adopted. One should be very careful in using them for long-run analysis.
Le présent article étudie sur données d'entreprises deux modèles couramment invo­qués à propos des relations productivité-croissance : la fonction de Brechling et la relation de Kaldor-Verdoorn. Leurs « vocations » sont en principe distinctes et concernent respectivement les analyses clé court terme ou celles de moyen-long terme. On montre ici que la relation Kaldor-Vercloorn ne fournit pas d'explication originale de l'évolution de la productivité à moyen-long terme, par rapport aux traditionnelles fonctions d'emploi définies par Brechling. La mise en évidence clé grandes instabilités des estimations des fonctions d'emploi vis-à-vis des spécifications adoptées incite d'ailleurs à une grande prudence quant aux jugements émis concernant les relations productivité-croissance.
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 83
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Madame Brigitte Dormont
Productivité-croissance. Quelle relation à moyen-long terme ?
Un rapprochement des modèles de Brechling et de Kaldor-
Verdoorn
In: Revue économique. Volume 35, n°3, 1984. pp. 447-478.
Abstract
Productivite and growth what is the long run relation-ship? Bringing together brechling's And Kaldor-Verdoorn's models
brigitte Dormont
The present sttidy deals with the estimation of the two well-known models of the productivity — growth relationship : Brechling s
labor demand equation and the Kaldor-Verdoorn equation. Those two modela are in principle different, concerning respectively
short-run and long-run phenomenon. Using panel data of firms, we show that both specifications do not effectively differ, and that
the Kaldor-Verdoorn equation can be reinterpreted as a Brechling's labor demand function. Furthermore it is shown that the
estimates of productivity-growth elaticity are rather instable and dépendant on the exact formulation of the model adopted. One
should be very careful in using them for long-run analysis.
Résumé
Le présent article étudie sur données d'entreprises deux modèles couramment invo-qués à propos des relations productivité-
croissance : la fonction de Brechling et la relation de Kaldor-Verdoorn. Leurs « vocations » sont en principe distinctes et
concernent respectivement les analyses clé court terme ou celles de moyen-long terme. On montre ici que la relation Kaldor-
Vercloorn ne fournit pas d'explication originale de l'évolution de la productivité à moyen-long terme, par rapport aux
traditionnelles fonctions d'emploi définies par Brechling. La mise en évidence clé grandes instabilités des estimations des
fonctions d'emploi vis-à-vis des spécifications adoptées incite d'ailleurs à une grande prudence quant aux jugements émis
concernant les relations productivité-croissance.
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Dormont Brigitte. Productivité-croissance. Quelle relation à moyen-long terme ? Un rapprochement des modèles de Brechling et
de Kaldor-Verdoorn. In: Revue économique. Volume 35, n°3, 1984. pp. 447-478.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1984_num_35_3_408789- CROISSANCE PRODUCTIVITÉ
QUELLE RELATION A MOYEN-LONG TERME ?
Un rapprochement des modèles
de Brechung et de Kaldor-Verdoorn *
INTRODUCTION
L'analyse des relations existant entre l'emploi, la productivité et
la croissance est un élément essentiel à la compréhension des évolu
tions actuellement observées dans les économies occidentales. Les gains
de productivité dépendent-ils à moyen terme du rythme de la crois
sance ? Celle-ci est-elle réciproquement gouvernée, via les progrès
de compétitivité, par l'amélioration de l'efficacité du processus pro
ductif ? Une élévation des salaires joue-t-elle défavorablement ou bien
impulse-t-elle des gains de productivité et une relance de la demande
par la consommation finale ? Les réponses apportées à ces questions
sont cruciales quant aux propositions effectuées pour résoudre le pro
blème du chômage. La compréhension des comportements d'embauché
des entreprises, à travers la recherche de fonctions d'emplois correct
ement spécifiées, est un élément nécessaire à prendre en compte dans
l'élaboration de ces réponses.
F. Brechling [1965], un des premiers à expliciter une fonction d'em
ploi à partir d'un comportement d'optimisation sous contraintes de
l'entreprise, met en évidence un fait a priori étonnant : une assez
faible élasticité de l'emploi par rapport à la production impliquant
des rendements techniques croissants du travail seul. Ce fut le point
de départ à une abondance considérable de travaux consacrés à la
♦ L'auteur remercie J. Mairesse pour ses conseils et suggestions.
