Quelques réflexions sur l expérience de Madagascar  en  matière de politique artisanale - article ; n°82 ; vol.21, pg 337-351
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Tiers-Monde - Année 1980 - Volume 21 - Numéro 82 - Pages 337-351
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 38
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Willy Léonard
Quelques réflexions sur l'expérience de Madagascar en
matière de politique artisanale
In: Tiers-Monde. 1980, tome 21 n°82. pp. 337-351.
Citer ce document / Cite this document :
Léonard Willy. Quelques réflexions sur l'expérience de Madagascar en matière de politique artisanale. In: Tiers-Monde. 1980,
tome 21 n°82. pp. 337-351.
doi : 10.3406/tiers.1980.4226
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1980_num_21_82_4226QUELQUES RÉFLEXIONS
SUR L'EXPÉRIENCE DE MADAGASCAR
EN MATIÈRE DE POLITIQUE ARTISANALE
(1960-1978)*
Leonard** par M. Willy
Cette brève étude se propose de déterminer, à partir des caractéristiques
structurelles du secteur artisanal (ou sa) malgache, les conditions nécessaires à
l'action de l'Etat en vue de l'expansion et de la transformation de ce secteur.
Les gouvernements malgaches successifs ont, de i960 à 1978, manifesté
un intérêt constant pour le secteur artisanal; là s'arrêtent les similitudes.
Répondant à des orientations idéologiques et politiques radicalement diver
gentes, leurs approches des problèmes de l'artisanat et leurs politiques de
promotion de ce secteur s'opposent.
Cette opposition apparaît en premier lieu dans la méthodologie des
enquêtes de 1968 et 1978, commandées, l'une pour servir une politique d'inté
gration au marché mondial capitaliste, l'autre réorienter l'action gouver
nementale en fonction de principes socialistes. Cependant, dans les deux cas,
les responsables des enquêtes ont délimité leur champ d'étude en considérant
comme activité artisanale toute activité ayant principalement recours au travail
manuel (quel que soit le nombre de travailleurs employés) et ne pouvant pas
être considérée comme industrielle, mais en ne retenant que les activités
s'exerçant dans un établissement fixe et permanent. Le champ des enquêtes
couvrait essentiellement l'artisanat de production et de services matériels,
c'est-à-dire une grande partie de la petite marchande. Se trouvaient
exclues du champ de ces enquêtes les activités qui sont généralement consi
dérées comme appartenant au secteur dit « informel » ou « non structuré »,
telles que les activités marginales (travail noir, petits services personnels...),
les activités de sous-traitance à domicile et les petits commerces et transports1.
Notre étude prend ces matériaux statistiques pour base; il en résulte que les
* Nous remercions nos collègues, MM. Tovo Rabetsitonta et Guy Pourcet, enseignants
à la filière Economie, pour la collaboration qu'ils nous ont apportée en nous faisant part de
leurs observations et suggestions. Mais il va de soi que le contenu de cette étude n'engage
que la seule responsabilité de son auteur.
** Enseignant à la filière Economie de l'Université de Madagascar, Tananarive.
1. Cf. Ph. Hugon, Typologie des formes de production non capitalistes dans les villes africaines,
doc. ronéotypé.
Revue Tiers Monde, t. XXI, n° 82, Avril-Juin 1980 338 WILLY LEONARD
observations ou conclusions que nous serons amenés à faire ne peuvent être
étendues ni à l'ensemble de la petite production marchande, ni a fortiori à
l'ensemble du secteur informel ou non structuré.
Quant aux politiques de promotion du secteur artisanal, il convient de
distinguer : i. La période de la Première République (1960-1975) où la poli
tique adoptée fut d'inspiration technocratique, productiviste et capitaliste;
2. La période de la IIe République, qui opte pour une politique révolutionnaire
assignant une autre évolution à l'artisanat.
Remarquons que durant la deuxième guerre mondiale et jusqu'à la rébellion
de 1947, à la suite du ralentissement important des relations commerciales et
financières avec la France, on a assisté, parallèlement à l'expansion de la pro
duction capitaliste locale, à une extension considérable des activités artisanales.
