Recherches de pédagogie scientifique - article ; n°1 ; vol.12, pg 233-274
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Description

L'année psychologique - Année 1905 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 233-274
42 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1905
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Alfred Binet
Th. Simon
Vaney
Recherches de pédagogie scientifique
In: L'année psychologique. 1905 vol. 12. pp. 233-274.
Citer ce document / Cite this document :
Binet Alfred, Simon Th., Vaney . Recherches de pédagogie scientifique. In: L'année psychologique. 1905 vol. 12. pp. 233-274.
doi : 10.3406/psy.1905.3715
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1905_num_12_1_3715X
RECHERCHES DE PÉDAGOGIE SCIENTIFIQUE
Sommaire : Le laboratoire-école de pédagogie de la rue Grange-aux-
Belles. — La mesure de l'acuité visuelle chez les écoliers. — Méthodes
pédagogiques et Méthodes médicales. — La mesure de l'acuité audi
tive. — L'attitude correcte pour écrire. — Les meilleures méthodes pour
l'appréciation de l'intelligence. — Le sens esthétique. — La graphologie,
la chiromancie, la physiognomonie.
Le laboratoire-école de pédagogie normale. — Nous pensons
qu'il est intéressant d'expliquer comment l'idée nous est venue
de créer un de pédagogie dans une école pr
imaire de Paris.
Nous ne pouvons mieux faire que de reproduire ici le dis
cours dans lequel nous avons annoncé cette fondation à la
Société libre pour l'étude psychologique de l'Enfant.
Cette fois-ci, avons-nous dit à nos collègues, nous ne parlerons ni
du passé, ni du présent de notre Société, mais de son avenir. Je veux
essayer de préciser, et de rendre conscients pour tous, un certain
nombre d'idées, d'aspirations, de besoins, qui sont encore à l'état
latent parmi nous. J'ai écouté beaucoup çle conversations; on m'a
donné plusieurs avis; j'ai remarqué quelles sont les questions qui
attirent le plus de monde à nos réunions mensuelles, quels sont
les problèmes qui excitent les discussions les plus animées. D'autre
part, j'essaie de me tenir au courant de ce qu'on écrit, non seul
ement en France, mais aussi à l'étranger, sur la psychologie de l'en
fant et la pédagogie; en synthétisant ces divers renseignements,
voici à quelle conclusion je suis arrivé.
Tout d'abord, ce que je remarque, ce que tous les esprits attent
ifs ont dû remarquer, c'est un goût de plus en plus décidé pour
les solutions pratiques. Les instituteurs qui suivent nos séances
écoutent sans doute avec intérêt toutes les discussions d'ordre
spéculatif; mais ce n'est pas de ce côté qu'ils portent le meilleur de
leur attention; ils cherchent surtout à s'instruire dans l'intérêt de profession; et volontiers ils se disent, lorsqu'on leur apporte
les résultats d'une enquête psychologique : tout cela est très inté
ressant, mais quel parti puis-je en tirer pour ma classe?
Et la preuve, c'est que parmi les commissions de travail qui ont *.*" r.**""'** , ",
234 MEMOIRES ORIGINAUX
fonctionné pendant la dernière année, celles qui ont eu le plus de
succès, ce sont les commissions franchement pédagogiques.
Quand nous avons proposé qu'on étudiât les différents types
d'écriture, tout le monde nous a suivi, et si nous proposons cette
année qu'on étudie comparativement les meilleures méthodes de
lecture, tout le monde nous suivra.
Voilà une indication précieuse, dont nous devons tenir compte;
car nous ne créons pas les courants, vous le savez bien; ce sont
des forces naturelles dont on constate l'existence, et dont l'homme
avisé cherche à tirer profit.
Ce n'est pas seulement chez nous que ces tendances se manif
estent; on les découvre dans des Sociétés voisines et amies; vous
connaissez celle de l'Hygiène scolaire, plusieurs de ses membres,
le Dr Mathieu, le Dr Legendre, sont des nôtres. Ils ont formé une
ligue, et ce nom indique assez qu'ils se préoccupent moins de spé
culations désintéressées que d'applications et de réformes. Or,
parmi les réformes que poursuivent ces ligueurs, et dont
M. Legendre, notamment, s'est fait l'apôtre, il en est une que je
veux vous rappeler, car elle est bien caractéristique, c'est la créa
tion de fiches sanitaires individuelles. Sur ce point, tous les memb
res de la Ligue sont d'accord et ils ont avec eux l'opinion. Et que
demandent-ils au juste? Il s'agit de ceci tout simplement: que
chaque élève d'un lycée, d'un collège, d'une école quelconque soit
périodiquement examiné au point de vue de son développement
physique, de son hérédité, de ses diatheses, et de son activité intel
lectuelle; que les renseignements ainsi réunis constituent un
dossier qu'on devra considérer comme la propriété des familles.