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Revue économique — N* 3, mai 1984 Revue économique
demande de travail, développant des spécifications plus ou moins raff
inées, introduisant notamment des conditions de maintien sur le sentier
d'expansion impliquant la présence du coût relatif des facteurs comme
variable explicative. Cependant, on est toujours loin de comprendre
les ressorts exacts des progrès de productivité : suivant les approches,
les estimations de certains paramètres essentiels restent divergentes,
le problème d'une modélisation satisfaisante des comportements d'em
ploi des entreprises n'ayant toujours pas été résolu.
Cet article se situe en référence d'une série de travaux effectués par
R. Boyer et P. Petit ([1980], [1980 b]) sur le thème des relations emploi-
croissance-productivité. Issu d'une recherche (B. Dormont [1983 b])
s'attachant à l'étude — sur données de panels — des comportements
des entreprises en matière de demande de travail, il en constitue une
digression dans un domaine relativement connexe : celui de relations
productivité-croissance généralement établies sur un plan macro-éco
nomique. En effet, la mise en évidence d'incertitudes sur l'appréciation
de l'élasticité de l'emploi par rapport à la production, jointes aux possi
bilités d'explication en termes d'erreurs de spécifications dans les
modèles adoptés, imposait un retour aux formulations les plus couram
ment utilisées dans la littérature et aux interprétations généralement
avancées concernant les relations emploi-croissance.
Soulignons, toutefois, que notre démarche — l'interprétation, à
partir de fonctions d'emploi, de relations productivité-croissance macro
économiques — reste une approche partielle d'une question encore
extrêmement vaste et controversée.
On rappelle, dans un premier temps, le divorce court terme/moyen-
long terme intervenu lors des premières définitions des fonctions d'em
ploi qui se traduit par deux types de relations emploi-croissance a priori
distinctes : la fonction de Brechling et la relation de Kaldor-Verdoorn.
L'application de ces formalisations, dans une deuxième partie, à
nos données d'entreprises, conduit à la négation de tout statut parti
culier à la relation de Kaldor-Verdoorn.
La troisième partie est une sorte de bilan des relations emploi-
croissance issues de différentes spécifications de la demande d'emploi.
On y montre que l'appréciation de l'élasticité productivité-croissance
dépend étroitement de l'exactitude des spécifications adoptées concer
nant les comportements des entreprises. RELATIONS EMPLOI-CROISSANCE :
LE DIVORCE COURT TERME/MOYEN-LONG TERME
Essentiellement empiriques, les premiers travaux concernant la
demande d'emploi ont conféré à celle-ci un statut de relation de court
terme, définissant un profond clivage court terme/long terme dans les
analyses des relations emploi-croissance. Ce clivage se manifeste à
trois niveaux principaux :
— Les formalisations classiques des fonctions d'emploi, comme le
modèle de Brechling, situent la décision d'embauché en aval de la
décision d'investir.
— Les résultats obtenus sont difficilement interprétables en termes
de paramètres d'une fonction de production, puisqu'ils impliqueraient
des rendements techniques croissants du travail seul.
— Enfin, à moyen-long terme, des travaux récents portant sur les
relations productivité-croissance ont utilisé, de préférence à la fonction
d'emploi, des modèles du type Kaldor-Verdoorn.
Ces points sont repris dans les paragraphes suivants, qui concernent
successivement la fonction de Brechling puis la relation de Kaldor-
Verdoorn.
A court terme : la fonction de Brechling...
Jusqu'à la fin des années 1960, les études portant sur les demandes
de facteurs traitaient de façon dissymétrique les demandes des inputs
travail et capital : le niveau désiré du stock d'équipements résultait
d'une optimisation de long terme, tandis qu'à court ou moyen terme
la substitution s'effectuait uniquement par le biais de la variation des
effectifs, dans un rapport travail/capital indépendant du niveau observé
des prix relatifs.
Le modèle de Brechling [1965], qui se situe dans cette optique,
définit une fonction d'emploi reposant sur les hypothèses suivantes :
— On représente la contrainte technologique par une fonction de
production putty-putty de Cobb-Douglas, munie d'un trend de progrès
technique autonome, de la forme :
(1) Q = A . e«

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