Rapport sur le mémoire de M. Lacassagne sur les mariages consanguins. - article ; n°1 ; vol.12, pg 203-214
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1877 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 203-214
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1877
Nombre de lectures 30
Langue Français

Extrait

E. Dally
Rapport sur le mémoire de M. Lacassagne sur les mariages
consanguins.
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 12, 1877. pp. 203-214.
Citer ce document / Cite this document :
Dally E. Rapport sur le mémoire de M. Lacassagne sur les mariages consanguins. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de
Paris, II° Série, tome 12, 1877. pp. 203-214.
doi : 10.3406/bmsap.1877.3225
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1877_num_12_1_3225E. DALLY. — RAPPORT SUR LES MARIAGES CONSANGUINS. 203
L'étude des os longs s'accorde donc avec l'idée que ce
squelette ne serait раз très-ancien.
La teinte verdâtre de la partie inférieure des os de l'avant-
bras droit prouve qu'un bracelet en bronze était placé au-
dessus du poignet droit.
RAPPORT. * .
Stir le mémoire de M. Laeassagne sur les mariages
consanguins ;
PAR M. E. DALLY.
M. le Président m'a fait l'honneur de me charger de vous
rendre compte du travail de M. le docteur Lacassagne, auteur
de l'article Consanguinité - du Dictionnaire encyclopédique des
sciences médicales^ encyclopédie qui, par ses proportions et le
talent de ses rédacteurs est peut-être, dans l'ordre des sciences
naturelles, la plus considérable de notre époque. L'article
de M. Lacassagne est lui-même en relation avec l'importance
du sujet puisqu'il ne comprend pas moins de quatre-vingts
pages grand in-8°. La place qu'a tenue autrefois dans notre
société cette intéressante question doit nous faire, vive ment
désirer d'être tenus au courant des phases diverses qu'elle a
traversées depuis qu'elle nous a échappé. M.' Lacassagne
n'écrit pas pour soutenir une thèse, ad probandum. Il est
absolument sans parti pris ; mais il a fait preuve à un degré
peu ordinaire des grandes qualités d'un debatter conscien
cieux. Pas une .des faces du problème ne lui a échappé et
presque tous les documents de quelque importance ont été
produits dans l'historique de la question. Cet article de Dic
tionnaire peut être considéré comme résumant les archives
de la consanguinité. On pourrait même trouver qu'en ratta
chant le problème à des questions de métaphysique dont on
se désintéresse de plus en plus, grâce à la valeur croissante
de l'observation directe dans les travaux contemporains,
M. Lacassagne a peut-être un peu trop agrandi le cadre de
son sujet. Le matérialisme, le spiritualisme et les autres 204 SÉANCE DU 5 AVRIL 1877.
théories subjectives n'ont, en réalité, quoiqu'en pense l'au
teur, rien à voir à la consanguinité. Il s'est trouvé que les
partisans de l'une ou de l'autre de ces conceptions se sont
rencontrés plutôt dans un camp que dans l'autre, mais on se
rend aisément compte de ce fait; selon que tel ou tel auteur
puisait à telle ou telle source d'autorité, il se peut que cette
circonstance ait donnée une certaine couleur à l'un des deux
partis ; c'est ainsi que M. le docteur Héliot, faisant appel dans sa
thèse inaugurale à l'opinion du pape, exprimée dans une con
versation'
particulière, mais non point inhérente à son opi
nion, mettait ainsi son travail sous l'égide du saint-siége ;
mais en réalité la plupart des écrivains qui se sont occupés
de la question ne croyaient point faire si grande besogne et
se montreraient souvent fort étonnés si, de leurs opinions
sur la consanguinité, on croyait pouvoir déduire leur Credo
philosophique ou religieux. Il en est de même, au surplus,
de la plupart des études de l'anthropologie, science qui com
mence seulement à se dégager de cette gênante tutelle et de
cet office de Servante des controverses, vexilla disputationarum ,
que de zélés théologiens et métaphysiciens spiritualistes ou
matérialistes voudraient lui faire jouer. Il s'est même trouvé,