Dans ce dossier, on trouvera d'abord des mensurations corporelles,
comme celles de la taille, du thorax, de la tête, de la force muscul
aire; en second lieu des observations et mesures sur les principaux
organes des sens; et enfin, un examen médical, portant sur la
colonne vertébrale, les dents, la gorge, les poumons, les reins, en
un mot toutes les parties du corps qui sont les plus fragiles chez
l'enfant.
Et pourquoi tous ces examens et toutes ces mesures? C'est parce
que, nous assure-t-on, nos enfants sont assaillis par une foule de
maladies et de troubles dont les ignorants ne s'aperçoivent pas.
Un enfant qui a le corps débile, qui respire mal, qui digère mal,
qui pousse mal, ne peut pas travailler convenablement en classe, et
il serait injuste et même dangereux de le punir parce qu'il manque
d'attention. Ce ne sont pas les pensums qui lui donneront des
digestions meilleures; ce n'est pas en lui faisant copier cent fois la
phrase : « Je suis un mauvais élève » qu'on redressera les dévia
tions de sa colonne vertébrale, ou qu'on corrigera l'anémie de son
sang. Or, le nombre de ces débiles est, nous apprend-on, bien plus
grand qu'on ne s'imagine. Toutes les fois qu'un enfant est dans
une période de paresse prolongée, que le Maître ne se hâte pas de
recourir aux remèdes moraux; qu'il cherche d'abord si l'état phy
sique de cet enfant n'est pas en souffrance. Il faut le mesurer, le SIMON ET VANEY. — PÉDAGOGIE SCIENTIFIQUE 235 BINET,
peser, déterminer sa capacité vitale, et voir s'il est en avance ou
en retard sur la moyenne des enfants de son âge, et prendre l'avis
d'un médecin éclairé. Le Dr Legendre ajoute avec un grand sens :
« Nous devons vulgariser cette idée que beaucoup de maladies qui
frapperont l'homme sont en germe dans l'enfant, l'arthritisme, les
névroses et même la tuberculose, ou du moins l'aptitude à se tuber-
culiser; car toutes les maladies, même les infectieuses, doivent
être préparées par un trouble préalable de la nutrition, héréditaire,
inné, ou acquis par une mauvaise hygiène ». Le D1' Legendre a
raison ; et les réformes qu'il demande paraissent si utiles que plu
sieurs ont souhaité qu'on en fît l'application immédiate, et que le
système de la fiche médicale individuelle pénétrât tout de suite dans
les écoles.
Tout de suite, c'est beaucoup dire. Il s'agit là d'une grosse entre
prise, dont le principe paraît juste, mais dont les difficultés d'appli
cation sont encore inconnues. Que de questions préjudicielles à
poser! D'abord, quelles sont les mesures physiques qu'il faut
prendre sur les enfants? Ces mesures sont-elles connues? Sont-elles
au-dessus de toute contestation? Le Dr Legendre parle de la taille
et de la pesée : c'est bien ; il oublie un diamètre important, celui
des épaules; et, en revanche, il propose de prendre la circonférence
crânienne, qui est une mesure bien grossière, la pression du sang,
qui est une mesure bien équivoque, et enfin le périmètre thora-
cique, qui est une mesure tout à fait mauvaise. C'est du moins mon
sentiment. Je n'affirme pas que c'est moi qui ai raison, j'affirme du
moins que la liste des tests de développement physique qui sont les
meilleurs n'est pas encore bien claire et mérite discussion.
Voilà pour la théorie; la pratique est encore plus obscure. Conti
nuons nos questions. Combien de fois ces mensurations doivent-elles
être faites par an? Est-ce tous les mois, tous les trois mois, tous
les six mois ou tous les ans? Quelle est la personne qui doit y pro
céder, est-ce toujours le médecin ou bien ne trouverait-on pas des
ava

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