Rapport sur un mémoire sur le royaume de Siam, de M. A. Gréhan - article ; n°1 ; vol.6, pg 416-427
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1871 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 416-427
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1871
Nombre de lectures 10
Langue Français

Extrait

Alex. Boggs
Rapport sur un mémoire sur le royaume de Siam, de M. A.
Gréhan
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 6, 1871. pp. 416-427.
Citer ce document / Cite this document :
Boggs Alex. Rapport sur un mémoire sur le royaume de Siam, de M. A. Gréhan. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de
Paris, II° Série, tome 6, 1871. pp. 416-427.
doi : 10.3406/bmsap.1871.4486
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1871_num_6_1_4486416 SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1871.
quent que pourraient les imprimer les pointes aiguës des
dents de quelque grand squale.
CANDIDATURE.
M. le docteur Armaingaud, ex-interne des hôpitaux,
demande le titre de membre titulaire. Il est présenté par
MM. Dureau, Topinard et Hamy.
ÉLECTIONS.
MM. les docteurs Terrier, Onimus et MuNDYsont nommés
membres titulaires.
LECTURES.
Rapport sur un mémoire sur le royaume de Siam,
de M. A. Gréhan, consul du roi de Siam a Paris ;
PAR M. LE DOCTEUR ALEX. BOGGS.
M. Amédée Gréhan, consul du roi de Siam à Paris, vient
de publier une brochure excessivement intéressante sur le
royaume de Siam, si peu connu en Europe ; j'en extrais
les passages qui peuvent intéresser la Société anthropolo
gique, renvoyant pour le reste à -la brochure elle-même,
dont il n'y a pas une ligne qui ne soit digne du plus vif
intérêt :
Le royaume de Siam, l'un des plus riches de l'Orient,
nous dit M. Gréhan, est appelé par les indigènes Sajam ;
(race brune). Il s'étend depuis le 4e degré de latitude nord,
jusqu'au 22e, et depuis le 96e jusqu'au 102e de longitude.
Sa population, avec celle des pay s tributaires, était évaluée
à 6 millions d'âmes en 1854, par l'évêque-missionnaire
français Pallegoix i :
* Description du royaume Thaiou Siam, t. I, p. 8. Paris, in-12, 1854. BOGGS. — LE ROYAUME DE SIAM. 417 A;
Siamois ou naturels du pays 1900 000
Chinois 1 500 000
Malais 1 000 000
Laotiens 1000 000
Cambodgiens 500000
Péguans 50 000
Kariengs, Xongs, Lavas 50 000
Total 6 000 000
La capitale du royaume, Bangkok, est située, comme on
sait, sur le Mênam (mère des eaux), un des plus beaux
fleuves de l'extrême Orient. Le climat du royaume de
Siam est plus ou moins variable, selon la latitude, mais la
chaleur y est toujours supportable. Le pays a trois saisons :
celle des pluies, celle de la sécheresse et celle des chaleurs.
L'époque la plus chaude comprend les mois de mars et
d'avril, où le thermomètre centigrade monte ordinairement
de 35 à 40 degrés à l'ombre.
Ces variations de température ne nuisent en aucune
façon à la végétation, qui y est magnifique. Les semailles y
poussent presque sans culture. Un simple sillon tracé et
quelques grains de riz jetés dans ce sillon suffisent j le reste
est l'œuvre de la nature, et pourtant de ce sillon sortira une
récolte abondante.
Le règne végétal y est des plus variés, ainsi que le règne
animal. Les minéraux y sont en abondance ; on y trouve
des mines d'or, de cuivre, d'étain, de plomb, d'antimoine,
de zinc et de fer ; ainsi que des topazes, des émeraudes,
des saphirs et des rubis ; mais les Siamois n'attachent pas
grande importance à ces pierres, ils ne les polissent pas et
les vendent brutes. Le prix de la livre varie de 16 à 60 francs.
Les Chinois les achètent, les polissent et les leur revendent
ensuite.
L'histoire proprement dite de Siam date de l'époque de
la fondation de sa capitale, Juthia, par Phaja Uthong, émi- 418 SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1871 .
grant du Cambodge, et qui prit le titre de Phra-Rama-
Thibodi, l'an 712 de l'ère siamoise (i350 après J.-C).
C'est en 1659 (1019 de l'ère siamoise) que Constantin
Falcon ou plutôt Pholcon, Génois d'origine selon les uns,
Grec selon les autres, arriva dans le royaume de Siam ; il y
prit bientôt une grande influence et décida le roi à envoyer