pour la grande confusion des vieilles polémiques, qu'une
même opinion a successivement émigré dans tous les camps
selon les besoins actuels des luttes et qu'on réconduisait
quand elle ne rendait pas les services que l'on en attendait.
C'est ainsi que la théorie du transformisme a été considérée
par quelques-uns comme une théorie de combat et que des
polygénistes ardents s'y sont ralliés avec empresssement, jus
qu'au jour où cette même théorie adoptée par bon nombre
de monogénistes orthodoxes bien avisés ne leur a plus paru
bonne à servir leur cause. Darwinistes et monogénistes s'en
tendent aisément aujourd'hui, à ce point que le transfo
rmisme, que l'on considérait d'abord avec horreur, a des
chances pour devenir la doctrine favorite des ppiritualistes !
Heureusement la science est au-dessus des à priori et ses
méthodes sont assez sûres désormais pour qu'elle puisse DALLY. — RAPPORT SUR LES MARIAGES CONSANGUINS. 205 E.
rester en dehors des fluctuations spéculatives. M. Lacassagne
pose très-clairement les termes de la question, à savoir si
par le seul fait de la parenté des époux, en dehors de toute
autre considération, c'est-à-dire en dehors de tout élément
morbide, les mariages entre consanguins donnent un plus
grand nombre d'enfants infirmes ou débiles que les autres
catégories de mariage ; en d'autres termes, y a-t-ii aux lois
de Vhérédité une exception pour la consanguinité qui donner
ait ipso facto des vices héréditaires aux enfants de ceux qui
n'en ont point. On voit donc qu'il ne peut être ici question
que de la consanguinité saine. Pour éclairer cette question,
M. Lacassagne commence par examiner comment les diverses
sociétés humaines ont compris le mariage ; il semble admettre
que pendant la période fétichique « nous voyons partout
l'inceste être la loi ordinaire, les mariages consanguins avoir
une fréquence dont nous ne pouvons nous faire une juste
idée. » Peu à peu l'instinct sexuel fut réglé et ce fut par
l'accroissement de l'esprit militaire des sociétés que cette
évolution s'accomplit. « Les Ptolémées sont retombés dans
l'inceste, dit-il, dès qu'ils ont perdu le caractère guerrier. »
La période polythéiste, qui, selon la succession déterminée
par Auguste Comte, remplaça la période fétichique, offrit
chez les Hindous comme chez les Grecs, une organisation plus
précise de la famille et la parenté par les mâles, et l'on sait
que la législation athénienne prescrivait en certains cas l'i
nceste utérin et le tolérait toujours. Aussi la caste athénienne
se conserva-t-elle pendant des siècles. Chez les peuples
astrolâtriques, Tinceste fut moins réglé que chez les poly
théistes. Les ïartares, les Scythes, les Mèdes épousaient
leurs filles, leurs mères, leurs sœurs. Gambyse épousa sa
sœur. Mausole était le frère et l'époux d'Artémise. Pto-
lémée III se maria à Bérénice ; la belle Cléopâtre fut succes
sivement l'épouse de ses frères Ptolémée XII et Ptolémée XIII.
Attila s'arrêta en certain lieu, selon Priscus, pour célébrer
son mariage avec sa fille Esca. Enfin, dans les premières pé
riodes monothéistes on ne trouve de proscription absolue des SÉANCE DU О AVRIL 1877, ' , 206
incestes que chez les mahométans. Les Juifs, jusqu'à Moïse, ne
paraissent pas l'avoir proscrit, et Moïse ne distingue pas entre
les prohibitions de parentés consanguines et de parentés par
alliance; enfin, l'Eglise catholique se conforme rigoureuse
ment à la législation romaine, qui, au contraire des Grecs,
prohiba longtemps les mariages entre les parents en ligne
directe à l'infini et en ligne collatérale jusqu'au deuxième
degré. On ne cite chez les Romains que deux exemples de
•mariage entre oncle et nièce, celui de Claude avec Agrippine
et celui d'Antonin le Pieux. Nacor, fils de Tare et frère
d'Abraham, épousa sa nièce JVIiléa.
Nous ne suivrons pas M. Lacassagne dans son histoire
très-complète des discussions des conciles sur les degrés de
parenté, non plus que des législations contemporaines. Nous
passons aussi sur l'exposé des phase

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