Quelques considérations sur la crise des approvisionnements - article ; n°6 ; vol.30, pg 1000-1016
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Revue économique - Année 1979 - Volume 30 - Numéro 6 - Pages 1000-1016
A la frontière indécise du politique et de l'économique, la crise des approvision­nements du monde occidental fait naître des interrogations sur l'avenir de celui-ci. Cette crise ne date pas d'hier. Elle résulte de l'affaiblissement politique des prin­cipaux pays occidentaux, des dérèglements monétaires mondiaux, de la concentration progressive de l'offre de certaines substances vitales, et du détournement des règles du marché, au profit d'acteurs qui, jusqu'à une époque récente, n'avaient pas leur mot à dire dans le fonctionnement de l'économie occidentale. La question se pose de savoir si les mécanismes, fondés sur les principes de l'économie de marché, qui ont assuré la croissance et la prospérité d'une bonne partie du monde occidental, ne sont pas mis en défaut. Après avoir rappelé les signes avant-coureurs de cette crise, l'article aborde les difficultés des choix auxquels devraient être conduits les pays consommateurs face à une offre cartellisée, concentrée et politisée. Parmi ces pays, les plus exposés sont situés en Europe occidentale.
About the energy crisis
The energy crisis is looming on thé future of the Western World at the hazy frontier of politics and economics. The crisis is not new. It stems from the political decline of the leading Western countries, Worldwide monetary disorder, progressively concentrated supply of essentialy, and the intrusion in the market forces of operators who, till recently, had no say in the Western world economy. Whether the free-entreprise system, which has brought growth and prosperity to a good deal of Western countries, is not checked, remains to be seen. After reminding the past dues of the incoming crisis, the article discusses the difficult choices that ought to be made by the consuming countries to counter a carterlized, concentrated and politicized stipply. Western Europe countries are the mort endangered.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Christian Gobert
Quelques considérations sur la crise des approvisionnements
In: Revue économique. Volume 30, n°6, 1979. pp. 1000-1016.
Résumé
A la frontière indécise du politique et de l'économique, la crise des approvision-nements du monde occidental fait naître des
interrogations sur l'avenir de celui-ci. Cette crise ne date pas d'hier. Elle résulte de l'affaiblissement politique des prin-cipaux pays
occidentaux, des dérèglements monétaires mondiaux, de la concentration progressive de l'offre de certaines substances vitales,
et du détournement des règles du marché, au profit d'acteurs qui, jusqu'à une époque récente, n'avaient pas leur mot à dire dans
le fonctionnement de l'économie occidentale. La question se pose de savoir si les mécanismes, fondés sur les principes de
l'économie de marché, qui ont assuré la croissance et la prospérité d'une bonne partie du monde occidental, ne sont pas mis en
défaut. Après avoir rappelé les signes avant-coureurs de cette crise, l'article aborde les difficultés des choix auxquels devraient
être conduits les pays consommateurs face à une offre cartellisée, concentrée et politisée. Parmi ces pays, les plus exposés sont
situés en Europe occidentale.
Abstract
About the energy crisis
The energy crisis is looming on thé future of the Western World at the hazy frontier of politics and economics. The crisis is not
new. It stems from the political decline of the leading Western countries, Worldwide monetary disorder, progressively
concentrated supply of essentialy, and the intrusion in the market forces of operators who, till recently, had no say in the Western
world economy. Whether the free-entreprise system, which has brought growth and prosperity to a good deal of
countries, is not checked, remains to be seen. After reminding the past dues of the incoming crisis, the article discusses the
difficult choices that ought to be made by the consuming countries to counter a carterlized, concentrated and politicized stipply.
Western Europe countries are the mort endangered.
Citer ce document / Cite this document :
Gobert Christian. Quelques considérations sur la crise des approvisionnements. In: Revue économique. Volume 30, n°6, 1979.
pp. 1000-1016.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1979_num_30_6_408499QUELQUES CONSIDÉRATIONS
SUR LA CRISE DES APPROVISIONNEMENTS
I. INTRODUCTION
La nouvelle envolée des cours du pétrole depuis la fin de l'année
dernière, les rumeurs de rationnement de l'essence et du fuel domest
ique, les menaces d'interruption de la fourniture d'électricité, ont
opportunément rappelé à des opinions publiques oublieuses et à des
gouvernements discrets l'acuité prise par les questions d'approvisio
nnements (énergie, matières premières) 2. Bien sûr, cela ne date pas
d'hier*. Depuis la crise politique d'octobre 1973, le monde occidental,
et singulièrement la vieille Europe, sent confusément que les fonde
ments de sa prospérité économique sont ébranlés, et que les moyens
même de contrôler les événements lui échappent. Il se découvre à la
merci de nombreux décideurs qui n'ont, ni les mêmes aspirations, ni
les mêmes besoins que lui. Et ceci se produit alors qu'une vive
expansion, au sens des schémas classiques de la croissance, qui avaient
tant fait merveille jusqu'en 1970, lui serait particulièrement néces
saire pour maintenir le chômage dans des limites décentes.