des ambassadeurs au roi de France Louis XIV. Des histo
riens ont cherché à révoquer en doute l'authenticité de
cette ambassade, mais on ne saurait songer un seul in
stant à la nier, puisque non-seulement les annules si
amoises la constatent, mais que les mémoires français, no
tamment ceux de l'abbé de Choisy, en fixent la date en
l'année 1684, et que Louis XIV, pour répondre à ce témoi
gnage, nomma le chevalier de Chaumont son ambassa
deur auprès du roi de Siam.. L'ambassade française arriva
à Juthia en septembre 1687.
C'est en 1782 que le roi de Siam Phra-Phuti-Chao-Luang
abandonna Juthia et transporta le siège du gouvernement,
à Bangkok, qui depuis est la capitale du royaume.
Le roi actuel de Siam, Somdetch-Phra-Paramendr-Maha-
Chulalou-Kornt âgé de dix-huit ans (né le 27 septembre
1853), est le cinquième souverain de la dynastie régnante. Il
a été élevé à l'européenne et montre une grande intelligence.
Le père de ce souverain était Pra-Bart-Somdetch-Phra-
Paramendr-Maha-Mongkut, homme fort remarquable, né
en 1804. Son éducation fut excessivement cultivée. C'est en
1851 qu'il monta sur le trône; et, dès lors, iJ inaugura une
ère de liberté en protégeant également les nationaux et les
étrangers, et en assurant ainsi la parfaite intégrité de leurs
relations. Plus tard il rêva au Siam l'établissement d'une
monarchie constitutionnelle basée sur la pondération des
pouvoirs, et quoique cette idée n'ait pu encore être réalisée
au Siam, les institutions de ce pays n'en ont pas moins fait
un grand pas vers une amélioration sensible. BOGGS. — LE ROYAUME DE 8IAM. 419 A.
Les transactions commerciales devinrent bientôt plus
fréquentes et plus importantes.
L'Angleterre en 1855, les Etats-Unis d'Amérique et la
France en 4856 conclurent avec ce royaume un traité
d'amitié, d'alliance et de commerce ; les autres pouvoirs
européens suivirent leur exemple, et aujourd'hui presque
tous les Etats de l'Europe sont chacun représentés par un
consul à Bangkok.
Terminons par un portrait du roi défunt : d'une taille
moyenne et d'apparence délicate, il jouit cependant toute
sa vie d'une très-bonne santé. Sa physionomie avait une
expression de bonté qui s'alliait à une grande douceur du
regard; cependant, très-vif et très-nerveux, il se mett
ait facilement en colère et ne s'apaisait pas aisément. Une
idée domina sans cesse toute sa vie : mériter l'estime et la
considération, les deux sentiments qu'il appréciait par
dessus tous les autres. Profondément consciencieux, il
convenait promptement d'un tort qu'il avait pu avoir, et
alors rachetait jusqu'à l'excès le mal qu'il avait pu causer.
Sa mémoire, excessivement fidèle, lui avait permis d'ap
prendre et de retenir beaucoup, et en outre de s'occuper
à la fois de questions toutes différentes. Fort généreux de
sa nature, le roi donnait et récompensait avec largesse. Il
aimait sa famille d'une tendresse infinie et jamais il ne fit
paraître de préférence pour l'un ou pour l'autre de ses
nombreux enfants.
Ce fut le 24 août, de retour de Wua-Wau, que le roi fut
pris de la terrible fièvre des jungles, dont il mourut le 18Ï oc
tobre 1868.
Il avait une grande instruction et était un des plus célè
bres philosophes asiatiques, connaissant presque tousJes
dialectes importants, anciens et modernes de l'Inde et de
l'Indo-Chine depuis le sanskrit jusqu'au siamois et au pâli.
Il «avait en outre la langue latine et parlait et écrivait par- SÉANCE, DU 21 DÉCEMBRE 4871. 420
faitement l'anglais, au moyen duquel il se tenait au courant
de tout ce qui se passait d'important en Europe. Il accueill
ait les étrangers avec beaucoup de bienveillance, et aimait
surtoutjla France et son souverain, dont il se disait avec or
gueil le fidèle allié.
Tout porte à croire que les relations du Siam avec la
France ne feront que s'accroître. La création d'une ligne
télégraphique, qui reliera à la Cochinchine française le
réseau électrique de l'Inde anglaise, va donner encore plus
de facilité à ces transactions. Cette ligne partira de Bangkok,
traversera le Siam, le Cambodge et la Cochinchine et, pas
sant pa

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