Mais dès la fin de la guerre, les relations commerciales furent rétablies progres
sivement, et, à partir de 1949, furent mis en place les mécanismes d'aide finan
cière du fides et de la ccfom, qui stimulaient à la fois les mouvements de
capitaux publics et privés, ainsi que le mouvement des marchandises. Le
champ d'activité du sa avait singulièrement rétréci entre la deuxième guerre
mondiale et l'indépendance. En règle générale, le dynamisme du sa fluctue
en raison inverse de la force des liens impérialistes (dans le cadre colonial ou
néo-colonial). Les vicissitudes coloniales et post-coloniales de l'artisanat
malgache en sont une excellente illustration; les politiques nationales doivent
prendre en compte cette réalité et se définissent par rapport à elle.
I. — La politique de la première république
ET SES RÉSULTATS (1960-1975)
Nous allons successivement analyser la politique mise en œuvre et en
apprécier les résultats.
A) U analyse de la politique adoptée
En fait, cette n'a pas été définie et exécutée dès le début de la
période; elle fut mise en oeuvre progressivement, et l'une des dernières mesures
prises ne le fut même qu'en 1972. Elle est, avons-nous dit, d'inspiration technoc
ratique, productiviste et capitaliste. Ces traits ressortent clairement de l'exposé
de ses différents éléments composants : orientation, objectifs, moyens et
mesures.
L'orientation principale répondait à l'idée que pour accroître le nombre
d'entrepreneurs industriels nationaux, entrepreneurs nécessaires au dévelop
pement, il était possible de transformer les patrons artisans grâce à l'aide et
l'encouragement de l'Etat. L'idée était justifiée de deux manières. D'une part,
on se référait à l'évolution de l'artisanat en Europe où, à la suite de la diff
érenciation spontanée entre les artisans, certains de ceux-ci s'étaient transformés
en entrepreneurs industriels capitalistes. D'autre part, on pensait que l'inte
rvention de l'Etat devait permettre d'accélérer le processus de différenciation
en contribuant à l'élargissement du marché (recherche de débouchés), en aidant
techniquement et financièrement les artisans disposés à améliorer leur product
ivité et en faisant jouer la concurrence entre les plus productifs et les moins
productifs. L'EXPÉRIENCE DE MADAGASCAR 339
Dès lors, les gouvernements ont assigné les objectifs suivants au sa :
modernisation technique du secteur et regroupement des artisans dans des
exploitations coopératives ou des petites entreprises capitalistes.
Comment réaliser ces objectifs et avec quels moyens ? Il était prévu :
— de créer un établissement public destiné à former et perfectionner profes
sionnellement les artisans;
— d'encourager et stimuler le secteur grâce à l'organisation de foires natio
nales de l'artisanat et de concours d'inventeurs (type Lépine);
— et d'octroyer des avantages de nature diverse aux coopératives artisanales
et aux petites entreprises industrielles.
Les mesures n'ont pas été prises simultanément, mais se sont succédées
tout au long de la période, au fur et à mesure, semble-t-il, que les pouvoirs
publics ressentaient la nécessité d'un effort supplémentaire. Citons les prin
cipales d'entre elles :
a) Publication dès i960 d'une ordonnance réglementant la coopération
et prévoyant la possibilité assistance technique, fiscale et financière de
l'Etat, d'une collectivité publique ou d'un établissement public. Cette ordon
nance a été modifiée et complétée plusieurs fois par la suite afin de préciser
les conditions et les formes d'assistance et de faire bénéficier les coopératives
des avantages du Code des Investissements;
b) Création en 1962 du Centre Economique et Technique de l'Artisanat
(ceta), qui avait pour mission de former et perfectionner professionnellement
les artisans et de les aider à se grouper sur le plan spatial (création de quartier
ou de cité artisanale gérée par le ceta et prévue dans chaque centre urbain)
et sur le plan institutionnel (création de coopératives sous l'impulsion du ceta
et avec son assistance technique, comptable et commerc

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