L'objet, du présent article est de rappeler, de manière forcément
schématique, les éléments du problème tel qu'il pouvait se poser
alors qu'il était encore temps, et tel qu'il se pose aujourd'hui. A l'occa
sion, on insistera sur la situation de la France. La France consomme
actuellement de l'ordre de 4 % des ressources énergétiques ou minérales
produites dans le monde 3. Cette faible proportion ne la met cependant
pas à l'abri des convulsions extérieures.
1. Article dont la rédaction a été achevée le 22 mai 1979.
2. On se limitera ici aux matières premières à usage industriel d'origine non
agricole. On exclut donc les fibres naturelles et les produits alimentaires. Ces
derniers mériteraient à eux seuls de longs développements.
3. Bloc socialiste exclu.
1000
Revue économique — N° 6, novembre 1979. Christian Gobert
Tant d'études sur cette question des approvisionnements ont été
réalisées ces dernières années, tant de commentaires ont été publiés
par suite des événements de ces derniers mois, que le lecteur averti
aura légitimement l'impression d'avoir déjà tout vu. Citons, parmi les
travaux généraux les plus récents, l'étude publiée par la Conférence
mondiale de l'Energie (« Perspectives énergétiques mondiales à l'hor
izon 2020 »), le rapport au Club de Rome, de Robert Lattes, Caroll
Wilson et Thierry de Montbrial, intitulé « l'Energie : le compte à
rebours », ou bien dans un autre ordre d'idée et dans un genre diffé
rent, La Babel nucléaire de Louis Puiseux, ou encore La pomme
nucléaire et l'orange solaire de Michel Grenon. Mentionnons égale
ment les nombreux rapports officiels, qui ne sont pas aussi suspects
qu'on veut bien parfois le laisser croire.
Les études disponibles, qu'on peut classer en deux catégories,
selon leur inspiration, présentent, les unes et les autres, des insuffi
sances.
Les unes, globalisantes, se fondent sur des extrapolations de ten
dances quantitatives, éventuellement assorties d'inflexions hypothéti
ques. Ces tendances font partie des hypothèses du calcul et synthétisent
plus ou moins clairement des options volontaristes, par exemple en ce
qui concerne l'ampleur des économies d'énergie dans les pays développ
és. En comparant aux quantités estimées récupérables en dernier
ressort, on déduit une appréciation des risques de déséquilibre éven
tuel entre offre et demande futures. Pour autant, cela ne permet pas de
déterminer une ligne de conduite. Les considérations de coût ne sont
guère évoquées. Le rôle des agents économiques est passé sous silence
Les aspects politiques sont absents, sauf sous la forme implicite que
toute diversification de provenance ou des substances est bonne en soi.
On démontre ainsi que le monde, dans les trente ans qui viennent,
devra essentiellement compter sur l'énergie nucléaire et le charbon
pour satisfaire la croissance de ses besoins énergétiques.
Les autres décèlent une opposition entre utilisateurs individuels
(« la base »), et les technostructures de décision, qui détiennent le pouv
oir. Pour ces auteurs, tout est politique. L'énergie, les matières pre
mières, sont comme les fluides vitaux d'une société. Il suffit que cette
société fonctionne autrement, se fixe d'autres valeurs, pour que les
besoins en ces «fluides » soient modifiés. Il s'ensuit que les conditions
d'affectation et d'utilisation de ces substances vitales sont à changer.
Mais les facteurs économiques, voire techniques, sont ignorés. Quant
au facteur temps, variable tout de même utilisée, quoique assez som-
1001 Revue économique
mairement par les auteurs du premier groupe, il est généralement
malmené.
Ces deux approches d'une même réalité, empruntant des chemins
séparés, doivent cependant receler chacune une parcelle de vérité. En
fait, personne ne peut avoir une claire prescience de la manière dont
toutes les contraintes présentes et à long terme sont susceptibles de
peser sur une orientation dans un domaine quelconque. On peut, à la
rigueur, les sérier. Elles sont politiques, sociales, techniques, indust
rielles, économiques, financières. Le propre du langage et de la déci
sion politique est, à des fins déterminées par ailleurs, de sous-estimer
tel ou tel de ces aspects, en espérant que le temps se comportera en
galant homme, que les partenaires, choisis ou imposés, ne transforme
ront pas unilatéralement la règle du jeu, et que les agents économiques
(producteurs et consommateurs) répondront dans le sens souhaité par
le discours.
On observera que les deux approches que l'on vient d'évoquer
correspondent généralement, l'une à une vision mondialiste des pro
blèmes,

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